Vivre vite

Voilà un Goncourt qui a fait couler pas mal d’encre, finaliste d’inséparables. Du coup, un Goncourt un peu mal élu et c’est dommage.

Un titre à la James Dean (déjà utilisé par Philippe Besson), un livre aussi qui, comme Isabelle Carré joue des « si ».

Je résume.La maison, les clés, le garage, ma mère, mon frère, le Japon, Tadao Baba, la semaine de vacances, Hélène, mon service de presse. Ça commence à faire un sacré bordel.
Vivre vite de Brigitte Giraud

Mais si Isabelle Carré s’en amusait, Brigitte Giraud les ressasse. En boucle et sans fin. Et si …, mon amour n’était pas mort.

Claude a dit à notre ami Marc, avec qui nous avions passé un moment le dimanche sous le cerisier, à tester le salon de jardin tout juste acheté aux puces, Claude a dit en désignant la moto dont la présence massive perturbait l'atmosphère du rez-de-chaussée: Ça, c'est interdit, une vraie bombe, il ne faut pas y toucher.Marc me l'a répété après.

Un deuil impossible en forme de litanie.

Un livre juste et touchant où l’émotion, tant d’années plus tard, irradie encore

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Après avoir résisté pendant de longs mois, après avoir ignoré jour après jour les assauts des promoteurs qui me pressaient de leur céder les lieux, j'ai fini par rendre les armes.
Aujourd'hui j'ai signé la vente de la maison.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence.
Parce que la maison est au cœur de ce qui a provoqué l'accident. »

En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux. Brigitte Giraud mène l'enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimée

Les oiseaux du ciel

C’est avec le souvenir en tête de la sublime trilogie du jardin d’hiver (Les habits neufs de Margaret, Les ivresses de madame Monro et Les égarements de Lili) que je me suis lancé dans ces oiseaux du ciel.

« Prenez donc un sherry, dit finalement Mme Marsh, dont la pitié était éveillée par la mine abattue de son amie.
 - Ça fera beaucoup de bien à Mary, dit Evelyn. Ça lui donnera quelque chose à quoi penser. » Elle était intimement convaincue que le chagrin des gens ayant subi un deuil les rendait malades. « Voyez les veuves, dit-elle. Elles finissent toutes par avoir le cancer ou par se mettre à boire.
- Pas moi », lui fit remarquer Mme Marsh.
Evelyn eut un sourire entendu - peut-être pensait-elle que le chagrin, dans ce cas, n'avait pas tout à fait commencé à faire son effet.
« Vous êtes hors du commun », dit-elle avec paternalisme.
Les oiseaux du ciel de Alice Thomas Ellis

Certes, la satire sociale des familles anglaises est délicieuse et l’humour grinçant bien présent. Pour autant, j’ai trouvé que ce petit livre manquait un peu de tonus et peinait à conclure, malgré l’annonce du désastre annoncé

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mrs. Marsh a deux filles : Mary et Barbara. Mary a perdu son fils, Robin. Seule, désemparée, elle revient vivre chez sa mère. A la veille de Noël, toute la famille se rassemble chez Mrs. Marsh, dans un charmant cottage en lisière d'un bois. Mais le drame couve sous les bons sentiments. Malaise, frustration, jalousie, tout finit par éclater au grand jour. Comme dans la Trilogie du jardin d'hiver, Alice Thomas Ellis scrute avec tendresse et cruauté les efforts pathétiques de ses semblables pour trouver ce qui leur tient lieu de bonheur : l'oubli, la consolation, le silence

J’aurais dû épouser Marcel

A la recherche d’un ou une auteur-trice en X, je n’ai trouvé qu’un Françoise Xenakis au fond d’un bibliobus. Pas du tout mon type de lecture. Et pourtant, quelle drôle de bonne surprise !

Ils venaient de la capitale, certes pour chasser, accompagnés d'une dame qu'était jamais la vraie, mais aussi pour gouter mon sanglier marine de onze jours ou mes lièvres confits. On ramenait jusqu'à Paris mes pâtés de lapins de garenne. Y a des semaines ou je ne pouvais pas fournir, et je devais payer des gosses pour qu'ils posent des collets. Certaines fois j'ai meme été obligée de mouliner également (excusez!) du « lapin de toit ». Oh, pas plus que les vrais charcutiers, plutôt moins !
J’aurais dû épouser Marcel de Françoise Xenakis

Un recueil de nouvelles du terroir, de Sologne, juste à l’entre-deux guerres ou l’on suit principalement des veuves blanches, veuves trop rapidement qui se retrouvent seules après que leur jeune marié est mort à la guerre.

Grâce au bibliobus rural, qui est arrivé jusqu'ici en 1945, grâce à mon fils, j'ai fini par lire beaucoup ; je prenais des livres par brassées et désormais je vois très bien quand il y a des mots rapportés, rafistolés, oui, je les repère, malgré ma totale ignorance. Je préfère les romans simples ou on ne sent pas un « maitre » qui a tout réécrit. Je vous jure que certains livres puent les pansements ! Pourquoi ne laissez-vous pas les gens écrire comme ils veulent ? Ça serait plus vrai, peut-être moins bien raboté, et alors ?

Des nouvelles cocasses de vieilles filles aux vies d’attente et de regrets, guettées par leurs voisinages.

Un regard tendre et plein d’humour sur la vie rurale

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ces nouvelles ont pour cadre la Sologne après la guerre de 1914-1918. Ce sont essentiellement l'histoire de ces femmes fiancées à des hommes qui ne reviennent pas du front. Elles perçoivent une modeste pension en échange de l'entretien de l'église et des tombes à l'abandon, mais aussi de leur chasteté absolue

Les poumons pleins d’eau

Amusante cette histoire de suicide. Enfin… non, comprenons-nous ! La première partie de ce livre ne l’est pas du tout, amusante ! Claire apprend que son père vient de se pendre.

La suite aurait pu être classique : morgue, église, pierre tombale.
Mais comme je leur avais fait une dernière vilaine blague, les vivants m'en ont fait une en retour. Après mon incinération, ils ont dispersé les cendres dans un lac. II fallait les voir, en maillot de bain, agitant l'urne au-dessus de l'eau. Surréaliste.

La suite est un mauvais karma : mes débris d'os bouffés par un poisson trop curieux, le grand-père qui emmène sa petite-fille à la pèche, la gosse qui me met dans un bocal.
Et me voilà qui tourne en rond.
Les poumons pleins d’eau de Jeanne Beltane

Et remontent les souvenirs, viennent les funérailles et les dernières volontés : il souhaitait être incinéré et que ses cendres soient répandues au fil de l’eau…

Et là, tout s’enchaîne pour un deuil cocasse et touchant dans un roman à plusieurs voix qui se répondent à l’unisson sans réussir à s’entendre

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Au commencement étaient les sédiments.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le père de Claire s'est suicidé. Confrontée aux vérités étouffées et aux facettes douces-amères de cet homme fantasque, elle tente de faire le deuil. Quelque part entre le monde des vivants et celui des morts, surgit soudain la voix de ce père-chimère, qui observe sa fille se démener pour le retrouver. Depuis ce territoire impalpable, il sent peu à peu Claire se rapprocher... Dans ce premier roman sous forme d'une quête hallucinée, Jeanne Beltane raconte la perte et lui redonne chair en interrogeant la porosité des frontières entre les royaumes du réel et du sensible. Par son verbe tranchant et son goût pour l'absurde, elle nous transporte dans un univers onirique, teinté d'un humour noir salvateur

Magasin général, tomes 1 à 3 : Marie ; Serge ; Les hommes

A notre-Dame-des-Lacs, un petit bled paumé du Québec dans les années 20, Félix Ducharme, l’épicier du village est mort laissant sa femme seule.

Marie devra reprendre en main le commerce, les clients exigeants et mauvais payeurs dans une ambiance très religieuse.

Magasin général, tome 1 : Marie de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Et arrive un étranger sur une moto, coincé dans le village par la neige et accueilli par Marie. Mais voilà… qu’en dira-t-on ?
Passé un accueil mitigé, tout le village tombe d’accord finalement pour lui trouver des qualités, d’autant qu’il fut vétérinaire et qu’il cuisine divinement et fini par ouvrir le premier restaurant dans l’épicerie avec Marie.

Magasin général, tome 2 : Serge de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Les liens se tissent et Marie n’est pas insensible au charme du nouveau venu mais voilà que débarquent les hommes à la fin de l’hiver, accompagnés de leur virilité toxique !

Magasin général, tome 3 : Les hommes de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Une bande dessiné assez fine sur la vie rurale et ses règles sociales, les amours impossibles, les jalousies…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Marie
Je m'appelle Félix Ducharme
Je suis né ici à Notre-Dame-des-Lacs, au Québéc

Serge
Bonjour Madame.
Oh... B... Bon matin Monsieur.

Les hommes
... Euh...
On va pouvoir commencer !...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1. Dans les années 1920, dans un village du Québec rural, l'histoire de Marie, jeune veuve héritière du principal commerce général, qui retrouve le bonheur auprès d'un étranger fraîchement débarqué dans la petite communauté

2. Dans les années 1920, dans un village du Québec rural, l'histoire de Marie, jeune veuve héritière du principal commerce général, qui retrouve le bonheur auprès de Serge, un étranger fraîchement débarqué dans la petite communauté. Dans cet épisode, Serge entreprend d'ouvrir un restaurant

3. Les hommes de Notre-Dame-des-Lacs reviennent de leur campagne d'hiver. Comment vont-il réagir face à ce Serge venu de France qui s'est mis en tête d'ouvrir un restaurant à côté du magasin de Marie ?

Le livre des soeurs

Ah qu’il est facile de vomir sur les productions annuelles d’Amélie Nothomb. Il faut dire qu’elle y met quand même du sien. Production horlogère, gimmicks littéraires et mots d’esbroufe, brieveté du contenu, personnalité atypique (et forcément agaçante), fan club adulatoire, succès incontestable aux ventes garanties… et tant et tant.

Deux âmes se découvrirent et résonnèrent l’une en l'autre. Deux planètes s’alignèrent de manière si exacte que s'éleva, audible pour ces seules enfançonnes, une musique qui ne devait jamais s’assourdir. Ce phénomène mi-son mi-lumière se répercuta de l’une à l’autre soixante fois par minute et pour les siècles des siècles.
Tristane posa le bébé sur sa poitrine et regarda son beau visage. La nouveau-née entrouvrit les yeux et sourit.
 — Elle ne te voit pas encore et sourire n’a pas de signification pour elle, dit Florent.
La petite fille n’entendait que la symphonie qui commençait. Elle savait que Laetitia vivait la même chose qu'elle. Les deux âmes ne cessaient d'échanger ce signal qui s'appelle l'amour.
Le livre des soeurs de Amélie Nothomb

Et pourtant, encore une fois, il y a du très bon (et du gentillet) dans cette sororité fusionnelle au sortir une filiation toxique. Des trouvailles, des traits d’humour, des développements intéressants et des personnages attachants (et un peu de mièvrerie convenue).

Le 2 décembre 1985, tante Bobette estima que sa vie était un échec.
À 23 heures 31, couchée devant la télévision, la table basse jonchée de canettes de bière vides, le cendrier débordant, elle se livra à ces sombres pensées : « J'ai trente-deux ans, quatre gosses, pas d'avenir. Je ne sais pas ce que je voulais, ni ce que je veux. Pas ça. Il ne va rien m'arriver de bon. Plus exactement, il ne va rien m'arriver. »
Bobette avait un rhume, ce qui lui tapait sur le système. Elle décida d'en finir. Au prix d'un effort considérable, elle se traîna jusqu'au four, en ouvrit la porte et alluma le gaz. Ensuite, elle alla se laisser tomber sur la banquette et s'endormit aussitôt.

Et vous, avec votre mère, c’était comment ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'amour de Florent fut le premier événement de la vie de Nora. Elle sut qu'il n'y aurait ni autre amour ni autre événement. Il ne lui arrivait jamais rien.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Deux sœurs, nées de parents unis par un amour exclusif, vivent également un amour absolu si près et en même temps si loin de leurs géniteurs distraits. Une bible de sentiments, un hommage à l’amour et aux amours, une méditation sur le temps qui passe et la rédemption par la parole et par les mots

La correction

Amusant, ce premier roman d’Élodie Llorca. Très amusé par ses Invasions domestiques, j’ai regardé ce qu’elle avait fait d’autre et ici on retrouve un personnage assez similaire à Thomas. Un homme, dans le deuil, perdant pied, dominé par son entourage et ne réussissant pas à reprendre sa vie en main.

J'arrivai enfin devant notre immeuble. Je composai le code tout en me disant que j'étais quelqu'un d'extraordinairement lâche, inapte à m'ériger contre ma femme.
Je refermai la porte d'entrée et m'engageai vers l'escalier. En montant les marches calmement, j'éprouvai douloureusement ma profonde impuissance à imposer un quelconque desideratum à ma femme.
La correction de Élodie Llorca

Un livre dans lequel l’autrice s’amuse avec son anti-héros comme avec les mots dans une courte fiction un tantinet inaboutie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Depuis quelque temps, je soupçonnais ma patronne de volontairement introduire quelques coquilles dans la copie afin de pouvoir me prendre en faute. J'avais ce jour-là relevé le mot roulure étrangement substitué à celui de coulure.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une seule lettre change et tout est déréglé. Le narrateur va l'apprendre à ses dépens lorsqu'après avoir travaillé quelque temps dans une papeterie, il décide de devenir correcteur professionnel. Il y est d'autant plus résolu que sa mère a toujours cru qu'il était prédestiné à ce métier. Il est embauché à ce poste dans la Revue du Tellière, dirigée par Reine, une femme autoritaire et dominatrice qui va bientôt exercer sur lui son emprise. Reine le fascine autant qu'elle l'intimide. L'aventure se complique lorsqu'il constate que des coquilles sont systématiquement ajoutées après coup sur son jeu de copies. Il soupçonne bientôt Reine de les glisser là délibérément afin de le prendre en faute. Mais bientôt des coquilles d'une toute autre nature vont faire leur apparition

Dessiner encore

Le jour des attentats de Charlie, Coco était là. Et maintenant, elle doit vivre encore.

Dessiner encore de Coco

Mais comment vivre avec ça ?

Une bande dessinée autobiographique, un témoignage intime. Un livre pour dire et peut être pour panser ou cesser d’y penser encore et encore, pour calmer tout ce bruit et cette fureur, soigner, tenter de survivre

Une horreur absolue et la vie qui doit continuer. Mais comment ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Des fois ça va.
Des fois ça me submerge.
Ça m'emporte.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'attentat du 7 janvier 2015 tourne en boucle dans ma tête. Tout fout le camp en moi mais le dessin résiste...

Bluebells Wood

Une bande dessinée aux dessins plutôt réussis avec des couleurs à l’aquarelle des plus vivantes. L’histoire d’un homme, peintre en panne d’inspiration et en plein deuil amoureux, passant ses journées isolé dans une maison au bord de mer avec une modèle qui vient régulièrement poser nue pour lui (une BD avec des nus très réussis, d’ailleurs). Mais la mer est jalouse.

Bluebells Wood par Guillaume Sorel

L’histoire d’une passion entre un homme et une sirène. Mais…
… Mais les sirènes n’existent pas, non ? Alors ? Comment ?

Un album sympa au scénario peut-être un peu bancal qui ne met pas vraiment en valeur le talent graphique

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis la disparition de sa femme, William vit reclus dans sa maison située entre une côte brumeuse et une forêt aux allures de conte de fées. Incapable de se reconstruire, il mène une existence solitaire et sans saveur, ne parvenant à se réfugier que dans la peinture. Ses seules visites de l’extérieur sont Victor, son ami et agent, et Rosalie, sa jeune modèle. Jusqu’au jour où William fait la rencontre d'une créature aussi belle que farouche et pour laquelle il nourrit des sentiments contradictoires : une sirène. Mais est-elle seulement réelle ? Ou ne s’agit-il que d’une illusion venue pour remplacer le fantôme de sa femme disparue ?

Ceux qui s’aiment se laissent partir

Jeune, pour se protéger et vivre sa vie, Lisa est partie de chez sa mère. Adulte et avec des enfants elle garde un contact très difficile avec elle. Mais le jour ou celle-ci meurt, Lisa a de la peine à la laisser partir.

La chaleur, je me souviens surtout de ça.
Ce jour-là, je me trouve à Paris où je ne vis pas. J'ai passé la nuit avec un homme qui finit de m'aimer et que je ne parviens pas à quitter. Ce n'est pas la moindre de mes lâchetés.
Ceux qui s’aiment se laissent partir de Lisa Balavoine

Résumé comme ça, le livre pourrait sembler un peu bateau.

Tu es partie sans qu'on ait eu une explication, sans qu'on ait réglé quoi que ce soit. Je suis certaine que cela t'arrange, une fois de plus tu me raccroches au nez, tu bottes en touche, tu esquives. Jusqu'à la fin, tu auras conservé la même technique, la fuite. 
Tu n'étais pas la mère que j'attendais. Je t'ai couru après, espérée, redoutée. J'ai passé mon enfance à quémander ton amour, et ma vie d'adulte à le refuser.

Mais c’est sans compter sur le talent de Lisa Balavoine, sa façon de parler de ses émotions et la sincérité de ses questionnements. Une histoire de vie ou les rôles s’inversent parfois entre les mères et les filles, où il est difficile de se retrouver et où les comportements toxiques laissent des traces.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Elle est étendue, elle semble apaisée.
Mais je veux vous prévenir : l'appartement est dans un état de dégradation avancé. Je ne sais pas quoi faire pour vous.
Je reçois ce message en fin d'après-midi, un vendredi de juillet.
Dehors l'été bat son plein, il fait une chaleur à crever.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Est-ce qu'on peut éviter les peines, la mélancolie, ce qui se répète, tous ces chagrins qu'on se trimballe et qu'ensuite on se transmet, est-ce qu'on peut les remiser, sous des pulls trop grands, dans les bras d'un amour de passage ou dans les mots qu'on écrit, est-ce qu'on peut seulement faire comme si cela n'existait pas ? »
Dans ce roman intime et fragmentaire, Lisa Balavoine raconte sa mère, cette femme insaisissable avec qui elle a grandi en huis clos. Une femme séparée, qui rêve d'amour fou, écoute en boucle des chansons tristes et déménage sans cesse, entraînant sa fille dans une vie tourmentée. Entre fascination et angoisse, l'enfant se débat auprès de cette figure parentale attachante, instable, qui s'abîme dans le chagrin, laissant ceux qui l'aiment impuissants. En choisissant de s'éloigner, la fille devenue mère ne cessera d'être rattrapée par les fantômes de son passé. Jusqu'à quand ?
Histoire d'un amour filial empêché, Ceux qui s'aiment se laissent partir est un récit à fleur de peau sur le poids de l'héritage, mais aussi un livre de réconciliation où l'autrice adresse à sa mère les mots lumineux que celle-ci n'a jamais pu entendre de son vivant