Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Une BD difficile à positionner. Plutôt une œuvre graphique onirique quasiment sans paroles.
Hallali de Claire Malary
Hélas, le propos n’est pas suffisant pour en trouver une interprétation univoque. Certes, pas indispensable, mais…
Des fils trop légers pour en faire un bon album. Vraiment dommage, j’aurais bien aimé apprécier cette chasse, cette femme rousse… Mais je n’ai pas compris grand chose à ces 60 toutes petites pages
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'hallali est le dernier temps de la chasse à courre. Celui où la bête pourchassée est mise à mort
En 1950 paraissait « À marche forcée », récit de l’évasion du Goulag de Slavomir Rawicz. Une fuite de Iakoutsk à Calcutta.
L’axe du loup : de la Sibérie à l’Inde sur les pas des évadés du Goulag de Sylvain Tesson
Malgré des doutes sur son authenticité, ce livre fascine Sylvain Tesson qui décide d’en refaire le trajet sans utiliser de moyens de transports motorisés, by fair means.
Le récit d’une longue marche, de rencontres, de faim et de froid, de douleurs et d’émerveillements comme un hommage à la soif de liberté
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Pendant huit mois, Sylvain Tesson a refait le long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale qu'effectuaient naguère les évadés du goulag. Pour rendre hommage à ceux dont la soif de liberté a triomphé des obstacles les plus grands, seul, il a franchi les taïgas, la steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne, la forêt humide jusqu'à la montagne de Darjeeling. À pied, à cheval, à vélo, sur six mille kilomètres, il a connu ce qu'il a cherché de plein gré : le froid, la faim, la solitude extrême. La splendeur de la haute Asie l'a récompensé, comme les mots d'une très ancienne déportée heureuse de se confier à lui : «On a le droit de se souvenir.»
«Le récit de voyage qu'il a rapporté est plein d'intelligence, d'authenticité, d'âpreté et d'émotion, traversé de bonheurs d'écriture qui sont la patte d'un écrivain.»
Une femme qui se retrouve à faire ses valises, prendre un flingue et ses deux filles et à fuir, loin, sans laisser de traces pour se protéger, elle et ses filles.
Personne n’a peur des gens qui sourient de Véronique Ovaldé
S’en suit un roman très bien construit, fait de flash-back pour comprendre pourquoi et par qui ?
Et, petit à petit, la personnalité de la mère apparaît, son histoire, enfance, mariage, Tonton Gio, Santini… Le voile se lève
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Gloria a choisi ce jour de juin pour partir. Elle file récupérer ses filles à l'école et les embarque sans préavis pour un long voyage. Toutes trois quittent les rives de la Méditerranée en direction du Nord, la maison alsacienne dans la forêt de Kayserheim où Gloria, enfant, passait ses vacances. Pourquoi cette désertion soudaine ? Quelle menace fuit-elle ? Pour le savoir, il faudra revenir en arrière, dans les eaux troubles du passé, rencontrer Giovannangeli, qui l'a prise sous son aile à la disparition de son père, lever...
C’est triste comme le mauvais temps, la solitude et l’isolement. Il y a du sexe, mais sans paroles, il y aurait bien des cris, mais ils ne sortent pas, il y a des pleurs, mais on ne voit que les larmes.
Madeleine de Amanda Sthers
Ça fout un peu le blues quand-même.
Un livre déconseillé aux dépressifs, avec quelques clichés et effets de styles dispensables, mais à l’atmosphère bien rendue.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «Il l'a vouvoyée. Il n'a parlé de rien. Ni de maisons, ni de ce lit, ni de cette fois. Est-ce un rendez-vous ? Une deuxième visite ? Il a donné l'heure d'arrivée de son avion. Le même, même jour. Déjà deux mois plus tard. Le souvenir est bien là, brûlant sur les cuisses de Madeleine. Est-ce qu'il faut aller chez le coiffeur ? Du noir, ça mincit mais la peur aussi, le lointain. Du marine ? Du marron ? Du temps, pas beaucoup ? Que dit-elle ? Elle dit oui, je vous attendrai. Le silence est long. "Vous me reconnaîtrez ?" essaie-t-elle. Il ne répond même pas. Elle ne sait pas comment on attrape un homme, ils lui glissent entre les doigts comme du vif-argent, et celui-là est bien plus qu'un homme. Il est celui qu'elle aime, celui qu'elle attendait.»
Le livre ne commence pas dans la franche rigolade… et pourtant, on comprend très vite que ce sera pire après.
Sérotonine de Michel Houellebecq
Avec parfois du genre, des effets et du dispensable…
… Et des très bonnes pages avec une vision de de nos humanités, de la société, de l’anéantissement par la solitude et des effets des politiques agricoles d’une grande acuité.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) "Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l’amour" écrivait récemment Michel Houellebecq.
Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d’ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman – son double inversé), l’échec des idéaux de leur jeunesse, l’espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue.
Ce roman sur les ravages d’un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret
C’est plutôt bien écrit et le texte très aéré laisse respirer cette étouffante histoire. Celle d’une femme, veuve, qui tua pour se défendre et se voit contrainte à la fuite. Et la misère appelle la misère.
Le cri du diable de Damien Murith
Mais je reste sur ma faim.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le diable crie dans les veines de Camille. Camille est jalousie. Elle cherche en vain celui qui ne la décevra plus et de village en village, de misère en misère, répand son venin.
Mais le passé rattrape Camille. Alors elle fuit, se cache derrière les murs de la grande ville, loin des hommes qui la traquent.
Après la noirceur de la terre et les profondeurs des tempêtes humaines, la plume vertigineuse de Damien Murith trempe ici dans le poison et achève d'un souffle épique le tragique tryptique que dresse Le cycle des maudits
C’est une histoire simple avec une construction plutôt subtile. Un roman sur les plaies qui mettent du temps à se refermer… si c’est possible. Une fuite dans l’attente d’une reconstruction espérée.
Vers la beauté de David Foenkinos
Mais de grâce, plus de notes de bas de pages, de grâce !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le musée d'Orsay, à Paris, est une ancienne gare. Le passé dépose ainsi une trace insolite sur le présent. Entre les Manet et les Monet, on peut se laisser aller à imaginer les trains arrivant au milieu des tableaux. Ce sont d'autres voyages maintenant.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d'Orsay. Personne ne connaît les raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu'il vient d'éprouver. Pour survivre, cet homme n'a trouvé qu'un remède, se tourner vers la beauté. Derrière son secret, on comprendra qu'il y a un autre destin, celui d'une jeune femme, Camille, hantée par un drame
C’est vraiment beau, bien écrit, sensible. Un père rock-star porté disparu depuis de nombreuses années pourtant aperçu.
Chanson de la ville silencieuse de Olivier Adam
Et, en entrelaçant son récit de souvenirs, sa fille part à sa recherche.
C’est joli
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Je suis la fille du chanteur. La fille dans les rues de Lisbonne, sur les pentes de l'Alfama. La fille dont le père est parti dans la nuit. La fille dont le père a été déclaré mort. Qui guette un musicien errant, une étoile dépouillée d'elle-même, un ermite qui aurait tout laissé derrière lui
Avec la volonté d’en dire le moins possible, Yves Ravey met en scène Marcello Martini de retour en France pour trois jours afin de revoir sa tante qui lui a coupé les vivres.
Trois jours chez ma tante de Yves Ravey
Mais à force de tente d’entretenir un micro suspense sans vraiment pouvoir nourrir cette histoire plutôt simple… Il en résulte un livre assez plat et manquant de consistance.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Après vingt ans d'absence, Marcello Martini est convoqué par sa tante, une vielle dame fortunée qui finit ses jours dans une maison de retraite médicalisée, en ayant gardé toute sa tête.
Elle lui fait savoir qu'elle met fin à son virement mensuel et envisage de le déshériter. Une discussion s'engage entre eux et ça démarre très fort
Un peu dubitatif suite à cette lecture, avec ce roman. Ainsi, comparer sa traque et sa fuite à une malédiction qui le frapperait…
La disparition de Josef Mengele de Olivier Guez
Et même s’il est décrit comme la saloperie qu’il était, cette proximité dans sa fuite, avec ses angoisses devient gênante.
Sale et mal à l’aise d’en être resté si proche.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Caché derrière divers pseudonymes, l'ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s'inventer une nouvelle vie à Buenos Aires. L'Argentine de Perón est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s'enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par l'angoisse, ne connaîtra plus de répit... jusqu'à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet, trente ans durant ?
La Disparition de Josef Mengele est une plongée inouïe au coeur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et dictateurs d'opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la realpolitik, l'argent et l'ambition. Voici l'odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre