La maison du juge

Une histoire un peu alambiquée (et alcoolisée, comme d’hab) avec un mort qui sort de chez le juge. Un juge avec une fille un peu… spéciale.

Du vin blanc ! Jamais de la vie Maigret n'eut autant envie de vin blanc, tant celui-ci semblait savoureux. Quant aux pommes de terre... Car il y avait des pommes de terre, en effet...
Cela rappelait des souvenirs d'enfance, des gravures que l'on trouve dans les livres de Fenimore Cooper ou de Jules Verne. On était en France, au cœur même d'un village français. Et cependant, on était très loin. Les deux hommes pouvaient être des trappeurs, ou des naufragés sur une île déserte. Leurs vêtements de travail n'étaient d'aucune époque. La barbe drue et informe de Marcel ajoutait à l'illusion.
Or, de son bout de fer, ce qu'il retirait des cendres, c'étaient de grosses pommes de terre brûlantes et noircies dont il faisait craquer dans ses gros doigts la peau calcinée. La chair jaune et fumante apparaissait. Il y donnait un coup de dents.
La maison du juge de Georges Simenon

Un polar en Vendée et qui sent l’Atlantique, la pêche et les moules sur les bouchots à marée basse. Avec un Maigret qui picole pas mal et qui finit par se fâcher lors d’une longue chansonnette !

Maigret 41/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La femme du douanier
- Cinquante-six, cinquante-sept, cinquante- huit... comptait Maigret.
Et il ne voulait pas compter. C'était machinal. Il avait la tête vide, les paupières lourdes.
- Soixante et un, soixante-deux...
Il jetait un petit coup d'œil dehors. Les vitres du Café Français étaient dépolies jusqu'à mi-hauteur. Au-dessus du dépoli, on n'apercevait que les arbres dénudés de la place et la pluie, toujours la pluie.
- Quatre-vingt-trois, quatre-vingt-quatre...
Il était là, debout, sa queue de billard à la main, et il se voyait dans toutes les glaces qui entouraient le café.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tombé en disgrâce sans trop savoir pourquoi, Maigret a été nommé en Vendée où il s'ennuie. Un jour pourtant, un douanier qu'il connaît lui envoie sa femme pour signaler la présence d'un cadavre dans la maison de leur voisin, un ancien juge en retraite. Maigret arrive dans un village de pêcheurs méfiants, obéissant à ses propres règles et faisant front devant l'étranger. Ce que Maigret va découvrir à force de patience dépasse le simple fait divers. Le juge ne nie pas. Il y avait bien un mort chez lui dont il a voulu se débarrasser à la faveur de la marée. S'il n'avait jamais vu la victime et ne sait pas comment ni pourquoi l'inconnu est venu se faire tuer chez lui, le petit homme, remarquable de calme et de distinction, a bien d'autres choses à raconter...