En cheveux

Un petit livre à l’écriture aussi fine que de la soie marine. Autour d’un objet, un châle de soie marine ayant appartenu à sa tante et désormais au musée, la narratrice raconte son père et sa famille, le patriarcat italien et le fascisme.

En cheveux de Emmanuelle Pagano

Un bijou de délicatesse finement tissé

Soie de mer – Byssus
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« II faut pêcher mille grandes nacres, les sortir de l'ombre, pour obtenir deux cent cinquante grammes de fil de soie de mer, deux cent cinquante grammes seulement de lumière avec un millier de gros coquillages. »

Un châle, à première vue commun s'il n'était constitué de fils de Pinna nobilis, la grande nacre de Méditerranée. Lorsqu'elle retrouve l'objet précieusement conservé dans les réserves du musée, les souvenirs reviennent à la narratrice. Se déploie, pli après pli, une histoire familiale dans l'Italie fasciste, dont les fragiles fils tissés de la nacre forment la trame. Un frère autoritaire et machiste, ses deux soeurs Nella et Bice protégeant le châle comme objet totémique soustrait à la vue de l'homme, la nature et ses odeurs, ses lumières, sont la matière de ce récit sensuel et incarné

Nu intérieur

Est-il possible d’aimer deux femmes ? La question ne semble pas se poser, mais comment faire ? Dire, cacher, mentir ? Est-ce satisfaisant et pour qui, pour combien de temps ?

Nu intérieur de Belinda Cannone

Belinda Cannone se met dans la peau de cet homme qui pense y parvenir et tente d’éviter la tempête qui s’annonce. Enfant gâté qui ne veut pas lâcher ses jouets mais qui n’a peut-être pas suffisamment de mains pour tout tenir

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Elle était exactement faite pour mon désir. Je lui chuchotai Je voudrais vous faire l'amour. Elle rit légèrement, Maintenant ou tout de suite ?»

Un homme amoureux de deux femmes, et que cela ne dérange en rien, quoi de plus banal aujourd'hui ? Le temps n'est plus où le péché d'adultère inspirait aux coupables les pires tourments - et à la littérature ses oeuvres les plus incandescentes.

Ce livre nous montre pourtant qu'il n'en est rien, et qu'à l'époque de la libération sexuelle, de la psychanalyse et du féminisme, la passion, la jalousie et la mauvaise foi ont encore de beaux jours devant elles. Car c'est bien de passion qu'il est question dans ce roman d'analyse. L'obscénité y croise le grand style, les mots crus se conjuguent à l'acuité du verbe, et le désordre des sentiments n'affecte jamais la syntaxe. Comme si les personnages d'un roman de Benjamin Constant et ceux d'un récit érotique s'étaient donné rendez-vous, afin de faire plus ample connaissance.

Cette confession d'un enfant du siècle - le nôtre - est un des romans les plus brûlants qui se puissent lire en ce moment. Car qu'y a-t-il de plus sexy que l'intelligence ?

Un garçon qui court

Un petit livre sombre et lumineux. Une longue lettre portée par une voix sobre et sans pathos inutile.

Un garçon qui court de Mélanie Richoz

Mais aussi un livre qui parle de la relation difficile d’un fils avec une mère abusive et inadéquate… et tout au long de cette lettre, on découvre un autre personnage, un gourou, médium un peu devin, trouble et omniprésent.

Une lecture qui retourne

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Le raconter à qui,
et comment,
et pourquoi ?
Qui peut entendre ? »

Frédéric adresse une dernière lettre à son ami Roger S., incarcéré depuis plusieurs mois

Une femme jeune et belle

A quarante-deux ans, tomber amoureux d’une femme de 14 ans de moins… voilà qui qui nous amène aux limites de la règle du divisé par deux plus sept et des difficultés qui arrivent forcément avec.

Une femme jeune et belle de Tommy Wieringa

Et dès le départ, on voit bien que cela ne sera pas simple… que faire avec ses amis si jeunes, comment réagir avec ses parents de la même génération que soi ?

Et si un enfant venait souder ce couple qui commence à se perdre ?

Que faire avec une femme jeune et belle ? Et elle, que ferait-elle avec un homme de quatorze ans de plus ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Edward, quarante-deux ans, chercheur renommé en virologie animale, croise le chemin d'une très jeune femme, Ruth, encore étudiante. Coup de foudre partagé, ils s'installent ensemble mais Edward souffre en secret de leur différence d'âge. Un enfant pourrait-il consolider leur relation ? Ils en font un : fatale erreur !

À ces ingrédients d'une « passion simple » s'en ajoute un autre, plus inattendu : une incompatibilité éthique. Car Edward, éminent spécialiste de la lutte contre les maladies transmissibles à l'homme, pratique des expériences sur les animaux. Familier de l'élimination massive en cas de pandémie, il n'a aucune empathie pour les espèces qu'il utilise. Or Ruth est une militante de la cause animale. Comment supporterait-elle cette violence de la part de l'homme qu'elle aime, mais dont le destin ne s'harmonise décidément plus au sien ?

Le statut de la souffrance animale par rapport à la douleur humaine - l'un des horizons éthiques de notre siècle - porte ce court roman à un niveau philosophique. Mais le magicien Wieringa ne disserte jamais, il incarne ce débat au coeur de personnages dont il nous fait partager les dilemmes et les intimes fêlures. Et nous laisse désemparés comme eux

L’insigne rouge du courage

A l’attaque ! Un livre sur le courage qui fleure bon les tuniques bleues, l’humour en moins et la boucherie en plus.

L’insigne rouge du courage de Stephen Crane

L’histoire d’un petit bleu chez les bleus qui se retrouve face à la boucherie grise qui avance… Fuir ou tenir, fier ou couard ?

Les tuniques bleues de Lambil et Cauvin
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Henry, par désir de gloire, s'engage à 17 ans dans l'armée nordiste pendant les campagnes de la guerre de Sécession. Il se trouve rapidement blessé. Confronté à son manque d'expérience de la guerre, il doit admettre qu'il ne connaît pas son degré de courage

Un vampire

Deux petites nouvelles du tout début du 20e, la première avec une histoire de mari revenant hanter son épouse après sa mort pour lui ravir leur enfant…

Un vampire de Luigi Capuana

La seconde avec une histoire de meurtres et de somnambulisme…
Et comment l’esprit scientifique explique-t-il cela ?

Bof, bof…

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Considéré comme l'un des plus grands représentants du vérisme, Luigi Capuana (1839-1915) est l'auteur d'une oeuvre débordante, facétieuse, jubilatoire et iconoclaste constituée, entre autres, de contes et de nouvelles, dont il n'a de cesse de détourner les codes. Chez ce Lewis Carroll italien, reconnu et célébré par des auteurs comme Luigi Pirandello ou Italo Calvino, c'est la veine mi-fantastique mi-humoristique qui ressort. Si au prime abord, ces textes font songer à l'univers gothique et inquiétant d'un Edgar Allan Poe, l'élément comique n'est jamais loin. Capuana y moque avec une truculente ironie les certitudes scientifiques et les croyances paranormales, sans jamais révéler où se situe la vérité. Capable de maintenir le lecteur en haleine pendant tout le récit, il le surprend toujours par la pirouette déconcertante du dénouement

Carmilla

Un roman gothique dans toute sa splendeur, avec de l’horreur, de la sensualité, du religieux, et du fantastique médiéval.

Carmilla de Joseph-Sheridan Le Fanu

La vampire est une femme magnifique et sa victime l’est tout autant. Un livre paru en 1871 qui inspira certainement Bram Stocker pour écrire son Dracula vingt-six ans plus tard et qui en fera un chef d’oeuvre.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
" Deux grands yeux s'approchèrent de mon visage et soudain, je ressentis une douleur fulgurante, comme si deux grandes aiguilles espacées de quelques pouces seulement s'enfonçaient profondément dans ma poitrine. Je me réveillai en hurlant. La chambre était éclairée par la chandelle qui était restée allumée toute la nuit, et je vis une silhouette féminine au pied de mon lit, un peu sur la droite. " L'action se passe dans un château de Styrie.
L'héroïne, la jeune Laura, tombe sous le charme de la belle et mystérieuse Carmilla, dont l'arrivée énigmatique dans ce lieu isolé marque l'initiale d'une amitié tendre et exaltée. De l'ouverture presque bucolique à la destruction du vampire que se révèle finalement être Carmilla, tout est là, des ingrédients d'un roman gothique, classique du genre. Mais ici, le vampire est une femme, et à la transgression vampirique s'ajoute celle de l'homosexualité féminine, dans un récit tout de séduction et de sensualité

Simone Veil, mon héroïne

C’est tout court, très court, trop court, mais c’est émouvant

Simone Veil, mon héroïne de Leïla Slimani

Comme un hommage à une personne admirée

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Leïla Slimani rend hommage au parcours de Simone Veil, à ses combats et à son engagement

Le dernier amour de Baba Dounia

Un petit peu feel-good, un peu mélo, tendre et délicat, drôle et humain, à un joli petit livre qui fait un peu sourire et un peu pleurer.

Le dernier amour de Baba Dounia de Alina Bronsky

Court et délicieux comme un petit chocolat un peu trop sucré

L’histoire d’une petite vieille, Baba Dounia, icône d’une sagesse rurale aujourd’hui disparue, vivant à Tchernovo, dans la zone d’exclusion post-catastrophe du réacteur

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les alentours de la centrale désaffectée se repeuplent clandestinement : Baba Dounia, veuve solitaire et décapante, entend bien y vieillir en paix. En dépit des radiations, son temps s'écoule en compagnie d'une chaleureuse hypocondriaque, d'un moribond fantasque et d'un centenaire rêvant d'amour.

Mais qui est l'auteur de la lettre à Baba Dounia, écrite dans une langue qu'elle ne comprend pas ?

D'une plume à la fois malicieuse et implacable, Alina Bronsky invente la comédie humaine post-cataclysmique

Mélatonine

Marcel Klouellebeck panique parce qu’il se sent heureux et a peur de ne plus savoir écrire sans déprimes ni insomnies.

Mélatonine de Pascal Fioretto

Ça ne casse ni un pied de chaise, ni une cruche qui va à l’eau, mais c’est un petit moment plutôt sympa à s’accorder.

Et de toute manière, un livre qui cite les chauffeurs de bibliobus ne peut pas être mauvais ! C’est une règle sans exception (aucune) et pis c’est tout.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
" La serveuse, qui portait un tee-shirt "Paris est une fête', nous demanda si nous avions fait notre choix et je m'abstins de lui dire que le mien eût été de m'enfuir pour tenter d'oublier que je ne savais plus quoi écrire mais je me contentai de réclamer la carte des vins, car je pressentais que j'allais en avoir sacrément besoin. "
Dans ce nouveau roman événement, Marcel Klouellebecq nous offre une poignante méditation sur les ravages du bien-être et du succès