Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Une lecture choc, dans la viande, celle du bas. Le viol. Pire encore, la vie après.
Le malheur du bas de Inès Bayard
Un livre terrible et sans esquive, l’anéantissement d’une femme, l’impunité du salaud.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Au coeur de la nuit, face au mur qu'elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »
Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d'une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant
Un livre sans trop de surprise, bien mené, bien tendu mais manquant de… quelque chose, un truc…
Pervers de Jean-Luc Barré
L’enquête biographique d’un manipulateur pris dans sa toile.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « - Tous les écrivains sont des monstres et, dans mon genre, je suis l'un des pires. Il vaut mieux que je vous prévienne.
Marlioz passait pour cynique et pervers, réputation qu'il avait lui-même entretenue par vice ou par jeu. Mais en quoi pouvait-il s'être rendu coupable du suicide de sa fille ? »
Que cherche le si mythique et secret Victor Marlioz en acceptant de recevoir au crépuscule de son existence, dans un somptueux hôtel italien puis dans son antre de Genève, le directeur des pages littéraires d'un grand hebdomadaire parisien venu enquêter sur lui ?
Se livrer à une ultime confession à charge qui achèverait d'authentifier sa vérité d'écrivain du mal, s'exempter de ses fautes, traquer son chasseur ?
Pour les amateurs du genre, un roman historique comme une invitation à Venise.
Concours pour le Paradis de Clélia Renucci
Pensez à réserver votre chambre avant de commencer la lecture
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Benedetto alerta son frère aussitôt qu'il apprit la nouvelle. Véronèse, enroulé dans ses draps de lin, ouvrit un œil méfiant.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Tout était dévasté, consumé, calciné. C'est de cet enfer qu'allait renaître le Paradis. »
Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l'immense toile du Paradis devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirements politiques, Clélia Renucci fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames
Une histoire dans les hauteurs mais qui en manque pourtant.
Federica Ber de Mark Greene
Un homme part à la recherche de ses souvenirs, sur la piste d’une disparue.
Il m’a perdu en chemin
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'était lundi dernier. J'étais allé chercher le journal et, en revenant, je suis entré dans une boulangerie et j'ai pris des croissants.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un matin, dans le journal, un homme lit le récit d'un fait divers survenu en Italie. Un couple a été découvert mort, au pied d'une muraille rocheuse des Dolomites. Les corps, dit la rumeur, étaient attachés l'un à l'autre. Suicide, assassinat ? Les carabinieri suspectent une randonneuse : Federica Bersaglieri.
Ce nom, il croit le reconnaître. S'agirait-il de la jeune femme rencontrée vingt ans auparavant, durant une semaine féerique, au coeur d'un été parisien ? Elle l'avait arraché à ses habitudes, lui avait appris la légèreté. Ensemble, ils avaient bu du vin frais, mimé les passants dans les jardins publics, dormi à la belle étoile sur les toits de la ville... Puis elle avait disparu, brusquement.
Aujourd'hui, à mille kilomètres de distance, il cherche à comprendre.
Deux histoires d'amour envoûtantes, sous les auspices de l'imaginaire et de la liberté, des sommets des Alpes à ceux de Paris
Dans la même veine que la dernière nuit du Raïs, Yasmina Khadra tente de laisser parler le méchant, l’abominable.
Khalil de Yasmina Khadra
Khalil est un des terroriste du 13 novembre au stade de France. Qui est-il, que ressent-il, pourquoi ?
Un livre tout en interrogation face à l’absurdité du terrorisme islamiste. Dieu nous a-t-il envoyé tuer mon frère, ma soeur ?
Zut pour l’usage du passé simple et d’un peu trop de « littéraire » carrément incongrus dans la bouche de Khalil.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Vendredi 13 novembre 2015. L'air est encore doux pour un soir d'automne. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d'explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l'acte. Il fait partie du commando qui s'apprête à ensanglanter la capitale.
Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là,
Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d'un réalisme et d'une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l'esprit d'un kamikaze qu'il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l'insoutenable brutalité de la folie
Un essai sans complaisance par une auteur qui maîtrise le sujet. Un regard critique sur le monde du porn et ses dérives, l’arrivée des tubes et leur totale impunité, les conditions du milieu de cette industrie, les messages véhiculés, les dérives sociétales et, finalement l’impact sur la jeunesse et les ados.
À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet de Ovidie
Dans ce panorama, Ovidie cherche des solutions et propose un dialogue non moralisateur et vertueux pour tenter de préserver les plus fragiles.
Un livre à mettre entre toutes les mains !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) En dix ans, l'humanité a regardé l'équivalent de 1,2 million d'années de vidéos pornographiques. 95 % de cette consommation passent par des sites de streaming gratuits détenus par des compagnies offshore aux pratiques obscures. Jamais l'accès au porno n'aura été aussi facile : des millions de contenus piratés sont à disposition de façon permanente, sans restriction d'âge, sans aucune forme de contrôle quant à la violence des contenus diffusés. La gratuité combinée à l'immédiateté du streaming fait de ces sites un moyen prisé pour accéder aux images explicites, tant par les adultes que... par les mineurs.
C'est pourquoi nous devons nous réapproprier le sujet, sans panique morale ni désir de censure, mais sans minimiser non plus l'influence de la porn culture. Il est temps pour nous tous d'en comprendre les rouages, de connaître ses moyens de diffusion, de la décoder et d'en évaluer l'impact sur notre rapport au corps et à l'Autre
C’est plutôt bien écrit et le texte très aéré laisse respirer cette étouffante histoire. Celle d’une femme, veuve, qui tua pour se défendre et se voit contrainte à la fuite. Et la misère appelle la misère.
Le cri du diable de Damien Murith
Mais je reste sur ma faim.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le diable crie dans les veines de Camille. Camille est jalousie. Elle cherche en vain celui qui ne la décevra plus et de village en village, de misère en misère, répand son venin.
Mais le passé rattrape Camille. Alors elle fuit, se cache derrière les murs de la grande ville, loin des hommes qui la traquent.
Après la noirceur de la terre et les profondeurs des tempêtes humaines, la plume vertigineuse de Damien Murith trempe ici dans le poison et achève d'un souffle épique le tragique tryptique que dresse Le cycle des maudits
Une histoire qui aurait pu être sympa si elle n’eut-été aussi ennuyeuse.
L’été d’Olta de Ornela Vorpsi
Une fille qui habite avec sa mère magnifiquement belle. Le père a disparu, emprisonné par le régime et la mère déjà instable disjoncte de plus en plus.
Rarement drôle et plutôt lassant
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans l'Albanie de la fin des années 1970, Olta voit son quotidien bousculé par la disparition soudaine et inexplicable de son père. Chacune à sa manière, la fillette et sa mère Veronika affrontent le mystère de cette absence. Veronika, femme aussi belle que peu sûre d'elle, échafaude mille scénarios d'adultères.
Olta, confidente forcée et souffre-douleur de sa mère, rêve de liberté. Elle tente de se tenir à distance du drame et porte un regard souriant sur le monde des adultes, sur ce pays qui vénère la Chine communiste avant de la rejeter comme il a rejeté précédemment la tutelle soviétique, sur la vitalité d'un peuple que la dictature ne parvient pas à juguler.
Tout en nous offrant une chronique acidulée de l'Albanie d'avant la chute du Mur, la jeune Olta découvre de son côté, avec une fausse candeur, le monde du désir et de la sensualité
Comme un peintre des sentiments, avec des phrases simples et les couleurs de la vie, Grégoire bouleverse.
La femme qui ne vieillissait pas de Grégoire Delacourt
C’est doux et juste. Pas plus. Limite un peu cucul.
Mais c’est avec une grosse empathie et plein de tendresse que j’ai refermé la dernière page. L’histoire de cette femme qui a reçu un cadeau empoisonné, une jeunesse éternelle.
Et les années qui, comme les chapitres, se ressemblent et s’estompent dans le pastel d’une triste mélancolie
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) " A quarante-sept ans, je n'avais toujours aucune ride du lion, du front, aucune patte d'oie ni ride du sillon nasogénien, d'amertume ou du décolleté ; aucun cheveu blanc, aucune cerne ; j'avais trente ans, désespérément. " Il y a celle qui ne vieillira pas, car elle a été emportée trop tôt. Celle qui prend de l'âge sans s'en soucier, parce qu'elle a d'autres problèmes. Celle qui cherche à paraître plus jeune pour garder son mari, et qui finit par tout perdre.
Et puis, il y a Betty
C’est tellement violent, tellement dur, rude, la chair à vif, la viande à nu, la merde et la tripaille à l’air. Un cri rauque, primal.
Le syndrome du varan de Justine Niogret
Je suis confus, parce que ce livre oxymore est magnifique, alors que ce qu’on y lit force à vomir.
Le livre d’une enfance démolie par une mère perverse et un père pédophile. Comme un cri pour tenter de revivre et reprendre son souffle.
Et aussi un livre qui ne laisse pas le lecteur ni la lectrice sagement installés dans leurs canapés mais les forcent « a minima » à un poil d’introspection. Et moi, suis-je un héros ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Ça m'a longtemps pour comprendre pourquoi le varan. Ça se voit ici, dans ces lignes-là. Je ne sens rien. Enfin, si, quelque part dans un espace auquel je n'ai pas accès, je sens. Je dois hurler de haine et de terreur, avec la bouche pleine de bave. Mais je ne m'entends pas. Je suis là, sur le bord du marigot, à épaissir encore, à durcir, à cuire au soleil et à la boue. Je raconte, je dis les faits, je les écris, je les relis, une fois. Je les fais lire. Il y a les faits, il y a un goût d'ironie, de douleur passée, mais il n'y a pas ce que j'ai ressenti. Il n'y a pas ma fibre, celle qui hurle et crie et voudrait brûler le monde dans l'acide jusqu'à ce qu'il n'en reste que les os. Il n'y a pas ça. Il n'y a que le varan. Le varan épais qui parle de sa vieille voix de cadavre dans une langue trop tiède pour qu'elle lui plaise.
Cette nuit-là, quand je me suis réveillée, le monde a changé. »
Roman choc sur une enfance esquintée, récit de la reconstruction aussi, Le Syndrome du varan possède une voix unique et brûlante, qui marque pour longtemps