La fabrique du suspense

Le livre du magicien, tous mes trucs révélés !

PREMIER TEMPS
Dans la fabrique
J'ai toujours vécu en Normandie. Né à Louviers, j'ai passé les dix premières années de ma vie au Manoir-sur-Seine, un village en bord de fleuve entouré de champs... et d'usines. Le bibliobus, qui passait dans la commune, a été ma première ouverture sur le monde des livres. J'y empruntais des romans de la Bibliothèque verte et des bandes dessinées qui m'ouvraient un univers différent de celui des Astérix, Tintin et Lucky Luke que tous les enfants de ma génération lisaient : Gotlib, Druillet, Philemon, Blueberry... J'y découvrais un humour et une poésie décalés, et une façon nouvelle de raconter des histoires. Je continue de penser que
La fabrique du suspense de Michel Bussi

Après une première partie plutôt autobiographique, Michel Bussi entre dans le vif du sujet : que fait il ? Principalement une sous-branche des polars, les romans à twist. Qu’est-ce, comment ça fonctionne, à quoi faut-il être attentif ? Un petit manuel riche d’exemples tirés de ses propres livres et permettant d’en comprendre les mécanismes.

Comme une chanson populaire...
Je ne dois pas ma notoriété à la critique ; les chroniqueurs littéraires, sauf exception, s'intéressent peu aux romans populaires, et s'ils évoquent un de mes livres, c'est généralement pour commenter le phénomène qu'il engendre, rarement pour en analyser le contenu. On peut voir dans cette attitude un aveu d'incompréhension : à la manière d'un anthropologue qui décrirait une peuplade aux mœurs exotiques, ils montrent à la fois de la condescendance et du respect pour une littérature qui leur est étrangère, ainsi qu'un certain étonnement devant la faveur qu'elle rencontre auprès d'un large publie. Ils sont

Pour l’anecdote, alors qu’il parle de la liberté qu’il laisse aux personnages de ses romans, il nous explique qu’en cas de dilemme entre un effet spectaculaire ou une justification cohérente, il préfère l’effet (quitte à ramer acrobatiquement par la suite pour rattraper les choses).

A ce sujet (attention spoil), il cite justement un point des Nymphéas noirs qui m’avait quelque peu chagriné. Et là, cher Michel, je ne suis pas vraiment d’accord avec vous !

*** Un bon exemple est fourni par Nymphéas noirs, qui raconte une histoire d'amour passionnelle entre Laureng Sérénac et Stéphanie. Pourtant, menacé par le mari de Stéphanie, Laureng fuit lâchement et laisse Stéphanie seule en compagnie de son psychopathe de mari. Si j'avais laissé le choix à mes personnages, ou même tout simplement privilégié leur cohérence psychologique, il est évident que Laureng ne serait jamais parti, aurait trouvé un moyen de coller Jacques-le-mari en prison et de vivre son amour avec Stéphanie... Sauf qu'alors, il n'y aurait plus eu de roman, ni de twist final (Laureng revient sous une autre identité cinquante ans plus tard). Bref, Nymphéas noirs sans le départ de Laureng n'aurait été qu'un banal roman d'amour. Le départ de Laureng n'est là que pour servir le twist qui fait l'originalité du roman : Stéphanie va vieillir seule, et nous raconter ses souvenirs mélancoliques, sans que le lecteur ne se doute qu'elle nous parle de son passé. ***

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai toujours vécu en Normandie. Né à Louviers, J'ai passe les dix premières années de ma vie au Manoir-sur-Seine, un village en bord de fleuve entouré de champs... et d'usines. Le bibliobus, qui passait dans la commune, a été ma première ouverture sur le monde des livres.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'ai accumulé depuis quarante ans un nombre considérable d'histoires, d'embryons de récits, de points de départ intrigants... Tout un stock d'envies que j'ai développées pour mon seul plaisir, persuadé qu'elles ne deviendraient jamais des livres publiés. À ma plus grande surprise, année après année, ces histoires rêvées, ces personnages fantasmés, ces aventures qui me hantent depuis des décennies prennent vie. Ce stock de récits dormant dans ma mémoire est loin, très loin, d'être épuisé. »

Le nouveau nom de l’amour

Qu’en est-il de l’amour aujourd’hui. Et qu’en est-il de sa représentation la plus visible, le couple ?

Le nouveau nom de l’amour de Belinda Cannone

Nos représentations ne sont-elles pas en décalages avec nos pratiques ? Et si nous étions passés d’un mariage « pour l’éternité » à une polygamie lente ?

Un essai sans pincette d’un oeil (enfin, quatre valent mieux qu’un) affûté sur nos rencontres amoureuses, sur le désir et l’érotisme.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
De nos jours, le couple serait en crise. Il ne dure plus. Devenus des « polygames lents », nous formons au cours de nos vies des unions successives, qui cessent quand s'éteint le désir. Mais est-ce un problème ?

Pour comprendre ce que sont devenus l'amour, le couple et le désir, il faut y ajouter un élément essentiel : la condition des femmes. Dans ce ballet à quatre danseurs, Belinda Cannone retrace l'histoire du couple et les métamorphoses du sentiment amoureux.

Quels liens sommes-nous en train de créer aujourd'hui ? Pouvons-nous renoncer au rêve de l'amour « pour toujours » ? Oui, si nous admettons la noblesse du désir qui, suspendant les rapports de domination, est profondément féministe. Intimement mêlé à l'amour, il en fonde le nouveau nom

Le livre du Niksen : les bienfaits de l’oisiveté (sans culpabilité) sur notre santé, notre créativité et notre efficacité

Et si on s’accordait le droit de ne rien faire. Mais vraiment rien. Juste une tasse de thé, un canapé et regarder par la fenêtre sans autre attente que celle de s’accorder une pause. Un moment pour soi. Ni lire, ni réfléchir, sans scroll infini sur les réseaux sociaux, ni même quelque méditation de pleine conscience. Non, juste rien. Sans culpabilité.

Le livre du Niksen : les bienfaits de l’oisiveté (sans culpabilité) sur notre santé, notre créativité et notre efficacité de Olga Mecking

Voilà ce que propose le niksen. Le rien faire.

Séduisant, non ?

Comment ça ? Un truc de vieux ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le stress et le burn out sont les maux de notre siècle... L'antidote ? Le niksen, concept néerlandais qui a fait ses preuves : les habitants des Pays-Bas comptent parmi les plus heureux du monde.

Mais comment faire pour « ne rien faire », en toute conscience et sans culpabiliser, alors que notre besoin de travailler et d'être actif peut entraîner plus de stress, une diminution du bien-être mental et, paradoxalement, une baisse de productivité ?

Il est scientifiquement prouvé que, même quand nous sommes inactifs, notre cerveau traite toujours des informations. Pratiquer l'oisiveté, pour le laisser « travailler », a de nombreux bénéfices émotionnels et physiques.

Dans ce livre plein d'esprit, Olga Mecking propose des conseils pour adopter le niksen au travail, à la maison et dans les loisirs. Elle y partage le résultat de ses échanges nourris avec des experts internationaux et nous révèle comment l'oisiveté peut nous rendre plus heureux, plus productifs et plus créatifs

L’art compte

L’intention est jolie, avec des dessins, c’est sympa. Le sous-titre « Parce que votre imagination peut changer le monde » est tonique… En plus c’est court (très court, peut-être trop court d’ailleurs) et il y avait pas mal pour réussir…

Mais parfois, ça ne croche pas vraiment.

L’art compte de Neil Gaiman et Chris Riddell

Et franchement, même si le chapitre sur les bibliothèques m’a ravi… Pourquoi diable Chris Riddell doit-il les dessiner avec des chignons ? Hein ? Depuis quand n’est-il pas entré dans une bibliothèque ? Où est-ce encore ainsi en Angleterre ?

Bref, bof !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Osez rebellez-vous créez l'art compte

Baiser après #metoo : lettres à nos amants foireux

Sous forme de lettres, selon les catégories nécessaires, Ovidie remet les pendules à midi en s’adressant aux questions des hommes qui seraient un peu « décontenancés » par les avancées féministes contemporaines

Baiser après #metoo : lettres à nos amants foireux de Ovidie et Diglee (ill.)

C’est très très drôle et sans prise de tête, et pourtant, les choses sont dites, sans approfondir inutilement par un argumentaire psy, socio ou philo

Les illustrations de Diglee sont en plus des vrais plaisirs d’humour fort bienvenus dans ce petit livre, hélas trop vite refermé

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sous la forme épistolaire, un constat sur l'évolution de la sexualité hétérosexuelle en matière de consentement, de respect et de fantasme depuis le mouvement #Metoo. L'auteure appelle à inventer une nouvelle sexualité, libérée du poids de la performance et des diktats, qu'ils soient masculins ou féminins

Sur ordre de Dieu : double meurtre au pays des mormons

Une enquête énorme, approfondie et glaçante sur l’Église des Saints des Derniers Jours. Son historique, ses dérives et ses sous-branches plus… « intégristes ».

Sur ordre de Dieu de Jon Krakauer
Sur ordre de Dieu de Jon Krakauer

Voyage au pays de la foi absolue et de l’obscurantisme, de la polygamie, du mariage de fillettes de 14 ans par des pédophiles incestueux, du radicalisme, du refus d’autre autorité que celle de Dieu et de l’obscurantisme créationniste.

Construit autour du meurtre d’une femme et de sa fille par deux frères de son mari au nom de Dieu et parce qu’elle ouvrait quand vraiment trop sa gueule, ce livre révolte bien plus d’une foi(s) tout en retraçant l’histoire des mormons.

Gore et édifiant.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Du sommet de la plus haute flèche du temple de Salt Lake, étincelante sous le soleil de l'Utah, une statue de l'ange Moroni, soufflant dans une trompette d'or, domine le centre de Salt Lake City. Le massif édifice en granite est le centre spirituel et temporel de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (SDJ), qui se présente comme la seule vraie foi.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Utah. Une petite ville plantée dans le sillage de Salt Lake City, le fief de l'Église mormone. Le 24 juillet 1984, Allen Lafferty, mormon pratiquant, rentre chez lui après sa journée de travail, dans la maison qu'il habite avec sa jeune épouse et leur bébé de quinze mois. Quand il pousse la porte, l'horreur l'attend : Brenda et sa petite fille ont été sauvagement égorgées. En un instant, Allen est convaincu qu'il connaît les coupables. Et pour cause, ce sont ses frères.

À la barre des mois plus tard, Ron et Dan Lafferty ne nieront pas les faits. Pas plus qu'ils n'exprimeront le moindre remords. Les deux Lafferty sont des prophètes, Dieu parle à travers eux, il leur chuchote ses ordres. Pour eux, l'État n'existe pas. L'école ? Une machination. La médecine ? Un charlatanisme. Ron et Dan Lafferty ont quitté le giron des mormons pour embrasser une foi chrétienne radicale, dont l'un des piliers n'est autre que la polygamie. Et Brenda Lafferty avait commis l'erreur d'y être opposée...

Revenant sur les grandes heures de la fondation de la religion mormone et l'épineux dossier des sectes transfuges qu'elle a fait naître dans ses rangs, le maître de la narrative non fiction interroge les ressorts du fanatisme religieux et exhume l'une des affaires criminelles les plus retentissantes de l'histoire américaine des dernières décennies

Sorcières : la puissance invaincue des femmes

Un livre important, pourtant dans une édition… mais diablesse, pourquoi de si petits caractères ! Misère, ce livre m’a arraché les yeux.

Sorcières de Mona Chollet
Sorcières de Mona Chollet

Pour revenir à plus de sérieux, un vrai bon livre sur le féminisme contemporain, bourré de références actuelles et historiques. Un essai aux avis tranchés ! Et si parfois on pourrait se mettre à penser « un peu trop », en suivant le cours de la réflexion, en comprenant le contexte et en s’attardant sur les citations… misère ! C’est juste !

Avec pour thématiques principales, l’autonomie, le droit à disposer de son corps, la non-maternité et le jeunisme.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?

Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante - puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; a femme sans enfant - puisque l'époque des chasses a marqué a fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur. Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever

À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet

Un essai sans complaisance par une auteur qui maîtrise le sujet. Un regard critique sur le monde du porn et ses dérives, l’arrivée des tubes et leur totale impunité, les conditions du milieu de cette industrie, les messages véhiculés, les dérives sociétales et, finalement l’impact sur la jeunesse et les ados.

À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet de Ovidie
À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet de Ovidie

Dans ce panorama, Ovidie cherche des solutions et propose un dialogue non moralisateur et vertueux pour tenter de préserver les plus fragiles.

Un livre à mettre entre toutes les mains !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En dix ans, l'humanité a regardé l'équivalent de 1,2 million d'années de vidéos pornographiques. 95 % de cette consommation passent par des sites de streaming gratuits détenus par des compagnies offshore aux pratiques obscures. Jamais l'accès au porno n'aura été aussi facile : des millions de contenus piratés sont à disposition de façon permanente, sans restriction d'âge, sans aucune forme de contrôle quant à la violence des contenus diffusés. La gratuité combinée à l'immédiateté du streaming fait de ces sites un moyen prisé pour accéder aux images explicites, tant par les adultes que... par les mineurs.

C'est pourquoi nous devons nous réapproprier le sujet, sans panique morale ni désir de censure, mais sans minimiser non plus l'influence de la porn culture. Il est temps pour nous tous d'en comprendre les rouages, de connaître ses moyens de diffusion, de la décoder et d'en évaluer l'impact sur notre rapport au corps et à l'Autre

Planète Porn

Dommage, c’est pas mal, mais reste une impression de traitement de surface, comme si Marie Maurisse n’avait pas voulu ou pu voir au fond des choses, le glauque et le malsain (ou peut être ma vision est-elle biaisée). Même son voyage à Budapest parait bien gentil. En dehors de cette impression, le livre tente de faire le tour du sujet et ne semble éviter aucune facette.

Planète Porn de Marie Maurisse
Planète Porn de Marie Maurisse

Reste un livre équilibré pour aborder ce sujet et s’en faire une idée sans dogmatisme ni à priori.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le X est partout. Chaque année, près de cent milliards de vidéos sont regardées gratuitement sur le site Pornhub. Amateurs, fétichistes, libertins... Désormais, la pornographie est à portée de clic. Cette banalisation change la manière de travailler des professionnels du secteur, confrontés à une crise sans précédent. Doit-on avoir peur de cette nouvelle donne ? Comment appréhender les contenus pornos disponibles sur Internet ? Sont-ils de plus en plus violents ? Faudrait-il les censurer pour le bien-être de nos enfants ? Les femmes regardent-elles aussi du porno ? L'addiction existe-t-elle ?

De Los Angeles à Budapest, en passant par Paris, Newcastle et Barcelone, Marie Maurisse a rencontré les nouveaux acteurs du X et questionné des spécialistes sur ce que la diffusion massive de la pornographie change dans nos vies. Son récit mélange reportages, interviews et analyses qui nous donnent les clés pour réagir à ce nouvel âge

Ces hommes qui m’expliquent la vie

Féministe, revendicatif et engagé !

Ces hommes qui m'expliquent la vie de Rebecca Solnit
Ces hommes qui m’expliquent la vie de Rebecca Solnit

Un recueil d’articles brillants, pointus et parfois drôles qui sentent l’exaspération de l’impatience. Le monde et les mentalités changent, heureusement, mais il reste tant de travail et d’inégalités.

Les articles abordent différentes facettes, et du coup, c’est parfois redondant. Mais il est aussi bon de dire et redire !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pourquoi les hommes se sentent-ils obligés d'expliquer aux femmes ce qu'elles savent déjà ? D'où vient leur certitude de savoir mieux qu'elles ce qu'elles doivent penser, ou faire ?
Peut-être de l'Histoire, qui a constamment relégué les voix des femmes au silence.

Dans ce recueil d'essais où la colère le dispute à l'intelligence et à l'humour, Rebecca Solnit explore une nouvelle façon de penser le féminisme.
Et fournit des armes pour les luttes à venir.

« Une portion significative des femmes de votre entourage entre dans la catégorie des survivantes. »