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Après avoir trouvé le dessin un peu approximatif malgré des planches aux aquarelles très réussies, j’ai fini par me laisser emporter par cette bande dessinée très touchante. Histoires de vies qui se sont manquées, de secrets de famille un peu pourris, de la violence des hommes et de la force des femmes.La montagne entre nous de Marcel Shorjian, dessins de Jeanne SterkersUne histoire – parfois un peu cliché – qui se passe au rythme des villages qui vieillissent, à l’heure où les morts qui s’en vont révèlent des secrets bien enfouis
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Dans quelques minutes, le train entrera en gare d'Entre-les-Monts.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) N’est-il jamais trop tard pour s’aimer ?
De leur village d’enfance niché dans la montagne, Marcia s’est échappée pour la grande ville. Pour une autre vie. Florence, elle, est restée, s’est mariée et a repris la boucherie familiale comme son père l’avait toujours espéré. Pourtant, à l’adolescence, lors leurs escapades secrètes dans la forêt loin des regards inquisiteurs des villageois, c’était Florence qui brillait par son désir d’évasion.
Pourquoi Marcia a laissé Florence derrière elle ? Pourquoi Florence ne l’a pas suivie ? Quand Marcia rentre dans son village natal après trente ans d’absence et de silence, les retrouvailles entre les deux femmes sont assombries par les non-dits et les regrets. Entre rapprochements timides et tension latente, les vraies raisons de leur séparation refont surface…
Hé ben voilà qui est ébouriffant, mazette !Les féministes t’encouragent à quitter ton mari, tuer tes enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir trans-pédé-gouine de Alex TamécyliaDans cet essai poétique, Alex Tamécylia se lâche pour un petit livre rose absolument hors normes. Créatif autant que combatif, ce manifeste dégomme à-tout-va !Et les mecs-hét-sys s’en prennent bien dans les… et avec eux, c’est toute la société et ses dysfonctionnements qui sont désignés, preuves et démonstrations à l’appui.
Génial et brutal !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Peut-être que c'est un cri. Mais le souffle qui le porte s'avère tellement puissant qu'il pulvérise autant qu'il galvanise. Une tendresse radicale, une ironie jouissive; le goût du vitriol et de la lucidité. Un cri capable de transmuter la colère en gestes qui déconstruisent et en éclats de rire. Articulant sa charge autant que ses réflexions dans une langue inventive, corrosive, poétique et frontale à la fois.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Un souffle tellement puissant qu’il pulvérise autant qu’il galvanise... Le goût du vitriol et de la lucidité. » Chloé Delaume
« Tu ne seras ni social justice guérillère ni caution féministe pour ligne budgétaire. »
alex~tamécylia a 37 ans. Autrice, poétexsse et performeureuse, ielle anime à Paris les ateliers d’écriture féministe Langue de Lutte dans divers lieux dont La Mutinerie et la librairie Violette and Co ; ielle a confié son manuscrit au nouvel attila par admiration pour Michelle Lapierre-Dallaire.
Devant un monde invraisemblablement incohérent qui court (et vite !) à sa perte, en pleine séparation de ses parents et expérience des premiers amours, une jeune femme sombre.Trash anxieuse de Sarah LalondeEt tente pourtant de surnager, crier, agir…
Un cri d’écoanxiété, un appel au secours et à une prise de conscience. Réveillez-vous !
Comme un manifeste, bien plus tout public que les mentions jeunesse ne le laissent supposer.
Une rage rafraîchissante qu’on espérerait mobilisante. Ah, l’espoir…
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) à toi
qui t'apprêtes à marcher sur un chemin parsemé d'embûches
persévère
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L’empreinte carbone de la planète explose. Les médias sociaux dérapent.
Perdue dans sa fuckaille intérieure , l’adolescente de ce roman atypique se heurte à l’écoanxiété et aux contradictions morales de notre époque. Entêtée, elle avance, elle se dépêtre dans la période de turbulence qu’elle traverse. L’écriture lui sera salutaire.
Oscillant entre l’acidité et la tendresse, la crudité et la sensibilité, la revendication et l’indulgence, mêlant dans une narration éclatée dialogues caustiques, scénarios de sitcom et poésie, la voix de Sarah Lalonde nous écorche et nous console tout à la fois.
Le Dr Mahé s’ennuie dans sa morne vie. Avec une mère quelque peu autoritaire, une femme un peu absente et des enfants qui ne semblent guère le préoccuper.Le cercle des Mahé de Georges SimenonEt lors de vacances sur l’île de Porquerolles il aperçoit une petite pauvresse en robe rouge…
L’histoire d’une obsession, lente et méthodique qui insidieusement occupe toute la place. Un roman plutôt vide… tout autant que l’esprit du Dr Mahé
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Il fronçait les sourcils ; peut-être, tel un écolier, tirait-il un bout de langue ? Les lèvres boudeuses, le regard sournois, il épiait Gène et s'appliquait à copier ses gestes aussi exactement que possible.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Quand, à trente-cinq ans, le docteur Mahé perd sa mère qui a toujours tout choisi pour lui, il décide de changer de vie, de vivre sans effort, et de retrouver à Porquerolles une adolescente maigre dont l'image hante ses nuits.
Cet homme frustré d'autorité a une idée fixe : se faire aimer d'une petite pauvresse qui lui devrait tout...
Un roman noir à l’ancienne, un huis-clos sur un navire qui remonte vers les îles Lofoten avec un passager mystérieux à son bord.Le passager du Polarlys de Georges SimenonPuis un mort. Et les problèmes s’accumulent pour le capitaine qui tente de conserver le cap…
Un polar(lys) un peu vieillot qui manque franchement de ressort
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'est une maladie qui s'attaque aux bateaux, dans toutes les mers du globe, et dont les causes appartiennent au grand domaine inconnu qu'on appelle le Hasard.
Si ses débuts sont parfois bénins, ils ne peuvent échapper à l'oeil d'un marin. Tout à coup, sans raison, un hauban éclate comme une corde de violon et arrache le bras d'un gabier. Ou bien le mousse s'ouvre le pouce en épluchant les pommes de terre et, le lendemain, le « mal blanc » le fait hurler.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le Polarlys, parti de Hambourg pour le nord de la Norvège, est le théâtre de l'assassinat d'un policier, embarqué à la dernière minute. Le capitaine apprend, grâce à un journal découvert dans la cabine de la victime, que son navire abrite un criminel en cavale. Passagers et membres d'équipage sont autant de suspects. Qui, parmi eux, est coupable ? Le mystérieux Ericksen que personne n'a vu ? Cette jeune femme aux nerfs fragiles ? Cet individu antipathique ? Le troisième officier, frais émoulu de l'école navale ? Ou l'intrigant soutier, qui disparaît et sur lequel pèsent tous les soupçons ?
Si vous n’êtes pas prêt à l’étrange, l’inexplicable, le dérangeant, l’incompréhensible… passez votre chemin !Prosopopus de Nicolas de CrécyMais si une expérience insolite ne vous fait pas peur… Le prosopopus peut être une excellente opportunité ! C’est sombre et étrange et, je l’avoue, après plusieurs lectures, je ne suis pas encore sûr d’avoir tout compris. Il faut dire que l’absence de paroles n’aide pas vraiment à la compréhension de cet OVNI de la bande dessinée.
Il faut dire que les albums de Nicolas de Crécy sont souvent déstabilisants, et celui-là mérite certainement une très bonne place sur ce podium.Un génial Prosopopus, écrasant de noirceur et lumineux d’amour pour les âmes aventurières.
– Et ça cause de quoi, en fait ?
– Laissez-vous surprendre, dis-je !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) « Cet animal ne figure pas parmi les bêtes domestiques, on n'en trouve pas toujours dans le monde, aussi bien, son aspect ne se prête-t-il pas à une classification. Ce n'est pas comme un cheval ou un bœuf, un chien ou un porc, un loup ou un cerf. Dans ces conditions, même si on se trouvait en présence d'un prosopopus, il serait difficile de savoir que c'en est bien un. Les bêtes à cornes, on sait que ce sont des bœufs ; les bêtes à crinière, on sait que ce sont des chevaux. Le chien et le porc, le loup et le cerf, on sait qui ils sont. Il n'y a que le prosopopus qu'on ne puisse pas reconnaître. »
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Il est grand comme un ours, a une peau tantôt blanchâtre comme du lait d'ânesse, tantôt jaunâtre comme de l'urine.
Il a deux dents qui crachent de la fumée, et des yeux tout à fait humains. Il a la queue d'un petit chien. Il a les pattes griffues.
Et c'est avec ces pattes qu'il attrape ceux qui l'approchent, et celui qui se fait attraper meurt sans espoir de salut.
Le prosopopus est qualifié en langue grecque d'anthropophage, car la plupart du temps il tue les hommes et les mange.
Mais il mange aussi le lait fermenté en grandes quantités.
Récit étrange et pénétrant, entièrement muet, Prosopopus nous révèle un monde d'où, à son image, brutal, sans pitié et grotesque dans sa démesure, jaillit un monstre moderne.
Avec cette oeuvre éblouissante, qui ne ressemble à aucune autre, Nicolas de Crécy laisse dans nos cœurs, une fois le livre refermé, une empreinte indélébile.
Voilà de la BD bien punk, féministe au poing levé ! Woaw !Camel Joe de Claire DuplanEt c’est drôle, le dessin est tout pourritch, le message militant… Digne d’un fanzine déjanté.Et ça le fait ! On se prend vite d’affection pour Constance et ses doutes, ses errances, ses peurs, ses coups de blues et son alter égo invincible : Camel Joe !
Fight !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Allo, Boss ? Qué Pasa ?
Quoi ?! Deux mecs qui harcellent des filles ?!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Énervée par le sexisme qu’elle subit au quotidien, Constance invente une justicière de son cru, Camel Joe, et commence à raconter sa vie trépidante dans une bande dessinée : en compagnie de son chat ninja, Camel Joe défend et venge les femmes victimes de harcèlement de rue, de remarques déplacées, et d’autres agressions. Une forme de défoulement qui pourrait se concrétiser par une publication professionnelle… Mais Constance est tiraillée entre ses doutes et la volonté de s’affirmer davantage. Heureusement, elle peut compter sur sa bande de copines, les concerts de Worst Coast, son groupe préféré, sans oublier Camel Joe elle-même : qui sait si cette bombe de papier n’existe pas pour de vrai ?
Du bon usage du camel toe, du sang menstruel et des légitimes emportements contre tous les relous… Avec un humour allègrement féroce et une énergie limite punk, Claire Duplan possède un style et un ton qui n’appartiennent qu’à elle. Autant dire que le patriarcat n’a qu’à bien se tenir : Claire Duplan est en ville… et ça va saigner !
Géniales bouchères ! C’est léger, drôle et carnassier. Et si le sujet est grave, le traitement est jubilatoire. Les bouchères de Sophie DemangeLes bouchères c’est l’union fait la force, la sororité en puissance, le refus de la soumission ! Girl Power !
Un roman enlevé qui ne craint pas les clichés ou les raccourcis faciles, mais qui y gagne en efficacité pour proposer un pur plaisir de lire
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'était une soirée de début d'été. L'heure où les clients rentrent chez eux préparer la côte de bœuf ou faire griller les brochettes et les saucisses au barbecue. On profite davantage de la vie en été.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À Rouen, dans ce quartier bourgeois, impossible de manquer la devanture rose des Bouchères. Depuis la rue, on peut entendre l'aiguisage des couteaux, les masses qui cognent la viande et les rires des trois femmes qui tiennent la boutique. Derrière le billot, elles arborent fièrement leurs ongles pailletés et leurs avant-bras musclés. Mais elles seules savent ce qui les lie : une enfance estropiée, une adolescence rageuse et un secret.
Lorsque plusieurs notables du quartier s'évaporent sans laisser de traces, les habitants s'affolent et la police enquête. En quelques semaines, les bouchères deviennent la cible des ragots et des menaces...
Un roman féministe explosif et jubilatoire où chaque page se dévore jusqu'au rebondissement final !
Si l’on s’attend à une bande dessinée, à une série de blagues ou à un beau livre d’images, la déception sera presque inévitable.Vue sur le lac de BlutchPar contre, pour l’avoir ouvert sans aucune attente, cet album (il faut bien lui donner un nom) est une magnifique surprise qui permet de se faire une petite idée du talent de Blutch.Il y a de tout ici, en vrac, des esquisses et des planches fort abouties. C’est souvent drôle et toujours un peu fouillis.
Une très belle trouvaille
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Place au dessin ! Ce livre n'est pas une monographie, pas un livre d'art, pas un livre « intimidant ». Il propose une sélection rigoureuse de dessins de presse (Le Figaro littéraire, Libération), d'illustrations (affiches et projets), de carnets de croquis, de dessins faits pour le plaisir, et même quelques planches de bande dessinée. Premier livre non narratif de Blutch, Vue sur le lac donnera un large aperçu du talent exceptionnel de l'auteur.
Chaque parution de Sandrine Deloffre est un cadeau, un petit trésor qui s’ouvre avec impatience pour découvrir les gentils méchants coups qu’elle va tabasser dans la gueule ! Bim ! Amour !Coups & blessures de Sandrine DeloffreEt c’est chou, tendre, parfois un peu politique (la collab’ avec Guillaume est passée par là et c’est cool ) et cette fois-ci : ultra-violent de choupinitude.
Merci Sandrine !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Bataille de bouffe !
Allez !
Ouiii !
Wooo !
Yes !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Après Contes & Légendes et Art & Essai, l'inébranlable Sandrine Deloffre (c'est moi) revient aujourd'hui avec un nouvel album d'illustrations et de strips de type humoristiques. Véritable hymne à la violence, Coups & Blessures touchera la bête féroce qui sommeille en chacun de nous, en s'attaquant au thème de la bagarre, la grande, la belle, la vraie.