Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Et voilà qu’au milieu de ses romans durs, il glisse une romance à quat’ sous, une bluette chou, drôle et sympa. Une histoire d’amour avec une bien jeune fille qui sait où elle veut aller et qui ne s’en laissera pas conter !La Marie du port de Georges SimenonEt c’est plutôt réussi. Et en même temps, il en profite pour croquer plutôt finement la condition de la femme des années 30 et le machisme de l’époque.
L’histoire de la Marie, jeune orpheline bien décidée à ne pas dévoiler toutes ses cartes du premier coup
Un roman dont fut tiré un film réalisé par Marcel Carné avec Jean Gabin, Blanchette Brunoy et Nicole Courcel
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'était le mardi et les cinq ou six chalutiers qui pêchent toute la semaine sur la côte anglaise étaient rentrés le matin. Comme d'habitude, ils s'étaient amarrés dans l'avant-port, près du marché aux poissons et maintenant seulement, à marée haute, on leur ouvrait le pont tournant.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) A Port-en-Bessin, Marie, jeune femme de dix-sept ans, vient de perdre son père. Sa soeur Odile vient avec Henri Chatelard, son. amant, assister à l'enterrement. Celui-ci s'éprend de Marie et, pour la voir, achète un bateau dont il va chaque jour s'occuper. Que lui importe ensuite tout le reste, maintenant qu'il est pris entre la vie du port et l'amour de Marie ?...
Alors qu’il a écrit des années 30 à 70, Simenon parle assez peu de la guerre, et ce, tant dans ses romans durs qu’avec Maigret. Ce clan des Ostandais, par contre, est en plein dedans, en pleine débâcle, même. Des familles de marins flamands fuyant la guerre qui arrivent en Belgique à bord de cinq bateaux. Coincés à la Rochelle, Simenon raconte leur cohabitation – difficile – avec les locaux et l’occupation allemande.
Le clan des Ostendais de Georges Simenon
Et comme presque toujours dans ses romans durs… une tension malsaine qui s’installe…
Un bon Simenon, plus socio que psychologique avec un personnage central tout en force tranquille
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Comme une grosse mouche bleue bourdonne entre les murs blanchis à la chaux d'une cuisine vide, il n'y avait, dans les trois étages de bureaux déserts de la Préfecture, qu'un petit appareil noir, le téléphone, à vivre sa vie rageuse, à faire entendre sa sonnerie qui n'en finissait pas.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) En juin 1940, en pleine débâcle, alors que la bataille de France est déjà perdue et que les réfugiés se bousculent vers le sud, une flottille de cinq chalutiers venue des Pays-Bas arrive à La Rochelle.
A la tête de ces navires ayant bravé l'aviation et les mines allemandes se trouve Omer accompagné de ses fils. Ils ont mis meubles, femmes et enfants dans les cales et pris la mer en hommes libres qui ne céderont rien à l'occupant.
Leur place est sur la mer. Ils veulent travailler, ne parlent pas français et refusent la panique. Sans effort sinon celui d'être fidèles à eux-mêmes, mais avec un héroïsme certain, ces hommes vont résister. Ils en payeront le prix...
Chabouté signe ici une adaptation magistrale de l’ œuvre de Herman Melville.
Moby Dick : livre premier de Chabouté, d’après le roman de Herman Melville
Construction, mise en page, graphisme, scénarisation… tout participe à la montée de la tension du roman original. Jusqu’à la folie qui défigure le visage du capitaine dans un final d’effroi.
Moby Dick : livre second de Chabouté, d’après le roman de Herman Melville
Un voyage sur les flots bleus en noir et blanc qui se termine dans une apothéose rouge sang
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Livre premier
Mirages
Prenez le plus distrait des hommes, absorbé dans la plus profonde des rêveries, dressez-le sur ses jambes, invitez le à poser un pied devant l'autre et il vous conduira infailliblement vers l'eau.
Livre second
Queequeg dans son cercueil
Tous les baleiniers mourant à Nantucket étaient couchés dans ces pirogues noires, l'idée d'être lui-même étendu de la sorte lui avait beaucoup plu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Livre premier
Des campagnes de pêche de plus de trois ans, les dangers de l'océan, la chasse elle-même où, armés de simples lances et harpons à bord de légères chaloupes, les marins s'exposent aux réactions redoutables et aux assauts furieux de cachalots de plus de soixante tonnes. En plus de la chasse, le travail harassant de remorquage, de dépeçage et de fonte du lard afin d'en extraire la précieuse huile ; souvent trois jours d'efforts continus sans le moindre repos... Les conditions de vie extrêmes de ces hommes, les dangers quotidiens où les matelots exorcisent leur peur en la muant en rage à l'encontre des cétacés qu'ils massacrent. Rage sournoisement attisée par cette folie de vengeance aveugle et obsessionnelle du capitaine Achab envers Moby Dick, le cachalot blanc qui lui a arraché la jambe par le passé.
Chabouté met sa vision personnelle et sa maîtrise du noir et blanc au service de ce classique de la littérature américaine. Une adaptation magistrale, fidèle au récit original et à l'esprit d’Herman Melville, reflétant la frontière étroite entre l'acharnement et la folie, baignant dans le sang, l'huile et la sueur d'un navire baleinier de la fin du XIXe siècle.
Livre second
Otage de l’obsession de son capitaine, le Pequod continue sa lente et inexorable mission. Car qu’importe le spermaceti, qu’importent l’huile et la richesse, Achab n’a qu’un seul objectif : traquer et tuer la bête qui lui arracha sa jambe.
Moby Dick... un nom qui sonne comme une dangereuse légende. Un nom rempli d’effroi pour l’équipage et tous les baleiniers qu’ils croisent, forçats de la mer pourtant habitués aux périls de l’océan. Sur le sillage du cachalot blanc, les eaux sentent la mort... Consumé par sa soif de vengeance, Achab se décompose physiquement. Sa haine devient folie. Si bien que ses hommes s’interrogent : le réel danger est-il en mer ou à bord ?
Fidèle au récit original et à l’esprit du roman d’Herman Melville, Chabouté conclut son adaptation magistrale de Moby Dick, reflétant plus que jamais la frontière étroite entre l'acharnement et la folie, baignant dans le sang, l'huile et la sueur d'un navire baleinier de la fin du XIXe siècle.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le mangeur de verre
« Que c'est le meilleur petit gars du pays et que sa maman, qui n'a que lui, est capable d'en mourir. J'ai la certitude, comme tout le monde ici, qu'il est innocent. Mais les marins à qui j'en ai parlé prétendent qu'il sera condamné parce que les tribunaux civils n'ont jamais rien compris aux choses de la mer...
« Fais tout ce que tu pourras, comme si c'était pour toi-même... J'ai appris par les journaux
que tu es devenu une haute personnalité de la Police judiciaire et... »
C'était un matin de juin, Mme Maigret, dans l'appartement du boulevard Richard-Lenoir, dont toutes les fenêtres étaient ouvertes, achevait de bourrer de grandes malles d'osier, et Maigret, sans faux col, lisait à mi-voix.
« De qui est-ce?
- Jorissen... Nous avons été à l'école ensemble... Il est devenu instituteur à Quimper...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le roman se déroule à Fécamp, avec des références à une pêche à la morue au large de Terre-Neuve. L’enquête dure quatre jours et se déroule en juin, à partir du café qui donne son nom au titre du roman.
Après trois jours passés en mer sur l’Océan, un chalutier de Fécamp, Jean-Marie Canut, le mousse, a été emporté par une lame. Peu après le retour de l’Océan, le capitaine Octave Fallut est retrouvé mort par strangulation dans l'un des bassins du port. Le télégraphiste du chalutier, Pierre Le Clinche (vingt ans) a été aperçu en train de rôder aux alentours du bateau le jour du drame. Le Clinche arrêté, un ancien camarade de Maigret, Jorissen, instituteur à Quimper, fait appel au commissaire et lui demande de prouver l'innocence du jeune télégraphiste. Une fois sur place, Maigret s'installe Au Rendez-vous-des-Terre-Neuvas, un café du port à partir duquel il mène son enquête
Tout est dans le titre ! Bienvenue dans le péché de la jouissance
Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle de Liebig Etienne
Allez, on ajoute une petite cheffe scout ?
Un livre délicieusement amoral en terres catholiques comme un bon foutage de gueule face aux religieuses hypocrisies
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Viscéralement libertaire et joyeusement iconoclaste...
le Pèlerinage de Compostelle comme vous ne l'avez jamais lu...
Étienne, le narrateur de ce guide hors du commun, pantalon à grosses côtes et sac au dos, n'hésite pas à se sacrifier pour suivre le Pèlerinage qui, de Vézelay à Compostelle, perpétue selon lui l'archaïsme de la pensée et la soumission au destin.
Appuyé à son bâton de pèlerin, Étienne a plus d'un tour dans sa besace pour approcher au plus près les corps croyants de cette vaste communauté en marche. Le constat est hilarant : la chair est faible, on s'en doutait, mais elle est tout sauf triste...
Une fable curieuse, un cormoran, mort, dans les filets d’un bateau de pêche… Et puis l’armée, l’occupant…
Et entre deux… ? Je ne sais pas, j’ai pas tout compris.
Littoral de Bertrand Belin
Dommage, l’écriture est belle. Heureusement, le livre est court.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "L'armée d'un pays, informée par la rumeur, est montée chez lui en fin de journée quand la femme était là avec un seau de patates toute seule debout"
Une fable morale comme une tragédie grecque revisitée par un sombre démon gothique au milieu de l’inquisition espagnole, des amours interdits, des tabous violés (et ils ne sont pas les seuls) et une lente descente aux enfers la main dans les griffes de Lucifer.
Une histoire de la corruptibilité de la recherche de la vertu pour elle-même.
Le moine de Lewis raconté par Antonin Artaud
Sublime, décadent et religieusement érotique.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Il est des âmes plus succulentes que d'autres à corrompre. Pour le diable, s'entend. Ainsi ce fameux père Ambrosio -le plus rigoriste, le plus saint homme de Madrid et son confesseur le plus en vue.
Quand la jeune et naïve Antonia, nouvelle en ville, lève les yeux vers la chaire, comment peut-elle se douter des tentations qui hantent le prêcheur, des tourments de la chair et de l'esprit, des vices rampants qui déjà le rongent ? Sévices souterrains, nonnes sadiques, messes noires, viols, incestes, parricides, enlèvements et labyrinthes... bientôt c'est tout Madrid qui sombre dans le péché. Un sommet du roman gothique