Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Des strips d’une page, parfois un peu plus, sur les plaisirs de la drague, du couple, de la famille, des enfants et des vieux ! Et c’est bien décalé, absurde, coquin, désabusé… ou tristement réaliste (les plus drôles !)Linge sale, amour et céréales de PozlaUn gros bol de rigolade à goûter de bon cœur avant que les gamins ne se réveillentUn album avec des vélos et des playmobils
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Moi, Rémi, 10 ans et demi, je jure devant moi-même que je ferai mieux que mon père, ce traître.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Joyeuse et réconfortante, conflictuelle, aliénante ou merveilleuse... La famille : un environnement semé d’embûches ! Pozla, par le biais d'une galerie de personnages hauts en couleurs, ouvre de petites fenêtres sur ce monde relationnel complexe sans jamais oublier la question du couple. Il parle sans tabou de fidélité, de regret, de sexualité, de séparation, de transmission et de doute...
Autant de sujets existentiels croqués avec un humour absurde, cru, doux-amer ou grinçant, saupoudré de tendresse et de poésie.
Voilà un livre difficile à appréhender, tant les thématiques y sont nombreuses. Transidentité, homosexualité, adoption, HIV, famille, célébrité, union libre, jalousie, sexualité, viol et violence… Un mélange explosif, porté par une comédienne arrivée au faîte de sa gloire.Histoire d’une domestication de Camila Sosa VilladaEt c’est bouillonnant, exubérant et énervé. Un peu comme un film d’Almodovar avec beaucoup – vraiment beaucoup – de sexe et d’émotions incontrôlables…
Un peu too much, peut-être
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il était une fois une comédienne
Une comédienne.
Seule sur scène.
Depuis le balcon, le parterre, le paradis, le public la regarde.
Il n'y a pas un fauteuil de libre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Une comédienne, on ne cherche pas à savoir qui elle est. Une comédienne, on l'invente. Une comédienne est un rêve. » La comédienne de ce roman, l'actrice trans la plus connue du monde, peut vivre toutes les vies sur scène mais se sent acculée par un nouvel événement dans son quotidien : elle a décidé, contre tout bon sens, de fonder une famille.
Contre l'avis de tout le monde aussi, elle décide de monter une pièce de Jean Cocteau, « pourquoi pas quelque chose de moins français, de moins tordu et de tenter, en plus, un retour périlleux au village natal pour voir ses parents... Toutes les conditions sont réunies pour raconter une histoire d'amours, des amours violentes, déchirantes, mais aussi mémorables et tendres.
Ce roman élégant, érotique et profondément universel est un coup de pioche dans les fondations de la famille et des traditions, une exploration brutale d'un couple atypique (mais quel couple ne l'est pas ?), un livre sur les mille et une manières de désirer, de provoquer, de ressentir.
Woaw ! Quelle claque que cette ballade (pas du tout reposante, pour une balade) ! Un bouquin complètement barré qui fait du bien, à condition de s’y laisser guider !
La ballade de Nitchevo de Claire Barré
Car oui, cette histoire prend la forme et le fond de ce qu’elle raconte et il va bien falloir vomir tripes et boyaux avant de commencer à comprendre où Claire nous guide, à la façon d’une grande chamane.
L’histoire de la rencontre de deux jeunes toxicos avec un trans, tous bien paumés ! Une fable moderne à la rencontre de soi et du « plus que soi »
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Une bruine désolante fait grincer les essuie-glaces.
Et nous, on est là. Dans une voiture qui roule trop vite. Une 205 sans âge qui risque de finir épinglée à un platane si Slim ne se calme pas sur l'accélérateur.
Tout ça parce qu'un type m'a reluquée.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Écorchée vive. Nitch' traîne sa mélancolie auprès de Slim dont elle est secrètement amoureuse. Les deux jeunes gens « roulent des pelles à l'autodestruction » en abusant de drogues qui anesthésient leur mal de vivre. Elle se rêve poétesse, lui graffeur, mais l'avenir est enlisé dans les « champs de pavot de Miss Défonce ». Les chemins de l'errance aboutissent chez Jean-Pierre, travesti paumé qui leur offre le gîte, le couvert et l'amitié. Une altercation avec un dealer qui tourne mal et tout ce petit monde prend le large, direction La Rochelle. L'avenir avec sa « sale gueule d'impasse » offre tout d'un coup une échappée que Nitch' va saisir.
Serait-il possible qu'au bout de la nuit noire de l'âme se trouve une lumière qui, sitôt qu'on l'a vue, nous transforme ?
Ce grand roman de résilience y répond avec force, ode à une jeune femme qui reçoit au détour, de son chemin abîmé, l'enseignement des plantes de la forêt amazonienne et qui fait, les yeux grands ouverts, le choix de vivre.
A court d’idées, Zep s’est un peu enlisé dans ce blog du Monde dans un one-man-strips un peu répétitif autour de sa bite et de sa calvitie (et parfois les deux en même temps).
Peut-être que l’actu était en panne en 2016 ? Ou était-ce Zep ?
Un dessin génial au service d’un projet un peu bâclé… comme une demi-molle
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Mi petit, mi grand...
Titeuf, dépêche-toi... Tu vas être en...
Pffff...
Ret...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'auteur de Titeuf pose un regard sans concession Sur l'actualité sociopolitique de Son nombril. Il s'interroge sur la vanité des choses et s'engage pour un monde plus juste, sans guerre, sans peur de l'étranger et sans choux de Bruxelles.
De 2014 à 2018, Zep à tenu un blog BD sur Le Monde. Les strips ont été réunis sur deux albums et ça… c’est le premier.
What a Wonderful World ! tome 1 de Zep
Si le dessin est toujours chouette, les pensées sont de profondeur et de qualité très variables où la finesse côtoie le manque d’inspiration (souvent comblé par des bites… ça, ça passe toujours)
Et en relisant ces blagounettes 10 ans après, on se dit que malheureusement rien n’a vraiment changé, que ce soit pour le climat, la société, le Proche-Orient ou l’humour à deux zboubs. Probablement quelques cheveux en moins…
Rigolo. L’occasion éventuellement d’aller jeter un œil sur le blog What a wonderful world
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ah ! si le smartphone avait été inventé plus tôt...
Les images géniales que l'on aurait pu faire !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'auteur de Titeuf pose un regard sans concession sur l'actualité sociopolitique de son nombril. Il s'interroge sur la vanité des choses et s'engage pour un monde plus juste, sans guerre, sans peur de l'étranger, et sans choux de Bruxelles.
Treize nouvelles autour de la baise, du sexe et du désir. Oui, cool ! Par Barbara Carlotti, en plus ! Autrice, compositrice et interprète talentueuse. Oh oui, voyons vite ce que ça peut donner.
Hélas, pas d’envol ni d’émotions dans ce recueil inconstant. Pas franchement érotique, parfois cru, souvent plat, je n’ai malheureusement que rarement trouvé la sensualité qui nous était vendue en quatrième de couverture.
L’art et la manière de Barbara Carlotti
Zut, Barbara, nous ne nous sommes pas vraiment rencontrés cette fois-ci. Je m’en vais retourner à vos chansons et votre voix sublime et profonde.
… Et pour les intrigués qui ne voient pas vraiment à quoi ressemble cette Prière de Man Ray… La voici La Prière de Man Ray – 1930
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Rester enfermée dans le silence de mon appartement pour l'éternité... Voilà ce que je voulais faire. À la fin de mon histoire avec Luc qui avait duré six ans et des poussières, j'étais à la dérive mais je continuais à sortir la nuit avec ma nouvelle meilleure amie, Lassitude.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Dans la baise, il y a l'art et la manière, les bonnes manières et les mauvais coups. La relation sexuelle, dans ses gouffres charnels, est un langage secret qui dévoile le fond de nos êtres. Sans doute est-ce pour cela que j'aime tant baiser. J'ai en moi cette curiosité insatiable. Les mots, que je crois savoir manipuler un peu, me laissent souvent frustrée, ils ne me donnent pas tout à fait les clés de mon existence. »
Des histoires sensuelles, troublantes et poétiques, sur ce qui se joue dans l'incarnation du désir. Des histoires racontées avec audace et effronterie par un chœur de femmes cherchant à comprendre leurs élans sexuels
Cette éternelle odeur m’a rappelé le Moine de Mattew Gregory Lewis et sa descente aux enfers entre sainteté et luxure, entre le désir de la pureté et celui des corps.
L’Éternel sentit une odeur agréable de Jacques Chessex
Jules-Henri sent ! Et, accompagné de l’abbé Noiret il se questionne sur l’odeur des saints tout en étant inexorablement attiré par les effluves de Maria Elena.
Guidé par son flair, Dieu et son désir, Jules-Henri tisse une fable à la morale incertaine et aux arguments dont la mauvaise foi ne trompent que lui… pour son plaisir
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je m'appelle Jules-Henri Mangin, je suis né près de Bourg-en-Bresse il y a un peu plus de soixante ans. J'ai occupé une place importante à la tête d'une fabrique de serrurerie. Aujourd'hui je suis en retraite depuis quatre ans. Je revois sans cesse des choses de ma vie. Et tout ce que je raconte est vrai.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Les essences d'espèces rares et d'espèces communes, je les aurai cherchées dans le sexe des filles, et les autres traces, signatures, preuves, sentiers de l'odeur dans l'autre odeur, urines évaporées ou tièdes, lieux louches, lits à sueurs et autres restes de haltes amoureuses, de passages solitaires, de brûlure, d'écume, de jubilation stupéfaite.»
Ainsi parle Jules-Henri Mangin, se remémorant sa vie entière à traquer les odeurs de femmes, et surtout un certain été de 1960. Un été jurassien, sec, enflammé, jaune. Cet orphelin tranquille servait la messe et aidait à la mise en scène d'une pièce de Roger Vailland. Entre le garçon qu'obsèdent les odeurs du vice et le libertin au regard froid, se noue une amitié faite d'initiation progressive au plaisir. On joue, on fouette, on sépare les corps qui transpirent. Le petit amateur de théâtre ne sera plus jamais le même. Jusqu'au scandale qui éclabousse le bourg. Des années plus tard, Jules-Henri retrouve l'une des complices de cette comédie qui a mal tourné, l'espagnole et brune Maria Elena. Tout recommence, dans l'attrait du péché
Pour les vacances d’été à la plage, le Gore des Alpes avait publié un recueil de nouvelles en 2022. Avec des pépites et… ma foi, du moins sanglant.
Gore de mer : Ouessant de Stéphanie Glassey
Mais quand c’est bon, c’est très ! C’est la valse au cracra sans tabous avec du sexe (parfois en plusieurs morceaux), des viandes et des fluides de toutes sortes et origines…
Gore de mer : Ciel mon mari de Gabriel Bender
Oui, les bords de mer sont parfois putrides
Gore de mer : Thelma et Louis de Nicolas Feuz
Pour les amateurs du genre, l’occasion de rire de l’excès
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Pour l’été, le Gore des Alpes sculpte son summer body et devient le Gore de Mer pour mieux se glisser en milieu aqueux. Daupins-garous, sirènes envoûtantes et meurtrières, monstres marins, zombies aquatiques, serial killers et expéditions nautiques, tout y est pour un tsunami d’horreur et de sable chaud. Les plumes du Gore des Alpes, plus acérées que jamais, vous donnent rendez-vous pour un jeu de massacre estival. Laissez flotter vos idées noires dans un bain suave et tentaculaire.
17 nouvelles pour frissonner les pieds dans l’eau.
avec Philippe Battaglia, Gabriel Bender, Louise Anne Bouchard, Joël Cerutti, Eric Felley, Nicolas Feuz, Jean-François Fournier, Jordi Gabioud, Oliva Gerig, Stéphanie Glassey, Marie Javet, Joël Jenzer, FrançOis Maret, Micolas Millié, Olive, Dita von Spott, Vincho
Tout ça pue, c’est crade, aucun but ni aucun sens, de l’alcool, de la drogue, du sexe, du fric… Juste ici et maintenant. Une descente à la Trainspotting version Suisse-romande et départ pour la Thaïlande façon enfers.
Ils sont tous morts de Antoine Jaquier
Un livre pour des mains averties qui souhaitent se frotter au vide d’une bande de copains fumeurs de joints qui réussissent leur coup pour foirer leurs vies.
Un premier roman luisant comme une flaque de vomi et sordide comme une liasse de billets de banques.
Jack, des joints et ses potes… Ils sont tous morts
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) - Selon vous, qui de Dieu ou du diable est le plus puissant? demande Manu en passant le tuyau.
L'ambiance autour du narguilé est si intime, si oppressante, que l'on pourrait croire qu'en dépit du bon sens, la réponse de Stéphane va révolutionner deux mille ans d'inepties.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Campagne vaudoise, crépuscule des années 80. L'adolescence de Jack et ses potes se consume au rythme des bières et des mégots de joints. Des potes et des joints, il ne restera bientôt que des cendres. Ils sont tous morts, tués par les illusions de l'argent facile, par les mirages thaïlandais, par les différentes nuances de blanche et par la silhouette furtive d'une âme soeur. L'anesthésie se généralise, de la tête au coeur, et l'âme flotte, se dissipe, puis se rend
Une longue, longue, très longue phrase de cent vingt pages, sans reprendre son souffle pour un orgasme livresque.
Perdre haleine : phrase autoérotique de Anne Archet
Anne Archet s’autofictionne, se masturfictionne, désire, fantasme, jouit et jouit encore.
Et c’est très drôle, sexe, brut et explicite. Une lecture jouissive et jouissante sur le plaisir
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Longtemps, je me suis branlée de bonne heure,
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Avec Perdre haleine, l'inimitable Anne Archet vous convie à une séance d'autoérotisme littéraire, une ode jubilatoire et irrévérencieuse à la masturbation féminine, de la lente montée du désir en passant par les savantes mécaniques de l'excitation, le troublant plateau des fantasmes jusqu'à la grande explosion orgasmique et sa résolution. Entrez dans une phrase longue de 26 000 mots à lire d'une seule main et d'un seul souffle, une traversée de toutes les déclinaisons du plaisir intime, cet acte de liberté, de gratuité et d'amour-propre, où l'on n'est jamais si bien servie que par soi-même: ses doigts, ses peluches, son ameublement, son lubrifiant et ses projections intérieures les plus déraisonnables