Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Plus encore sensuel qu’érotique, ce court roman dévoile la passion des corps. Celle d’une femme de la quarantaine pour un homme de trente ans de plus.
L’atelier de la chair de Emmanuelle Pol
Une aventure adultère loin des regards, à l’abri dans l’atelier de l’artiste. Et cette passion qui monte et monte encore…
Un roman d’une très belle construction au final délicieux
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Mi-horrifiée, mi-troublée, une séduisante jeune femme hésite à s'avouer son attirance pour les hommes âgés. Leurs rides, leurs chairs fatiguées la bouleversent et, surtout, la tentent. Elle décide alors de jeter son dévolu sur un célèbre sculpteur septuagénaire rencontré aux Beaux-Arts. C'est une passion immédiate, intellectuelle, physique, qui fait vaciller ses certitudes de jeune femme émancipée. Elle se découvre objet sous les doigts du vieil homme autoritaire, consentante, étonnamment soumise. Emmanuelle Pol, pour son premier roman, explore audacieusement les étapes d'une initiation amoureuse hors norme et le commerce secret qui unit le fantasme à la réalité
Tout y passe, par tous les orifices et dans tous les sens, c’est sale, gras, il y a du jus, des odeurs, de la matière et bien plus encore.
La Nonne de Comte d’Irancy
Amis des curiosités, soyez bienvenus : sado, maso, zoo, pédo, copro, uro, homo, géronto, clérico… (j’en oublie certainement) tous trouveront leurs plaisirs. C’est absolument porno et finalement… c’en devient même drôle, devant tant d’excès et d’extases. Car oui, et c’est possiblement là où ce livre touche : il y a du plaisir, peu ragoutant, certes! Mais la jouissance est partagée (bon, pour la zoo… je ne sais pas) et se défait de toute convention, morale et religiosité. Une ode (d’un autre temps) bien cracra à la liberté.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Imprimé à 250 exemplaires à la fin des années 40, on sait peu de choses sur La Nonne, texte d'une franche pornographie, joyeuse et iconoclaste, dans la pure tradition des textes érotiques anticléricaux. Ce roman raconte la découverte de la sexualité par deux jeunes couventines, Agnès et Martine, initiées par une mère supérieure nymphomane et un abbé vicieux. Emportées par les délices de la chair, les deux novices vont se lancer à corps perdu dans une exploration de tous les domaines du plaisir...
pour finir putains dans la capitale.
Un roman truculent dans un style vif et endiablé qui enchaîne les scènes les plus crues, tant pour choquer le lecteur que pour le troubler... ce qu'il réussit fort bien d'ailleurs
Mais si tu as l’âme mélancolique, joueuse et poétique, ouvre ce petit éloge. Et laisse-toi porter par ces chapitres comme des pensées, émues de l’autre, de soi et du partage érotique.
Un livre qui s’ouvre sur une passion, qui monte et qui vit comme elle…
… et c’est beau comme un voyage
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Un jour que tu devais rejoindre un amant désiré (tu te trouvais sur une île), pour passer quarante-huit heures avec lui, le temps a été si mauvais qu'aucun bateau ne partait. Tu peux mobiliser des ressources insoupçonnées lorsque ton désir est menacé par les circonstances : tu as réussi aussitôt à trouver un petit avion privé pour franchir la mer qui vous séparait. Le pilote amateur, enchanté d'avoir une raison de voler, ne t'a réclamé que le prix de l'essence. Ce souvenir te ravit toujours : tu te reconnais bien dans cette extrême et soudaine efficacité qui te permet de trouver un avion pour ton désir. »
Misère ! Que voilà une trilogie lassante à force de soumissions, humiliations et supplications. Trois tomes de fouets et de fessées.
Les infortunes de la Belle au bois dormant de Anne Rice
Les esclaves hommes sont sodomisés et les femmes violentées tant que possible. Toutes et tous ont les fesses rosies, les tétons endoloris, les sexes avides et gonflés. Tous en redemandent, offerts et nus à quatre pattes.
Quel ennui !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Vous connaissez l'histoire de la Belle au bois dormant. Mais imaginez un instant qu'une fée mutine et joliment perverse se soit subrepticement glissée dans la chambre de la petite princesse, après le départ de ses consoeurs, modifiant le sortilège. La belle enfant sera délivrée de son long sommeil par un Prince, qui l'initiera à l'amour et au plaisir dans la douleur, l'emmènera dans son royaume, où, avec des centaines d'autres jeunes esclaves, elle assouvira les désirs et les fantasmes d'une bien étrange Cour... Avec élégance et brio, Anne Rice a transformé le célèbre conte de Perrault en un conte érotique où, sous les soieries et le satin, dans le parfum de l'encens et des roses, règnent les jeux cruels de la domination et de la soumission
C’est tout court, et pourtant tout y est. La descente inexorable au enfers de l’obsession, de l’irrésistible désir.
Le Diable de Léon Tolstoï
Et qui est le diable ? Est-ce elle ou est-il en moi ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Irténiev, propriétaire terrien, est un homme sérieux, qui gère son domaine avec efficacité et rigueur. Marié à la douce et fragile Lise, romantique amoureuse qui l'idéalise, Irténiev fait de son mieux pour être à la hauteur. C'est sans compter sur Stépanida, une belle paysanne impudique, au regard de braise, au corps vigoureux et à la peau laiteuse, qui met tous ses sens en émoi...
Peut-on résister aux tentations de la chair ? Tolstoï nous dresse un tableau diabolique de la sensualité
Alain-Fabien Delon frappe tout de suite très fort.
De la race des seigneurs de Alain-Fabien Delon
Avec ce roman, il met en scène Alex Delval, 18 ans, fils d’Alexandre Delval, acteur de cinéma. Difficile d’y voir autre chose qu’une autobiographie romancée dans laquelle Alain-Fabien règle ses comptes avec son père. Et tout y passe !
C’est âpre, trash, thérapeutique et forcément impudique. S’il est probablement inutile de chercher à y démêler le vrai du faux, ce livre permettra de comprendre toute la difficulté à se retrouver fils de A.D.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une vie peut-elle basculer en une nuit ?
Alex Delval, dix-huit ans, rêve de devenir acteur comme son père. Mais alors qu'un rôle lui est offert, le doute l'assaille violemment. Happé par ses démons, il se réfugie dans l'alcool. Une rixe éclate. Rideau. Quand il reprend ses esprits, Alex se trouve face à un homme qu'il ne connaît pas. La soixantaine, le regard bon. Un psy. Dans les profondeurs de la nuit, une complicité inattendue va naître entre eux.
Pour la première fois, Alex osera se livrer.
Comment devenir soi quand on a grandi dans l'ombre d'un mythe ? Comment dépasser l'image du « fils de » pour s'emparer enfin de son destin ?
Un père, un fils. L'amour, la haine.
Un livre de souvenirs. Une fille part à la recherche de sa mère, star de cinéma brutalement décédée à 33 ans.
Dites-lui que je l’aime de Clémentine Autain
Une mère fantasque et extrême. Le portrait d’une alcoolique perdue, brossé par une fille en colère qui n’ose que timidement tenter une réconciliation.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Comédienne culte, aujourd'hui oubliée, Dominique Laffin crève l'écran dans les années soixante-dix. Femme radieuse et brûlée, en quête de reconnaissance et de liberté, elle décède brutalement en 1985, à trente-trois ans. Sa fille Clémentine en a douze.
L'étoile du cinéma était aussi une mère en souffrance. Avec elle, les rôles étaient parfois inversés tant il lui était difficile de prendre soin de sa fille. Il aura fallu trente ans et les questions de ses propres enfants pour que Clémentine Autain se retourne vers le passé et vers cette mère « partie sans un mot », qu'elle avait dû effacer pour se construire. Elle entreprend alors de retrouver ce quelle lui doit en même temps que les souvenirs d'une enfance hors norme et en tire un récit d'une grande douceur, une lumineuse lettre d'amour
Un essai pour comprendre un peu mieux, au travers de l’exemple de la Fondation Bill et Melinda Gate, comment, sous des atours désintéressés, les fondations diverses crées par les multimilliardaires de la planète servent principalement les intérêts de leurs fondateurs et administrateurs. Comment ces « mécènes » les utilisent à leur propre profit, comment sont utilisés les fonds dans un circuit fermé auto alimenté et quels effets ils ont sur les politiques de santé, agricoles et sociales de pays et de continents entiers.
L’art de la fausse générosité : la fondation Bill et Melinda Gates de Lionel Astruc
Un livre court, argumenté et référencé. Et surtout ne pas manquer la post-face de Vandana Shiva.
Des bienfaiteurs? Un livre qui nuance un peu cette angélique apparence.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Au début des années 2000, l'image de Bill Gates subit une métamorphose : cet emblème de l'accumulation de richesses devient, aux yeux des médias, le plus grand donateur planétaire, une icône de la générosité. Cette communication millimétrée cache une histoire effrayante et un mouvement qui se répand parmi les super-riches : le « philanthro-capitalisme ». Cette stratégie associe l'évitement fiscal et la fausse charité et transforme la fortune de quelques milliardaires en pouvoir. Ils empiètent sur le rôle des Etats et menacent la démocratie.
La Fondation Gates incarne ce charity business. Elle est au centre d'un montage au service de multinationales nocives pour l'environnement, la santé et la justice sociale. Ce récit d'investigation en apporte la démonstration en suivant, depuis leur source, les flux financiers qui alimentent des actions dites « caritatives ». Le long de ce fleuve obscur, chacun des affluents apporte son lot de paradis fiscaux, de conflits d'intérêts, de pratiques illicites et finalement d'emprise sur des enjeux vitaux. Le trust de la Fondation Gates finance les OGM, l'armement, les énergies fossiles, la grande distribution et les laboratoires pharmaceutiques. L'ensemble sert la vision de Bill Gates. Il voue un culte à la technologie comme solution à la crise écologique, nourrit une obsession pour les vaccins et méprise l'agroécologie et les médecines naturelles. Sachons distinguer, derrière ce savant Mécano financier, sa simplicité : il nous dépossède de ressources et de pouvoirs qui nous appartiennent. Que l'État cesse de se plier aux pratiques d'une poignée de multimilliardaires et protège enfin les citoyens et la planète
Tiens, voilà bon un bouquin bien érotique voir porno-graphique, cru et presque poétique. Bien foutu dans une édition plutôt originale qui joue des marges pour des nouvelles qui en sortent souvent.
La prédiction de Alma
Passons sur l’histoire personnelle et la ridicule « censure » Insta.
C’est efficace (le genre le réclame), enlevé (parfois maladroit, mais…) et c’est bien sympa. Comme un vent de fraîcheur qui sort enfin des fessées dans un genre qui a tendance à user les ficelles des strings jusqu’à la corde.
Et finalement, c’est une femme qui parle de ses fantasmes et de ses désirs de femme. Et c’est bien agréable de sortir des idées lubriques à pépères et des mom-porn industrio-formatés
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Alma, trentenaire tout juste remise d'une rupture douloureuse, se livre à travers 10 histoires érotiques.
Alma est libre. Alma danse et boit. Alma aime et jouit. Alma joue avec les hommes et s'amuse à devenir leur jouet. Libérée, curieuse, elle en a fait une quête. Elle veut tout connaître de son corps et de celui des autres.
La Prédiction, projet artistique éclos sur Instagram, puis censuré à de nombreuses reprises, tourne une nouvelle page de la littérature érotique. Une littérature incarnée, actuelle, celle d'une jeune femme qui assume pleinement sa sexualité, avec ou sans sentiments, de façon jouissive et sans pudeur
Un livre touchant et très ambivalent. Le témoignage d’une « fille de » qui se penche sur son enfance, fille de Jean-Bedel Bokassa, Empereur de Centrafrique sous le nom de Bokassa Ier, père de cinquante six enfants nés de dix-sept femmes.
Le château de l’ogre de Marie-France Bokassa
Un livre dont la majorité de l’histoire se passe en France, dans le château d’Hardricourt, période d’exil. Une enfance sous les colères, les réprimandes, les punitions et les privations d’un ogre instable.
L’histoire d’une princesse partagée entre l’amour de son père, la recherche de sa mère, la réalité d’un père dysfonctionnel, l’éclatement d’une fratrie et le besoin de se construire sa propre identité.
Alors, l’ogre de Berengo… cannibale ou pas ? Le plus simple serait peut-être de demander à Giscard d’Estaing qui, les poches pleines de diamants, s’est tant appliqué à le discréditer avec l’aide de la DGSE.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) J'étais une princesse et je vivais dans un château. Mon enfance, vue de loin, tenait du conte de fées. Et pourtant je ne fus pas heureuse. Car l'ogre était mon père.
Je suis née en Centrafrique en 1974, à l'hôpital de Bangui, la capitale. Mon père était le président de cette république et ma mère, une jeune fille de seulement quinze ans venue de l'île de Taïwan.
Mon père a eu deux enfants avec ma mère, et affirmait en avoir au total cinquante-six, nés de dix-sept femmes d'origines géographiques différentes : de Roumanie, du Vietnam, de Taïwan, de Côte d'ivoire, du Cameroun, du Liban, de France et d'ailleurs. Ils les avaient rencontrées lors de voyages officiels.
J'ai fait mes premiers pas sur la belle terre rouge d'Afrique. Dix ans après sa prise du pouvoir en République centrafricaine, mon père a décidé de s'autoproclamer empereur. En 1977, il a organisé la cérémonie du sacre et, presque simultanément, a choisi de mettre sa progéniture à l'abri en Europe. Il a informé les mamans de la séparation imminente, afin de protéger les enfants d'éventuelles tentatives d'attentat