Le déménagement

Et moi ? Pourquoi pas moi aussi ?

En entendant les ébats des voisins, tout se bouscule dans la tête d’Émile. Il ne sait même pas ce qu’il voudrait, mais il veut savoir, irrésistiblement attiré par le cabaret du Carillon-Doré.

Il se souvenait d'un été, quand il avait sept ou huit ans. Les petites gens, à cette époque, ne se précipitaient pas encore vers les plages ni au-delà des frontières.
Certains ne prenaient pas de vacances du tout. D'autres se rendaient dans quelque village où ils avaient des parents et où la principale distraction était de pêcher la grenouille dans les mares. Tout sentait le fumier. Les chambres aussi. On était éveillé, tôt matin, par le beuglement des vaches.
Il allait encore, une fois par semaine, au Kremlin-Bicêtre, pour embrasser son père qui était veuf et à la retraite après avoir été instituteur pendant quarante ans. Trois pavillons en pierre meulière subsistaient entre des immeubles locatifs et, dès qu'on avait poussé la porte, on entendait le tic-tac de la pendule de cuivre dans la salle à manger.
Le déménagement de Georges Simenon
Une peinture assez piquante des lotissements de banlieue alors qu’ils faisaient encore rêver (quoique…) et de la vie de famille des années 60…

…et des tentations qui brouillent l’esprit des âmes pures

Le 109e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'était la seconde nuit. Il était resté éveillé aussi longtemps qu'il avait pu, gardant longtemps les yeux ouverts. Les volets métalliques laissaient passer entre leurs lattes un peu de la lumière crue des deux lampes électriques qui éclairaient la rue, au-delà de la pelouse.
Blanche dormait.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Emile Jovis quitte le vieil appartement de la rue des Francs-Bourgeois où il habitait depuis des années, pour s'installer, avec les siens, à Clairevie, lotissement moderne de la banlieue. De cette nouvelle installation, Jovis se promet beaucoup de bonheur. Bientôt, il doit convenir que Clairevie, où chacun s'isole dans l'anonymat, remplace difficilement son ancien quartier de Paris. Mais Jovis fait, à la faveur d'une cloison mal insonorisée, une singulière découverte.

Plein ciel

On entend souvent parler des cités et des banlieues françaises comme des enfers, ravagés par la drogue et la violence…

Mais il y a aussi une autre facette de ces barres d’immeubles, c’est les vrais gens qui les habitent, ensemble.

Plein ciel de Pierre-Roland Saint-Dizier, dessins de Michaël Crosa

Si l’histoire débute mal avec le suicide d’un des résidents, elle se développe très rapidement autour des autres habitants et des nouveaux arrivants. Une bande dessinée qui montre les relations humaines, l’entraide, la solidarité, la vie.

Sans oublier, bien sûr, l’urbanisme délirant, la démolition des tours ou la réhabilitation des quartiers.

Une histoire chou inspirée d’un quartier de Mulhouse et de quelques personnages bien réels. Un dessin très architectural tout en restant doux et naïf avec des pleines pages puissantes et imaginatives mises en valeur par les aquarelles de Michaël Crosa.
On a envie d’y croire !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'arrive, j'arrive !
Ça va, j'ai compris Félix !
N'avale pas tout en deux secondes, petit goinfre !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand tous s'écroule, on peut toujours compter sur ses voisins.

Les habitants de la résidence Plein Ciel menaient une existence paisible jusqu'à ce qu'Émile tombe du 17e étage. Dans l'immeuble, c'est la stupéfaction ! Quel lourd secret l'octogénaire portait-il donc ? Pourquoi n'en avoir jamais parlé à Martine, sa voisine de palier et confidente ? Ses proches s'interrogent. Mais alors que la vie reprend lentement son cours, l'arrivée de nouveaux résidents l'appartement d'Émile va venir soulever de nouvelles questions.

Parties communes

Un immeuble comme une concentration de désirs, de fantasmes et de sexe.

Parties communes de Anne Vassiviere

Ça commence de façon très drôle et plutôt légèrement avec des effets miroirs très réussis. Puis, ça s’emballe très vite, puissamment et bien profond…

Toutefois, au bout d’un moment, j’ai regretté la légèreté et l’humour du début

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Par le trou de la serrure...

Paris, un immeuble haussmannien dont la façade est en ravalement. Derrière leur apparente respectabilité, les habitants cachent de nombreux secrets, des couples s'y forment, s'y conforment ou s'y déforment au gré des désirs. Il y a, entre autres, la transformation touchante de Nadège, la très catholique propriétaire de l'immeuble, les pratiques insolites du docteur Dupuis, gynécologue, les découvertes extrêmes de Lili, la jeune première, l'idylle entre Marie, pédopsychiatre frustrée, et Jean-Do, ancien pompier bellâtre et macho... Une fois le livre refermé, vous ne regarderez plus jamais vos voisins comme avant !

À la façon d'un Georges Perec dans La Vie, mode d'emploi, Anne Vassivière bâtit un texte uniquement basé sur les pensées intimes et sexuelles des protagonistes, en adoptant un style différent pour chacun. Sa plume audacieuse convoque des mots forts et obscènes, aussi bien que poétiques ou ironiques. C'est en sa qualité de femme que l'auteur écrit : comme elle aime à le souligner, elle ne s'adresse pas tant à la raison des lectrices qu'à leur ventre. Car ce ventre et les sensations qui s'y logent relient Anne Vassivière à toutes les femmes, celles qui assument leur sexualité, celles qui s'ennuient au lit, celles qui jouissent à outrance, celles qui vivent joyeusement l'ordinaire, celles qui désirent avec ferveur...

Le mobile

A la recherche d’éléments concrets pour écrire un roman, l’auteur se décide de s’inspirer de ses voisins. Mais un roman avec un meurtre… Alors, comment les motiver pour y trouver toute cette matière première.

Le mobile de Javier Cercas
Le mobile de Javier Cercas

C’est drôle et ridicule, comme une prétentieuse mise en abyme d’un auteur plein de malicieuse autodérision.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand il n'officie pas dans le modeste cabinet juridique qui l'emploie, Álvaro pense à Flaubert. Comme lui, il veut écrire un grand roman. Son idée - simple et efficace - consiste à produire une nouvelle variation sur le couple et ses avatars : l'amour, l'argent, le crime. Le plan est précis, la routine efficace ; il ne manque plus que la réalité lui fournisse l'essentiel : le matériau, la vérité de son histoire. C'est ainsi qu'avec une méticulosité aussi attentive que soudaine, Álvaro jette son dévolu sur ses voisins et, ne reculant devant aucun sacrifice pour approfondir son sujet, en vient à prendre d'assaut la truculente concierge. Dans une mécanique parfaite, se met en place l'intraitable jeu de la fiction et du hasard.

Sur le modèle classique du marionnettiste manipulé, Javier Cercas excelle à organiser vertige et dérapage, et à faire plier le réel de sa fiction. Le lecteur trouvera, dans cet irrésistible roman de jeunesse, la manière et les obsessions qui ont fait le succès de l'auteur ainsi qu'une bien belle définition de la vocation

Babylone

Sur le ton monocorde et un peu longuet des confidences, un meurtre. Suivent des enchaînements un poil improbables.

Babylone de Yasmina Reza
Babylone de Yasmina Reza

Heureusement, c’est court.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes yaômina jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le Reza champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable. »

Sens dessus dessous

Une histoire de voisins, plutôt âgés, avec des envies. Sexuelles.
Une femme de ménage à l’étage en dessous, et un violoniste au dessus. Une potentielle machine de guerre sexuelle au milieu.

Sens dessus dessous de Milena Agus
Sens dessus dessous de Milena Agus

Drôle, simple et touchant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mr. Johnson, le monsieur du dessus, a toujours les lacets défaits et des vestes trouées. Pourtant, c'est un violoniste célèbre qui vit dans le plus bel appartement de l'immeuble, avec vue sur la mer. Anna, la voisine du dessous, partage un petit entresol obscur avec sa fille, taille ses robes dans de vieilles nappes et fait des ménages. Pourtant, elle cache dans ses tiroirs des dessous coquins et des rêves inavoués. Ces deux-là, plus tout jeunes, débordants de désirs inassouvis, étaient faits pour se rencontrer. Dans les escaliers, où montent et descendent des voisins occupés par une farouche quête du bonheur, se tricotent à tous les étages situations rocambolesques, amours compliquées, jalousies absurdes. Mais n'est-ce pas là la clef de voûte de toute vie ?

Observatrice indiscrète, pourfendeuse de la normalité, Milena Agus fait la chronique de ce microcosme dans lequel souffle un vent délicieusement frondeur