La cage aux cons

Il y a des bandes dessinées qui éblouissent par leurs dessins, graphismes, mises en pages, les couleurs ou le traitement des planches, mais ici, pas vraiment. Mais par contre, le scénario, la narration, les twists constants (qui est vraiment le con dans cette histoire ?) en font vraiment une BD remarquable !

La cage aux cons de Matthieu Angotti et dessins de Robin Recht, d’après Franz Bartelt

S’il n’en faut rien dévoiler pour ne pas en gâcher le sel, c’est l’histoire d’un pauvre type en mal d’argent (son amoureuse semble franchement vénale) qui trouve un con plein d’oseille à dévaliser. Mais voilà toute l’histoire… qui est le con ?

Une histoire vraiment bien tissée, drôle et pleine de rebondissements tirée d’un livre de Franz Bartelt, le jardin du Bossu

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Le con, c'est la grande classe. Sa baraque, un vrai musée. Tout pour me plaire. Y a juste un problème : le con m'a pris en otage. Et plutôt lui faire la peau que de rejoindre les cadavres qui pourrissent dans sa cave... »

C'est l'histoire d'une petite frappe que l'amour de sa vie a foutu à la porte. S'il veut revenir à la maison, ce sera les poches pleines de pognon. Réfugié au bistrot, il repère un type ivre mort. Un vrai con qui se vante d'avoir des millions dans son salon. Il décide de le cambrioler. Mais quand il plonge ses mains dans l'oseille, celles du con se referment sur un flingue. Le voilà séquestré chez un grand bourgeois, beau prince et beau parleur. Fuir ou lui faire la peau ? Telle est sa question

Duke, tome 7 : Ce monde n’est pas le mien

Que dire de cette série que j’ai un peu feuilletée tout au long des parutions et dont je viens de lire le dernier tome, l’ultime aventure !

Le scénario est bien pauvre et je n’ai pas réussi à compter le nombre de « BANG », mais il doit y en avoir plus que de pages dans l’album. Certes, il est de bon ton de tuer tous les méchants (et quelques victimes collatérales) pour conclure une aventure.

Duke, tome 7 : Ce monde n’est pas le mien de Yves H. et dessins de Hermann

Pour le dessin, c’est plus difficile. Les paysages d’Hermann sont toujours sublimes, l’esprit du western est maîtrisé à la perfection et les aquarelles exceptionnelles. Les rendus de nuit, les jours de pluie ou de grand beau sont magnifiques. Pourtant, avec le temps, on a l’impression que tous ses personnages finissent par ressembler soit à des monstres poilus ou à Jeremiah et Kurdy (les hommes comme les femmes, d’ailleurs).

La fin d’un cowboy solitaire sans trop de panache

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
De retour en Californie, Duke touche au but : il va enfin pouvoir arracher Peg des griffes de King. Mais à peine a-t-il fait quelques pas en ville qu'il finit derrière les barreaux, où le retrouve Manolito. Le colosse mystique et sanguinaire lui propose un étrange marché : il le sortira de là si Duke reconnaît qu'ils appartiennent à la même espèce de démons.
Si Duke veut la fin, il lui faudra accepter les moyens ! Car, au fond, la meilleure arme du diable n'est-elle pas la Vérité... ?

101 façons de lire tout le temps

Vous cherchez un petit cadeau pour une lectrice acharnée, pour un dévoreur de livres, pour une petite fille qui aime les bandes dessinées ou un petit garçon qui lit tous les soirs une petite histoire ? Ne cherchez pas plus loin !

101 façons de lire tout le temps de Timothée de Fombelle et dessins de Benjamin Chaud

Voilà un petit trésor de poésie, une ode à la lecture de 1 à 101 ans (et bien plus si entente !)

Vous vous retrouverez à chaque page un chaque clin d’oeil qui vous fera sourire. Vous lisez dehors, au café, au lit, avec un chat ou dans votre baignoire ? Oui, pour toutes et tous, cet album est là pour vous rappeler au plaisir de lire

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La poule mouillée, Le tournesol, La contorsionniste, Le somnambule, L'absente...

Ce catalogue unique en son genre recense 101 façons de lire tout le temps parmi les 36 000 couramment observées dans la nature. Chaque façon de lire tout le temps a été collectée et nommée par l'explorateur Fombelle, puis représentée avec la plus grande précision par le professeur Chaud. Pour les savants et les curieux

Ange Leca

Dans cette BD belle époque, on peut surtout remarquer le dessin et les couleurs de Victor Lepointe. Et bien que certaines scènes et personnages semblent souvent figés, il offre là un rendu très raccord avec ces années parisiennes.

Ange Leca de Tom Graffin et Jérôme Ropert, dessins et couleurs de Victor Lepointe

Hélas, le scénario m’a semblé un brin en dessous et fort convenu. Un jeune et beau journaliste corse amant de la sensuelle femme du patron gras et puissant, une morte démembrée, des suspicions bien évanescentes pour un coupable retord et tout désigné…

Le tout accompagné d’un petit dossier sur la ville et l’époque – comme justification ?

Alors oui, c’est pas mal, mais j’ai finalement trouvé ça un peu trop léger pour être convainquant

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La Belle Époque prend l'eau et les cadavres flottent. »

Hiver 1910. La Seine submerge la capitale. Sous les eaux, Paris a des airs de Venise. Mais tout remonte à la surface : passions, rats, vieux démons... Et un corps de femme démembré et décapité, impossible à identifier.

Ange Leca, jeune journaliste rebelle, dépendant à l'alcool et opiomane abstinent, décide de mener son enquête. Mais celle-ci va l'entraîner beaucoup plus loin qu'il ne l'imaginait et ébranler ses dernières certitudes. Et il n'est pas certain qu'Emma, sa nouvelle addiction, l'aide à garder la tête froide...

Fragments : rassembler les cœurs brisés

Qu’on ait quitté ou qu’on l’ai été, cette autopsie d’une rupture amoureuse parlera à toutes et tous.

Fragments : rassembler les cœurs brisés de Anaïs Schenké

Fragments raconte la douleur, le vide, la négation de soi, les excuses bidon ou maladroites, les incompréhensions et… l’interminable deuil (et ses rechutes)

Une bande dessinée d’une grande poésie graphique et scénaristique, presque trop douce pour réussir à témoigner de toute cette violence, tout en restant absolument juste.

Un album à ouvrir avec précaution, les mauvais souvenirs ne sont pas toujours très loin

Avec un gros coup de cœur pour l’utilisation d’un langage épicène fort à propos !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je crois qu'à cet instant, j'ai compris ce qu'il ne savait pas encore : ce n'était pas la soirée qu'il quittait, c'était moi. »

Parce que la rupture amoureuse est un moment de vie charnière d'une rare violence où l'on se retrouve face à soi-même, au bord du vide abyssal que laisse la perte de l'amour de l'être aimé, cet ouvrage saura résonner en chacun·e de nous.

Entre tristesse, colère, amertume, auto flagellation, amour et désamour, les ruptures que l'on traverse nous forcent souvent à renoncer pour accepter. Renoncer à l'autre, à une partie de soi.

C'est aussi dans ces moments que l'on puise dans ses dernières ressources pour « rassembler ses morceaux » et dépoussiérer notre vision de l'amour pour valoriser celle que l'on a de nous-mêmes.

Ce roman graphique est un voyage au coeur de l'intime, où se mêlent la douleur, le beau, les souvenirs, la violence, les moments de joie et d'espoir. Explorant nos sentiments et ressentiments les plus profonds, il porte la voix de tous les coeurs brisés et de leurs blessures les plus personnelles

Ex-libris

Attiré par le côté très « graphique » de la couverture, j’ai trouvé une bande-dessinée tout à fait atypique. Un mélange entre hommage et escape-game constamment à la limite de la folie.

Ex-libris de Matt Madden

Tout débute en caméra subjective, en incarnant une personne qui se retrouve dans une pièce avec une bibliothèque pleine de bandes-dessinées. Et c’est en les ouvrant, qu’à la manière d’un jeu de piste, cet ex-libris guidera son personnage.

Une BD qui n’est pas sans rappeler La mystérieuse flamme de la reine Loana d’Umberto Eco, où Yambo, un libraire antiquaire amnésique, se retrouvait dans le grenier d’une maison d’enfance à relire les BD de sa jeunesse en Italie fasciste.

Une plongée assez subtile (même si parfois un peu répétitive), pleine d’hommages aux grands noms de la littérature et de la bande dessinée

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un mystérieux personnage se trouve dans une petite pièce, avec pour seul mobilier un lit, un tapis et une bibliothèque pleine de bandes dessinées dont il entreprend la lecture. À mesure qu’il passe d’un ouvrage à l’autre, les styles de dessin et les histoires se succèdent, nous plongeant dans différents univers graphiques et narratifs. L’atmosphère se fait de plus en plus inquiétante, d’autant que certains livres semblent contenir des messages secrets… Après « 99 exercices de style », Matt Madden se livre ici à un nouvel exercice d’influence oubapienne, nous proposant un méta-récit truffé de références aux mondes de la bande dessinée et de la littérature. « Ex–libris » rend ainsi hommage à des auteurs comme Jorge Luis Borges, Julio Cortázar, Vladimir Nabokov ou encore Italo Calvino dont la nouvelle « Si par une nuit d'hiver un voyageur » a d’ailleurs inspiré ce livre. Matt Madden signe avec « Ex–libris » une bande dessinée labyrinthique qui se joue des frontières entre le réel et l’imaginaire

Jumelle, tome 1 : Inséparables

Clairement, le plus gros défaut de cette histoire, c’est qu’elle n’est pas finie. Car, c’est une jolie petite merveille.

Jumelle, tome 1 : Inséparables de Florence Dupré la Tour

Florence explore son enfance et sa relation avec sa sœur jumelle, Béné. Une relation fusionnelle faite de rapprochements, de jalousies, de désirs, de rôles à tenir, de fantasmes, de déceptions et de retrouvailles… Tout y passe et tout semble tellement juste que c’en devient troublant.

Un dessin naïf aux sublimes aquarelles pour une introspection d’une grande profondeur.

Et je viens de voir le titre et la couverture du deuxième tome… il me fend déjà le coeur

Jumelle, tome 2 : Dépareillées

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis si seule...
Qui parmi la multitude saura me comprendre ?
M'aimer sans condition.
Me tendre toujours la main.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La quête de l'être aimé peut parfois prendre toute une vie. Florence, elle, aura connu sa plus grande histoire d'amour dès sa naissance : celle qu'elle a vécu avec sa jumelle, Bénédicte.

Flo et Béné vont faire l'expérience du bonheur le plus pur, mais aussi, corollaire de toute relation fusionnelle, de la souffrance.

Florence arrivera-t-elle à trouver sa place dans ce couple gémellaire ? Comment construira-t-elle son identité, sa singularité ? Et les autres, les « touseul », comment font-ils pour survivre ?

Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 3

Après deux premiers tomes époustouflants, que dire de la déception face à cet insipide opus, aux maigres blagounettes (dont certaines ressortent toutefois de ce petit lot d’une cinquantaine de pages).

Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 3 de Emmanuel Reuzé, Nicolas Rouhaud, Vincent Haudiquet et Jorge Bernstein

Un gros zut pour une bédé toujours aussi politique et engagée mais qui ne m’aura tiré que quelques petits sourires convenus.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après les succès des deux premiers tomes, Faut pas prendre les cons pour des gens revient en novembre pour un tome trois toujours aussi hilarant et terriblement efficace. Un petit bijou d'humour noir et absurde sur la bêtise ordinaire. Après deux années de travail à manipuler la mécanique de l'absurde pour mieux tordre les clichés de notre société, Emmanuel Reuzé approfondit son analyse de la bêtise humaine et publie un troisième opus toujours aussi drôle et grinçant. Dans ce nouvel album, il aborde par l'absurde des grands sujets de société tels que l'enseignement, la pauvreté, le racisme ordinaire, l'intelligence artificielle, la radicalisation, le dopage, l'eugénisme, le harcèlement publicitaire, la corrida, les services après vente, les déserts médicaux... Chaque gag est construit avec intelligence, dans un style réaliste dont la répétition de cases creuse le décalage comique entre dialogues et situations. Mais s'il a bien conservé son style réaliste, Reuzé a continué à développer son dessin sur ce troisième tome pour nous offrir de superbes pages qui fourmillent de détails. Avec un humour absurde et féroce, Emmanuel Reuzé, Nicolas Rouhaud, Jorge Bernstein et Vincent Haudiquet font une fois de plus la démonstration de la bêtise du réel, et dénoncent sa violence.

Le manuel de la jungle

Nicoby et Joub se sont retrouvés dans un petit périple en Guyane française dans la forêt amazonienne. Deux froussards paniqués au milieu d’une jungle hostile… Heureusement fort bien accompagnés !

Manuel de la jungle, un voyage avec Olivier Copin de Nicoby et Joub. dessin Nicoby et aquarelles de Joub

Ce très drôle voyage démontre que les plus grands dangers ne sont pas ceux qu’on aurait attendu, même si les piqures de raies, les dents des crocodiles, les mygales, serpents et autres fourmis ne sont pas à sous-estimer.

Un récit de voyage bien alcoolisé aux dessins et couleurs très vivants.
Et BANG ! BANG !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment survivre au milieu des serpents, des araignées et des orpailleurs de la jungle guyanaise quand on est un auteur de bandes dessinées habitué à la quiétude de son atelier climatisé ? Nicoby vit en Bretagne et son ami Joub s'est installé à Cayenne. Là-bas, ils ont rencontré un coureur de forêt qui a voulu leur prouver que l'Enfer vert pouvait être un paradis des sens. Entre expédition initiatique et récit documentaire, les deux dessinateurs esquissent avec drôlerie - et parfois gravité - un portrait unique et inédit de la plus fascinante et de la plus inquiétante de toutes les jungles de notre planète.

Gianna

Derrière un dessin très intéressant avec des aquarelles rehaussées de crayonnés de couleurs osés et pleins d’émotions se trouve un album très fort sur la liberté sexuelle, le regard de l’autre et sa puissance destructrice dans la bouillonnante (et encore bien pensante) Italie des années 70, les années de plomb, de répression des révoltes étudiantes et de soif de liberté.

Gianna de Arianna Melone

Était-il alors possible pour une fille d’y mener la sexualité qu’elle souhaitait ?

Les réponses sont dures et sanglantes avec une fin qui n’est pas sans rappeler la triste vie (euphémisme) de Rosemary Kennedy… Car oui, cette fiction est bien proche de la sordide réalité !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les gens se donnent souvent beaucoup de mal pour paraître « différents »... Pour se sentir uniques, spéciaux. Ils ignorent à quel point il est difficile d'être vraiment différent.

Un premier roman graphique en forme de manifeste pour le droit à la sexualité féminine.