La prédiction

Tiens, voilà bon un bouquin bien érotique voir porno-graphique, cru et presque poétique. Bien foutu dans une édition plutôt originale qui joue des marges pour des nouvelles qui en sortent souvent.

La prédiction de Alma

Passons sur l’histoire personnelle et la ridicule « censure » Insta.

C’est efficace (le genre le réclame), enlevé (parfois maladroit, mais…) et c’est bien sympa. Comme un vent de fraîcheur qui sort enfin des fessées dans un genre qui a tendance à user les ficelles des strings jusqu’à la corde.

Et finalement, c’est une femme qui parle de ses fantasmes et de ses désirs de femme. Et c’est bien agréable de sortir des idées lubriques à pépères et des mom-porn industrio-formatés

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Alma, trentenaire tout juste remise d'une rupture douloureuse, se livre à travers 10 histoires érotiques.

Alma est libre. Alma danse et boit. Alma aime et jouit. Alma joue avec les hommes et s'amuse à devenir leur jouet. Libérée, curieuse, elle en a fait une quête. Elle veut tout connaître de son corps et de celui des autres.

La Prédiction, projet artistique éclos sur Instagram, puis censuré à de nombreuses reprises, tourne une nouvelle page de la littérature érotique. Une littérature incarnée, actuelle, celle d'une jeune femme qui assume pleinement sa sexualité, avec ou sans sentiments, de façon jouissive et sans pudeur

Au château de l’ogre

Un livre touchant et très ambivalent. Le témoignage d’une « fille de » qui se penche sur son enfance, fille de Jean-Bedel Bokassa, Empereur de Centrafrique sous le nom de Bokassa Ier, père de cinquante six enfants nés de dix-sept femmes.

Le château de l’ogre de Marie-France Bokassa

Un livre dont la majorité de l’histoire se passe en France, dans le château d’Hardricourt, période d’exil. Une enfance sous les colères, les réprimandes, les punitions et les privations d’un ogre instable.

L’histoire d’une princesse partagée entre l’amour de son père, la recherche de sa mère, la réalité d’un père dysfonctionnel, l’éclatement d’une fratrie et le besoin de se construire sa propre identité.

Alors, l’ogre de Berengo… cannibale ou pas ? Le plus simple serait peut-être de demander à Giscard d’Estaing qui, les poches pleines de diamants, s’est tant appliqué à le discréditer avec l’aide de la DGSE.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
J'étais une princesse et je vivais dans un château. Mon enfance, vue de loin, tenait du conte de fées. Et pourtant je ne fus pas heureuse. Car l'ogre était mon père.

Je suis née en Centrafrique en 1974, à l'hôpital de Bangui, la capitale. Mon père était le président de cette république et ma mère, une jeune fille de seulement quinze ans venue de l'île de Taïwan.

Mon père a eu deux enfants avec ma mère, et affirmait en avoir au total cinquante-six, nés de dix-sept femmes d'origines géographiques différentes : de Roumanie, du Vietnam, de Taïwan, de Côte d'ivoire, du Cameroun, du Liban, de France et d'ailleurs. Ils les avaient rencontrées lors de voyages officiels.

J'ai fait mes premiers pas sur la belle terre rouge d'Afrique. Dix ans après sa prise du pouvoir en République centrafricaine, mon père a décidé de s'autoproclamer empereur. En 1977, il a organisé la cérémonie du sacre et, presque simultanément, a choisi de mettre sa progéniture à l'abri en Europe. Il a informé les mamans de la séparation imminente, afin de protéger les enfants d'éventuelles tentatives d'attentat

Rompre

Que dire de Yann Moix ? Bouarf, rien !

Mais pas mal est ce livre ! Avec une construction sympa, sans prétention, sous forme de dialogue qui disserte autour d’une rupture.

Rompre de Yann Moix

Et il y a des longueurs… Mais aussi de très sensibles pensées et réflexions sur la séparation, la douleur, la nostalgie et finalement sur l’espoir qui reste encore…

… et encore

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Être séparés pour toujours reste une manière d'être ensemble à jamais. »

Ciao Commissario Montalbano

Plus encore pour ses excursions hors du commissariat, avec par exemple Pension Eva ou le neveu du Négus, Camilleri m’a beaucoup amusé et touché.

Le Neveu du Négus de Andrea Camilleri

Un auteur sicilien plein d’humour qui a célébré les plaisir de la table insulaire… et donné beaucoup de mal aux traducteurs qui peinèrent fort à retranscrire son écriture (avec quelques belles catas quand même)

Jamaiplus

C’est joli, ces histoires. Très joli même. Des trucs un peu fantastiques, un peu SF et plutôt drôles.

Jamaiplu de Josiane Balasko

Un bon moment à passer avec Josiane Balasko dans un monde de poésie rigolote et sympatoche.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quel est le point commun entre :
- une jeune femme qui parle aux animaux
- une vie de chien
- un scénario mortel
- un enfant trop curieux
- des fantômes rigolards
- des zombies très affectueux
- un goûter entre filles
- et un extraterrestre élevé en pot ?

Réponse : Josiane Balasko !

Avec ce recueil de nouvelles drôles, tendres ou amères, l'actrice préférée des Français, artiste aux multiples talents, jette un regard sensible et acerbe sur notre temps

Le bug humain : pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher

Un essai brillant, facile d’accès, documenté et monstre intéressant sur notre cerveau et la fuite en avant de notre civilisation.

Et si notre cerveau qui avait porté l’humanité à la tête de la planète portait en son coeur l’arme de sa propre destruction.

Le bug humain : pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher de Sébastien Bohler

Ou, comment nos désirs et l’envie de les satisfaire est en train de détruire notre environnement ? C’est absolument brillant de limpidité et cela pourrait sembler désespérant d’inéluctabilité. Et pourtant, Sébastien Bohler évoque des pistes ! Mais là, il y a du travail.

Alors commençons par le début, lire ce livre ! Vraiment ! Car comme lui, je suis convaincu de l’importance de la connaissance !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il y a 200 000 ans, depuis l'Afrique, l'humanité partait à la conquête du monde. Elle détenait une arme secrète : son cerveau. Une machine à penser, à tirer parti de son environnement, à se reproduire et à dominer.

Longtemps notre meilleur allié, notre cerveau risque aujourd'hui de causer notre perte. Car il existe un défaut de conception, un véritable bug, au coeur de cet organe extraordinaire : les neurones en charge d'assurer notre survie ne sont jamais rassasiés et réclament toujours plus de nourriture, de sexe et de pouvoir.

Ainsi, nous sommes 8 milliards d'êtres humains sur Terre à rechercher encore et toujours la croissance dans tous les domaines. Pour ce faire, notre espèce hyper-consommatrice surexploite la planète, modifie son écosystème... et se met gravement en péril.

Comment se fait-il que, ayant conscience de ce danger, nous ne parvenions pas à réagir ? Peut-on résoudre ce bug et redevenir maîtres de notre destin ? Oui, à condition d'analyser en chacun de nous et non plus seulement à l'échelon économique et politique ce mécanisme infernal qui pousse notre cerveau à en demander toujours plus

Mes bien chères soeurs : désolée, ça sent le fauve, il est temps d’aérer

Il y a la rage, et à raison ! Un livre résolument féministe 4G (quatrième génération), qui appelle à l’union des femmes au travers de la sororité.

Mes bien chères soeurs de Chloé Delaume

Un livre auquel je n’adhère pas inconditionnellement et auquel il ne m’est justement pas demandé d’adhérer car celui-ci ne s’adresse pas aux hommes. Doux rêveur, j’aurais préféré un projet incluant.

Reste un très bon livre militant, affirmé dans ses constats et revendications. Parfois drôle, souvent révolté avec un projet pour lequel Chloé Delaume appelle à continuer à se battre !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ceci est une adresse. Aux femmes en général, autant qu'à leurs alliés. Je vous écris d'où je peux. Le privé est politique, l'intime littérature. »

En France, la quatrième vague féministe a fait son entrée : non plus des militantes, mais des femmes ordinaires. Qui remettent en cause les us et les coutumes du pays de la gaudriole, où une femme sur dix est violée au cours de sa vie, et où tous les trois jours une femme est assassinée par son conjoint.

Dans ce court texte incisif qui prône la sororité comme outil de puissance virale, Chloé Delaume aborde la question du renouvellement du féminisme, de l'extinction en cours du patriarcat, de ce qu'il se passe, et peut se passer, depuis le mouvement #metoo

Parce que les tatouages sont notre histoire

Un magnifique livre sur les tatouages ! Oui, oui… le titre est explicite.

Parce que les tatouages sont notre histoire de Héloïse Guay De Bellissen

En partageant son histoire, sa vie, ses tatouages, des anecdotes, des rencontres et le métier de tatoueur de son mari, Heloïse Guay de Bellissen pose une caresse tendre et délicieuse sur les peaux ornées de textes et de motifs.

Attention, livre à (dé)conseiller à toute personne qui hésite à passer la porte d’un salon de tatouage… Après cette lecture, il ne sera plus possible de rester sur le pallier.

14 juillet

En s’emparant de la prise de la Bastille, Eric Vuillard a voulu redonner son nom au peuple. Quentin, Richard, Rogé, Masson, Miclet et tant d’autres…

14 juillet de Éric Vuillard

Du coup, comme dans tous ses livres c’est toujours aussi brillant, enlevé, drôle et incisif… mais, un peu longuet quand même et parfois brouillon. Mais bon ! Cette journée était brouillonne et fut fort longue…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout commence par une folie. Le 28 avril 1789, quelques jours avant l'ouverture des états généraux, les ouvriers de la manufacture royale, menacés d'une baisse de salaire, mettent à sac la folie Titon.

Moins de trois mois passent. Au matin du 14 juillet, le peuple de Paris se soulève, la Bastille doit rendre gorge. Une myriade d'émeutiers, hommes et femmes, donnent chair à la révolte à coup de petits héroïsmes, morceaux de bravoure prosaïques : charrier des planches de bois, rouler les canons sur le pavé, soigner les blessés, encourager les uns, vilipender les autres, cogner, vociférer, mettre le feu aux poudres...

Parce que c'est depuis la foule sans nom que l'on comprend le soulèvement d'un peuple, Éric Vuillard déploie une narration collective composée de figures singulières, entraînées dans ce formidable élan qu'est la prise de la Bastille. Ses miniatures éclatantes forment une fresque magistrale qui redonne vie à cette grande journée pétrifiée par le temps. Un livre flamboyant, où notre fête nationale retrouve sa beauté tumultueuse

Variations endogènes

Des subtiles variations sur des fantasmes, des désirs inavouables, des pulsions perverses, des envies honteuses…

Variations endogènes de Karoline Georges

C’est délicieusement cru, rude, sale, morbide et souvent drôle avec de surprenantes surprises !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ils sont nombreux. Parmi eux, l'une attend sa naissance, l'autre est à l'apogée de son existence. Il y a quelques fous, des amants, un milliardaire, des enfants livrés à eux-mêmes. Ils sont animés par des intentions cruelles, sadiques, morbides ou masochistes. Ils tendent des pièges, mettent en scène leurs fantasmes, s'épuisent à poursuivre un idéal illusoire. Ils sont isolés. Ils s'apprêtent à mourir ou à commettre l'irréparable. Ils sont peut-être déjà morts. Assemblés avec minutie par une auteure au regard aussi tranchant qu'une lame, les quatorze tableaux de Variations endogènes forment un fascinant cabinet de perversités