Curieuse suite de la France goy (que je n’ai pas lu, aurais-je dù ?)… Voilà une écriture avec un style bien torché et pas mal d’humour, une intrigue qui s’annonce intéressante, une histoire de famille plutôt glauque dans un milieu qui ne l’est pas moins, un titre très accrocheur, la grande histoire qui rencontre les petites, des morts, des suicides, des fachos et des fous de guerre, des fils qui souhaitent tuer le père… et… ?
Et pas grand chose en fait.
Presque un gachis en fait, comme un soufflé servi trop tard, comme un excès de vouloir trop bien faire ou d’en faire trop.
Peut-être suis-je juste passé à côté, mais… dommage
Je ne sais pas parler. J'apprends. Je prends les mots qu'on me donne. J'ai appris à dire Maman, mais elle ça n'est pas Maman. Je ne peux pas non plus l'appeler Mamie parce que j'en ai déjà une. Et pas question de Mémé, elle ne me répondrait même pas si je l'appelais Mémé. Elle n'aime pas non plus Grand-mère. À tout prendre, elle préférerait encore Mère-grand, ça la ramènerait au Chaperon rouge, en pleine fiction, mais là, c'est moi qui coince, à cause des r peut-être, ou du gr... je ne sais pas faire le gr. J'arrive juste à prononcer les consonnes douces, les syllabes faciles, ma, in.
Le sort du fascisme français s'est joué le 24 novembre 1923, quand Philippe Daudet, alors âgé de 14 ans, décide de tuer son père, Léon Daudet, leader charismatique de l'extrême droite antisémite.
Au même moment, le jeune de Gaulle et le vieux Pétain écrivent l'autre grande tragédie oedipienne de la République française. On croyait tout savoir sur cet épisode, on était loin du compte.
Alors que le roman de Christophe Donner s'annonçait comme la suite de La France goy, surgit Otto Zorn, oligarque en rupture de poutinisme ayant fait fortune dans les crypto-monnaies. Ce roi Midas du numérique nourrit un singulier fantasme : devenir le propriétaire exclusif du premier roman du métavers.
Moyennant fortune et impunité, l'écrivain s'engage, au prix de son âme, à le lui livrer, révélant le dernier grand secret de sa famille : les circonstances qui ont conduit sa grand-mère, à moitié nue, sur le bureau du Général.