Une nuit particulière

Une femme quittée décide de s’abandonner à un homme, cette nuit. Celui-là, tiens.

Pour la première fois cette nuit je suis heureuse. Je pourrais presque danser, rire et paraître folle.
Il est l'homme qu'il me faut - je le sens même si je ne suis pas au bout de mes peines - et je pense que le hasard, qui nous déchiquette parfois, fait aussi parfois bien les choses.
Comme s'il cherchait une indulgence.
Une nuit particulière de Grégoire Delacourt

Une nuit entre érotisme, abandon, souvenirs, complicité, douleur et complicité

Je me souviens avoir trouvé la pluie très belle.

Si l’idée et le texte sont plaisants, le résultat a fini par me sembler trop, too much… voir kitsch.

On n'est jamais soi, on est toujours ce que l'autre s'est inventé.

Un livre qui veut faire des belles phrases, des gimmicks d’écritures trop évidents, des paragraphes empesés suivis d’une belle phrase à encadrer…

Zut, c’était trop pour moi

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La petite fille demanda à sa mère si elle pouvait aller à la recherche de crabes vers le petit rocher, là-bas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'avais envie de retrouver un homme et une femme capables de se jeter dans le vide par amour. Parce que c'est vivre sans amour qui est l'enfer. »

Elle s'appelle Aurore, lui Simeone. Un soir d'automne, ces deux inconnus au désespoir, qui croient n'avoir plus rien à perdre, engagent la conversation. Commence alors une nuit qui ne ressemble à aucune autre. Au matin, rien ne sera plus comme avant...

Une rencontre romanesque, poétique, fulgurante

Survivante

Journal d’une rupture et de la fin du monde dans le jura. Douches froides, conserves et coupe de bois au programme.

Quel est le con qui a tiré la prise universelle?
Je mets cette phrase au masculin, sciemment, car de mon point de vue, partial mais scientifiquement étayé, le faiseur d'apocalypse ne peut être qu'un homme. D'ailleurs, il s'appelle Patrick, ou Bob, ou Jacques. Et quand Patrick/Bob/Jacques fait planter à la fois Internet et l'électricité, il ne dit pas oups ou merde, et encore moins désolé!, il dit un truc du genre: «Mais qui m'a flanqué un système pareil !? »
Survivante de Julie Guinand

C’est tendre et doux, tout Doubs dans un récit plein d’autodérision. Mais d’ailleurs, de qui se moquer d’autre que soi-même quand on est seule au monde ?

Vraiment seule ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
jour 1
La lumière s'éteint d'un coup. Sans grésillement ni aucune sorte d'hésitation, le salon passe du jaune au noir. Je pose mon livre, puis étends le bras. Par réflexe plus que par optimisme, j'appuie sur le bouton de la lampe de chevet, clic-clic-clic. Rien. L'ampoule semble déjà froide sous la pulpe de mes doigts.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
J'ai parfois imaginé des scénarios de fin du monde, en me demandant comment je réagirais, quelles forces nouvelles je me découvrirais, à quelles actions mon instinct de survie me pousserait. Je m'attendais à beaucoup de choses : l'état de choc et l'hébétude qui s'ensuit, le froid, le silence, la peur, le manque. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça : j'ai dans le ventre les mêmes papillons que lors de mon premier coup de foudre amoureux.

Dans ce roman, un journal de fin du monde sur les bords du Doubs, Julie Guinand transpose en toute sobriété le thème universel de la reconstruction de soi après une rupture, avec une belle inventivité et un humour salvateur

Samouraï

Déprimé et en plein deuils, Alan se retrouve à surveiller la piscine de ses voisins (qui ne tarde pas à verdir et accueillir une vie pour le moins hétéroclite) alors qu’il tente d’écrire un roman sérieux et que des amis le poussent à de nouvelles rencontres.

Samouraï de Fabrice Caro

Humour triste et désabusé d’un antihéros sous antidépresseur.

Quelques phrases grandioses dans une mélasse sous Prozac

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Cette semaine-là, à quelques jours d'intervalle, mon meilleur ami d'enfance s'est suicidé, Lisa m'a quitté et on annonçait qu'une météorite allait frôler la Terre à une distance suffisamment proche pour que l'on s'en inquiète - selon certains spécialistes, il n'était pas exclu qu'elle la percute.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Tu veux pas écrire un roman sérieux ? » a conseillé Usa à Alan, avant de le quitter pour un universitaire spécialiste de Ronsard. Depuis, Alan cherche un sujet de « roman sérieux ». Il veut profiter de l'été qui commence pour se plonger avec la discipline d'un guerrier samouraï dans l'écriture d'un livre profond et poignant. Ça et aussi s'occuper de la piscine des voisins partis en vacances. Or bientôt l'eau du bassin se met à verdir, de drôles d'insectes appelés notonectes se multiplient à la surface...
Il y a chez Fabrice Caro une grâce douce-amère, une façon unique et désopilante de raconter l'absurde de nos vies

Folle

Après le choc de Putain, j’ai directement entamé Folle, livre dans lequel Nelly Arcan annonce son suicide pour ses 30 ans (ce qu’elle réalisera tristement un peu plus tard). Elle y parle d’une déception amoureuse, de ses obsessions pour la « jeunesse-beauté » (duo indissociable selon elle et qu’elle voit s’échapper) et des rôles assignés aux femmes.

Folle de Nelly Arcan

Une fin de relation toxique et chaotique pleine d’aigreur et de regrets.

Des phrases plus courtes, posées, un style plus maîtrisé mais moins déconcertant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
À Nova rue Saint-Dominique où on s'est vus pour la première fois, on ne pouvait rien au désastre de notre rencontre. Si j'avais su, comme on dit la plupart du temps sans dire ce qui aurait dû être su au juste, et sans comprendre que savoir à l'avance provoque le pire, si on avait pu lire dans les tarots de ma tante par exemple la couleur des cheveux des rivales qui m'attendaient au tournant et si de l'année de ma naissance on avait pu calculer que plus jamais tu ne me sortirais de la tête depuis Nova...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Ensuite j'ai eu peur de tout, j'ai eu peur qu'il soit comme toi, qu'en naissant le bébé ait déjà un passé rempli d'autres femmes. [...] Il me semblait qu'en venant de toi, cet enfant me quitterait.»
Devenant son propre personnage, Nelly Arcan, jeune romancière sulfureuse, écrit une lettre à l'homme qui l'a quittée. Histoire de conquête et d'abandon, de désir et d'humiliation entre une jeune femme québécoise et son amant français, consommateur de cyber-sexe et de coke. Elle s'y révèle amoureuse folle, folle de jalousie, folle de son corps haï, folle de la dictature planétaire de l'image.
Après le succès éblouissant de Putain, Nelly Arcan plonge une nouvelle fois dans la beauté d'un désespoir absolu

Love Addict : confessions d’un tombeur en série

K. (Koren ?) vit avec un colloc bien porté sur le cul, mais il se met en couple avec une copine. Six mois plus tard : rupture et retour en colloc.

Love Addict : confessions d’un tombeur en série de Koren Shadmi

Dépité et un peu déprimé, il suit les conseils de son colloc et s’inscrit sur LoveBug, un site de rencontre. Et bim, une, deux, trois… il enchaine rapidement les coups d’un soir.

Et la machine s’emballe…

Une fable sympa au dessin très soigné sur la vacuité du donjuanisme en ligne, son machisme et la marchandisation des individus (des proies comme des chasseuses-eurs)

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Vide-grenier du siècle
C'est le paradis ! J'adore l'été en ville.
Une torture chinoise, oui. J'en peux plus.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
A la suite d'une rupture, une relation de K. lui propose de rejoindre un site de rencontres : Lovebug. K. se rend à de nombreux rendez-vous et devient addict. Il perd son intégrité et ses amis

L’arabe du futur, tome 5 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1992-1994)

Après que son père ait fui en Syrie avec son petit frère (à la fin du 4e album), Riad se retrouve avec sa mère et son second frère en Bretagne, près de ses grands-parents.

L’arabe du futur, tome 5 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1992-1994) de Riad Sattouf

Un album autour de l’absence du frère cadet, de la rage et de la dépression de la mère, et de la trahison du père.

Mais aussi une BD sur l’adolescence, les premiers émois, les peurs mêlées aux désirs, les boutons, la violence de l’école, les bandes de rebeux, les dominés et dominants

… Alors, le petit Sattouf, un futur dessinateur ?

L’arabe du futur, tome 4
L’arabe du futur, tome 6

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce livre raconte l'histoire vraie d'un adolescent plus du tout blond, de sa famille franco-syrienne et d'un fantôme

La tendresse du crawl

C’est la mode, il faut passer par là… Encore une auto-bio-romancée ! Ça commence à faire ! Passé ça… voilà un joli livre. Petit, trop petit peut-être.

La tendresse du crawl de Colombe Schneck

L’histoire d’une passion amoureuse. Mais comme la nage, celle-ci impose une grande synchronisation de tous les membres. Et là…

Avec des belles pages, d’autres drôles et généralement fort bien soutenues par de très intimes sentiments.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À 50 ans, j'ai découvert que j'avais un corps, et que l'amour heureux est possible.

Une femme raconte son histoire d'amour douce et douloureuse avec Gabriel, un homme qui l'assure de la sincérité de son amour mais dont le comportement incertain laisse planer un doute sur la solidité de leur relation

Deux sœurs

Des deux sœurs en deux parties, les premières m’ont beaucoup touché. Elles sont justes et émouvantes.

Deux sœurs de David Foenkinos
Deux sœurs de David Foenkinos

Les secondes (Agathe est partie) m’ont laissé plus dubitatif. Tout s’emballe très vite et j’ai trouvé difficile d’adhérer à leurs personnalités.

Il me restera une grande finesse d’analyse du deuil amoureux.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Du jour au lendemain, Étienne décide de quitter Mathilde, et l'univers de la jeune femme s'effondre. Comment ne pas sombrer devant ce vide aussi soudain qu'inacceptable ? Quel avenir composer avec le fantôme d'un amour disparu ? Dévastée, Mathilde est recueillie par sa soeur Agathe dans le petit appartement qu'elle occupe avec son mari Frédéric et leur fille Lili. De nouveaux liens se tissent progressivement au sein de ce huis clos familial, où chacun peine de plus en plus à trouver un équilibre. Il suffira d'un rien pour que tout bascule...

David Foenkinos dresse le portrait d'une femme aux prises avec les tourments de l'abandon. Mathilde révèle peu à peu une nouvelle personnalité, glaçante, inattendue. Deux soeurs, ou la restitution précise d'une passion amoureuse et de ses dérives

Vers la beauté

C’est une histoire simple avec une construction plutôt subtile. Un roman sur les plaies qui mettent du temps à se refermer… si c’est possible. Une fuite dans l’attente d’une reconstruction espérée.

Il y a toujours un flottement quand on change de vie. Il faut prendre ses marques, comme les gens aiment à le dire. Antoine détestait ces expressions toutes faites ; il était prêt à tuer quiconque lui parlerait de refaire sa vie. Il devait trouver une façon d'aborder les relations humaines sous un angle différent. En d'autres termes, vivre en couple l'avait plongé dans une sorte de mécanique sociale, et il devait maintenant tout réorganiser. La déconvenue avec son ancienne étudiante en était l'exemple type. Antoine n'avait pas été particulièrement grossier ou imbu de lui-même, non, il avait simplement manqué de lucidité. La compréhension des autres, la lecture de leurs comportements, voilà sur quoi devrait travailler Antoine dans sa recomposition émotionnelle.
Vers la beauté de David Foenkinos

Mais de grâce, plus de notes de bas de pages, de grâce !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le musée d'Orsay, à Paris, est une ancienne gare. Le passé dépose ainsi une trace insolite sur le présent. Entre les Manet et les Monet, on peut se laisser aller à imaginer les trains arrivant au milieu des tableaux. Ce sont d'autres voyages maintenant.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d'Orsay. Personne ne connaît les raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu'il vient d'éprouver. Pour survivre, cet homme n'a trouvé qu'un remède, se tourner vers la beauté. Derrière son secret, on comprendra qu'il y a un autre destin, celui d'une jeune femme, Camille, hantée par un drame

Autopsie d’une femme plate

Il faut commencer par préciser qu’il s’agit d’un livre québécois. Ici, une femme plate, ce n’est pas une femme qui porterait des bonnets A, mais une femme inintéressante et terne. Car ce livre est truffé de ces petits régionalismes qui donnent une délicieuse couleur à cette autopsie.

L’histoire d’une femme quittée par son mari, et qui se retrouve seule et se sent justement bien… plate.

Autopsie d'une femme plate de Marie-Renée Lavoie
Autopsie d’une femme plate de Marie-Renée Lavoie

Une introspection au bord de la chick-lit, un livre sur le désespoir et le sentiment d’abandon. C’est chou et tendre et ça touche le fond, sans pour autant réussir à y rebondir. Ça goûte vrai et c’en est encore plus drôle.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'aime quelqu'un d'autre. » Ma tête s'est remplie de sang. Mes yeux, sous la poussée, ont vibré dans leur orbite ; quelques millilitres de plus et ils s'exorbitaient. Ça m'a paru tellement insensé que j'ai jeté un oeil à la télé en souhaitant que les mots viennent d'ailleurs. Mais les deux vedettes qui essayaient de fourrer un poulet au prosciutto riaient à gorge déployée. Elles ne parlaient pas de désamour. « Diane... je voulais pas... c'est pas toi, mais... ouffff... » Ainsi débute Autopsie d'une femme plate. Quelques jours avant les festivités marquant leur vingt-cinquième anniversaire de mariage, Diane Delaunais, quarante-huit ans, est délaissée par son mari, parti vivre une histoire d'amour avec « quelqu'un d'autre (sexe non déterminé, mais prévisible) », assurément plus jeune. Une histoire banale ? Pas vraiment... puisqu'elle est racontée par Marie-Renée Lavoie avec le sens de l'observation et la grande vivacité d'esprit qu'on lui connaît, le tout agrémenté d'une bonne dose d'humour et de tendresse