Suiza

Un vrai choc ! Un roman qui commence comme un truc de cul bien torride et… bien en peine avec les nouvelles masculinités…

Suiza de Bénédicte Belpois
Suiza de Bénédicte Belpois

Et, petit à petit, Bénédicte Belpois m’a emmené là où elle voulait, et je l’ai suivie… Bon gré, mal gré… Un premier roman d’une magnifique construction, d’une grande ampleur et tout en délicatesse.

L’histoire d’un paysan de Galice, tout malade qui tombe raide dingue amoureux de Suiza, une fille un peu paumée.

Mais merde ! Quelle fin ! Pourquoi ?

Et, s’il vous plaît, les mecs violents et les femmes qui ne sauraient que faire sans eux (à part le ménage et la cuisine) … on en a un peu soupé, non ? Pourquoi construire un personnage sympathique avec ce qui ressemble quand même bien à un gros connard… Avec ça, je suis très moyen fan.

Mais, fait-on des bonnes histoires avec des bonnes intentions ? Parce que là… C’est vraiment très bon !

Quand l’idéologie imprègne la littérature, la qualité en souffre : c’est pour cette raison que personne ne lit plus André Stil.
Jean-Marie Théodat, professeur à la Sorbonne et auteur dans le NouvelObs du 2 mars 2023

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Elle avait de grands yeux vides de chien un peu con, mais ce qui les sauvait c'est qu'ils étaient bleu azur, les jours d'été. Des lèvres légèrement entrouvertes sous l'effort, humides et d'un rose délicat, comme une nacre. À cause de sa petite taille ou de son excessive blancheur, elle avait l'air fragile. Il y avait en elle quelque chose d'exagérément féminin, de trop doux, de trop pâle, qui me donnait une furieuse envie de l'empoigner, de la secouer, de lui coller des baffes, et finalement, de la posséder. La posséder. De la baiser, quoi. Mais de taper dessus avant. »

La tranquillité d'un village de Galice est perturbée par l'arrivée d'une jeune femme à la sensualité renversante, d'autant plus attirante qu'elle est l'innocence même. Comme tous les hommes qui la croisent, Tomás est immédiatement fou d'elle. Ce qui n'est au départ qu'un simple désir charnel va se transformer peu à peu en véritable amour

Merci, fallait pas : le sexisme expliqué à ma belle-mère

Avec une vingtaine de leçons, voilà comment dégommer le sexisme. Et plus encore, le sexisme féminin. Oui, pas nécessaire d’être un homme pour être sexiste !

Merci, fallait pas : le sexisme expliqué à ma belle-mère de Laura Domenge

Un bon rappel, « un peu » drôle 🙂

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Si toi aussi tu en as marre :
Des pics de ta belle-mère lorsque tu oses reprendre deux radis, quand son fils s'enfile tranquillou tous les apéricubes sans se manger une réflexion
De passer la nuit à pisser ton tilleul parce que belle-mam' ne réserve son calva qu'aux hommes
D'être obligée de renoncer au mode canapé-chips-match à côté de tonton lourdo pour jouer à la commis de cuisine afin qu'elle ne ponde pas un cake
Ce livre est fait pour toi.
Parce qu'il existe aussi un sexisme féminin qu'il faut dézinguer de toute urgence !

Lorsque je me suis relevée j’ai pris mon fusil : imaginer la violence des femmes

Jacqueline Sauvage à tué son mari qui la battait en mettant fin à un calvaire qui durait depuis 47 ans. Trois coups de fusil dans le dos de celui qui la battait, violait ses filles et faisait régner la terreur.

Lorsque je me suis relevée j'ai pris mon fusil : imaginer la violence des femmes de Valentine Faure
Lorsque je me suis relevée j’ai pris mon fusil : imaginer la violence des femmes de Valentine Faure

Le point de départ pour analyser la violence des femmes.

Un livre brillant qui pose plus de questions qu’il n’arrive à apporter de réponses… En existerait-il de toutes faites qui tiendraient un minimum la route ? Et en s’interrogeant, Valentine Faure évite les pièges d’un discours condescendant, agressif ou intégriste.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Oui c'est vrai je lui ai tiré clans le dos, eh oui. j'ai fait ça. Je m'étais un peu reposée et lorsque je me suis relevée j'ai pris mon fusil, j'ai mis les cartouches, j'ai tiré. »

Fin 2015, Jacqueline Sauvage était condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari qui la battait. Elle rejoignait la longue et mystérieuse cohorte des femmes qui choisissent la violence pour répondre à la violence. Ce geste disait-il la puissance ou l'impuissance ? Était-il légitime ou condamnable, courageux ou avilissant ? L'auteure part de cette énigme morale pour explorer la question taboue de la violence féminine.

Que peuvent les femmes face à la brutalité des hommes ? Avec quelle force se défendre ? Faut-il demander l'indulgence ? Dans un essai personnel et documenté, Valentine Faure éclaire ce qui au fil des siècles a pu être traité comme une pathologie, un mystère, une monstruosité ou le résultat d'une influence, rarement comme un outil d'émancipation ou l'expression d'une révolte légitime. À l'heure où la colère des femmes se réveille, elle invite à actualiser notre regard sur la violence des femmes

Sorcières : la puissance invaincue des femmes

Un livre important, pourtant dans une édition… mais diablesse, pourquoi de si petits caractères ! Misère, ce livre m’a arraché les yeux.

Sorcières de Mona Chollet
Sorcières de Mona Chollet

Pour revenir à plus de sérieux, un vrai bon livre sur le féminisme contemporain, bourré de références actuelles et historiques. Un essai aux avis tranchés ! Et si parfois on pourrait se mettre à penser « un peu trop », en suivant le cours de la réflexion, en comprenant le contexte et en s’attardant sur les citations… misère ! C’est juste !

Avec pour thématiques principales, l’autonomie, le droit à disposer de son corps, la non-maternité et le jeunisme.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?

Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante - puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; a femme sans enfant - puisque l'époque des chasses a marqué a fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur. Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever

À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet

Un essai sans complaisance par une auteur qui maîtrise le sujet. Un regard critique sur le monde du porn et ses dérives, l’arrivée des tubes et leur totale impunité, les conditions du milieu de cette industrie, les messages véhiculés, les dérives sociétales et, finalement l’impact sur la jeunesse et les ados.

À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet de Ovidie
À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet de Ovidie

Dans ce panorama, Ovidie cherche des solutions et propose un dialogue non moralisateur et vertueux pour tenter de préserver les plus fragiles.

Un livre à mettre entre toutes les mains !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En dix ans, l'humanité a regardé l'équivalent de 1,2 million d'années de vidéos pornographiques. 95 % de cette consommation passent par des sites de streaming gratuits détenus par des compagnies offshore aux pratiques obscures. Jamais l'accès au porno n'aura été aussi facile : des millions de contenus piratés sont à disposition de façon permanente, sans restriction d'âge, sans aucune forme de contrôle quant à la violence des contenus diffusés. La gratuité combinée à l'immédiateté du streaming fait de ces sites un moyen prisé pour accéder aux images explicites, tant par les adultes que... par les mineurs.

C'est pourquoi nous devons nous réapproprier le sujet, sans panique morale ni désir de censure, mais sans minimiser non plus l'influence de la porn culture. Il est temps pour nous tous d'en comprendre les rouages, de connaître ses moyens de diffusion, de la décoder et d'en évaluer l'impact sur notre rapport au corps et à l'Autre

Prends-moi pour une cruche : guide de survie de la femme en milieu débile

C’est rigolo. Oui, c’est rigolo.

Prends-moi pour une cruche : guide de survie de la femme en milieu débile de Delphine Apiou
Prends-moi pour une cruche : guide de survie de la femme en milieu débile de Delphine Apiou

Mais c’est un poil léger (l’humour et le contenu. Pour ce qui est de l’humour, léger, c’est bien. Mais pour ce qui est du contenu… c’est un peu léger, donc !). Il faut toutefois reconnaitre aussi que ce livre ne semble pas prétendre à autre chose. Donc, oui, c’est un petit livre léger et bien sympathique.

Idéal pour un petit après-midi au soleil ou pour éveiller les esprits des invités, posé à côté des cagoinces.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Vous avez les pointes sèches, on va faire un masque... Les cheveux aussi ressentent le stress, vous savez... Avec les vies de fous qu'on mène... En tout cas, vous ne faites pas votre âge !" Quand sa coiffeuse lui a adressé ce compliment capillo-facial, Delphine Apiou était, de prime abord, ravie... jusqu'à ce qu'elle réalise que ladite coiffeuse - qui la voyait pour la première fois - ne connaissait pas son âge.
Et là, bingo, elle s'est demandé pourquoi cela la réjouissait, pourquoi c'était mieux de ne pas faire son âge. Et puis, elle a trouvé ça complètement con. Elle s'est trouvée complètement con. Et s'est dit qu'il devait exister d'autres situations, d'autres idées débiles, d'autres panneaux dans lesquels elle tombait. Elle en trouvé plein, qui sont tous dans ce livre. Pourquoi ? Pour dire aux femmes d'arrêter de gober toutes les âneries qu'on leur raconte.
Elle s'en sentiront beaucoup mieux. Comment ? En dévoilant 30 règles d'or pour les aider à vivre mieux dans un monde de stéréotypes ; d'idées reçues, et de phrases toutes faites

Ma part de Gaulois

Le chanteur de Zebda raconte son enfance, la banlieue, le sexisme, l’immigration algérienne, la violence… Mais aussi, le théâtre, la musique et le bac et la culture qui permettent de rêver plus loin. C’est tendre et violent.

Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi
Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi

Un livre qui n’a malheureusement pas autant de ressort que ce qu’il raconte. Zut !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
C'est l'année du baccalauréat pour Magyd, petit Beur de la rue Raphaël, quartiers nord de Toulouse. Une formalité pour les Français, un événement sismique pour l'« indigène ». Pensez donc, le premier bac arabe de la cité. Le bout d'un tunnel, l'apogée d'un long bras de fer avec la fatalité, sous l'incessante pression énamourée de la toute-puissante mère et les quolibets goguenards de la bande. Parce qu'il ne fait pas bon passer pour un « « intello » » après l'école, dans la périphérie du « vivre ensemble » - Magyd et ses inséparables, Samir le militant et Momo l'artiste de la tchatche, en font l'expérience au quotidien.

Entre soutien scolaire aux plus jeunes et soutien moral aux filles cadenassées, une génération joue les grands frères et les ambassadeurs entre familles et société, tout en se cherchant des perspectives d'avenir exaltantes. Avec en fond sonore les rumeurs accompagnant l'arrivée au pouvoir de Mitterrand, cette chronique pas dupe d'un triomphe annoncé à l'arrière-goût doux-amer capture un rendez-vous manqué, celui de la France et de ses banlieues.

Avec gravité et autodérision, Ma part de Gaulois raconte les chantiers permanents de l'identité et les impasses de la république. Souvenir vif et brûlant d'une réalité qui persiste, boite, bégaie, incarné par une voix unique, énergie et lucidité intactes. Mix solaire de rage et de jubilation, Magyd Cherfi est ce produit made in France authentique et hors normes : nos quatre vérités à lui tout seul !

Le royaume des femmes : voyage au cœur du matriarcat

Comme anthropologue, Ricardo Coler ne doit pas valoir grand chose. Pas plus que pour son écriture (ou celle de son traducteur, je ne sais). Mais la culture des Mosuo est tellement différente de la notre, leur mœurs si diamétralement éloignées des nôtres que ce reportage reste fascinant.

Le royaume des femmes de Ricardo Coler
Le royaume des femmes de Ricardo Coler

Alors, certes, chez les Mosuo (comme ailleurs?) ce sont les femmes qui bossent, et peut-être plus encore. Mais leur organisation sociale centrée autour des femmes qui ont le pouvoir (et le taf, donc) est riche d’enseignements pour un monde occidental qui persiste à reproduire des schémas machistes et patriarcaux.

Un livre pour ouvrir la pensée et découvrir d’autres fonctionnements possibles.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les Mosuo sont l'une des dernières sociétés matriarcales au monde. En 2006, le journaliste argentin Ricardo Coler a séjourné parmi eux pendant plusieurs mois. Il souhaitait voir de ses propres yeux le fonctionnement d'une communauté dans laquelle les femmes ont le pouvoir, où l'homme et la femme ne vivent jamais en couple. Une société dans laquelle les enfants ne savent pas ce qu'est un père. Une société aux antipodes de la nôtre et qui, pourtant, semble fonctionner parfaitement.

Un témoignage captivant qui bouscule les idées préconçues sur le féminin et le masculin

Lettre à celle qui lit mes romances érotiques et qui devrait arrêter tout de suite

Fabrique à stéréotypes sexistes, rétrogrades, simplistes, systématiquement hétéros, machistes, réacs et réducteurs, le mommy porn de masse est une industrie formatée et enfermée dans des modèles ou l’homme riche est dominant et la jeune femme est belle et ingénue et où tous les deux cachent une blessure intime (mais pas trop grave). Camille Emmanuelle démonte les secrets de fabrication de cette machine trop bien pensante sans style ni saveur où la femme rougissante confie sa jouissance à l’homme inaccessible.

Lettre à celle qui lit mes romances érotiques et qui devrait arrêter tout de suite de Camille Emmanuelle
Lettre à celle qui lit mes romances érotiques et qui devrait arrêter tout de suite de Camille Emmanuelle

Une repentance en forme de plaidoyer pour une indispensable qualitative diversité.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« L'homme est blanc, dominant riche, musclé, performant sexuellement et pénétrant. La femme est blanche aussi, pauvre, pénétrée, elle attend qu'un homme la comble sexuellement (et si possible la comble aussi de cadeaux). »

Les romances érotiques se suivent et se ressemblent : la femme et l'homme répondent à des stéréotypes étriqués, leurs interactions sont autant simplistes que convenues et le désir féminin doit se cantonner à quelques clichés hyper réducteurs.

Quant aux maisons d'édition friandes de ce genre littéraire, qui séduit de plus en plus de lectrices, elles empruntent à la production industrielle ses méthodes et ses cadences. Saviez-vous que chaque personnage doit avoir une blessure secrète ? Qu'il y a des tapis en poils de bête sur lesquels il ne fait pas bon faire l'amour ? Que six jours peuvent suffire à écrire une romance ? Ou encore que chaque personnage a une « fiche » consignée sur un tableau Excel ? ...

Camille Emmanuelle, qui a écrit sous pseudo une douzaine de romances érotiques, nous ouvre les portes de ce genre littéraire qui, à force de favoriser une sexualité normalisée, devient un obstacle à une réelle libération sexuelle de la femme. Avec la verve qui la caractérise, elle dénonce l'éternelle comédie qu'on veut, encore, faire jouer à l'homme et à la femme