La chair est triste hélas

Ovidie est en grève depuis 4 ans, l’occasion d’un bilan et de crier. Le besoin de tout mettre sur la table pour voir s’il est possible d’en tirer quelque chose, s’il est possible de redémarrer… pour aller où ?

Ovidie est en grève du sexe avec les hommes, donc.

Un jour, je n'ai plus pu.
Oh, bien sûr, il y a eu des signes avant-coureurs, ce genre de choses n'arrive pas ex nihilo. Le dégoût, d'abord ponctuel, a pris place insidieusement, jusqu'à m'envahir complètement. Comme un épuisement psychique, un burn-out, une impossibilité de faire un pas de plus, de rouler un kilomètre supplémentaire sur cette longue route de la perte de sens.
La chair est triste hélas de Ovidie

Constat d’une grosse déception avec le sexe et les hommes. Jeu de dupes dans une société patriarcale co-entretenu tant par les hommes (au mieux incompétents et au pire abuseurs (voir pire encore)) que par des femmes qui seraient atteintes d’un syndrome de Stockholm.

Une triste chair portée par une grosse colère qui vise juste et s’apaise au fil du livre pour arriver à une fin très touchante.

Oui… hélas !

Un essai qu’on ne peut refermer sans se poser la question (quelque genre ou sexe que l’on soit). Et moi ?
… et fuir la absolument la réponse : non, moi, jamais !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Un jour, je n'ai plus pu.
Oh, bien sûr, il y a eu des signes avant-coureurs, ce genre de choses n'arrive pas ex nihilo. Le dégoût, d'abord ponctuel, a pris place insidieusement, jusqu'à m'envahir complètement. Comme un épuisement psychique, un burn-out, une impossibilité de faire un pas de plus, de rouler un kilomètre supplémentaire sur cette longue route de la perte de sens.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m'étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n'avais pas joui. À tous ces coïts où j'avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d'épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l'argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d'être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu'on regarde avec pitié.

Un jour, j'ai arrêté le sexe avec les hommes. »

Sur la plage de Chesil

Le gros plan foireux ! Une nuit de noce entre un jeune homme chaud bouillant prêt à exploser et une jeune femme dégoutée par l’idée même de la « chose ». La chronique d’un désastre annoncé.

Sur la plage de Chesil de Ian McEwan
Sur la plage de Chesil de Ian McEwan

Un livre court et très efficace sur le manque de dialogue de deux jeunes inexpérimentés.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ils étaient jeunes, instruits, tous les deux vierges avant leur nuit de noces, et ils vivaient en des temps où parler de ses problèmes sexuels était manifestement impossible... » Le soir de leur mariage, Edward Mayhew et Florence Ponting se retrouvent enfin seuls dans la vieille auberge du Dorset où ils sont venus passer leur lune de miel. Mais en 1962, dans l'Angleterre d'avant la révolution sexuelle, on ne se débarrasse pas si facilement de ses inhibitions et du poids du passé. Les peurs et les espoirs du jeune historien et de la violoniste prometteuse transforment très vite leur nuit de noces en épreuve de vérité où rien ne se déroule selon le scénario prévu.

Dans ce roman dérangeant, magistralement rythmé par l'alternance des points de vue et la présence obsédante de la nature, Ian McEwan excelle une nouvelle fois à distiller l'ambiguïté, et à isoler ces moments révélateurs où bifurque le cours d'une vie