La colère de Maigret

Voilà donc un excellent Maigret ! Une intrigue pas trop compliquée, quelques chausses-trappes, un commissaire qui doute, un Maigret humain, véritable !

 - Cela fait un bout de temps... s'exclamait-il en regardant autour de lui, sa casquette à la main. Vous vous souvenez du Tripoli et de la Tétoune?
A deux ou trois ans près, les deux hommes devaient avoir le même âge.
- C'était le bon temps, dites donc!...
Il faisait allusion à une brasserie qui existait jadis rue Duperré, à portée de pierre du Lotus, et qui avait eu, avant la guerre, tout comme sa patronne, son heure de célébrité.
La Tétoune était une opulente Marseillaise qui passait pour faire la meilleure cuisine méridionale de Paris et qui avait l'habitude d'accueillir ses clients par de gros baisers et de les tutoyer.
C'était une tradition, en arrivant, d'aller la voir dans sa cuisine, et on rencontrait chez elle une clientèle inattendue.
La colère de Maigret de Georges Simenon

Et aussi un petit polar de rien du tout qui raconte Paris, un vieux Paris avec ses cabarets, sa faune interlope, ses petits brigands, et le milieu presque gentillet de Paris la nuit.

Avec une bonne grosse colère qui lui donne son titre… et sa saveur

Maigret 89/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il était midi et quart quand Maigret franchit la voûte toujours fraîche, le portail flanqué de deux agents en uniforme qui se tenaient tout contre le mur pour jouir d'un peu d'ombre. Il les salua de la main, resta un moment immobile, indécis, à regarder vers la cour, puis vers la place Dauphine, puis vers la cour à nouveau.
Dans le couloir, là-haut, ensuite dans l'escalier poussiéreux, il s'était arrêté deux ou trois fois, faisant mine de rallumer sa pipe, avec l'espoir de voir surgir un de ses collègues ou de ses inspecteurs. Il était rare que l'escalier soit désert à cette heure mais cette année, le 12 juin, la P.J. avait déjà son atmosphère de vacances.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La colère de Emile Boulay, patron de plusieurs cabarets montmartrois, est découvert étranglé près du Père-Lachaise. Avec qui avait-il rendez-vous ? Pourquoi, quelque temps plus tôt, cet homme habituellement si économe a-t-il retiré 500 000 francs de son compte bancaire ? Peu à peu, Maigret reconstitue les faits et découvre que Boulay est soupçonné de n'être pas étranger à la mort d'un racketteur du nom de Mazotti. Et, lorsqu'il s'apercevra que son nom a été cité, dans une sordide escroquerie, comme celui d'un policier corruptible, sa colère éclatera...

L’amie de madame Maigret

Un Maigret un peu compliqué, mais qui débute de façon plutôt amusante avec Madame Maigret, une grosse mémère [sic] au parc, coincée à garder un petit enfant alors que la poule du repas de Monsieur Maigret est sur le feu.

Un cadavre dans le calorifère ?
Ce que le public ignorait, ce qu'on avait eu soin de ne pas dire à la presse, c'est que l'affaire avait éclaté par le plus grand des hasards. Un matin, on avait trouvé dans la boîte aux lettres de la P.J., quai des Orfèvres, un méchant morceau de papier d'emballage sur lequel il était écrit:
Le relieur de la rue de Turenne a fait brûler un cadavre dans son calorifère.
L’amie de madame Maigret de Georges Simenon

L’histoire d’une comtesse, de deux dents dans un calorifère (les siennes ?) et d’une voiture en chocolat (enfin, couleur chocolat) que tout le monde cherche au Grand Turenne. Un Maigret dans lequel plusieurs remises à niveau sont nécessaire pour une compréhension fluide…

Au Grand Turenne

Une enquête un peu alambiquée qui ne manque pourtant pas d’alcool (ni de sandwichs)

 - Il est jaloux?
 - Il n'aime pas les familiarités.
 - Il vous aime?
 - Je crois que oui.
 - Pourquoi?
 - Je ne sais pas. Peut-être parce que je l'aime.

Maigret 59/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La petite dame du square d'Anvers
La poule était au feu, avec une belle carotte rouge, un gros oignon et un bouquet de persil dont les queues dépassaient. Mme Maigret se pencha pour s'assurer que le gaz, au plus bas, ne risquait pas de s'éteindre. Puis elle ferma les fenêtres, sauf celle de la chambre à coucher, se demanda si elle n'avait rien oublié, jeta un coup d'œil vers la glace et, satisfaite, sortit de l'appartement, ferma la porte à clef et mit la clef dans son sac.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un billet anonyme, une perquisition, des dents humaines retrouvées dans un calorifère... Maigret n'hésite pas à incarcérer Steuvels, un relieur belge établi rue de Turenne. Mais qui a été tué ? Et pourquoi ? La presse s'empare de l'affaire. Liotard, le jeune avocat de Steuvels, soigne sa publicité. Et l'enquête piétine. Cependant, Madame Maigret, en se rendant chez son dentiste, square d'Anvers, a lié connaissance avec une jeune femme italienne, accompagnée d'un enfant de deux ans. Le jour où celle-ci lui confie l'enfant durant deux heures, sans explication, elle s'ouvre à son mari. Or cette Gloria était au service d'une riche comtesse récemment assassinée à l'hôtel Claridge...
Et c'est finalement Madame Maigret qui va mettre son mari sur la piste. Une piste tortueuse qui, du Claridge au square d'Anvers, et du square d'Anvers à la rue de Turenne, le mènera à la vérité

Maigret et Monsieur Charles

Le dernier Maigret de Simenon. Mais si !

Mme Maigret lui jeta le petit regard anxieux qu'elle avait toujours quand son mari menait une enquête difficile. Elle ne s'étonnait pas de son silence, de son air grognon. On aurait dit qu'une fois à la maison, il ne savait où se mettre, ni quoi faire.
Il mangeait distraitement et il arrivait à sa femme de lui demander en souriant :
 - Tu es là ?
Car il n'y était pas en esprit. Elle se souvenait d'une conversation entre les deux hommes, un soir qu'ils dînaient chez le docteur Pardon.
 - Il y a une chose, disait Pardon, que j'ai de la peine à comprendre. Vous êtes tout le contraire d'un justicier. On dirait même que, quand vous arrêtez un coupable, vous ne le faites qu'à regret. 
 - Cela arrive, oui.
 - Et pourtant vous prenez vos enquêtes à cœur comme si cela vous touchait personnellement...
Et Maigret avait répondu simplement :
 - Parce que c'est chaque fois une expérience humaine que je vis. Quand on vous appelle au chevet d'un malade inconnu, est-ce que vous n'en faites pas une affaire personnelle, vous aussi ?
Maigret et Monsieur Charles de Georges Simenon

Une histoire à mettre dans les grands classiques de Maigret. Un polar « sociologique » qui s’intéresse à un couple bien aisé (Monsieur est notaire et il possède une des études les plus en vue de Paris) mais qui ne se côtoie plus, ne s’aime plus et ne se croise plus que rarement dans un grand appartement. D’ailleurs, monsieur s’absente régulièrement dans les bras de jeunes filles et madame boit à la maison. Madame boit beaucoup !

Et madame débarque dans le bureau du commissaire pour signaler la disparition de monsieur Sabin-Levesque…

Maigret 103/103

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Maigret jouait, dans un rayon de soleil de mars encore un peu frileux. Il ne jouait pas avec des cubes, comme quand il était enfant, mais avec des pipes.
Il y en avait toujours cinq ou six sur son bureau et, chaque fois qu'il en bourrait une, il la choisissait avec soin selon son humeur.
Son regard était flou, ses épaules tassées. Il venait de décider du reste de sa carrière. Il ne regrettait rien, mais il en gardait une certaine mélancolie.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Voilà longtemps que Nathalie Sabin-Levesque sait à quoi s'en tenir sur les fugues de son mari. Tandis qu'elle sombre peu à peu dans l'alcool, rejetée par l'entourage de ce confortable notaire du faubourg Saint-Germain, Gérard, qui ne l'aime plus, se distrait dans les boîtes de nuit des Champs-Elysées, où les professionnelles le connaissent sous le nom de monsieur Charles. Mais cela fait un mois maintenant que Gérard n'a pas reparu... C'est à l'histoire d'un couple depuis longtemps désuni que Maigret va s'intéresser ici, telle que lui permettent de la reconstituer les témoignages des amis et des domestiques. Et à une femme dont l'ascension sociale aura été payée du prix de la solitude et de la déchéance

Le ciel volé : dossier Renoir

En français, Andrea Camilleri n’a pas toujours bénéficié des meilleures traductions possibles – faute probablement à la difficulté de traduire de l’italiano-sicilien. Mais ses productions hors inspecteur Montalbano ont bénéficié d’un traitement moins caricatural. Et c’est, à mon avis, là que toute la qualité de ses ouvrages peut le mieux s’apprécier en français. La pension Eva, Le neveu du Négus ou Le grand cirque Taddei en sont des forts bons exemples.

Veuillez en revanche agréer, très chère amie, mes plus vifs compliments. Et conservez-vous comme un objet du plus grand prix : une personne belle, intelligente et passionnée d'art est rarissime dans le panorama affligeant de notre époque.
Je m'incline encore une fois devant votre beauté. 
Votre
Michele Riotta

P.-S. Je rouvre mon enveloppe pour ajouter ces lignes. Vous ne me le pardonnerez sans doute pas, mais je viens de brûler votre photo. Si je l'avais gardée, je n'aurais pas résisté à la tentation de la contempler tous les jours et je me serais senti aussi triste et ridicule que les vieillards épiant Suzanne.
Pardonnez-moi, si vous le pouvez.
M.R.
Le ciel volé : dossier Renoir de Andrea Camilleri

Et ce ciel volé fait partie de ceux-ci. Une intrigue bien amenée, une première partie épistolaire fort amusante, une seconde qui ne l’est pas moins et un sujet auquel on aimerait veut croire !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pierre-Auguste Renoir a-t-il bien séjourné en 1882 dans la ville sicilienne de Girgenti (aujourd'hui Agrigente), comme l'affirme son fils Jean dans la biographie qu'il lui a consacrée ? Si oui, pourquoi n'existe-t-il aucune trace de ce voyage dans les toiles du maître de l'impressionnisme ? À travers l'échange épistolaire qu'entretient le vieux notaire Michele Riotta avec la belle et mystérieuse Alma Corradi, Andrea Camilleri propose un scénario adroit et mordant, où la passion brouille les cartes jusqu'à l'ultime rebondissement

Le jeu des si

Et si… ?

Et si à la sortie de l’aéroport, en fin de soirée, épuisée, fatiguée et lasse d’attendre un conjoint qui ne viendrait pas, vous suiviez une personne tenant une pancarte au nom de Emma Auster ? L’héroïne de ce jeu des si tente l’expérience.

Le jeu des si de Isabelle Carré

Un livre un peu convenu qui tout à coup, bim ! sans prévenir, saute dans l’autofiction (pour en revenir plus tard) tout en tissant des parallèles entre celle qui aurait osé s’échapper et l’autrice coincée par le confinement. Amusant et déroutant !

Mais voilà, Isabelle Carré m’a semblé bien plus convaincante lorsqu’elle ne se cache pas

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le visage collé au hublot, j'admirais les montagnes qui s'étalaient autour du long ruban goudronné de la piste d'atterrissage. Les lignes blanches et les pointillés défilaient à toute vitesse, tels d'impeccables formulaires à découper.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Et si vous pouviez changer de vie ? Jeu des si, mode d'emploi :
Règle n° 1 : Trouvez un nouveau nom.
Règle n° 2 : Remplacez vos proches par des inconnus.
Règle n° 3 : Modifiez votre personnalité, cessez de mentir par exemple.

N'oubliez aucune piste. Peut-être vous embarquerez-vous sur un coup de tête dans le taxi d'une autre, comme Élisabeth. Et peut-être serez-vous plus libre à l'arrivée.
Isabelle Carré nous invite à découvrir un jeu fascinant, tendre, cruel, parfois dangereux. Les strates de la fiction s'y déplient pour dessiner le portrait d'une femme bouleversante et singulière qui pourtant nous ressemble. Qui n'a jamais songé à disparaître, pour mieux recommencer ?

Delirium

Bien souvent dans les romans de gare mal fichus, les rêves servent de cache-misère aux auteurs pour trouver une fin à leurs abracadabrantesques délires. Mais là, non. C’est pas Inception mais c’est un peu cul, un peu valaisan, pas assez gore et plutôt drôle.

Delirium de Louise Anne Bouchard

Un détective privé à la recherche d’infos sur une ancienne disparition mystérieuse, huit beautés marchandes de leurs charmes au Dolly Pop.

Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle du célèbre portrait d’Oscar le Sauvage.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Couleur3 et Canal diffusaient les infos en boucle : on recherchait un homme disparu depuis soixante-douze heures.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jérôme boit trop, baise trop, et s’est fait virer de son job.
Il va se refaire une santé en Valais. Et là, encore, il baise trop, boit trop.
Dans son cauchemar, on l’enlève et on le malmène : séquestration et sévices pour l’empêcher de toucher à la légende du Dolly Pop, la mystérieuse disparition de huit beautés qui gagnaient leur vie en Valais en vendant leurs charmes et parfois leurs petites culottes

Revenir à toi

Alors qu’elle avait disparu depuis plus de trente ans, Magdalena reçoit un téléphone : sa mère est vivante.

Revenir à toi de Léonor de Récondo

Lâchant tout, elle part à sa rencontre. Petite vieille de plus de 80 ans, dans une maison d’écluse.

Le récit d’une quête, du désir de comprendre, de retrouver sa mère, de retrouver ce lien.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« On a retrouvé ta mère. »

Lorsqu'elle reçoit ce message, Magdalena n'hésite pas, elle part vers l'adresse indiquée, une maison éclusière, dans le Sud-Ouest.
Comédienne de talent, Magdalena a vécu sans rien savoir de sa mère, Apollonia, disparue depuis trente ans. Mais aujourd'hui, son cœur est à nu. D'abord impossible, le dialogue se fait gestes et chuchotements. Puis, au fil du voyage qui ramène mère et fille à leurs enfances peuplées d'absences, se dévoile un secret tacitement transmis.

Hommage aux grands mythes littéraires qui nous façonnent, Revenir à toi tisse le silence et les mots en une magnifique réconciliation avec l'autre et avec soi-même

Rentrée des classes

Le mari d’Élise a disparu en mer. Elle reste seule avec ses enfants, Henri et Mathilde.

Rentrée des classes de Laurence Boissier

Comment la vie peut-elle continuer ?

Un livre très touchant oscillant entre l’émotion et l’humour. Une vie de famille démembrée qui continue dans son appartement, avec ses voisins et… le mythique musée de l’argenterie et de la porcelaine de Genève et son curieux directeur

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Andrew exerçait son métier de maître voilier dans un atelier au bord de la rade de Genève, à deux pas du jet d'eau. Il rentrait chez lui en traversant le pont du Mont-Blanc. Il était marié à Élise, une historienne de l'art avec laquelle il avait deux enfants, Mathilde et Henry. Tout allait bien pour lui, jusqu'à la fin de cet été 1973. À la rentrée des classes, quand la maîtresse demande à Mathilde quelle est la profession de son père, la petite fille répond simplement « disparu »

Les femmes de

Le soir de réveillon, toutes ses femmes sont là, mais Vittorio ne vient pas.

Les femmes de de Caterina Bonvicini

Le livre, donnant la voix à chacune, dresse des portraits teintés de jalousies et de rancœurs, de regrets et d’incompréhensions.

Une construction sympa et bien menée qui, hélas tend à s’épuiser rapidement…

… pour un rebondissement final bienvenu mais qui m’a semblé un peu bricolé

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Milan. Le soir de Noël. La mère, la soeur, la femme, l'ex-femme, l'amante et les deux filles de Vittorio attendent en vain cet écrivain à la carrière déclinante. Une enquête pour disparition est ouverte. Au fil des mois, un nouvel équilibre vient régir les rapports entre ces femmes. Chacune des protagonistes narre son histoire avec l'absent

Disparaître

Une suicidée par défenestration à Paris, un noyé inconnu à Saint-Jean Cap Ferrat, une enquête qui piétine, une passion adultère au boulot… Tout ça pour un petit roman qui pousse à tourner les pages pour tenter comprendre…

Disparaître de Mathieu Menegaux

Un peu couci-couça pour l’ensemble qui, s’il est cohérent, manque d’un brin de panache ou d’une étincelle de fantaisie.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une jeune femme met fin à ses jours à Paris. Un homme impossible à identifier est retrouvé noyé sur une plage : le séjour en mer l'a défiguré, et l'extrémité de chacun de ses doigts a été brûlée. Quel lien unit ces deux affaires ? Qui a pris tant de soin à préserver l'anonymat du noyé ? Peut-on encore disparaître dans notre monde de surveillance généralisée ?

Avec ce roman impossible à lâcher, Mathieu Menegaux nous rappelle que les histoires d'amour finissent mal, en général