Musée

Il y avait les tranches de vie, désormais Chabouté nous propose les tranches de musée.

Musée de Christophe Chabouté

Il se promène et observe dans un musée (l’un des plus beaux du monde, le musée d’Orsay). Le jour, les visiteurs s’y baladent et la nuit, les oeuvres.

Entre fidèles portraits des visiteurs et nuits fantastiques, cet album est un hommage magnifique à ce musée qui ne l’est pas moins.

Claude Monet – Coquelicots, 1873

Une bande dessinée idéale pour se donner envie d’une petite balade à Paris

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qui regarde qui ? …

Entre les statues de marbre et les tableaux de maîtres, les visiteurs du musée d’Orsay posent tantôt des yeux admiratifs, tantôt un regard perplexe sur les chefs-d’œuvre qui bordent les allées. Ils échangent dans un murmure discret et continuent leur déambulation. Mais lorsque les portes du musée d'Orsay ferment et que la nuit tombe, les sculptures et les peintures quittent la pose, descendent de leur socle, s'animent, se détendent, se mettent à se raconter, s’interrogent ou commentent ce qu'elles ont pu voir ou entendre au cours de la journée. L’Olympia de Manet, qui en a peut-être assez de passer sa vie allongée, déserte sa couche ; les Raboteurs de parquet de Caillebotte, fatigués, délaissent les lattes du parquet ; et Héraclès se dirige, comme à son habitude, tout droit vers sa pièce favorite : les toilettes. Certains se retrouvent pour dresser un portrait peu flatteur des visiteurs indélicats ; d’autres, désabusés, s’assoient pour observer l’absurdité du monde à travers les vitraux de la grande horloge. D’autres encore accueillent les nouveaux venus, car les collections s’agrandissent ! Au petit matin, toutes les œuvres regagnent leur socle ou leur cadre et reprennent la pose avant l'ouverture des portes. Un quotidien au musée où l’on découvre que tour à tour, les rôles s'inversent. Que peuvent bien penser de nous les peintures et les sculptures à force de nous observer et de nous écouter dans les couloirs et les salles d'un musée tout au long de la journée ?… Ce que de jour les « regardeurs » disent des regardés, et surtout ce que de nuit les regardés racontent des « regardeurs ». Le lecteur devient témoin et spectateur d'un quotidien aussi bien nocturne que diurne dans le musée.

Fin observateur, Christophe Chabouté signe un album plein de poésie qui nous invite à réfléchir sur notre rapport à l’art, nos certitudes et à la manière dont nous percevons le monde. Se jouant des visiteurs mais jamais du lecteur, il laisse place à la contemplation avec humour et sensibilité.

Une femme regarde les hommes regarder les femmes

Lire Siri Hustvedt est une expérience impressionnante. Une cuture folle, un discours argumenté, des références précises… Il y a tout ça ! Bon, c’est clair que je me suis parfois senti complètement largué, mais elle a chaque fois réussi à me rattraper. C’est brillant !

Après la mort de son mari, Bourgeois cannibalisa son propre père dans son art, à travers l'énorme gueule rose-rouge qu'elle créa et intitula The Destruction of the Father (
Une femme regarde les hommes regarder les femmes de Siri Hustvedt

Ce recueil d’une dizaine d’articles autour de différent-e-s artistes nous parle d’art et de féminisme. De ce regard masculin, assez similaire au mansplaining, plein de condescendence, manipulation et supériorité

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce que les artistes disent de leur propre travail est fascinant, car cela nous raconte quelque chose au sujet de ce qu'ils croient faire.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Siri Hustvedt, fidèle à son engagement envers la cause des femmes, analyse ici la nature et les implications du regard, bien souvent manipulateur, voire prédateur, que les artistes de sexe masculin tendent à poser sur les femmes (quelles soient « simples » modèles ou elles-mêmes artistes). Mais elle s'attache surtout à identifier les partis pris, conscients et inconscients, qui affectent notre manière de juger l'art, la littérature et le monde en général.

Convoquant entre autres les oeuvres de Picasso, De Kooning, Max Beckmann, Jeff Koons, Robert Mapplethorpe, en passant par Pedro Almodovar, Wim Wenders, Louise Bourgeois ou Emily Dickinson, l'auteur d'Un monde flamboyant développe une réflexion sur l'art dans ses rapports avec la perception ; elle interroge la façon dont nous évaluons la notion de créativité et montre que les critères d'appréciation se modifient constamment dès lors que nous nous déplaçons d'une culture à une autre ou d'une période de l'histoire à la suivante - alors même que d'aucuns prétendent que tout art digne de ce nom relève de critères tout à la fois universels, intemporels et quasi immuables.

S'insurgeant contre un tel postulat, Siri Hustvedt, respectueuse de l'éthique intellectuelle dont elle a toujours fait preuve en tant qu'essayiste, privilégie les questions par rapport aux réponses et se montre avant tout soucieuse d'ouvrir des espaces de libre discussion, invitant le lecteur à adopter divers angles d'approche, comme pour mieux lui laisser le choix ultime de celui qu'il fera sien.

La ligne de front : une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh

Désespéré par le manque d’entrain des soldats durant la première guerre mondiale, le président décide d’envoyer Vincent Van Gogh sur le front pour qu’il capte toute la beauté et l’émotion de la guerre dans ses tableaux et motiver ainsi les soldats.

La ligne de front : une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh de Manu Larcenet

Sous des airs (et une réalisation) complètement loufoques, Manu Larcenet réalise un album d’une grande force contre l’absurdité absolue. Un petit chef d’œuvre antimilitariste et humaniste.

Et finalement, non, il n’y a pas trop de jaune

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Parfois, quand les obus pleuvent sur la ligne de front, il arrive qu'à l'arrière aussi l'on serre les fesses...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après Sigmund Freud, puis Robin des Bois, Manu Larcenet s'attaque à la biographie non officielle de Vincent Van Gogh et à son passage méconnu dans l'armée française lors de la guerre de 14-18. Sublime bouquin constamment ballotté entre le rire et l'horreur, la ligne de front est une hallucinante plongée dans la barbarie guerrière où l'on manque cruellement de tournesol et d'harmonie chromatique. Pour la troisième fois, Larcenet revisite donc la bio d'un personnage célèbre à sa sauce toute personnelle. Ici, on découvre un Vincent Van Gogh usé après une carrière militaire difficile. Sa dernière mission a d'ailleurs été un échec et sa hiérarchie a du inventer cette histoire stupide d'oreille coupée pour le faire disparaître. A présent, il est envoyé sur le front pendant la grande boucherie de 14-18 afin de ramener des peintures du front. Car l'Etat Major est perplexe et ne comprend pas pourquoi certains soldats désertent, refusant la gloire de mourir pour la patrie : Qu'est ce qui peut les effrayer à ce point ? La guerre tout simplement, et Larcenet rejoint un Tardi pour décrire l'horreur des tranchées. Son trait est au sommet, son propos, parfois hilarant, bascule aussi dans le noir le plus sanglant, dans un témoignage magnifique pour donner un livre qui donne à réfléchir, même une fois refermé

La position de la cuillère : et autres bonheurs impertinents

Voilà un livre qui nécessite une certaine culture littéraire pour pouvoir en profiter pleinement. Car les pensées de Deborah découlent principalement de ses lectures. Et là, elle m’a perdu bien des fois.

M
Midi (démon de)
Vous vous êtes acheté une moto, vous ne vous rasez plus, vous avez demandé à votre assistante de vous commander des livres écrits par des femmes. Et ce, parce que votre jeune petite amie a remarqué que votre bibliothèque ne comptait que des livres d'hommes. Vous écoutez du Sébastien Tellier sur vos appareils connectés (mais vous préférez Simon and Garfunkel), vous rêvez d'un bœuf bourguignon bien fondant mais vous foncez tête baissée vers un curry végane au bras de votre démon de midi adoré.
La position de la cuillère : et autres bonheurs impertinents de Deborah Levy

Mais lorsqu’elle parle de Ballard, de Crash ! et de voitures, de Marguerite Duras, de féminisme ou du désir j’ai pu me raccrocher plus facilement à ses pensées à l’humour fort britannique.

Marguerite Duras était une penseuse intrépide, égocentrique, même à vrai dire légèrement ridicule. Mais aurait-il pu en être autrement? Quand elle pousse sa créature frêle et audacieuse en chaussures lamé or dans les bras de son millionnaire chinois, Duras n'a pas le moindre mot d'excuse pour les libertés morales et psychologiques qu'elle prend pour exister.

Une lecture pleine de pistes de lectures

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Chère étrangère,
J'ai plusieurs fois commencé cette lettre mais jusque-là, je ne croyais pas à ce que j'écrivais. Je suis romancière et j'ai écrit des livres sur le bonheur comment la pression qu'on nous met pour être constamment heureux peut nous rendre malheureux et silencieux alors que tous les autres ont le bonheur bruyant.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et si Deborah Levy nous ouvrait les portes de sa bibliothèque personnelle ? Si elle nous emmenait à la découverte des artistes qui l'inspirent et la secouent ? Et si, en passant, elle nous livrait une anecdote savoureuse impliquant les petites cuillères, son voisin de palier et Nietzsche ?
Tour à tour jeune femme aux yeux noircis de khôl, ses fidèles creepers aux pieds pour arpenter le Londres underground des années 1970, déjà fascinée par Colette et Simone de Beauvoir, amante féministe relisant Marguerite Duras et Sigmund Freud et Violette Leduc et Roland Barthes, voyante lorsqu'il s'agit de scruter l'âme des artistes qui l'obsèdent - Edouard Manet, Lee Miller, Francesca Woodman -, à l'affût du monde sous toutes ses coutures - technologie, pandémie, gastronomie... - Deborah Levy nous livre au fil de ces textes réjouissants, rassemblés ici pour la toute première fois, un véritable traité de l'indiscipline et une plongée revigorante dans son intimité loufoque et érudite.

Regarder le monde, négocier la façon dont en retour le monde nous regarde, est au coeur de l'écriture.

Le monde avant #MeToo : à travers 100 images pop culture décryptées

Génial. Déjà pour les images qui illustrent le propos. A chaque page c’est un choc, une surprise, un rappel, une évidence. Oui, elles sont déjà vues (justement), inconsciemment intégrées, souvent sans aucun questionnement. Et là, toutes à la suite, impossible, C’est un choc !

Il fut un temps où l'on considérait qu'une bonne fessée pouvait faire du bien à une femme.
Dès qu'elle la ramenait un peu trop ou prenait un peu trop le dessus, hop! une fessée ! Et le monde continuait de tourner rond. Moi qui étais une jeune fille un peu grande gueule et qui avais tendance à la ramener, je ne compte plus le nombre de fois où l'on m'a dit : « Plus tard, ton mari te foutra des trempes! »
Le monde avant #MeToo : à travers 100 images pop culture décryptées de Agnès Grossmann

Ensuite, pour le propos ! Ce livre n’est pas qu’une collection d’images. L’essai est construit, avec un argumentaire et un point de vue clair et limpide. Les causalités s’enchainent et Agnès Grossmann démontre.

Et c’est ainsi que toutes petites, depuis bien longtemps, on apprend aux filles que les loups guettent. Puis que leur beauté est dangereuse, que leur indépendance leur coutera cher, qu’elles sont faites pour être belles et susciter le désir des hommes… et ainsi de suite. Un boulevard de conditionnements pour arriver à l’apothéose Weinstein – #metoo

Un essai qui peut sembler peut-être un peu léger, mais qui brille justement par sa lisibilité et sa concision ! Comme une excellente introduction au sujet

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En octobre 2017, le mouvement #MeToo a secoué la planète. Parti d'Hollywood avec l'affaire Weinstein, il s'est propagé dans le monde entier et a changé, sans doute définitivement, en tout cas en Occident, la donne entre les hommes et les femmes. Les cartes ont été rebattues. #MeToo est une ligne de fracture entre un ancien et un nouveau monde dans lequel il ne doit plus être possible de maltraiter le corps féminin.

Ce livre, Le monde avant #MeToo, revient sur les représentations des femmes et des rapports hommes-femmes avant cette ligne de fracture. À travers la culture pop des années 1950 à nos jours, en décryptant des contes pour enfants, des dessins animés, des films, des affiches publicitaires, des photos, Le monde avant #MeToo essaie de comprendre les mécanismes culturels, le système de pensée, qui ont permis qu'un Harvey Weinstein se conduise comme un prédateur sexuel, au vu et su de tout le monde, jusqu'en octobre 2017

Sfumato : je n’ai jamais vu la Joconde en vrai

Curieuses-eux, vous aimez l’art ? Vous ne prenez pas tout ça trop au sérieux ? Un petit peu de fiction (ou d’auto-fiction) ne vous déplaît pas ?

Art&Fiction est là pour vous !

Combien j'ai pu être émue par des concepts, enfin, émue n'est peut-être pas le bon terme, disons stimulée, quand j'ai découvert la fameuse Fountain de Duchamp, à savoir un urinoir, un ready-made de 1917.
Une œuvre qui n'est œuvre que parce que c'est l'artiste qui le décide, il n'a qu'à la pointer du doigt et, du haut de son statut, la transformer en œuvre d'art.
Sfumato : je n’ai jamais vu la Joconde en vrai de Florence Grivel

Florence Grivel nous parle d’art avec amour et humour. Décalée et intime elle parle d’elle au travers d’œuvres, de voyages, de rencontres et d’anecdotes

Parfois ce vocabulaire par capillarité ou porosité (!) fait irruption dans celui de tous les jours.
 - L'autre jour, on s'est offert un délire en plein air, total land art gourmand style, quand on a terminé, les gosses ont fait une danse des détritus, so esthétique relationnelle.
 - Ah, tu veux dire que vous avez fait un pique-nique ?

Un petit voyage artistique de la Joconde à la Fontaine, doux, drôle et poétique

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sous de faux airs de divagation autour de la formation artistique de l'auteure, "Sfumato" est un conte alchimique, un récit initiatique où la narratrice passe d'une quête de ses besoins vers celle de son désir. Dans une succession de vignettes visuelles et richement colorées, elle est tantôt déboussolée par son bagage d'historienne de l'art et tantôt orientée par des rencontres qui la prennent au dépourvu et qui lui indiquent que l'énergie vitale qu'elle cherche dans son commerce avec l'art n'est pas où elle le pense. D'une écriture enjouée, l'auteure s'échappe des salles de musée vers les collines toscanes, flâne au marché et plonge dans les eaux vivifiantes d'une plage marseillaise. Au passage, elle aura pris des nouvelles de Vermeer et de Duchamp, se sera souvenue de Rosemarie Castoro et d'Yves Klein, mais n'aura toujours pas vu "La Joconde" en vrai

Rendez-vous

Martina (ou presque Martina) a la cinquantaine. Déjà, ça commence pas trop bien. Seule et pas super à l’aise avec ses paupières et elle même. Les solutions ? Tinder et un psy ! Mais un psy plutôt original qui l’invite à rechercher sa force dans des oeuvres d’art. Direction Martigny, New-York, Vienne ou Amsterdam. Pour ce qui est de Tinder, ça sera direction Paris.

 - Vous me prescrivez d'aller voir Le Faux Miroir de Magritte à New York. Indépendamment du fait que ce sera plus coûteux que des pilules roses vendues par la big pharma helvétique, ce qui n'est pas peu dire, le résultat risque d'être au moins aussi aléatoire non ?
 - C'est comme pour tout traitement. Le secret n'est pas dans le médicament lui-même, mais dans le rapport bénéfice-risque. Vous avez à mon sens plus de chance que ce voyage et cette rencontre avec Magritte vous fassent du bien que d'ingérer une molécule pendant des mois sans rien transformer dans votre vie ou plutôt, dans votre vision de la vie.
Rendez-vous de Martina Chyba

Un livre très drôle (en tout cas au début) avec une écriture pleine d’autodérision et de fatalisme enjoué. Puis, petit à petit, Martina entre dans la viande, le dur… La vie n’est jamais simple longtemps.

Petit.
Je le regarde et il me regarde.
Comment ce que je vois peut-il me donner de la force?
Un tableau peut-il murmurer? Oui, définitivement, il peut. Et voici ce qu'il dit: arrête de tout voir toujours en noir, d'imaginer une guerre nucléaire à chaque coin de rue, de croire que tu vas te retrouver à la rue, sans boulot, sans enfants, sans amour, sans rien d'autre que tes articulations pourries, ton hypertension et ton cerveau déréglé qui te feront souffrir, arrête de croire que tu mourras seule bouffée par ton chat ou que tu finiras dans une maison de retraite avec repas à 17h30, extinction des feux à 19 heures et extinction définitive au bout de dix-huit mois en moyenne.

Un titre très amusant qui peut donc se comprendre de plusieurs manières. Parle-t-elle de ses rendez-vous ou est-ce une invitation à se rendre, à accepter sa vie et cesser le combat ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mon gynécologue est un homme charmant. C'est le seul homme de ma vie devant lequel je me suis intégralement déshabillée après seulement cinq minutes de discussion.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'ai rendez-vous. Avec un homme. Au bas des marches du Sacré- Coeur, à Paris. Je ne le connais pas. C'est un site de rencontres qui nous a mis en contact par erreur. Il va peut-être me découper en rondelles et on ne découvrira jamais mon corps. Ou passer la nuit avec moi et disparaître. Ce n'est pas gagné. Mais ce n'est pas perdu non plus. Il faut essayer.

Je fais partie d'une génération pathétique, révoltée contre rien mais fatiguée de tout, persuadée d'avoir trente ans dans sa tête et dans sa chair, mais désespérée d'en avoir cinquante dans ses artères et dans son job.

J'ai rendez-vous. Avec moi-même. Et pour m'aider, j'ai un psy. Comme les autres, il prescrit des traitements. Mais ce ne sont ni des antidépresseurs, ni des anxiolytiques, ni des somnifères, ni des tisanes, ni des séjours en clinique, ni des stages de méditation.

Mon psy à moi ne prescrit que des oeuvres d'art. Et me demande de les contempler dans les musées en me posant une seule question : Comment ce que je vois peut-il me donner de la force ? »

L'héroïne de ce roman, inspirée par le vécu de l'auteure, cumule les rôles et les défis, entre travail, enfants, deuils, années qui passent, déménagement et amours compliquées. Avec un seul objectif : rester vivante, toujours. Ce livre plein d'humour et sans complexe nous aide à avancer (car ce n'est pas comme si on avait le choix, n'est-ce pas ?) en explorant le pouvoir réparateur des oeuvres d'art

Jeune femme dans un intérieur lausannois

Un petit (trop petit) bijou ! Une merveille d’écriture libre et soignée !

La jeune Pompéienne est complètement de dos et n'a pas conscience du spectacle qu'elle offre. Ainsi, pour moi qui regarde, l'effet est très différent. Dans le cas de la Vénus grecque, je vois grosso modo Beyoncé qui checke ses fesses dans le miroir de son penthouse au milieu d'un clip.
Jeune femme dans un intérieur lausannois de Stéphanie Lugon

Dans cet intérieur Pompéien, Stéphanie Lugon nous parle d’elle et de son amour des musées, confinée dans son intérieur lausannois. A travers une peinture de Gleyre Le coucher de Sapho (Jeune fille dans un intérieur pompéien), 1867, elle nous parle de son corps et par lui, du corps des femmes. Elle nous parle de nous.

Cette conception du corps, comme étant une somme de segments et non une entièreté, pèse lourd dans la fabrique de l'objectivisation et de l'asservissement des corps des minorités. Il est plus facile pour les dominants de s'approprier une entité morcelée, de nier l'individu pour se réclamer légitime propriétaire des parties qui le composent. Le corps des femmes est divisé en parcelles, mis à disposition des autres, soumis à leur autorité et leur jugement. Ce n'est pas insignifiant que le roman Frankenstein soit l'œuvre d'une écrivaine.

Un bijou d’humour, de pensées et de réflexions (et de jeux de miroirs) !

Vite, vite ! Stéphanie, écrivez-nous encore, c’est magnifique !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Préoccupée par la Jeune fille dans un intérieur pompéien du peintre Charles Gleyre, la narratrice tente de comprendre ce qui constitue l'effet obnubilant du tableau.
Bon ok, ses fesses sont splendides. Mais est-ce suffisant pour expliquer son pouvoir d'attraction? Pourquoi ce nu ne la laisse-t-elle pas tranquille? Qu'est- ce qui s'y joue qui la tourmente? Se prenant comme propre objet d'étude, elle convoque son expérience intime pour en faire un outil d'analyse et donner à percevoir la puissance de la peinture

Le chien qui louche

Mathilde va présenter Fabien, son amoureux surveillant au Louvre, à sa famille. Et là, le pépé sort un tableau de famille et dit qu’il pourrait peut-être trouver sa place au musée. Non ? Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’une oeuvre, laquelle a sa place au musée et qui décide ?

Le chien qui louche de Étienne Davodeau

L’histoire chouki d’un jeune couple, d’un tableau un peu moche (portrait d’un chien qui louche), d’une société secrète et… du Louvre édité aux éditions du Louvre.

Une BD rigolote qui doit se trouver en bonne position dans la boutique du musée

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Personnages hauts en couleur, dialogues vifs, quiproquos pittoresques, le Chien qui louche est une comédie alerte et réjouissante. Et, derrière la farce, se pose la question : qui peut affirmer qu'un tableau a droit ou non d'être accroché, pour la postérité, aux cimaises d'un musée prestigieux comme le Louvre ? Une lueur d'inquiétude passa alors dans le regard de la Joconde

La grande Odalisque

Premier opus qui en a vu deux avec Olympia, la grande Odalisque est une BD à suspense d’un groupe de femmes monte en l’air, des voleuses d’art un peu obsédées sexuelles, un peu branquignoles et qui n’ont pas froid aux yeux.

La grande Odalisque de Bastien Vivès, illustrations de Florent Ruppert et Jérôme Mulot, couleurs d’Isabelle Merlet

Une bande dessinée vraiment impressionnante dans le traitement du mouvement, des corps et de la représentation des espaces.

Un scénario hollywoodien pour une production française bien rythmée

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alex et Carole sont deux cambrioleuses de haut vol, séduisantes et sans complexes, capables d'aller chercher n'importe quel tableau dans n'importe quel musée. À la recherche d'un chauffeur, elles rencontrent Sam, une championne de moto aux multiples talents. Le trio qui vient de naitre est appelé à entrer dans la légende... Quand l'étoile montante de la BD française s'associe à l'un des meilleurs duos de la BD indépendante pour réinventer les trois héroïnes les plus connues (et les plus sexy) de l'animation japonaise, le résultat ne peut que faire des étincelles