Périandre

Premièrement, c’est le style qui m’a séduit, c’est fluide et très bien écrit, c’est beau sans être pédant, une vraie réussite.

Périandre de Harold Cobert

L’histoire ? Une mère un peu abusive (oui, un peu est en italique !) que l’on suit de la naissance de son fils jusqu’à … (il va falloir le lire, mais ça vaut la peine).

Une histoire mise en résonance avec le mythe de Périandre. Et ça aussi, c’est très bien monté.

Peut-être un petit bémol pour la fin qui aurait peut-être pu être plus proche du mythe. Zut, Harold Cobert n’a sûrement pas osé, préférant sacrifier la marraine.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Kratéa se caresse amoureusement le ventre. Seule sur la terrasse de son palais surplombant Corinthe, elle contemple la ville sur laquelle régnera un jour son fils.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une femme donne naissance à un fils et noue une relation fusionnelle et malsaine avec son enfant, qu'elle considère comme son chef-d'oeuvre. Omniprésente, intrusive voire perverse, elle accepte difficilement l'arrivée de sa belle-fille qu'elle tente de manipuler et de briser. Lorsque cette dernière accouche à son tour d'un garçon, la grand-mère imagine son nouveau rôle

Son fils

Cette biographie romancée de la mère de Antonin Artaud parle d’amour, l’absolu, aveugle, inconditionnel ! Celui d’une mère adoratrice. Et c’en devient lassant… au début.

Son fils de Justine Lévy

Puis le livre prend une autre dimension quand arrivent l’enfermement en asile, l’abrutissement, les fous, les mauvais traitements, et l’état qui empire et pire encore. Comme une photo du traitement des maladies mentales au début du siècle passé. Inhumain, violent et barbare. Les asiles qui rendent fous !

Une mère ! Une mère seule face aux médecins, à l’administration, la police et la bêtise.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis arrivée dans la cellule où il se reposait et où un infirmier gentil m'a conduite. J'ai inspiré bien fort pour me donner du courage, mais j'étais sûre de moi, de mon bon droit, et de la puissance supérieure de la vérité. Je me suis campée devant lui et j'ai récité : Antonin, tu es né Antonin Marie Joseph Paul Artaud, le 4 septembre 1896 à 8 heures du matin au 15, rue du Jardin-des-Plantes, quatrième étage, en pleine santé, et je suis ta mère - que tu le veuilles ou pas, tu es mon fils et je suis ta mère. Ça ne lui a pas plu du tout. Il m'a considérée gravement, assez longtemps, avant de braquer un poing accusateur sur moi et de m'arracher le cœur : "Vous vous prétendez ma mère, madame, mais la mère de Nanaqui est morte et son âme a quitté ce monde et vous êtes une envoûteuse et le démon qui m'a empoisonné." »

Combats et métamorphoses d’une femme

Après avoir parlé de lui puis de son père, Édouard Louis parle enfin de sa mère. Un livre tendre et apaisé qui décrit une relation qui n’a pas toujours été facile

Combats et métamorphoses d’une femme de Édouard Louis

Une vie de misère et de violence et enfin… sur le tard un peu de lumière

Un livre avec beaucoup de tendresse

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pendant une grande partie de sa vie ma mère a vécu dans la pauvreté et la nécessité, à l'écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine. Son existence semblait délimitée pour toujours par cette double domination, la domination de classe et celle liée à sa condition de femme. Pourtant, un jour, à quarante-cinq ans, elle s'est révoltée contre cette vie, elle a fui et petit à petit elle a constitué sa liberté. Ce livre est l'histoire de cette métamorphose

Le dernier enfant

Je me suis fait cueillir comme un bleu par ce livre. Chronologie d’une journée clé ! Le départ de la maison du dernier enfant.

Le dernier enfant de Philippe Besson

Une mère désemparée à la tristesse infinie qui tente de faire bonne figure.

C’est tout petit et c’est immense !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Elle le détaille tandis qu'il va prendre sa place : les cheveux en broussaille, le visage encore ensommeillé, il porte juste un caleçon et un tee-shirt informe, marche pieds nus sur le carrelage. Pas à son avantage et pourtant d'une beauté qui continue de l'époustoufler, de la gonfler d'orgueil. Et aussitôt, elle songe, alors qu'elle s'était juré de se l'interdire, qu'elle s'était répété non il ne faut pas y songer, surtout pas, oui voici qu'elle songe, au risque de la souffrance, au risque de ne pas pouvoir réprimer un sanglot : c'est la dernière fois que mon fils apparaît ainsi, c'est le dernier matin. »

Un roman tout en nuances, sobre et déchirant, sur le vacillement d'une mère le jour où son dernier enfant quitte la maison. Au fil des heures, chaque petite chose du quotidien se transforme en vertige face à l'horizon inconnu qui s'ouvre devant elle

Love me Tender

C’est bien rude et bien trash, pas du tout « love me tender, my sweety ». C’est la vie vache et merdique. Des choix assumés dans la douleur.

Love me Tender de Constance Debré

Une séparation qui se passe mal et une mère séparée de son fils sous prétextes d’instabilité, d’homosexualité, de raisons incompréhensibles, la lenteur de la justice, les blocages du père… Et la dèche, la loose et une sexualité comme une fuite en avant

… L’amour est une sauvagerie

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je ne vois pas pourquoi l'amour entre une mère et un fils ne serait pas exactement comme les autres amours. Pourquoi on ne pourrait pas cesser de s'aimer. Pourquoi on ne pourrait pas rompre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s'en foutre, une fois pour toutes, de l'amour. »

Constance Debré poursuit sa quête entamée avec Play Boy, celle du sens, de la vie juste, de la vie bonne. Après la question de l'identité se pose la question de l'autre et de l'amour sous toutes ses formes, de l'amour maternel aux variations amoureuses. Faut-il, pour être libre, accueillir tout ce qui nous arrive ? Faut-il tout embrasser, jusqu'à nos propres défaites ? Peut-on renverser le chagrin ?

Un garçon qui court

Un petit livre sombre et lumineux. Une longue lettre portée par une voix sobre et sans pathos inutile.

Un garçon qui court de Mélanie Richoz

Mais aussi un livre qui parle de la relation difficile d’un fils avec une mère abusive et inadéquate… et tout au long de cette lettre, on découvre un autre personnage, un gourou, médium un peu devin, trouble et omniprésent.

Une lecture qui retourne

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Le raconter à qui,
et comment,
et pourquoi ?
Qui peut entendre ? »

Frédéric adresse une dernière lettre à son ami Roger S., incarcéré depuis plusieurs mois

Tenir jusqu’à l’aube

C’est rude, mais pas misérabiliste, le ton est juste. Mais c’est dur, vraiment !

Tenir jusqu'à l'aube de Carole Fives
Tenir jusqu’à l’aube de Carole Fives

Tous les jours, se battre, seule, pour son fils et pour soi. Impossible d’être malade, de payer un avocat, de trouver du temps pour soi…

Et la recherche d’un peu d’air. Pas même un bol, un brise, un souffle.

A lire même juste pour les commentaires sur Internet. Tellement inappropriés, sales, condescendants, humiliants… Criants de vérité !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Et l'enfant ?
Il dort, il dort.
Que peut-il faire d'autre ? »

Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour mie baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l'étouffement, la mère s'autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté.

Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore ?

La nuit introuvable

Entre des lettres écrites alors qu’elle était encore lucide et des visites à sa mère malade d’Alzheimer, un homme trouve le lien qui les unissait. C’est délicat.

La nuit introuvable de Gabrielle Tuloup
La nuit introuvable de Gabrielle Tuloup

Comme une injonction : il n’est jamais trop tard.

Et même lorsque c’est trop tard, il est encore temps.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Nathan Weiss vient d'avoir quarante ans lorsqu'il reçoit un appel d'une inconnue : sa mère Marthe souhaite le revoir en urgence. Cette mère, voilà quatre ans, depuis le décès de son père, qu'il s'efforce de l'oublier. Ce n'est pas un hasard s'il s'est expatrié jusqu'en Slovénie.

Il va pourtant obéir et revenir à Paris. Sa mère a changé : elle est atteinte d'Alzheimer et ne le reconnaît presque plus. Nathan apprend alors que Marthe a confié huit lettres à sa voisine, avec pour instruction de les lui remettre selon un calendrier précis. Il se sent manipulé par ce jeu qui va toutefois l'intriguer dès l'ouverture de la première enveloppe.

Ces textes d'une mère à son fils, d'une poignante sincérité, vont éclairer Nathan sur la jeunesse de Marthe, le couple qu'elle formait avec son mari Jacques, la difficulté qu'elle avait à aimer ce fils envers qui elle était si froide. Tandis qu'il découvre ce testament familial, Nathan se débat avec ses amours impossibles, sa solitude, ses fuites. Et si la résolution de ses propres empêchements de vivre se trouvait dans les lettres que Marthe a semées pour tenter de réparer le passé ?

Dans ce premier roman, d'une écriture sensible et poétique, Gabrielle Tuloup décrit l'émouvant chassé-croisé de deux êtres qui tentent de se retrouver avant que la nuit recouvre leur mémoire

La vie sexuelle d’un islamiste à Paris

Un musulman perd les pédales dans ses fantasmes.

Un peu confus …

La vie sexuelle d'un islamiste à Paris de Leila Marouane
La vie sexuelle d’un islamiste à Paris de Leila Marouane

… et répétitif. Il boit un whisky et il dort.

Bof, bof

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je vous invite à découvrir les péripéties d'un homme de quarante ans, ancien islamiste, démago et puceau, un peu arriviste, mais ô lecteur, qui s'émancipe de sa mère. Sa mère qu'il aime de tout son coeur. »

L’enjoliveur

Une petite histoire d’accident – que je m’autorise à penser autobiographique – prétexte à explorer les femmes de son enfance, bercée par l’alcoolisme mondain.

L'enjoliveur de Robert Goolrick
L’enjoliveur de Robert Goolrick

Un texte délicat aux illustrations vintage. Une pépite magnifique.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Par ce matin givré de février, mon entrevue avec la mort fut à peine remarquée, et ses rebondissements secrets ne devaient m'apparaître que des décennies plus tard.

Or j'imagine que c'est précisément ce qui nous intéresse ici, si vous êtes prêts à traverser d'abord l'hiver glacial de mon anecdote bucolique.

Les rebondissements, donc. Un rebondissement, pour être précis, aussi scintillant que l'enjoliveur de la Buick 1943 de ma grand-mère