Quelle déception, zut ! Alors qu’il y a tellement de talent !
Cette reprise mot-à-mot des vidéos que je regardais sur Insta n’apporte rien. Rien que le texte. Pourtant, les originales bénéficient de la voix, de l’image, du ton, des filtres image et son qui donnent toute la puissance à ses créations. Ici, elles semblent amputées, démembrées et seule ma mémoire m’a permis de reconstruire ces petites saynètes (au demeurant excellentes).
Alors, oui, si vous êtes rétifs à toute sorte de réseaux sociaux, que vous ne tolérez que l’écrit… pourquoi pas. Cela peut être une archive intéressante face à la volatilité du web. Mais alors, tentez a minima de jeter une oreille sur France-Inter, vous serez, j’en suis sûr, absolument conquis.
Chère Lison Daniel, re-zut, c’est un peu gâché ici.
Gaëtan
(un cours de théâtre)
Ok, merci, ça suffit, on arrête le massacre. Attends, Maxence, reconvoque-toi s'il te plaît.
« Je demeurrrais longtemps errrrrant dans Césarrrrée »... Y'a rien qui t'interroge sur la rythmique ? Ceux qui ont suivi le module Racine avec moi, rien? Ouiii merci ! « Je demeurais / longtemps / errant / dans Césarée » : 4/2/2/4, merci Samia, je commençais à avoir peur là, sincèrement.
Isabelle, grande bourgeoise confinée à Saint-Lu, appelle ses enfants pour se plaindre de Xav’, son mari, entre deux chapitres de La recherche. Franck, caviste intègre et sans filtre, refuse de vendre un Saint-Emilion à un client qui voulait « impressionner beau-papa ». Mélanie, cagole du Midi, alpague des touristes parisiennes qui ont eu le malheur de s’installer sur son banc. Et qu’adviendra-t-il des amours d’Adélaïde et Livio, son épicier italien ?
Tous ces personnages sont écrits, pensés et joués par Lison Daniel sur sa page Instagram « Les caractères », qui connaît un immense succès lors du premier confinement. Chacun a son vocabulaire, sa diction et son histoire qu’on suit de sketch en sketch. On rit aux éclats devant ces archétypes, on s’attache à eux et, parfois, on s’y reconnaît. L’humour moqueur de Lison Daniel est plein d’une tendresse qui n’est pas sans rappeler Riad Sattouf et La vie secrète des jeunes.
Follement douée, elle fait vivre dans ce recueil ses douze protagonistes phares et frappe par la justesse sociologique de son regard. Tout semble plus vrai que nature. Plus qu’une satire, c’est un portrait vif et ludique de la France d’aujourd’hui qui se dessine en creux : une France fragmentée de la diversité régionale, culturelle et sociale. Un livre à mettre entre toutes les mains