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Catégorie : Albums et BD
Bandes dessinées, romans graphiques, albums, récits graphiques, livres d’images, beaux livres, romans photos… Tous genres confondus
Colorado, décembre, de la neige et des routes fermées…
Deux femmes se rencontrent et c’est pas forcément très amical. Joyeux Noël, May ! de Cosey
Mais, petit à petit une complicité s’installe, une amitié, presque. Jusqu’à ce que… par une nuit enneigée avec le chant des loups…
Une histoire de rencontre, de parcours de vie, de destin, presque.
C’est beau, mais vraiment trop succin pour réussir à s’installer dans cet univers
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Rocky Mountains. Colorado.
Tu rêves encore de vos galopades, hein ? Comme chaque année à cette période.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Deux fillettes se perdent, deux femmes se retrouvent.
Juniper Univails ne recherchait que le calme lorsqu'elle décida de s'éloigner de sa famille pour travailler à son nouveau roman. Mais, bloquée par la neige, elle est incapable de rejoindre le chalet légué par sa mère. La voilà contrainte de rester dans la tranquille petite ville de Mize, au coeur des Rocky Mountains, dans le Colorado. Elle y fait bientôt la connaissance de Tallulah, jeune beauté locale, instable et dévergondée. Entre ces deux femmes que tout oppose, une complicité va bientôt naître. Et petit à petit cette complicité va se transformer en amitié, comme si elles s'étaient déjà rencontrées...
Voilà une sublime intégrale et pas juste une addition de titres ! Jonathan, tome 1 : Souviens-toi, Jonathan de Cosey
Tout d’abord, l’édition est vraiment soignée ! Le papier, les regroupements, l’impression et les couleurs sont parfaits. Jonathan, tome 2 : Et la montagne chantera pour toi de Cosey
De plus, chaque tome commence par un dossier-entretien-préface permettant de comprendre le processus et les différentes époques de la création de la série, l’évolution du personnage, du dessin, des couleurs et des différents personnages. Jonathan, tome 3 : Pieds nus sous les rhododendrons de Cosey
L’intégrale permet aussi de retrouver toutes les femmes (et filles) qui ont traversé la vie de Jonathan, à commencer par Saïcha, dans Souviens-toi, Jonathan Jonathan, tome 4 : Le berceau du Bodhisattva de Cosey
Suivent la petite Drolma puis Kate, la colonel Jung Lan, Atsuko et Ambapali Jonathan, tome 5 : L’espace bleu entre les nuages de Cosey
C’est aussi une visite de l’Asie : Tibet, Chine, Inde, Myanmar… Mais aussi le Japon et, curieusement, les États-Unis pour deux tomes à la Crocodile Dundee avec Oncle Howard est de retour et Greyshore Island qui permettent de retrouver Kate. Jonathan, tome 6 : Douniacha, il y a longtemps… de Cosey
Car Jonathan semble en Teflon et les femmes de sa vie ne font que passer… On les retrouve parfois pour plusieurs épisodes, mais très vite, bon gré, mal gré, on retrouve Jonathan ailleurs. Jonathan, tome 7 : Kate de Cosey
L’occasion de contempler les paysages et les décors de Cosey. Ses montagnes directement inspirées de Derib et Hergé (Tintin au Tibet), pour les premiers albums, avec un style qui devient au fil des albums (46 ans entre le premier et le dernier album) de plus en plus affirmé. Jonathan, tome 8 : Le privilège du serpent de Cosey
L’évolution du style est très impressionnante lorsqu’on tient tous les albums. Si les chevaux et paysages du début rappellent fortement Buddy Longway et le journal de Tintin, le trait s’épure de plus en plus au fil des années pour rendu devenu très personnel. Jonathan, tome 9 : Neal et Sylvester de Cosey
Les décorations et les encadrements des planches disparaissent, les cases s’agrandissent, les fioritures s’estompent pour ne laisser que l’essentiel en suggérerant le reste et en laissant aux lectrices et lecteurs le reste du travail. Jonathan, tome 10 : Oncle Howard est de retour de Cosey
Et si je reste de façon un peu nostalgique (c’est très personnel) très attaché au style des débuts et que je vois dans Kate une sorte de moment de grâce de la série, le dernier album et ses carnets de croquis reconstituent un ensemble remarquable, une oeuvre graphique exceptionnelle. Jonathan, tome 11 : Greyshore Island de Cosey
Sous cet angle là, l’année passée, je lisais À l’heure où les dieux dorment encore et ce carnet de croquis pourrait parfaitement compléter cette intégrale. Jonathan, tome 12 : Celui qui mène les fleuves à la mer de Cosey
Il faut aussi souligner la grande valeur ajoutée des préfaces de cette intégrale de Claude B. Levenson, Antoine Maurel, Isabelle Dillmann et Nelly Rieuf Bista. Les entretiens et commentaires permettent de beaucoup mieux comprendre l’évolution de la série et… de l’auteur. Jonathan, tome 13 : La saveur du Songrong de Cosey
Impossible de parler de Jonathan sans parler de spiritualité, de bouddhisme… Jonathan, c’est aussi une quête spirituelle, une recherche de soi qui commence justement par l’amnésie du premier album. Jonathan, tome 14 : Elle (ou Dix mille lucioles) de Cosey
C’est aussi le Tibet occupé par la Chine, les militaires et la résistance de la lignée des Dalaï-Lama et du bouddhisme tibétain. Jonathan, tome 15 : Atsuko de Cosey
Et le Tibet, c’est les montagnes et les grands espaces ! Jonathan, tome 16 : Celle qui fut de Cosey
Finalement, le dernier album publié en 2021 clôt de magnifique façon cette série ! Jonathan, tome 17 : La piste de Yéshé de Cosey
Une intégrale sublime, pour une oeuvre majeure de la bande dessinée !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Aux confins du Népal et du Tibet, un jeune Occidental, amnésique, marche à la recherche de son passé. Rencontres mystérieuses, personnages attachants, Jonathan nous entraîne dans une aventure intérieure et contemporaine.
En suivant deux enfants – l’une en arctique et l’autre dans l’océan indien, Climat illustre deux exemples très concrets du dérèglement climatique.
Climat : un monde fragile, un combat héroïque pour la survie de Eoin Colfer et Andrew Donkin, dessins de Giovanni Rigano
C’est très pédagogique et parlant, les conséquences du réchauffement sont visibles, concrètes et mettent déjà en danger des populations et des écosystèmes.
Alors, certes, je ne suis pas forcément le bon public et cet album se destine plutôt à des enfants, voir des ados. Et alors là… oui ! C’est bien fait et très parlant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ici
Ce n'est pas le bruit des vagues qui me réveille.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Deux enfants. Deux continents. Une crise climatique.
En plein coeur de la rudesse de l'arctique, Yuki et son chien sont poursuivis par un grolaire affamé : un croisement entre un grizzly et un ours polaire, dont les territoires ont fusionné. Son existence est une des conséquences du réchauffement climatique. Et il est très, très dangereux...
La maison de Sami a été détruite par un cyclone il y a quelques années. Désormais, son grand-père et lui peinent à pêcher quoi que ce soit lors de leurs sorties en mer. S'il parvient à retrouver le couteau porte-bonheur de sa mère, perdu au fond de l'océan sournois, peut-être pourra-t-il changer leur destin ?
Esther continue de grandir et, ma foi… commence à me lasser un peu. Les cahiers d’Esther, tome 8 : Histoires de mes 17 ans de Riad Sattouf
Certes, à 17 ans, il y a forcément un peu moins de fraîcheur et d’innocence qu’à 10, mais les ficelles m’ont semblé usée, les clichés éculés, le déroulement prévisible, les cases et les planches déjà trop vues. Avec quand-même quelques pleines pages très réussies !
Et que dire de cette auto-promo posée là ?
Non, pas sûr que je me laisserais tenter par le dernier opus
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je m'appelle Esther et j'ai 16 ans. J'habite toujours à Paris, dans le 17e arrondissement avec ma pure famille d'exception et je songe à arrêter mes études.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans ce huitième tome des Cahiers d'Esther, de Riad Sattouf, Esther est en première ! C'est bientôt le bac de français – AKA la condamnation à mort –, et Esther se pose des questions sur son avenir : pourquoi pas arrêter ses études en fait mdr ? Pour devenir libraire ? Vivre au milieu des livres ? Mais ça paie moins qu'Instagrameuse il paraît, c'est chaud... En attendant, elle prépare le BAFA, mais tout ne se passe pas comme prévu non plus...
Toujours accompagnée de son amie d'enfance, Cassandre, sa queen, d'Eva qui organise des grosses teufs sans le dire à ses darons ; et de Léa, en couple avec un dealer (mais " sensible " dans le fond en fait), elle survit au lycée Royal.
C'est alors que Poutine, le dictateur chauve, attaque l'Ukraine, et c'est la guerre. Et si ça nous arrivait ici en France aussi ?
Comme un conte merveilleux, Birdy melody m’a enchanté, émerveillé !
Birdy Melody de David Périmony
Une histoire d’oiseaux au milieu de la violence des hommes. Mais aussi de l’amour… et de la haine (et des chats !).
Et la musique… le chant de ceux qui s’aiment !
Voilà, c’est tout ça, ça se passe de paroles et le dessin est magnifique.
Un instant de poésie pure. Une merveille !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) C'est un amour entre deux oiseaux, que la vie vient séparer.
C'est un amour de la musique, que l'intolérance veut censurer.
À la recherche de liberté, l'amour saura-t-il triompher ?
Il était un temps où les pilules bleues n’étaient pas encore synonyme de bandaison ou de choix dans la matrice mais plutôt d’une maladie grave et inguérissable, le HIV et les trithérapies.
Pilules bleues de Frederik Peeters
Dans cette bande dessinée autobiographique, Frederik Peeters parle de son couple, son amour, sa famille recomposée… sa vie avec Cati et son fils, les deux séropositifs.
Une bouillonnante histoire d’amour avec toujours, cette maladie entre les deux. Et les préservatifs, et la peur… Et l’amour !
C’est beau, drôle, inquiet, ça déborde d’émotions incontrôlables sans tomber dans le mélo. Une ode à la vie !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) ... Discerner ...
... Discipline ...
... Emm.. Discobole ...
... Disconvenir ...
Ah !, Voilà !.. Discordant !..
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) A travers une histoire simple et des thèmes universels (l'amour, la mort), Frederik Peeters nous parle de sa rencontre et de son histoire avec Cati, de ce maudit virus qui va bouleverser la donne, et de toutes les émotions les plus contradictoires qu'il va devoir apprendre à gérer : compassion, pitié, ou amour pur et inaltérable? Pilules bleues nous propose, sans pathos ni sensationnalisme, de regarder sous un jour rarement (jamais ?) abordé, le quotidien de la maladie, tout en nous balançant quelques vérités surprenantes et bien senties sur le sujet. Malgré la gravité du thème, Pilules bleues se présente comme une oeuvre remplie de fraîcheur et d'humour.
Une histoire inclassable, avec un accident et une route bloquée par un éléphant. Un mari opéré dans un hôpital genevois, un chirurgien charmeur, des enfants… juste en rêve ? des mortes bien vivantes, des documents secrets que les russes convoitent et… et des événements bien curieux.
Pachyderme de Frederik Peeters
Faut-il vraiment tout comprendre, analyser les songes et décortiquer les messages cachés pour en saisir le sens profond, la métaphore ?
Cet album laisse le choix et sa lecture, même superficielle (et a condition d’accepter de ne pas tout comprendre) se révèle déroutante mais fluide et facile. Pour une compréhension plus approfondie, ma foi… je vais devoir vous laisser creuser
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Qu'est-ce que c'est que cette chienlit ?!
Avancez, Bon sang !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans le Genève de l'après-guerre, une femme tente de rejoindre son mari hospitalisé suite à un accident. Mais un pachyderme étendu sur la chaussée empêche la circulation. Ensuite, elle se trouve confrontée à d'autres évènements bizarres qui vont changer sa vie.
Et si Hitler avait eu un fils avec une française et que celui-ci avait été enrôlé par les services secrets britanniques pour le tuer ?
L’héritier d’Hitler de Anthony Del Col et Geoff Moore, dessins de Jeff McComsey
L’histoire de la préparation d’un attentat, des agents secrets, de la guerre et de toutes les mocheries possibles avec un seul but : tuer le monstre !
Un album sur plusieurs époques au traitement monochrome oppressant très réussi
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Douvres, Angleterre. Novembre 1943.
Dites au commandant de préparer la salle. Ce sera l'occasion de vous sécher un peu.
Oui Madame.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Certains naissent pour faire l'histoire.
Dans les jours les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale, une espionne britannique découvre un formidable secret : pendant la Première Guerre mondiale, Adolf Hitler, alors en poste en France, rencontra une française ; et de cette union naquit un enfant.
Armée de dossiers volés aux nazis, elle décide de retrouver ce fils caché et de le recruter. Sa mission : entrer en contact avec son père biologique et le tuer pour mettre un terme à la guerre. Mais ce n'est peut-être pas la fin de la saga familiale des Hitler...
Thriller d'espionnage, cette uchronie marche dans les pas de Zero Dark Thirty, Inglourious Basterds et des romans de John Le Carré.
L’histoire d’un massacre perpétré par l’armée anglaise suite à des exécutions menées par l’IRA le matin même.
En trois minutes, 14 morts et 62 blessés dans un stade lors d’un match de bienfaisance de football gaélique.
Un événement qui précipitera la naissance de l’état d’Irlande. Croke Park : 21 novembre 1920. Dimanche sanglant à Dublin de Sylvain Gâche, dessins et couleurs de Richard Guerineau
En miroir d’un match de rugby qui se joua en 2007 dans le même stade, cet album raconte les événements de 1920, heure par heure qui se terminèrent dans un bain de sang. Une bande dessinée suivie par un dossier succinct mais très clair et pédagogique.
Si l’histoire est claire et bien développée, le dessin naïf et figé m’a beaucoup moins attiré. Reste une très bonne BD pour expliquer une des facette de la guerre d’indépendance
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) In valley green, on towering crag,
Our fathers fought before us,
And conquered.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « - Vous êtes venus pour l'opération de demain ? - Quelle opération ? Nous sommes venus pour jouer contre Dublin, à Croke Park ! »
Le 21 novembre 1920 à Dublin, le stade de Croke Park, enceinte des sports traditionnels irlandais, accueille une rencontre de football gaélique. Mais le matin même, le Cairo Gang - des espions anglais chargés d'éliminer les indépendantistes irlandais - est littéralement décimé par les Douze Apôtres, une unité de l'IRA dirigée par Michael Collins. Persuadés que les tueurs se cachent au sein des spectateurs, les paramilitaires britanniques vont pénétrer dans le stade et y perpétrer un véritable massacre...
En 2007, lors du tournoi des Six Nations, les matchs de rugby doivent être délocalisés pour la première fois à Croke Park. Hasard du tirage au sort, c'est l'Angleterre qui vient y affronter les favoris : l'Irlande... L'idée d'entendre le God Save the Queen résonner au coeur même des lieux de la tragédie ravive la douloureuse mémoire du Bloody Sunday de 1920.
Mêlant habilement un grand moment de réconciliation par le sport et les drames de l'indépendance. Richard Guérineau et Sylvain Gâche s'emparent avec souffle de ces moments clefs de l'Histoire irlandaise...
On apprend l’histoire par la bouche des vainqueurs et longtemps la parole des peuples premiers est restée invisible derrière les westerns hollywoodiens. Choqué, Ethan Hawke souhaitait faire un film de cette histoire et tenter de rétablir une part de vérité… Le film n’a jamais vu le jour mais, grâce à la rencontre avec Greg Ruth, il est devenu cette bande dessinée. L’histoire de Geronimo.
Indeh : une histoire des guerres apaches de Ethan Hawkes, dessins de Greg Ruth
Mais si l’idée est belle et séduisante, et si le rendu et les dessins monochromes sont magnifiques, l’histoire m’a semblé confuse.
Une bande dessinée avec des très belles planches et partant d’une belle intention, pour un rendu hélas un peu brouillon. Mais était-ce possible de raconter tout ça sur un seul album ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Au commencement, le monde était recouvert par les ténèbres. Cette nuit sans fin ne connaissait ni lune ni étoiles.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Année 1872. Au coeur des territoires apaches - vaste région déchirée par des décennies de guerres -, Goyahkla, jeune et brave parmi les braves, vient de perdre sa famille et tout ce qui lui était cher. Une vision l'amène à rejoindre le chef apache Cochise. Il prend ensuite la tête d'une attaque contre le village mexicain d'Azripe, où il fait montre d'un courage insensé. Ce jeune guerrier est dès lors à jamais transformé : Goyahkla sera désormais Geronimo, héros de tous les Indiens d'Amérique du Nord. Cette attaque n'est qu'un épisode d'un très long combat. Le mot Indeh, qui signifie « les morts », monte aux lèvres des Apaches, chaque fois qu'ils se battent contre l'ennemi et perdent des êtres chers, en défendant leur terre et leur culture. Le jour où une paix durable semble avoir été atteinte, la guerre paraît enfin terminée... Mais en est-il vraiment ainsi ?