Comment tu parles de ton père

C’est brouillon, tout se mélange et ça part dans tous les sens. C’est plein de colères et d’émotions. C’est vivant et ça raconte le deuil.

C'est à ce moment-là très précisément, lorsque l'âme quitte le corps, que les croyants essaient de récupérer les membres de la famille qui sont restés sur terre.
Dieu m'est témoin, je fais de mon mieux. Je veux dire, je prie. Mais il y a un stade où l'on est irrécupérable. Italien, voilà. Je suis un Israélite né trop près de Turin pour prendre certaines choses au sérieux.
Comment tu parles de ton père de Joann Sfar

Avec des perles d’amour dans la confusion.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je n'y vois plus rien. Ni de près ni quand j'allonge le bras. Ça va m'aider pour justifier que les enfants n'ont pas fait leurs devoirs de vacances. Ça m'a pris en arrivant en Crète. Je me suis relâché. Un mois après son départ, j'arrive chez les polythéistes et mes yeux ne suivent plus.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Papa est né l'année où tonton Adolf est devenu chancelier : 1933.
C'est l'année où pour la première fois on a découvert le monstre du Loch Ness.
C'est l'année, enfin, où sortait King Kong sur les écrans.
Mon père, c'est pas rien. »

Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir un père comme André Sfar.

Ce livre pudique, émouvant et très personnel, est le kaddish de Joann Sfar pour son père disparu. Entre rire et larmes

Vous n’aurez pas ma haine

Un témoignage chaud, tendre. L’amour d’un mari qui perd sa femme au Bataclan le 13 novembre. L’amour d’un père qui reste seul avec son fils.

Vous n'aurez pas ma haine de Antoine Leiris
Vous n’aurez pas ma haine de Antoine Leiris

Douze jours.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n'a qu'une arme : sa plume. À l'image de la lueur d'espoir et de douceur que fut sa lettre «Vous n'aurez pas ma haine», publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer.

C'est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu'il nous offre. Un témoignage bouleversant

Mauvaise fille

Les relations mères-filles au moment ou la mère s’en va et la femme va devenir mère.

Mauvaise fille de Justine Lévy
Mauvaise fille de Justine Lévy

Le second roman que je lis de Justine Lévy (après La gaieté) et pourtant la sensation de le relire à l’identique avec les mêmes peurs, culpabilités et dysfonctionnements.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Maman est morte, je suis maman, voilà, c'est simple, c'est aussi simple que ça, c'est notre histoire à toutes les trois. Tu en mets du temps à raconter les histoires, je me disais quand elle me racontait une histoire dans mon lit. Là c'est allé vite, si vite, le regard de maman dans le regard de ma fille, c'est là qu'elle est, c'est là que je la retrouve, et dans ses gestes aussi, dans les gestes impatients, un peu brusques, de ma petite fille doublement aimée. Maman vit en Angèle qui court sur une pelouse interdite. Maman me parle et me sourit quand Angèle lance son regard de défi aux adultes qui la rattrapent et la grondent. Maman est là quand Angèle tombe et se relève aussitôt, les dents serrées, pour ne pas pleurer. Elle est dans le cri qu'elle ne pousse pas, dans sa petite grimace d'enfant crâne qui ne compose pas. Partout, dans mon enfant, ma mère a laissé son empreinte. »

Camille, mon envolée

Quel malheur de trouver ce livre si beau lorsque ce que l’on y découvre est si douloureux.

Camille, mon envolée de Sophie Daull
Camille, mon envolée de Sophie Daull

Le cri primal, le deuil d’une mère.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d'une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire.

Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard «franc, droit, lumineux», les moments de complicité, les engueulades, les fous rires ; l'après, le vide, l'organisation des adieux, les ados qu'il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent... Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l'enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.

Loin d'être l'épanchement d'une mère endeuillée ou un mausolée - puisque l'humour n'y perd pas ses droits -, ce texte est le roman d'une résistance à l'insupportable, où l'agencement des mots tient lieu de programme de survie : «la fabrication d'un belvédère d'où Camille et moi pouvons encore, radieuses, contempler le monde»

Ce qu’il voulait

Une couverture alléchante, trouvais-je.

Mais, passé la tentante accroche, ça part dans tous les sens. Histoire d’une passion, d’abandon, de liberté, de décès, roman psy, polar ou quête?

Ce qu'il voulait de Macha Meril
Ce qu’il voulait de Macha Méril

Beuh… Pas compris. C’est peut-être pas ce que je voulais.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une nuit, le ciel s'abat sur elle. Lola n'était pas préparée à un tel destin. Cet homme est entré dans sa vie par effraction, il s'est emparé d'elle violemment, elle a laissé faire. Par curiosité, par solitude, par espoir. Un été qui restera marqué dans sa chair à jamais.

Avec ce roman tendu et troublant, dans la lignée de Biographie d'un sexe ordinaire, Mâcha Méril explore une fois encore la force et le mystère du désir. Mêlant sentiments amoureux et attractions complexes, elle évoque sans tabou le plaisir féminin à travers une rencontre aussi inattendue que bouleversante

L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir

Malgré un excès de #hashtags un peu pénible à la longue, il reste une belle rencontre avec Marie Curie, les femmes, le deuil et l’énergie combative.

L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero
L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Chargée d'écrire une préface pour l'extraordinaire journal que Marie Curie a tenu après la mort de Pierre Curie, Rosa Montero s'est vue prise dans un tourbillon de mots. Au fil de son récit du parcours extraordinaire et largement méconnu de cette femme hors normes, elle construit un livre à mi-chemin entre les souvenirs personnels et la mémoire collective, entre l'analyse de notre époque et l'évocation intime. Elle nous parle du dépassement de la douleur, de la perte de l'homme aimé qu'elle vient elle-même de vivre, du deuil, de la reconstruction de soi, des relations entre les hommes et les femmes, de la splendeur du sexe, de la bonne mort et de la belle vie, de la science et de l'ignorance, de la force salvatrice de la littérature et de la sagesse de ceux qui apprennent à jouir de l'existence avec plénitude et légèreté.

Vivant, libre, original, ce texte étonnant, plein de souvenirs, d'anecdotes et d'amitiés nous plonge dans le plaisir primaire qu'apporte une bonne histoire. Un récit sincère, émouvant, captivant dès ses premières pages. Le lecteur sent, comme toujours avec la vraie littérature, qu'il a été écrit pour lui