Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Un magnifique livre sur les tatouages ! Oui, oui… le titre est explicite.
Parce que les tatouages sont notre histoire de Héloïse Guay De Bellissen
En partageant son histoire, sa vie, ses tatouages, des anecdotes, des rencontres et le métier de tatoueur de son mari, Heloïse Guay de Bellissen pose une caresse tendre et délicieuse sur les peaux ornées de textes et de motifs.
Attention, livre à (dé)conseiller à toute personne qui hésite à passer la porte d’un salon de tatouage… Après cette lecture, il ne sera plus possible de rester sur le pallier.
Avec une vingtaine de leçons, voilà comment dégommer le sexisme. Et plus encore, le sexisme féminin. Oui, pas nécessaire d’être un homme pour être sexiste !
Merci, fallait pas : le sexisme expliqué à ma belle-mère de Laura Domenge
Un bon rappel, « un peu » drôle 🙂
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Si toi aussi tu en as marre :
Des pics de ta belle-mère lorsque tu oses reprendre deux radis, quand son fils s'enfile tranquillou tous les apéricubes sans se manger une réflexion
De passer la nuit à pisser ton tilleul parce que belle-mam' ne réserve son calva qu'aux hommes
D'être obligée de renoncer au mode canapé-chips-match à côté de tonton lourdo pour jouer à la commis de cuisine afin qu'elle ne ponde pas un cake
Ce livre est fait pour toi.
Parce qu'il existe aussi un sexisme féminin qu'il faut dézinguer de toute urgence !
Je ne me lasse pas d’Éric Vuillard ! Et cette fois-ci, c’est à la grande guerre qu’il s’attaque. Avec le brio, la révolte et l’humour qui l’habite.
La bataille d’Occident de Éric Vuillard
Et c’est effroyable! (et peut-être un peu succinct)
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) De l'ambition d'un stratège allemand à l'assassinat d'un archiduc, du Chemin des Dames à la bataille de la Somme, du gaz moutarde aux camps de prisonniers, La Bataille d'Occident alterne portraits intimes et scènes épiques ou émouvantes pour offrir un récit très personnel de la Grande Guerre irrigué d'une érudition et d'une ironie constantes.
Revisitant de manière polémique le premier conflit mondial, cet « Art de la guerre » met en parallèle les stratégies militaires et leurs conséquences désastreuses à travers quelques journées décisives. Le gâchis est sans précédent, la chair à canon n'aura servi que les intérêts financiers et politiques de décideurs sans scrupules : l'Occident est bel et bien entré dans la modernité
Jacqueline Sauvage à tué son mari qui la battait en mettant fin à un calvaire qui durait depuis 47 ans. Trois coups de fusil dans le dos de celui qui la battait, violait ses filles et faisait régner la terreur.
Lorsque je me suis relevée j’ai pris mon fusil : imaginer la violence des femmes de Valentine Faure
Le point de départ pour analyser la violence des femmes.
Un livre brillant qui pose plus de questions qu’il n’arrive à apporter de réponses… En existerait-il de toutes faites qui tiendraient un minimum la route ? Et en s’interrogeant, Valentine Faure évite les pièges d’un discours condescendant, agressif ou intégriste.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Oui c'est vrai je lui ai tiré clans le dos, eh oui. j'ai fait ça. Je m'étais un peu reposée et lorsque je me suis relevée j'ai pris mon fusil, j'ai mis les cartouches, j'ai tiré. »
Fin 2015, Jacqueline Sauvage était condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari qui la battait. Elle rejoignait la longue et mystérieuse cohorte des femmes qui choisissent la violence pour répondre à la violence. Ce geste disait-il la puissance ou l'impuissance ? Était-il légitime ou condamnable, courageux ou avilissant ? L'auteure part de cette énigme morale pour explorer la question taboue de la violence féminine.
Que peuvent les femmes face à la brutalité des hommes ? Avec quelle force se défendre ? Faut-il demander l'indulgence ? Dans un essai personnel et documenté, Valentine Faure éclaire ce qui au fil des siècles a pu être traité comme une pathologie, un mystère, une monstruosité ou le résultat d'une influence, rarement comme un outil d'émancipation ou l'expression d'une révolte légitime. À l'heure où la colère des femmes se réveille, elle invite à actualiser notre regard sur la violence des femmes
Une correspondance parfois à sens unique (comme toutes les conversations ?) et qui se retrouve et s’éloigne comme le bateau de Thomas Coville, à la recherche du record du tour du monde à la voile en solitaire et sans escales.
Je parle à un homme qui ne tient pas en place de Jacques Gamblin
Des pensées universelles au milieu des calmes plats et des tempêtes
Une texte qui donne vie à des représentations de Jacques Gamblin où l’émotion des textes submerge les terres.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une correspondance entre l'acteur J. Gamblin et le navigateur T. Coville commencée en 2014, alors que ce dernier, tentant de battre le record du tour du monde à la voile en solitaire à bord de son trimaran, se trouve immobilisé par l'anticyclone à Sainte-Hélène. L'échange épistolaire se poursuit jusqu'en 2016, année où il parvient, au bout de sa cinquième tentative, à accomplir cet exploit
Comment fonctionne notre cerveau et où peuvent donc bien se trouver le moi, le ça, le surmoi et l’inconscient ? Et s’il ne s’y trouvaient simplement pas parce qu’ils n’existaient pas.
Au fil de démonstrations très convaincantes, Nick Cheater nous dévoile un cerveau plat, constamment à la recherche de cohérence et s’appuyant sur ses compréhensions passées et des associations constantes.
Et si le cerveau était bête? de Nick Chater
Comme un enquêteur qui déroule les preuves, passionnant et captivant. Abyssal.
Et dans le même sens, la lecture de Sébastien Bohler est tout aussi fascinante !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le subconscient et la « vie intérieure » ne seraient-ils qu'une illusion ?
Nous aimons penser que nous avons une vie intérieure, que nos croyances et nos désirs proviennent des profondeurs obscures de notre esprit, et que si nous savions comment accéder à ce monde mystérieux, nous pourrions vraiment nous comprendre nous-mêmes. Pendant plus d'un siècle, les psychologues et les psychiatres se sont efforcés de découvrir les secrets de notre conscience.
Nick Chater révèle que cette entreprise est vouée à l'échec. S'appuyant sur l'état de la recherche en neurosciences, en psychologie du comportement et de la perception, il démontre que notre esprit n'a pas de « profondeurs cachées » et que la pensée inconsciente est un mythe. Notre cerveau, tel un grand improvisateur, génère en fait nos idées, nos motivations et nos pensées dans le moment présent.
À travers des exemples visuels et des expériences contre-intuitives, nous comprenons que notre esprit s'invente en permanence, improvisant constamment notre comportement à partir de nos expériences passées.
Original et délicieusement provocateur, ce livre nous oblige à reconsidérer ce que nous pensions savoir sur le fonctionnement de notre esprit
Laurent Nunez nous emmène à la découverte de mots étrangers dont la traduction serait bien difficile. Des concepts qui pourtant nous sont proches et pour lesquels le français ne propose pas d’entrées au dictionnaire.
Il nous faudrait des mots nouveaux de Laurent Nunez
Et ces mots terriblement humains nous renvoient à des miroirs qui n’ont, jusqu’à aujourd’hui, pas de nom de par chez nous.
Une sortie du cadre francophone délicieuse et cultivée comme un souffle de conscience venu d’autres contrées.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Si vous mangez comme tout le monde, vous aurez le corps de tout le monde », préviennent (un peu sèchement) les nutritionnistes. De la même manière, si vous vous nourrissez des mêmes mots que tout le monde, vous vivrez la même vie que tout le monde.
Si vous voulez une vie nouvelle : il vous faudra des mots nouveaux.
Oh ! Il ne faut pas beaucoup de mots pour que tout change. II n'en faut même que treize. Ce sont ces treize mots intraduisibles, rencontres aux quatre coins du monde, que Laurent Nunez décrypte et décrit dans ce livre érudit et joyeux - inventant quelque chose comme la « lexicothérapie » :
Une enquête énorme, approfondie et glaçante sur l’Église des Saints des Derniers Jours. Son historique, ses dérives et ses sous-branches plus… « intégristes ».
Sur ordre de Dieu de Jon Krakauer
Voyage au pays de la foi absolue et de l’obscurantisme, de la polygamie, du mariage de fillettes de 14 ans par des pédophiles incestueux, du radicalisme, du refus d’autre autorité que celle de Dieu et de l’obscurantisme créationniste.
Construit autour du meurtre d’une femme et de sa fille par deux frères de son mari au nom de Dieu et parce qu’elle ouvrait quand vraiment trop sa gueule, ce livre révolte bien plus d’une foi(s) tout en retraçant l’histoire des mormons.
Gore et édifiant.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Du sommet de la plus haute flèche du temple de Salt Lake, étincelante sous le soleil de l'Utah, une statue de l'ange Moroni, soufflant dans une trompette d'or, domine le centre de Salt Lake City. Le massif édifice en granite est le centre spirituel et temporel de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (SDJ), qui se présente comme la seule vraie foi.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Utah. Une petite ville plantée dans le sillage de Salt Lake City, le fief de l'Église mormone. Le 24 juillet 1984, Allen Lafferty, mormon pratiquant, rentre chez lui après sa journée de travail, dans la maison qu'il habite avec sa jeune épouse et leur bébé de quinze mois. Quand il pousse la porte, l'horreur l'attend : Brenda et sa petite fille ont été sauvagement égorgées. En un instant, Allen est convaincu qu'il connaît les coupables. Et pour cause, ce sont ses frères.
À la barre des mois plus tard, Ron et Dan Lafferty ne nieront pas les faits. Pas plus qu'ils n'exprimeront le moindre remords. Les deux Lafferty sont des prophètes, Dieu parle à travers eux, il leur chuchote ses ordres. Pour eux, l'État n'existe pas. L'école ? Une machination. La médecine ? Un charlatanisme. Ron et Dan Lafferty ont quitté le giron des mormons pour embrasser une foi chrétienne radicale, dont l'un des piliers n'est autre que la polygamie. Et Brenda Lafferty avait commis l'erreur d'y être opposée...
Revenant sur les grandes heures de la fondation de la religion mormone et l'épineux dossier des sectes transfuges qu'elle a fait naître dans ses rangs, le maître de la narrative non fiction interroge les ressorts du fanatisme religieux et exhume l'une des affaires criminelles les plus retentissantes de l'histoire américaine des dernières décennies
Un livre important, pourtant dans une édition… mais diablesse, pourquoi de si petits caractères ! Misère, ce livre m’a arraché les yeux.
Sorcières de Mona Chollet
Pour revenir à plus de sérieux, un vrai bon livre sur le féminisme contemporain, bourré de références actuelles et historiques. Un essai aux avis tranchés ! Et si parfois on pourrait se mettre à penser « un peu trop », en suivant le cours de la réflexion, en comprenant le contexte et en s’attardant sur les citations… misère ! C’est juste !
Avec pour thématiques principales, l’autonomie, le droit à disposer de son corps, la non-maternité et le jeunisme.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante - puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; a femme sans enfant - puisque l'époque des chasses a marqué a fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur. Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever
Cinq étoiles, évidement, pour Ron Stallworth et ses collègues qui ont infiltré le K.K.K. à la fin des années 70. Le ridicule des bouffons en robes et capuches pointues est délicieux. Des bras cassés qui rêvent de brûler des croix dans des délires suprématistes. Dangereux pourtant!
Le noir qui infiltra le Ku Klux Klan de Ron Stallworth
Bon, le bouquin… bof. Mais pour l’audace et le courage : chapeau !
Un passé pas si lointain au éternelles réminiscences bien présentes.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Tout a commencé un jour d'octobre 1978. Inspecteur à la brigade de renseignement de la police de Colorado Springs, j'avais notamment pour mission de parcourir les deux quotidiens de la ville à la recherche d'indices sur des activités subversives.
Les petites annonces ne manquaient jamais de m'étonner. Parfois, entre stupéfiants et prostitution, on tombait sur un message qui sortait de l'ordinaire. Ce fut le cas ce jour-là