Cadavre exquis

Quel enfer ! Voila un livre brillant dont on ne sort pas indemne, un livre choc qui rappellera (il le cite d’ailleurs) le film Soleil vert de Richard Fleischer. Et là, rien n’est épargné au lecteur de la visite d’un abattoir-boucherie de chair humaine à la chasse, la dégustation de doigts, de rognons ou de cervelle… Le tout dans un climat totalitariste, déshumanisé et anxiogène.

Cadavre exquis de Agustina Bazterrica

C’est difficilement supportable et cela appelle inévitablement à une introspection sur sa propre consommation de viande et ses indissociables aveuglements – hypocrisies – cynismes – indécences…

Et au travers de ce livre… un homme blessé, une pierre dans le coeur et qui pleure son enfant perdu et son père malade

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un virus a fait disparaître la quasi-totalité des animaux de la surface de la Terre. Pour pallier la pénurie de viande, des scientifiques ont créé une nouvelle race, à partir de génomes humains, qui servira de bétail pour la consommation. Ce roman est l'histoire d'un homme qui travaille dans un abattoir et ressent un beau jour un trouble pour une femelle de « première génération ». Or, tout contact inapproprié avec ce qui est considéré comme un animal d'élevage est passible de la peine de mort. À l'insu de tous, il va peu à peu la traiter comme un être humain.

Le tour de force d'Agustina Bazterrica est de nous faire accepter ce postulat de départ en nous précipitant dans un suspense insoutenable. Roman d'une brûlante actualité, tout à la fois allégorique et réaliste, Cadavre exquis utilise tous les ressorts de la fiction pour venir bouleverser notre conception des relations humaines et animales

Antispéciste : réconcilier l’humain, l’animal, la nature de Aymeric Caron

Aymeric Caron a pris le parti de nous faire réfléchir. Vu l’état de la politique aujourd’hui, je ne sais pas si c’est la bonne voie qu’il a choisi pour faire changer les choses.

Antispéciste : réconcilier l'humain, l'animal, la nature de Aymeric Caron
Antispéciste : réconcilier l’humain, l’animal, la nature de Aymeric Caron

Oscillant entre bon sens, jusqu’au boutisme, philosophie, éthique et dénonciation ce livre parle principalement de respect.

Respect !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Certains en possèdent déjà : les animaux de compagnie, les espèces protégées et les animaux d'élevage. Mais les droits que nous leur avons consentis sont minimaux et incohérents. Nous traitons différemment les chiens, que nous considérons comme des membres de la famille, et les cochons, réduits au rang d'objets produits en masse et abattus dans d'indignes conditions. Pourtant cochons et chiens présentent une sensibilité et une intelligence similaires.
Comment en sommes-nous venus à les classer dans des catégories si différentes ? C'est que nous sommes spécistes. Le terme, peu connu en France, fera bientôt partie de notre vocabulaire. A l'instar du racisme et du sexisme, dont il poursuit la logique. Le spécisme consiste à traiter différemment, et sans la moindre raison valable, deux espèces qui présentent les mêmes caractéristiques. Tout comme nous avons longtemps dénié aux femmes les mêmes droits que les hommes.
L'affirmation de l'antispécisme sera celle de l'animalisme, un mouvement philosophique qui promeut la nécessité d'accorder des droits à tous les animaux, en raison de leur capacité à souffrir. Loin d'être anecdotique, l'animalisme incarne le mouvement idéologique le plus révolutionnaire ; pour la première fois depuis 2000 ans, il entend sortir nos systèmes de pensée occidentaux de leur logique anthropocentriste et reconnaître que nous, qui sommes des animaux, avons des obligations morales à l'égard de nos cousins.
Surtout, l'animalisme s'inscrit dans une logique d'écologie politique, éloignée de celle incarnée dans les élections. Non plus une écologie superficielle, qui se soucie seulement de préserver les écosystèmes, les ressources et quelques espèces en péril, mais une écologie profonde, qui repense complètement la place de l'homme dans le monde. Pour que ce dernier ne vive plus en parasite, mais en symbiose avec toutes les formes de vivant.
Cela oblige à une refonte de nos institutions et à briser la vision à court-terme du temps politique. Cela nous oblige aussi à une réforme intellectuelle qui remette en question la notion de " profit ". Le capitalisme, le socialisme, le communisme, le néo-libéralisme sont aujourd'hui discrédités, si ce n'est dépassés