Contes à faire rougir les petits chaperons

C’est un joli livre (esthétiquement, grâce aux très soignées éditions Finitude) avec de rigolotes illustrations d’Alban Caumont. Mais pour ce qui est de l’érotisme… ma foi… il est bien daté, cru et grassouillet.

Contes à faire rougir les petits chaperons de Jean-Pierre Enard
Contes à faire rougir les petits chaperons de Jean-Pierre Enard

Autrefois, peut-être, mais là… voilà un réjouissement bien tristounet.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un romancier doit savoir raconter des histoires. Toutes sortes d'histoires, mêmes celles un peu particulières que lui réclament les trois jeunes femmes qui l'entourent et l'empêchent d'écrire son roman. Mais comment leur résister, elles ont de tels arguments...

Alors il raconte, il revisite à sa manière, libertine et pleine d'humour, quelques-uns des contes de son enfance. On croise Pinocchio qui n'a pas que le nez qui s'allonge, trois petits cochons, non pardon, trois petites cochonnes bien délurées, ou des Petites Filles modèles qui ne le sont pas tant que ça. Quant à la mère Michel, elle a perdu son chat, mais de quel chat s'agit-il ?

Le romancier est content, ses histoires plaisent. Les trois coquines sont comblées. Et les petits chaperons n'en finissent plus de rougir

Viol, une histoire d’amour

Il y a des livres de Joyce Carol Oates qu’on lit en se demandant pourquoi s’infliger ça. Et plusieurs fois, je me suis demandé s’il fallait continuer. C’est monstrueux, c’est l’horreur pure !

Viol, une histoire d'amour de Joyce Carol Oates
Viol, une histoire d’amour de Joyce Carol Oates

Et c’est pourtant un magnifique livre sur la violence crasse, sur l’injustice judiciaire, le besoin de réparation et celui de l’oubli. Un livre qui résonne longtemps.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ils étaient cinq. Ivres, camés. L'ordinaire de leurs samedis soir, quoi... Peut-être encore plus excités ce samedi-là, au soir du 4 juillet, la fête nationale. Vers minuit, la belle Tina Maguire a eu le tort de couper court à travers le parc pour rentrer plus vite chez elle avec sa gamine Bethie, 12 ans. Ils l'ont laissée pour morte dans le hangar à bateaux. Une tournante comme on n'ose pas en imaginer. Une abomination à laquelle a assisté, réfugiée derrière un tas de vieux canoës, la petite fille. Qui a pu finalement se traîner jusqu'à la route pour appeler au secours, et a sauvé ainsi sa mère.

Sauvé ? Pas des griffes d'avocats de haut vol, ni de l'incompétence des procureurs, ni des propos de certaines bonnes âmes : elle l'a bien cherché... en fait elle l'a cherché tout court. Ça lui pendait au nez...

Elle risque désormais de mourir vraiment, Tina. Et Bethie ne peut que prier pour l'intervention miraculeuse d'un ange vengeur. Justement il est là, dans l'ombre. Un flic épris de justice. Épris tout court. Le héros silencieux d'une histoire d'amour peu banale, racontée avec une éblouissante violence par une Joyce Carol Oates à son meilleur

Konbini

Après marche ou crève, voici marche comme tout le monde, ou crève !

Avec un Konbini comme une métaphore de la société.

Konbini de Sayaka Murata
Konbini de Sayaka Murata

Et pour être normal, il faut un travail, un mari et des enfants. Et vite! Et démerde-toi pour trouver ça !

C’est drôle et affligeant, c’est une ode à la différence, un cri :
– Laissez-moi être qui je suis !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis l'enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. À trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n'a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s'inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille.

En manque de main-d'oeuvre, la supérette embauche un nouvel employé, Shiraha, trente-cinq ans, lui aussi célibataire. Mais lorsqu'il apparaît qu'il n'a postulé que pour traquer une jeune femme sur laquelle il a jeté son dévolu, il est aussitôt licencié. Ces deux êtres solitaires vont alors trouver un arrangement pour le moins saugrenu mais qui leur permettra d'éviter le jugement permanent de la société. Pour combien de temps...

Terres promises

Une famille qui s’égare, se perd, se disperse et s’éloigne à la recherche d’un ailleurs meilleur, se retrouve… et ne se comprend que rarement.

Terres promises de Milena Agus
Terres promises de Milena Agus
Une saga autour des femmes qui font des choix et qui prennent en main leurs destinées

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La terre promise, tout le monde la cherche. Pour Raffaele, de retour en Sardaigne juste après la guerre, elle se situe sur le Continent. Mais une fois là-bas, Ester, sa jeune épouse, a le mal du pays, elle qui était pourtant si pressée d'en partir... Alors la famille y retourne. Leur fille, Felicita, s'adapte aux humeurs locales et s'initie avec la même conviction au communisme et au sexe. De ses amours naîtra Gregorio, drôle de petit bonhomme qui trouvera sa voie dans la musique. Au fil des ans et des rencontres, ils avanceront dans leurs vies imparfaites, croisant la route d'autres êtres en quête de bonheur. Pour tous, Felicita est l'indispensable pivot. Car à ses yeux les gentils ne sont pas des perdants et la terre promise est au coin de la rue.

Une saga familiale décalée, portée par une héroïne qui ressemble comme une soeur à Milena Agus

Autopsie d’une femme plate

Il faut commencer par préciser qu’il s’agit d’un livre québécois. Ici, une femme plate, ce n’est pas une femme qui porterait des bonnets A, mais une femme inintéressante et terne. Car ce livre est truffé de ces petits régionalismes qui donnent une délicieuse couleur à cette autopsie.

L’histoire d’une femme quittée par son mari, et qui se retrouve seule et se sent justement bien… plate.

Autopsie d'une femme plate de Marie-Renée Lavoie
Autopsie d’une femme plate de Marie-Renée Lavoie

Une introspection au bord de la chick-lit, un livre sur le désespoir et le sentiment d’abandon. C’est chou et tendre et ça touche le fond, sans pour autant réussir à y rebondir. Ça goûte vrai et c’en est encore plus drôle.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'aime quelqu'un d'autre. » Ma tête s'est remplie de sang. Mes yeux, sous la poussée, ont vibré dans leur orbite ; quelques millilitres de plus et ils s'exorbitaient. Ça m'a paru tellement insensé que j'ai jeté un oeil à la télé en souhaitant que les mots viennent d'ailleurs. Mais les deux vedettes qui essayaient de fourrer un poulet au prosciutto riaient à gorge déployée. Elles ne parlaient pas de désamour. « Diane... je voulais pas... c'est pas toi, mais... ouffff... » Ainsi débute Autopsie d'une femme plate. Quelques jours avant les festivités marquant leur vingt-cinquième anniversaire de mariage, Diane Delaunais, quarante-huit ans, est délaissée par son mari, parti vivre une histoire d'amour avec « quelqu'un d'autre (sexe non déterminé, mais prévisible) », assurément plus jeune. Une histoire banale ? Pas vraiment... puisqu'elle est racontée par Marie-Renée Lavoie avec le sens de l'observation et la grande vivacité d'esprit qu'on lui connaît, le tout agrémenté d'une bonne dose d'humour et de tendresse

Pulpe

Comme pour tous les recueils collectifs, on trouve du très bon et dur et du plus mollachu, voir même indigeste.

Pulpe
Pulpe

Pour ce qui est du bon, et bien… ma foi, j’y ai trouvé de bien jolies choses allant du sensuel au plus pornographique.

Et le saupoudrage de québécismes n’est pas sans ajouter une petite touche exotique des plus réussie.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Seize auteurs aux styles variés osent une incursion dans la littérature érotique. Emilie Andrewe Marjorie Armstrong Jean-Philippe Baril-Guérard François Blais Marie Demers Stéphane Dompierre David Goudreault Geneviève Jannelle Pierre-Luc Landry Kiev Renaud Jonathan Roberge Simon Roy Elkahna Talbi Ghislain Taschereau Mélissa Verreault Audrée Whilhelmy

Couilles de velours

Dommage de gâcher un joli titre. Mais c’est brouillon, confus.

Couilles de velours par Corinne Desarzens
Couilles de velours par Corinne Desarzens

Il y a des jolis passages, des belles trouvailles, mais à trop rechercher la belle phrase, l’économie des mots et la pureté de l’émotion, Corinne Desarzens en devient pingre et m’a laissé un peu… désemparé.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une énorme fleur de chair, insubmersible. J'avais plus de soixante ans quand j'ai pris mon premier bain avec un homme. Un bain drôle, effarant, comme si j'avais fait ça n'importe quel jour de ma vie.

Des parties génitales d'un amant au velouté sublime d'un vin rouge, ces petites proses truculentes ou poétiques nourrissent le terrain fécond de l'amour et de l'humour

Entrez dans la danse

Que se passe-t-il chez Jean Teulé ? Après les chefs d’oeuvre des Darling, Montespan ou du magasin des suicides voilà qu’il se perd dans des histoires, certes truculentes et dégueulamortichichiasses au possible… mais sans ressort, sans rebondissements et au déroulé mou comme un long fleuve de morve tranquille.

Entrez dans la danse de Jean Teulé
Entrez dans la danse de Jean Teulé

L’écriture est toujours belle, les personnages fort goutus… mais la trame un peu faiblarde. Zut.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement
Et s'est répandue dans Strasbourg
De telle sorte que, dans leur folie.
Beaucoup se mirent à danser
Et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois
Sans interruption,
Jusqu'à tomber inconscients.
Beaucoup sont morts.

Chronique alsacienne, 1519

L’onyx rose

Une fable, un conte, une prose poétique, un délire sous LSD, la rencontre de Rimbaud et Katerine?

L'onyx rose de Brigitte Fontaine
L’onyx rose de Brigitte Fontaine

130 pages incompréhensibles à la beauté surréaliste

Peut-on mettre 5 étoiles à un livre auquel on a rien compris ou fallait-il n’en donner aucune à ce trésor hypnotique ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Roman d'aventures ordinaires et extraordinaires, dans le Très-Haut encore, le Très-Bas encore et le mitan, des temps et des univers, L'onyx rose est une chimère. Écrit par la lumpen B.C.B.G. de la littérature, la lanterne rouge du Tour de France et d'ailleurs, le serpent noir luisant ressuscité des morts, Brigitte Fontaine, chantre et écrivain, pas vaine, tragicomique, le poison de vie, le pouët-pouët qui se la pète, qui vous souhaite bon voyage, bonne année et qui vous embrasse, bande de ploucs comme elle, à tire-d'aile et à tire larigot allegro !

L’art de se conduire dans la société des pauvres bougres enseigné aux gens du monde

C’eut été drôle, certes, mon bon. Mais aujourd’hui, difficile de s’ébaubir devant ce petit manuel ironique de bonnes manières à l’usage des gros fats de 1879.

L’art de se conduire dans la société des pauvres bougres enseigné aux gens du monde de la Comtesse de Rottenville

Restent de bon sourires, mais guère de quoi en faire un ouvrage. Éventuellement un petit texte à glisser dans un recueil drôle ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En général, un traité de savoir-vivre enseigne à l'homme du commun l'art de se conduire chez l'homme du monde. Sous le pseudonyme de la Comtesse de Rottenville, André Gill enseigne à l'homme du monde l'art de se conduire chez l'homme du commun.

Une merveille d'humour, d'intelligence et d'ironie