Les livres de Justine Niogret laissent rarement indifférent. Le champ lexical est souvent rude, violent, il suinte et peut laisser les doigts qui en parcourent les pages gras et puants. Mais quelles aventures. Quelles claques !
Et quels mensonges également ?
Elle était lovée dans la boue chaude, sous les ventres des chevaux. La matière était tendre, à la douceur de cuir usé, ce cuir qui ne crisse plus sous les doigts, mais se creuse, souple. Elle se tordait là, serpent de chair trop pâle, dans ses robes noires et son chemisier autrefois blanc. Ses cheveux sortaient de son chignon maigre, mèches salies, pleines de nœuds. Elles rampaient avec elle comme autant de vers longs.
Calamity Jane. Légende de l’Ouest, mythe viril, silhouette dressée entre whisky et poudre. Mais qu’y a-t-il derrière le masque ? Une survivante. Ici, pas d’héroïne, pas de gloire. Seulement une femme à nu.
C’est un western crépusculaire. Un requiem pour les légendes. Une main tendue vers celles qu’on n’a jamais écoutées.