45° à l’ombre

Il fait chaud sur l’Aquitaine qui remonte du Congo vers Bordeaux. Et un voyage qui commence mal, ne finit que rarement bien. Le navire gite et prend l’eau, les annamites en troisième classe meurent sous l’œil vaguement concerné de l’équipage (c’était l’époque coloniale, et ça se sent salement bien à 45° sans mauvais jeu de mots), les premières classes s’échauffent… Il y a des voyages où semble planer une sombre malédiction.

Le second Chinois en profita pour mourir pendant le dîner, que Donadieu dut interrompre. Il remarqua, en passant, que Jacques Huret, qui avait bu plusieurs apéritifs, était gai et parlait d'une voix sonore.
Le docteur plongea dans la chaleur des troisièmes classes, trouva Mathias au seuil d'une cabine.
 - Fini ! annonça l'infirmier. J'ai trouvé son argent sous l'oreiller.
Il y avait deux mille trois cents francs, gagnés en trois ans à poser des traverses de chemin de fer.
Cela se traduisait, pour Donadieu, par une bonne heure à remplir des paperasses.
45° à l’ombre de Georges Simenon
Et les problèmes s’enchaînent en espérant impatiemment que les côtes françaises apparaissent.

Un roman où la sauce peine à prendre et l’ennui des passagers tend à gagner les lecteurs

Le 14e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le steward, de son doigt replié, frappa trois ou quatre petits coups, approcha l'oreille de la porte de la cabine et, après quelques instants d'attente, murmura doucement :
- Il est quatre heures et demie.
Dans la cabine du Dr Donadieu, le ventilateur ronronnait, le hublot était ouvert, mais le docteur, couché nu sur les draps, n'en était pas moins moite des pieds à la tête.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le docteur Donadieu, médecin de bord, observe les passagers de l'Aquitaine qui s'agitent sous le soleil africain: Lachaux, qui prédit toujours les pires catastrophes, Bassot, le fou enfermé dans sa cabine, la coquette madame Dassonville, Huret, injustement accusé de vol... Les drames se nouent, les passions s'exacerbent et le mercure continue à monter.

Le cercle des Mahé

Le Dr Mahé s’ennuie dans sa morne vie. Avec une mère quelque peu autoritaire, une femme un peu absente et des enfants qui ne semblent guère le préoccuper.

Qu'il en soit délivré une bonne fois, lui, car cela ne pouvait pas continuer ainsi. 
Il n'était même pas amoureux. S'il avait été amoureux, le problème aurait sans doute été beaucoup plus simple. 
C'était une hantise, voilà le mot. Et cela avait commencé dès le premier jour, mais faiblement, insidieusement, comme les maladies incurables dont on ne s'aperçoit que quand il n'est plus temps de les soigner. 
Ce n'était pas une femme, ni de la chair. C'était deux jambes maigres sortant d'un chiffon rouge, un petit tas crispé près d'une femme morte, dans un décor ignoble, deux yeux bleus, clairs et secs, une espèce de pantin raide et indifférent qui conduisait une petite fille par la main chez les bonnes sœurs ou qui, au port, s'avançait sans frémir vers un homme pour lui prendre l'argent qu'il cachait dans ses poches.
Le cercle des Mahé de Georges Simenon
Et lors de vacances sur l’île de Porquerolles il aperçoit une petite pauvresse en robe rouge…

L’histoire d’une obsession, lente et méthodique qui insidieusement occupe toute la place. Un roman plutôt vide… tout autant que l’esprit du Dr Mahé

Le 53e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il fronçait les sourcils ; peut-être, tel un écolier, tirait-il un bout de langue ? Les lèvres boudeuses, le regard sournois, il épiait Gène et s'appliquait à copier ses gestes aussi exactement que possible.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand, à trente-cinq ans, le docteur Mahé perd sa mère qui a toujours tout choisi pour lui, il décide de changer de vie, de vivre sans effort, et de retrouver à Porquerolles une adolescente maigre dont l'image hante ses nuits.

Cet homme frustré d'autorité a une idée fixe : se faire aimer d'une petite pauvresse qui lui devrait tout...

Chemin sans issue

Dans les Maigret, Simenon s’attache généralement à ce qui se passe après le drame, quand le commissaire arrive. Dans ses romans durs, il s’intéresse plutôt ce qui se passe avant, à ce qui amène à la rupture, les envies, les frustrations, l’argent, le sexe, le pouvoir, la misère…

Il ne bougea, un instant plus tard, que pour amener sur son visage le bonnet de marin américain qui, dès lors, tamisa le soleil.
Il ne dormait pas. Il ne pensait pas. Il restait vaguement attentif à ce qui se passait autour de lui, aux voix des pêcheurs du dimanche qui s'embarquaient dans les canots, aux autocars, venus de partout, voire de Lyon et de Paris, qui s'arrêtaient un instant devant chez Polyte.
Il n'y avait rien de changé ! Et c'est précisément ce qui provoquait son malaise. Depuis le fameux jour, il était inquiet, d'une inquiétude trouble et maladive. Il ne se sentait bien nulle part et il avait pris l'habitude de s'étendre ainsi sur le pont, de s'entourer d'un halo de soleil, de feutrer ses pensées d'une somnolence qui, petit à petit, l'imprégnait de rêverie.
Chemin sans issue de Georges Simenon
Ici, c’est un homme rongé par l’alcool et la jalousie qui se débat avant de craquer et se morfondre dans les remords.

Une sombre histoire sous le soleil de la côte d’Azur, bercée par les vagues et le champagne

Le 24e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce n'est qu'après coup, bien sûr, que les heures prennent leur importance. Cette heure-là, sur le moment, avait la couleur du ciel, un ciel gris par- tout, en bas, où couraient des nuages poussés par le vent d'est, en haut où l'on devinait des réserves de pluie pour des jours et des jours encore.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Vladimir, Russe blanc au service d'une richissime et extravagante veuve française dont il est l'amant, ne supporte plus l'amour naïf et puissant unissant son ami de toujours à la jeune fille de sa patronne. Il envie la beauté de ce qui les lie, la simplicité si puissante du temps qu'ils se donnent, la sincérité de leurs joies. Vladimir est ensorcelé. Que valent l'amitié et la raison devant une telle folie ? Vladimir ira bien au-delà de ce dont il se serait cru capable...

Comment échapper à l’ennui du dimanche après-midi

Pourquoi s’ennuie-t-on le dimanche après-midi ? A cause du lundi et du travail ?

Et l’ennui, est-ce la mort ou la vie ?

Comment échapper à l’ennui du dimanche après-midi de Gilles Vervisch

Et que faire, alors ? Faut-il vraiment « faire » quelque chose ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Peindre ou faire l'amour, Aller à la messe ou chez Ikea ? Binge-watcher devant la télé pour s'enfiler des séries ? Jouer au Scrabble avec mamie, ou plutôt prendre l'air en faisant un jogging ? Ce livre, tout à la fois sérieux et décalé, vous aidera à trouver de quoi occuper votre dimanche après-midi, dans ces heures où pèse parfois une atmosphère un peu morose, de blues ou d'ennui. Mais que se passe-t-il ?

Au-delà du dimanche, l'ennui se révèle un sujet essentiel, soulevant des questions existentielles autour du temps, de la mort, du travail et du loisir, aussi. En un mot, c'est la vie ! Depuis Aristote jusqu'à Sartre ou Camus, en passant par saint Thomas, Thoreau, Schopenhauer, mais aussi John Carpenter, Sofia Coppola ou même Bill Murray, dans Un jour sans fin, tous se sont interrogés sur l'ennui qui pose le problème du sens même de l'existence, et pas seulement le dimanche après-midi.

Et n'oubliez pas ! Dans l'espace, personne ne vous entendra crier... « Qu'est-ce que j'peux faire ? J'sais pas quoi faire ! J'm'ennuie ! »

Les flagrants délires d’Hendrik Groen

Ce n’est pas précisément la trépidante, truculente, exubérante et passionnante vie dans les EMS. Mais c’est des fois drôle, parfois triste, souvent grinçant (dans le ton et les articulations) et généralement répétitif.

Pas de scoop, ici on vieilli et on meurt, mais tant qu’à faire, sans trop se faire chier (déjà qu’on se pisse parmi).

Les flagrants délires d'Hendrik Groen de Hendrik Groen
Les flagrants délires d’Hendrik Groen de Hendrik Groen

Comme l’envie d’une dernière danse, et encore une, pourquoi pas… encore ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Club des vieux mais pas encore morts

Règlement
1. Notre association a pour but d'égayer nos vieux jours par des sorties.
2. Ces sorties auront lieu le lundi mercredi jeudi ou vendredi après 11 heures.
3. Les participants n'ont pas le droit de se plaindre.
4. Les handicaps de chacun seront pris en compte.
5. Les revenus de chacun seront également pris en compte.
6. Avant la sortie, l'organisateur ne divulguera que les informations strictement nécessaires.
7. Tout est possible, dans le respect des points 2 à 6.
8. Nous sommes au complet.

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