Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Le petit Riad continue de grandir, ses yeux s’ouvrent, il constate la violence de l’enfance et de la société syrienne, le délabrement et la corruption du pays.
Alors que la petite famille s’agrandit, la tension monte aussi le couple de ses parents avec une mère qui désespère de plus en plus et un père qui commence aussi à s’épuiser dans les tiraillements entre ses convictions, ses aveuglements, ses rêves, ses racines, sa famille, son travail et la religion
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ce livre raconte l'histoire vraie d'un Cimmérien blond et de sa famille dans la Syrie d'Hafez Al-Assad
La censure est probablement née avec les premiers écrits… Enfin, sûrement avant… N’est-ce pas intrinsèquement lié à la nature des plus forts que de désirer faire taire les plus faibles.
Dans cette revue de la censure fort bien étayée par de nombreux exemples, l’auteur commence par l’histoire avec la religion (dont le fameux Index Librorum Prohibitorum) et déroule jusqu’à aujourd’hui et les nouvelles formes telles que le politiquement correct, les réseaux sociaux, les groupes d’influence, les lanceurs d’alerte, les mafias, les intégristes et créationnistes… En passant, il n’a évidement pas oublié les censures politiques, économiques, d’opinion…
Rien de nouveau, certes, mais c’est très bien dit et documenté !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un essai sur la censure des livres, depuis ses formes passées jusqu'à sa résurgence moderne sous l'influence du politiquement correct et du retour de l'intégrisme religieux. Après avoir dressé un panorama historique de ce phénomène, l'historien met en garde contre les menaces envers la liberté de publier au nom d'un nouvel ordre moral
En lisant ce petit livre il m’est venu à l’esprit que la rédaction d’un essai philosophique résiderait peut-être dans le choix judicieux de philosophes et de leurs citations et de le terminer par un « je vous l’avais bien dit« .
Mais peut-être ce livre était un peu ardu pour moi ou trop distant d’un des buts (présupposé ?) de son sujet, le plaisir
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Les puritains se trompent : la recherche du plaisir sexuel est une bonne chose ! C'est ce que nous explique le philosophe Simon Blackburn dans cet essai délicieux qui se lit comme un dialogue critique avec les penseurs du passé et les théoriciens du présent, de Platon à Freud et au-delà
C’est plein d’humour, de lutte des classes, de confusion des religions, de famille un peu berzingue et d’enfance.
C’est chou
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Esther est une enfant de droite née par hasard dans une famille de gauche, à Marseille, au mitan des années 70. Chez elle, tout le monde vit nu. Et tout le monde - sauf elle - est excentrique.
Sa mère est une secrétaire anticapitaliste qui ne jure que par Mai 68. Son père, Juif pied-noir, conjure son angoisse d'un prochain holocauste en rédigeant des listes de tâches à accomplir. Dans la famille d'Esther, il y a également un frère hyperactif et des grands-parents qui soignent leur nostalgie de l'Algérie en jouant à la roulette avec les pois chiches du couscous. Mais aussi une violence diffuse, instaurée par le père, dont les inquiétantes manies empoisonnent la vie de famille.
L'existence de la petite fille va basculer lorsque ses géniteurs, pétris de contradictions, décident de la scolariser chez l'ennemi : une école catholique, située dans le quartier le plus bourgeois de la ville.
La petite conformiste est un roman haletant, où la langue fait office de mitraillette. Il interroge notre rapport à la normalité et règle définitivement son sort aux amours qui font mal. C'est à la fois drôle et grave. Absurde et bouleversant.
« J'avais mon rond de serviette chez les Robert, les Lafond et les Barthélemy de Saizieu. Chez eux, je menais la vie de château, une existence sans représailles, faite de gâteaux au yaourt confectionnés par des mères au foyer et par ailleurs profs bénévoles de catéchèse, de dîners en famille sans les couilles de mon père avec des miettes de pain dessus (on ne mangeait jamais nu chez les Robert), de parents qui s'aimaient sans briser d'assiettes sur les murs et jamais en levrette sur le clic-clac du salon. »
Voilà un livre qui pourrait sembler bien profond mais qui ne rivalise guère qu’avec les maximes bouddhistes illustrant les photos des instagrameuses en collants lycra devant les couchers de soleil maldiviens.
Et si ce prétentieux recueil de pensées paraîtrait sagace grâce à ses petits chapitres prometteurs… Il ne fait malheureusement qu’esquisser de vagues concepts sans prendre le risque de les fouiller. Qui plus est, l’auteur m’a franchement lassé à force de discréditer les gueux, incultes et pisse-froid qui oseraient le juger. Il ne s’agit finalement là que d’une ode à l’intellect de Monsieur Sollers et de sa si délicieuse et brillante maîtresse.
Un beau style, certes, un peu d’érudition, soit ! Et ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Nora, 40 ans, est psychanalyste. Son amant, un romancier français controversé peu nobélisable, s'intéresse de près à Freud et à Lacan. Il veut aussi comprendre pourquoi, récemment, contre toute attente, Paris est brusquement redevenu le centre d'un monde secret et nouveau.
Ph. S.
Superbes plaidoyers sur la liberté d’expression à l’occasion du procès des caricatures en 2007.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un procès opposant le journal satirique Charlie Hebdo à des associations réclamant sa censure, suite à la publication de caricatures de Mahomet, a eu lieu en 2007. Les avocats de la défense publient leurs plaidoiries dans lesquelles ils prônent la liberté de pensée, ainsi que le droit de se moquer des idées et des religions
Une enquête énorme, approfondie et glaçante sur l’Église des Saints des Derniers Jours. Son historique, ses dérives et ses sous-branches plus… « intégristes ».
Voyage au pays de la foi absolue et de l’obscurantisme, de la polygamie, du mariage de fillettes de 14 ans par des pédophiles incestueux, du radicalisme, du refus d’autre autorité que celle de Dieu et de l’obscurantisme créationniste.
Construit autour du meurtre d’une femme et de sa fille par deux frères de son mari au nom de Dieu et parce qu’elle ouvrait quand vraiment trop sa gueule, ce livre révolte bien plus d’une foi(s) tout en retraçant l’histoire des mormons.
Gore et édifiant.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Du sommet de la plus haute flèche du temple de Salt Lake, étincelante sous le soleil de l'Utah, une statue de l'ange Moroni, soufflant dans une trompette d'or, domine le centre de Salt Lake City. Le massif édifice en granite est le centre spirituel et temporel de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (SDJ), qui se présente comme la seule vraie foi.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Utah. Une petite ville plantée dans le sillage de Salt Lake City, le fief de l'Église mormone. Le 24 juillet 1984, Allen Lafferty, mormon pratiquant, rentre chez lui après sa journée de travail, dans la maison qu'il habite avec sa jeune épouse et leur bébé de quinze mois. Quand il pousse la porte, l'horreur l'attend : Brenda et sa petite fille ont été sauvagement égorgées. En un instant, Allen est convaincu qu'il connaît les coupables. Et pour cause, ce sont ses frères.
À la barre des mois plus tard, Ron et Dan Lafferty ne nieront pas les faits. Pas plus qu'ils n'exprimeront le moindre remords. Les deux Lafferty sont des prophètes, Dieu parle à travers eux, il leur chuchote ses ordres. Pour eux, l'État n'existe pas. L'école ? Une machination. La médecine ? Un charlatanisme. Ron et Dan Lafferty ont quitté le giron des mormons pour embrasser une foi chrétienne radicale, dont l'un des piliers n'est autre que la polygamie. Et Brenda Lafferty avait commis l'erreur d'y être opposée...
Revenant sur les grandes heures de la fondation de la religion mormone et l'épineux dossier des sectes transfuges qu'elle a fait naître dans ses rangs, le maître de la narrative non fiction interroge les ressorts du fanatisme religieux et exhume l'une des affaires criminelles les plus retentissantes de l'histoire américaine des dernières décennies
Cocu ! Le mot est décortiqué sous toutes ses formes. La victime, le coupable, le complice. C’est tout le monde et c’est lui, l’autre et moi (non, pas moi).
Comme un dictionnaire de la tromperie, le livre pêche peut-être parfois par quelques entrées un peu pales. Mais quels beaux mots. L’infidélité personnelle et universelle, intime et sociale, religieuse ou virtuelle, historique et aujourd’hui.
… Et suivez son conseil, faites comme Amanda Sthers, n’avouez jamais !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il est étonnant de vouloir parler d'infidélité. Surtout pour une femme. Les clichés ont la peau dure et évidemment l'infidélité est un territoire masculin. Cet abécédaire n'en est en aucun cas l'éloge ; plutôt le questionnement.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « La notion de fidélité est apparue avec la sédentarité, ainsi pouvait-on être sûr de transmettre son morceau de terre à sa descendance. Il y a donc eu un long moment d'humanité volage. Étions-nous déjà jaloux ? Passionnés ? Avons-nous inventé l'amour et ses dérives ? Le désir est-il dissociable de l'amour ? À l'heure des réseaux sociaux et de la course à l'éternelle jeunesse, peut-on aimer la même personne toute sa vie ?
Il existe mille façons d'être fidèle à soi-même. Me poser des questions sur l'infidélité en définissant les mots qui l'accompagnent, en revisitant les grands textes de la littérature et les figures qui l'ont illustrée, était une façon de me demander si j'avais encore le droit d'être une incorrigible romantique... »
A.S.
Dans ce livre d’entretien sans tabous, Leïla Slimani donne la parole à des femmes qui ont eu (et ont parfois encore) bien des difficultés à s’épanouir sexuellement dans la société marocaine.
Ces portraits dépeignent une société machiste, conservatrice, islamique et patriarcale, où l’hypocrisie, l’argent et la discrétion sont les seules alternatives à l’abstinence hors mariage. Où l’hymen reste témoin de la virginité des femmes, condition quasi-requise pour un mariage.
Un livre qui peut donner à réfléchir bien au delà des frontières marocaines, à la vue des extrémismes politiques et religieux qui tentent de partout de régir le plaisir et de contrôler le corps des femmes, des homosexuels ou de toutes autres minorités.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Sexe et mensonges, c'est la parole, forte et sincère, d'une jeunesse marocaine bâillonnée dans un monde arabe où le sexe se consomme pourtant comme une marchandise.
Les femmes que Leila Slimani a rencontrées lui ont confié sans fard ni tabou leur vie sexuelle, entre soumission et transgression. Car au Maroc, la loi punit et proscrit toute forme de relations sexuelles hors mariage, tout comme l'homosexualité et la prostitution.
Dans cette société fondée sur l'hypocrisie, la jeune fille et la femme n'ont qu'une alternative : vierge ou épouse.
Sexe et mensonges est une confrontation essentielle avec les démons intimes du Maroc et un appel vibrant à la liberté universelle d'être, d'aimer et de désirer
Et si Jésus n’avait été qu’une espèce de petit bandit minable manipulé qui se serait retrouvé pris à son propre jeu ?
Rigolo, avec des longueurs et quelques bonnes tranches impies de grasseries blasphématoires. Et quand je dis ça…
Et quelques piques anticléricales, athées, agnostiques ou antireligieuses assez bien senties.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans un recoin des archives secrètes de la bibliothèque vaticane, l'écrivain Nick Tosches découvre un codex vieux de deux mille ans qui relate les mémoires d'un aristocrate romain : Gaius Fulvius Falconius. Orateur de talent chargé d'écrire les discours de l'empereur Tibère, il tombe un jour en disgrâce et doit s'exiler en Judée. Il y fait la connaissance d'un jeune vagabond juif sans foi ni loi, obsédé par l'argent et le sexe, qui le fascine littéralement. Lui vient alors une idée : faire passer ce jeune homme au charisme indéniable pour le Messie tant attendu...
Jésus de Nazareth revu et corrigé par l'auteur du Roi des Juifs : il fallait l'irrévérence et l'érudition de l'un des derniers hors-la-loi de la littérature américaine pour s'emparer d'un tel sujet. Se moquant de la religiosité et de la morale, Nick Tosches dérange, choque, bouscule, et confirme une fois de plus sa virtuosité