Maigret se trompe

Lorsqu’on lui pose la question de savoir s’il pense que… ? Maigret à l’habitude de répondre qu’il ne pense pas ! Dès lors, comment pourrait-il se tromper ?

Elle n'était pas jolie dans le sens habituel du mot, pas belle non plus, en dépit de ses traits réguliers. Mais elle était plaisante à regarder. Il y avait en elle comme une influence calmante. Malade, Maigret aurait aimé être soigné par elle. Et c'était aussi la femme avec qui on pouvait aller déjeuner ou dîner quelque part sans se soucier de lui tenir la conversation. Une amie, en somme, qui comprenait tout, ne s'étonnait, ne se choquait, ne s'indignait de rien.
Maigret se trompe de Georges Simenon

Et ici, comme à son habitude, Maigret questionne, tourne autour de son sujet, tâtonne, s’imprègne et évite une confrontation trop rapide et brutale.

Terne, la bibliothèque l'était encore davantage, mal éclairée, silencieuse comme une église vide, et à cette heure-là, il n'y avait que trois ou quatre personnes, des habitués probablement, à consulter des ouvrages poussiéreux.
Antoinette Ollivier, la sœur de Mme Gouin, le regardait s'avancer, et elle paraissait plus que ses cinquante ans, elle avait l'assurance un peu méprisante de certaines femmes qui semblent avoir découvert toutes les vérités.

Un opus avec de délicieuses descriptions de femmes, épouses, assistantes, bibliothécaires, bonnes, concierges qui gravitent toutes autour du mâle. Médecin brillant et homme à femmes.

 - Vous ne vous sentez pas parfois seul, dans le monde tel que vous le voyez?
 - L'être humain est seul, quoi qu'il en pense. Il suffit de l'admettre une bonne fois et de s'en accommoder.

Alors… Maigret s’est-il trompé ?

Maigret 71/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il était huit heures vingt-cinq du matin et Maigret se levait de table tout en finissant sa dernière tasse de café. On n'était qu'en novembre et pourtant la lampe était allumée. A la fenêtre, Mme Maigret s'efforçait de distinguer, à travers le brouillard, les passants qui, les mains dans les poches, le dos courbé, se hâtaient vers leur travail.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qui a tué Louise Filon, alias Lulu, ancienne prostituée du quartier de La Chapelle, alors qu'elle était enceinte ? Et qui payait son appartement cossu, dans le quartier des Ternes ? En cherchant la réponse à ces questions, Maigret va découvrir deux hommes dans la vie de la victime : Pierrot, le musicien de musette, et le professeur Etienne Gouin, une sommité du monde médical. Il va aussi plonger dans deux Paris on ne peut plus dissemblables : celui des pauvres et des mauvais garçons, celui - feutré, silencieux, orgueilleux aussi - d'une bourgeoisie opulente...Reste à découvrir le coupable. Et son mobile. Et pour cela, à affronter la personnalité imposante du médecin, que Maigret semble redouter...