Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Pas grand chose à dire sur mon frère, c’est beau… Mais.
Mon frère de Daniel Pennac
Les incessantes références à Bartelby finissent par masquer ce frère dont Pennac n’arrive plus à s’approcher et ont fini, moi aussi, par me perdre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Je ne sais rien de mon frère mort si ce n'est que je l'ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas qui j'ai perdu. J'ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J'ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais qui ai-je perdu ?
Les livres sont des rencontres et le timing est important. Trop tôt, on y comprend rien. Et trop tard… c’est trop tard.
Éparse de Lisa Balavoine
Un livre comme une malle aux trésors de chroniques, pensées, morceaux de vie, musiques, instants, douleurs et rencontres…
Lisa dévoile ses peurs et ses doutes, ses remises en questions, ses erreurs cent fois répétées et ses fragilités avec beaucoup d’émotion et de sincérité.
Un magnifique petit bijou qui porte bien son nom, tant il ressemble à la vie qui bouscule.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je t'aime Mathieu Amalric parce que tu me donnes envie d'écrire un roman qui s'intitulerait Je t'aime Mathieu Amalric et où je parlerais des hommes que j'aime, de ceux qui m'ont aimée, et figure-toi que parfois ce sont les mêmes. »
En faisant le tour de son existence comme on fait le tour du propriétaire, Lisa Balavoine signe un roman espiègle et nostalgique. À travers l'inventaire de ses doutes et de ses fiascos se dessine, sur fond de culture pop, l'itinéraire d'une fille, d'une mère, d'une amante. Et tandis qu'elle rassemble les morceaux de son puzzle sentimental, c'est chacun de nous qui se redécouvre lui-même
Lorsque les couleurs et les détails des souvenirs ont disparu, restent les émotions, les sentiments, les odeurs et des couleurs.
Trois amours de ma jeunesse de Danièle Saint-Bois
C’est doux et tendre et la passion semble encore intacte après des années.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Comment apprend-on à se construire dans les années soixante-dix, à la campagne, quand on est une jeune femme attirée par d'autres femmes ? À l'époque, Danièle est mariée, élève ses trois enfants. Une vie conforme aux attentes de sa famille. Seule la littérature lui ouvre d'autres horizons. Sa rencontre avec Mia la foudroie. Mais comment s'assurer que ses sentiments sont réciproques ? Du souvenir de cette passion resurgissent, comme de poupées russes, d'autres visages : ceux de Frankie, adolescente qui fut son premier coup de foudre sur les bancs de l'école, puis de Linda, dont elle tomba amoureuse à la veille de son mariage.
Trois amours de ma jeunesse est le récit autobiographique d'une éducation sentimentale tourmentée. Danièle Saint-Bois s'y livre comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Dans ce travail d'archéologie intime, écrit avec les tripes, on retrouve son style plein de fougue et sa colère envers une époque qui lui a volé, chaque fois, la possibilité d'aimer et d'être aimée
Hervé le Tellier a une une famille dysfonctionnelle, mais c’est la sienne. Alors, après avoir rapidement pris le parti d’en partir, il en parle enfin. Et tout doit sortir. C’est souvent drôle et pathétique. C’est bien raconté, mais au troisième grand oncle du côté maternel qui avait fait des crèpes à la chandeleur, un peu décroché, je l’avoue (je caricature).
Toutes les familles heureuses de Hervé Le Tellier
Et finalement, il revient au début, à sa mère dysfonctionnelle et désormais malade. Et c’est très touchant.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Très jeune, j'ai compris que quelque chose n'allait pas, très tôt j'ai voulu partir, et d'ailleurs très tôt je suis parti.
Un enfant n'a parfois que le choix de la fuite ; il devra à son évasion, au risque de la fragilité, d'aimer plus fort encore la vie. »
Un témoignage poignant, celui d’un juif hassidique ultra-orthodoxe de l’état de New-York banni de sa communauté pour hérésie.
Celui qui va vers elle ne revient pas de Shulem Deen
Au fil des pages, l’auteur parle de sa vie dans un cadre religieux absolu et intransigeant, de l’obscurantisme volontairement entretenu dans une vie coupée du reste du monde, de ses premières interrogations, des doutes et de la perte de sa foi. Il parle de son mariage arrangé, de sa niaise ignorance face à sa femme.
Mais il semble impossible de brider un esprit curieux.
C’est candide, sincère, douloureux, forcément injuste. Cela semble d’un autre temps, sidérant.
En plus, avec une couv. magnifique.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Shulem Deen a été élevé dans l'idée qu'il est dangereux de poser des questions. Membre des skver, l'une des communautés hassidiques les plus extrêmes et les plus isolées des États-Unis, il ne connaissait rien du monde extérieur. Si ce n'est qu'il fallait à tout prix l'éviter. Marié à l'âge de dix-huit ans, père de cinq enfants, Shulem Deen alluma un jour un poste de radio - une première transgression minime. Mais sa curiosité fut piquée et le mena dans une bibliothèque, puis sur Internet, et ébranla les fondements de son système de croyances. Craignant d'être découvert, il sera finalement exclu pour hérésie par sa communauté et acculé à quitter sa propre famille. Dans ce récit passionnant, il raconte ce long et douloureux processus d'émancipation et nous dévoile un monde clos et mystérieux
C’est doux et tendre. Une histoire racontée par une fille qui grandi auprès de son père homosexuel. Son enfance après la mort de sa mère dans un accident de voiture alors qu’elle n’avait que deux ans.
Fairyland de Alysia Abbott
Et comme deux adultes-enfants dans une barque, pris dans la tempête de leurs émotions, ils tentent de rester à flot. Bousculées entre leurs incompréhensions et un amour indéfectible.
Une enfance chahutée dans le San Francisco de la drogue, des hippies, des gay, de la poésie et du regard des « autres ».
Et l’arrivée du SIDA
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je passais mes matinées au centre aéré de Haight-Ashbury. Papa faisait peu à peu la connaissance des mères célibataires les plus excentriques du quartier. La mère de Lola, une actrice des Angels of Light, avait joué dans un film de Warhol. La mère de Moonbeam vendait de l'herbe dans son appartement d'Oak Street. Elle avait pour habitude de sortir avec des jeunes hommes, de les faire s'inscrire à l'assistance sociale et d'empocher leurs chèques.
Quand je ne m'amusais pas avec Moonbeam ou Lola, j'étais souvent livrée à moi-même. "Les pédés la trouvent mignonne mais ils ont peur d'elle", écrit mon père dans une lettre. "Enfant = responsabilité, la panique ultime pour les égoïstes et les planqués."
Cette remarque ne valait pas pour Eddie Body. Chaque après-midi, il venait me chercher au centre aéré, le visage barré d'un large sourire. Une fois, il est arrivé en robe. Les animateurs ne l'ont pas laissé entrer dans la classe, jusqu'à ce que j'entende sa voix et que je coure me jeter dans ses bras. »
1974. Après la mort de sa femme, Steve Abbott, écrivain et militant homosexuel, déménage à San Francisco. Avec sa fille de deux ans, Alysia, il s'installe dans le quartier de Haight-Ashbury, le centre névralgique de la culture hippie. Commence pour le duo père-fille une vie de bohème, ponctuée de déménagements, de fêtes et de lectures de poésie
Voilà, c’est fini. Mort! L’heure du bilan, le moment de disséquer sa vie sous le bistouri d’Égoïne, jeune – et forcément belle – étudiante en médecine.
Mon autopsie de Jean-Louis Fournier
Entre humour, nostalgie, fantasmes et regrets, Jean-Louis Fournier dresse le testament de son éternité, le portrait qu’il aurait souhaité laisser.
C’est doux et tendre, lui qui ne l’a pourtant pas toujours été.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "Je suis mort.
C'est pas le pire qui pouvait m'arriver."
Jean-Louis Fournier s'est fait autopsier par la charmante Egoïne pour qu'on sache ce qu'il avait dans la tête, dans le coeur et dans le ventre
Par de longues descriptions d’endroit, tenues, couleurs… l’auteure nous immerge dans la vision de l’enfant qu’elle était entre 4 et 10 ans. Une enfant utilisée, manipulée, objetisée, érotisée, pornographiée par sa mère. Salement malsain.
Innocence de Eva Ionesco
Entre séances photos, et voyages, Eva cherche son père. Un père trouble, tenu à l’écart par sa mère jalouse et abusive.
Parfois longuet, souvent même un peu chiant, le témoignage touchant d’une enfance bien salopée.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Elle s'appelle Eva, elle est adorable avec ses boucles blondes et ses bras potelés. Une enfant des années 70. Ses parents se séparent très vite. Dès lors, sa mère l'enferme dans un quotidien pervers et éloigne le père par tous les moyens en le traitant de nazi. Photographe, elle prend Eva comme modèle érotique dès l'âge de quatre ans, l'oblige à des postures toujours plus suggestives, vend son image à la presse magazine.
Emportée dans un monde de fêtes, de déguisements et d'expériences limites, entre féerie et cauchemar, la petite fille ne cesse d'espérer et de réclamer l'absent qui seul pourrait la sauver de son calvaire. Mais sa mère, elle-même fruit d'un inceste, maintient l'enfant-objet sous emprise et attendra deux ans avant de lui annoncer la disparition de son père.
Comment survivre parmi les mensonges, aux prises avec une telle mère, dans une société qui tolère le pire ? Une seule voie, pour Eva devenue adulte mais restée une petite fille en manque d'amour : mener l'enquête sur son père, tenter de reconstruire ce qui a été détruit. Une expérience vertigineuse
Rigolo ce roman de Sfar fait d’histoire vraie et vécue. Un truc un peu honteux de s’être fait arnaquer sur l’Internet par une femme monstrueusement belle. Tout ça alors qu’il ne se remet péniblement pas d’une rupture.
Vous connaissez peut-être de Joann Sfar
Et que lui-même ne se trouve pas forcément beau…
Et c’est aussi l’histoire d’un chien qui veut manger des chats, c’est chou et c’est drôle et c’est triste.
C’est comme toutes ses histoires, c’est brouillon, vite fait, foutraque, confus et merveilleux. C’est la vie qui va dans tous les sens.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Six mois de la vie du narrateur, au cours desquels il rencontre une fille sur Facebook et prend un chien, en essayant de lui apprendre à ne pas tuer ses chats
Voilà bien un livre autant dérangeant que tendrement délicat tout en étant diablement drôle. Un cocktail contrasté qui montre une tante accompagner son neveu dans une toxicomanie dure sans y voir malice. Mais une tante fantasque, solaire et magnifique au charisme hypnotique.
Véronique ta mère de Philippe Gindre
Après un Demain ça vient qui m’avait laissé un souvenir sec et punk, Philippe nous emmène dans des volutes plus apaisées, pleines d’autodérision, de nostalgie et quand même… d’une sévère lucidité.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Les saints préceptes selon Véronique : « fumer beaucoup, déconsidérer toute forme d'autorité, vénérer le rock'n'roll, aller aussi souvent que possible à la rivière et fumer encore plus ». Un étonnant mode d'emploi que le narrateur n'aura de cesse de mettre en pratique. Avec un sens singulier de la narration, un humour rock et une inventivité stylistique remarquable, ce roman dessine le portrait ambigu d'un improbable maître zen. Un très étonnant roman d'apprentissage centré sur la relation d'un garçon allumé avec sa tante incendiaire