Ne lâche pas ma main

Bluffé par l’adaptation du roman de Michel Bussi, Nymphéas noirs réalisée par le même duo, c’est avec beaucoup de plaisir (et peut-être trop d’attentes) que je me suis jeté sur ce nouvel opus.

Ne lâche pas ma main de Frédéric Duval et dessin de Didier Cassegrain, d’après le roman de Michel Bussi

Le dessin et l’adaptation sont toujours brillants. À nouveau, beaucoup de lumière (cette fois-ci l’action se passe à La Réunion) et de couleurs, un très bel album.

Hélas, si le rendu du twist des Nymphéas était impressionnant, l’histoire ici est bien plus prévisible… Ce qui, pour le maître du twist à la française, est un petit peu décevant.

Pas mal du tout, mais un peu zut quand même

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Saint-Gilles-les-Bains, Île de la Réunion, Vendredi 29 mars 2019...
Hôtel Alamanda 15h01...
Martial, Je monte une seconde à la chambre !
Hpfff ! OK...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- Je ne comprends pas, Liane devrait être là !
- Madame Bellion, c'était le genre à changer de tenue toutes les heures, vous voyez... Et là, dans la chambre, il n'y avait pratiquement plus de vêtements, la penderie était vide...
Et puis tout était en désordre... Tout...
- Le vase renversé... J'ai pensé à une scène de ménage ou bien à une drôle de partie de jambes en l'air...
- Et puis j'ai vu les taches de sang... sur le lit, les murs, les rideaux...

Liane et Martial Bellion et leur fille Sofa profitent des saveurs sucrées-salées et du climat tropical de l'île de La Réunion. Des vacances de rêve à n'en pas douter.

Ce couple en apparence idéal va pourtant chavirer quand Liane disparaît mystérieusement de sa chambre d'hôtel. Enlèvement ? Fugue ? Meurtre ? D'abord perplexe, la police soupçonne vite Martial d'avoir assassiné son épouse. Paniqué mais refusant de se rendre aux forces de l'ordre, il entraîne sa fille dans une fuite effrénée à travers les paysages luxuriants, et inquiétants, de l'île. Serait-ce un aveu ? À moins que la disparition de Mme Bellion ne cache une machination bien plus diabolique... ?

Après le succès flamboyant des Nymphéas noirs dans la collection Aire Libre, le trio d'auteurs se reforme pour l'adaptation d'un autre best-seller de Michel Bussi, Ne lâche pas ma main, publié en 2013. Didier Cassegrain met sa palette de couleurs chaudes et chaleureuses au service d'un polar haletant composé avec soin par Fred Duval et qui nous embarque dans les décors majestueux de l'île de La Réunion pour une chasse à l'homme aussi palpitante qu'imprévisible.

Ne m’oublie pas

D’un sujet dur et triste Alix Garin parvient à créer une bande dessinée douce et tendre, une prouesse !

Ne m’oublie pas de Alix Garin

La grand-mère de Clémence est dans un EHPAD, malade avec un Alzheimer. Elle y est malheureuse et désoeuvrée. Et pourtant, sa fille (la mère de Clémence) ne trouve pas d’autre solution. Clémence enlève sa grand-mère pour un road-trip, direction la maison de son enfance.

Un voyage rocambolesque et haut en émotions. Une réussite toute en poésie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Diderot. Jacques le fataliste.
C'est que, faute de savoir ce qui est écrit là-haut...
On ne sait ni ce qu'on veut ni ce qu'on fait...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
- Marie-Louise, embrasse la mer pour moi.
C'est la toute dernière chose que ma mère m'ait dite.
- Tu sais quoi, Mamy ? Et si on y allait vraiment ?

La grand-mère de Clémence souffre de la maladie dAlzheimer. Face à son désespoir, elle prend la décision de l'enlever de la maison de retraite et de prendre la route en quête de l'hypothétique maison d'enfance de sa mamie. Une fuite, une quête, un égarement, l'occasion de se retrouver... À moins que ce ne soit des adieux ?

S’enfuir : récit d’un otage

Cette bande dessinée est un vrai coup de force ! Il ne s’y passe rien, page après page on revit le même jour absurde. Et pourtant, elle est impossible à reposer.

S’enfuir : récit d’un otage de Guy Delisle

Christophe André faisait partie de M.S.F lorsqu’il a été pris en otage en Tchétchénie en 1977. Cet album relate sa captivité.

Un huis clos dans plusieurs lieux successifs. Seul dans une chambre. Menotté, au radiateur, au lit, à un anneau au sol. Seul avec un geôlier venant le nourrir deux fois par jour. Seul

L’histoire d’une captivité arbitraire, sans savoir, sans information, sans perspective, seul

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est dans la nuit du premier au deux juillet que je me suis fait kidnapper.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En 1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue. Guy Delisle l'a rencontré des années plus tard et a recueilli le récit de sa captivité un enfer qui a duré 111 jours. Que peut-il se passer dans la tête d'un otage lorsque tout espoir de libération semble évanoui ?

Je n’ai pas peur

Dans le Sud de l’Italie, dans la chaleur et la rudesse de la pauvreté, Michele, un gamin découvre au fond d’un trou un autre enfant de son âge attaché, séquestré.

Je n’ai pas peur de Niccolò Ammaniti

Tiraillé entre la peur du père et le respect de l’autorité, les amitiés et secrets d’enfants, les copains roublards ou fidèles et les adultes terrifiants, la curiosité, la droiture, le devoir et les croyances et la chaleur de l’été Michele peine à s’en sortir

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Italie, 1978. L'été le plus chaud du siècle. Dans un petit hameau perdu des Pouilles, les parents se terrent dans la fraîcheur des maisons tandis que leurs enfants, en vadrouille au cœur de la campagne brûlante, jouent à se donner des gages. Un jour, une expédition les conduit dans les entrailles d'une maison abandonnée. Par accident, le jeune Michele tombe au fond d'un trou creusé dans le sol. Une sinistre découverte l'y attend : il y a là un enfant nu, l'air malade et faible, presque sauvage. Un face à face s'engage entre les deux garçons qui s'apprivoisent mutuellement. Et une question se pose bientôt à Michele : qui a bien pu enchaîner cet enfant ici, comme un animal ?
Avec une histoire qui oscille entre roman policier et récit initiatique, mêlant suspense, horreur et poésie, Ammaniti signe le livre qui allait le révéler au monde entier

Et nos lendemains seront radieux

Quel bonheur, quel coup de coeur, quelle bande dessinée fantastique !

Et nos lendemains seront radieux de Hervé Bourhis

Premièrement, le graphisme (couleurs, dessins, aplats) est magnifique, j’ai adoré !

Ensuite, les mises en pages, le schéma narratif, les titrages et tous les effets sont parfaitement utilisés pour la mise en avant du scénario.

Et surtout, l’histoire est géniale, jusqu’au-boutiste et absolue. Le début est tendre comme l’enfance et la fin à la hauteur des idéaux.

Une histoire d’écologie radicale, d’incapacité politique et de pouvoir qui corrompt de facto les âmes les plus pures et aguerries. Et qu’importe sa propre vision personnelle, Hervé Bourhis signe là une géniale BD drôlissime et désespérante

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sylvain et Camille sont conseillers politiques. Un soir, ils se retrouvent isolés avec la présidente de la République au fort de Brégançon. C'est ainsi que les deux idéalistes décident de la prendre en otage pour imposer au pays une politique écologiste

Delirium

Bien souvent dans les romans de gare mal fichus, les rêves servent de cache-misère aux auteurs pour trouver une fin à leurs abracadabrantesques délires. Mais là, non. C’est pas Inception mais c’est un peu cul, un peu valaisan, pas assez gore et plutôt drôle.

Delirium de Louise Anne Bouchard

Un détective privé à la recherche d’infos sur une ancienne disparition mystérieuse, huit beautés marchandes de leurs charmes au Dolly Pop.

Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle du célèbre portrait d’Oscar le Sauvage.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Couleur3 et Canal diffusaient les infos en boucle : on recherchait un homme disparu depuis soixante-douze heures.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jérôme boit trop, baise trop, et s’est fait virer de son job.
Il va se refaire une santé en Valais. Et là, encore, il baise trop, boit trop.
Dans son cauchemar, on l’enlève et on le malmène : séquestration et sévices pour l’empêcher de toucher à la légende du Dolly Pop, la mystérieuse disparition de huit beautés qui gagnaient leur vie en Valais en vendant leurs charmes et parfois leurs petites culottes

L’arabe du futur, tome 5 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1992-1994)

Après que son père ait fui en Syrie avec son petit frère (à la fin du 4e album), Riad se retrouve avec sa mère et son second frère en Bretagne, près de ses grands-parents.

L’arabe du futur, tome 5 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1992-1994) de Riad Sattouf

Un album autour de l’absence du frère cadet, de la rage et de la dépression de la mère, et de la trahison du père.

Mais aussi une BD sur l’adolescence, les premiers émois, les peurs mêlées aux désirs, les boutons, la violence de l’école, les bandes de rebeux, les dominés et dominants

… Alors, le petit Sattouf, un futur dessinateur ?

L’arabe du futur, tome 4
L’arabe du futur, tome 6

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce livre raconte l'histoire vraie d'un adolescent plus du tout blond, de sa famille franco-syrienne et d'un fantôme

La tête sous l’eau

Une ado disparait, enlevée, séquestrée, abusée. Une famille détruite.

La tête sous l'eau de Olivier Adam
La tête sous l’eau de Olivier Adam

Un roman simple et efficace, rude et percutant comme un épisode d’esprits criminels.

Plutôt pour un public jeune… mais pas que ! Ça se lit vite et c’est bien foutu.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l'air perdu. Il m'a pris dans ses bras et s'est mis à pleurer. Un court instant j'ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte.

Puis il s'est écarté et j'ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l'a retrouvée. Merde alors. On l'a retrouvée. C'en est fini de ce cauchemar. »

Il se trompait. Ma soeur serait bientôt de retour mais nous n'en avions pas terminé

Calypso

Un dessin au scalpel. C’est très beau, le trait est sublime et l’histoire tient la route.

Calypso de Cosey
Calypso de Cosey

Mais, à mon goût, Cosey, coloriste si doué, aurait peut-être été inspiré d’ajouter de la couleur et des pastels pour cette histoire toute en nuance.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lorsque Gus, soixante ans passés, ouvrier sur un chantier, prétend avoir bien connu feu Georgia Gould, vedette du mythique film Calypso, sex symbol qui fit rêver des millions de spectateurs, l'hilarité est générale.

Pourtant il se trouve que la belle Georgia n'a pas encore pris congé de ce monde.

C'est dans la discrète et luxueuse clinique Edelweiss surplombant le Léman où elle soigne ses addictions que la star vieillissante va faire à Gus et à son compagnon de travail, Pepe l'Espagnol, la proposition la plus inattendue

Une comédie des erreurs

Le mariage loupé de deux homosexuels au milieu des années 60 débouche sur la fuite de la femme avec sa fille dans la clandestinité en laissant le mari avec son fils. Elle ne donnera plus de nouvelle et on suit la vie de ces deux bouts de famille dans le Sud des Etats-Unis un brin raciste et homophobe.

Une comédie des erreurs de Neil Zink
Une comédie des erreurs de Neil Zink

Un livre bien tendu, militant et ingénieux au début mais qui s’enlise au milieu et fini par mièvrement s’effondrer à la fin. Rhooo, zut !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans une petite université de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant, et un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle.

Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des États-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? À cette époque-là et dans ces régions-là, une goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale.

Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire