Automne, en baie de Somme

Un riche industriel est retrouvé mort empoisonné sur son bateau en baie de Somme et Amaury Broyan enquête et soupçonne rapidement la richissime veuve.

Automne, en baie de Somme de Philippe Pelaez, dessin de Alexis Chabert

Une bande dessinée dans le tout Paris de la belle époque, au milieu des peintres et des modèles magnifiques, des faux semblants et des avortements clandestins.

Une historiette sympa mais surtout, un dessin magnifique et des aquarelles qui se marient à merveille avec l’époque pour sublimer les rues de Paris

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« À la Belle Époque, elles détiennent deux armes d'exception : la beauté et l'argent. »

1896. Le corps d'un riche industriel est découvert à bord d'une goélette échouée dans la baie de Somme. Pour une affaire de cette importance, on envoie le meilleur policier de Paris, Amaury Broyan. Très vite, l'inspecteur soupçonne la veuve, héritière de l'immense empire. L'enquête révèle alors que l'industriel avait également une maîtresse, Axelle Valencourt, un modèle ayant posé pour de nombreux artistes et notamment Alfons Mucha.

Des quartiers cossus de Paris aux cabarets de la Butte Montmartre, l'inspecteur se retrouve plongé dans une affaire complexe et périlleuse, dans laquelle chaque personnage, y compris l'inspecteur, va révéler sa part d'ombre

Le terminus des prétentieux

Michel Audiard était un dialoguiste hors pair et nombre de ses tirades sont encore reprises mot-pour-mot par les cinéphiles. C’était aussi – bien possiblement – un sale jeune con durant la guerre (quoique ?). Mais là, s’il me fallait en juger par ce terminus des prétentieux, c’était également un bien piètre romancier.

Parti de Paris en Oldsmobile, j'y rentrai donc en deuxième classe et dans un état extrêmement dépressif.
L'asphalte de la rue de Dunkerque me paraissant impropre aux rêveries balnéaires et à la fièvre de l'or, je me mis, toute ambition cessante, en quête d'un gîte et d'une forme rentable de banditisme.
Le terminus des prétentieux de Michel Audiard

Et si certaines belles phrases et bons mots parsèment ce roman noir… l’intrigue est décousue, tissée de bric et broc et… de tout ce qui semble tomber sous la main.

En vérité, je me demande ce que Nelly peut bien trafiquer depuis qu'elle est seule! Seule... à moins qu'elle ne m'ait déjà remplacé.
J'avoue que s'il m'était permis de formuler un souhait, je me ferais volontiers un ami de l'oiseau de passage qui lui léguerait une syphilis incurable, des morpions de race géante et un hydrocéphale à promener plus tard au jardin d'enfants. Mais ce n'est là qu'une hypothèse enivrante, sublime, gratuite...

L’histoire d’un petit truand, une lecture inutile et fatigante

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Voici venir les temps où, vibrant sur sa tige,
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir...

Je vous fais grâce de l'intégral. Mais Sarah-Marceline Glumberg, elle, me l'asséna en totalité, le poème joli. Il serait toutefois déloyal de nier que la soirée s'y prêtait incontestablement, plutôt même avec excès.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le terminus des prétentieux

« Il pressent, Ceccaldi,
il flaire, il subodore... et crac !
Le couperet tombe ! »

Bienvenue dans le monde de Gustave, tombeur de ces dames, gigolo à ses heures, escroc à la petite semaine. De Juan-les-Pins à Deauville, Michel Audiard nous invite à suivre les tribulations de ce héros passionnément malhonnête dans le monde parfois naïf des grandes familles et des nantis. Si vous aimez les briquets en or et les Ferrari, si vous louchez sur l'aluminium du Paraguay, vous frappez à la bonne porte. Si vous préférez le faisan chasseur, les jolies jeunes femmes aux dents longues ou encore les balles dans la nuque, vous serez aussi largement servi. Il y en a en effet pour tous les goûts dans ces pages hautes en couleur au détour desquelles on croise - non sans une certaine appréhension - l'irrésistible inspecteur Ceccaldi qui évoque avec superbe le Bertrand Blier des grands jours

Le chevalier noir

Les contes de nos grands-parents étaient toujours porteurs de messages moraux. Mais la morale, est-elle immuable ? Est-ce toujours la même de nos jours ? Les princesses doivent-elles toujours être de faibles et jolies jeunes filles ? Et les chevaliers ?

Le chevalier noir de Michaël Escoffier, illustrations de Stéphane Sénégas

Après m’être bien amusé avec le chevalier blanc, cette sombre version m’a tout autant fait rire.

Un conte moderne avec une princesse qui ne s’en laisse pas conter !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Une histoire haute en couleurs, bourrée de cascades et d'effets spéciaux !"

Le chevalier noir ordonne à une princesse de lui livrer les clés de son château, faute de quoi il ordonnera à son géant de les prendre par la force. Mais la princesse est bien décidée à ne pas se laisser faire

Avec les chiens

Si Claustria de Régis Jauffret m’avait écœuré, Antoine Jaquier met la barre tout aussi haut !

Est ce que c’est un mauvais livre ? Oh non, il est peut-être même excellent, mais là, j’avoue, c’était trop pour moi.

Avec les chiens de Antoine Jaquier

Je n’arrive plus à comprendre les protagonistes (ou alors je les comprends très bien, mais tout cela est trop révoltant, sale, putride, ultra-violent).

Bravo pourtant, mais pour moi, c’était trop

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sud de Paris, juin 2013.

L'ogre de Rambouillet sort de prison. La justice estime que ce tueur d'enfants notoire a payé sa dette. Les familles des victimes voient à nouveau leur existence voler en éclats.

Une relation se tisse entre Michel, un des pères, et le bourreau. Entre désir de vengeance salutaire et fascination morbide, le désastre gronde.

De sa verve percutante en diable, le romancier questionne ses personnages sur leur capacité de survie. Michel se débat malgré eux - malgré lui-même. Trouvera-t-il les ressources nécessaires pour échapper à l'emprise tentaculaire du «monstre» Gilbert Streum ?

Un état des lieux glacial et dérangeant, échappant à toute tentation moralisatrice.
Antoine Jaquier offre un récit profondément humain qui allume autant le feu des sentiments que celui des polémiques

Noir burlesque, tome 2

Après un premier tome qui m’avait laissé sur ma faim, voici le second qui sonne la fin.

Noir burlesque, tome 2 de Enrico Marini

Et le dessin est toujours aussi parfait, le style « roman/film noir » accompagné de gros bras, maffieux, jolies poupées, scotch, coups de poings, révolvers et carabines est parfaitement respecté ! Il y a du sang !

Alors, certes, il ne faut pas s’attendre à autre chose, mais le dessin est sublimement adapté au genre et Marini signe ici deux tomes de très bonne facture !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pour Slick, les choses ne s'arrangent pas. Jusqu'à présent, il avait affaire aux truands irlandais. Mais cette fois, il change de dimension : le voilà confronté à la mafia italienne.
Rex, pour qui il n'avait travaillé qu'une seule fois, lui demande cette fois, sous la menace, de voler une oeuvre d'art. Et pas n'importe laquelle : outre sa très grande valeur, elle appartient à la mafia.
Dans un monde idéal, Slick prendrait le large avec Caprice, la femme de sa vie. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Caprice se retrouve coincée elle aussi : Rex la retient avec un secret qui pourrait ruiner sa carrière à tout jamais. Et les ennuis de Slick ne s'arrêtent pas là : il doit faire équipe avec une bande de véritables détraqués. Notamment Crazy Horse, l'un des tueurs incontrôlable de Rex qui semble être parti sur le sentier de la guerre.
Ce qui est certain, c'est que du sang et de larmes vont couler... Entre femmes fatales, fusillades sanglantes et règlements de comptes, Enrico Marini poursuit son hommage au film noir américain des années 1950

L’Éternel sentit une odeur agréable

Cette éternelle odeur m’a rappelé le Moine de Mattew Gregory Lewis et sa descente aux enfers entre sainteté et luxure, entre le désir de la pureté et celui des corps.

 - Monsieur l'abbé, je n'y peux rien. Cette femme... Emmanuelle... elle sent.
 - Ah! Ah! mon jeune ami. Et que sent-elle, cette femme ?
 - Elle sent la mort.
L'abbé Noiret se figea, me regarda comme sans me voir, un long moment, puis désignant la porte du menton, m'intima l'ordre de me retirer.
Le lendemain, à déjeuner, il posait devant mon assiette le journal ouvert à la page des faits divers de la paroisse.
UNE OUVRIÈRE DE LA FABRIQUE ZUBER SE TUE A MOTOCYCLETTE
L’Éternel sentit une odeur agréable de Jacques Chessex

Jules-Henri sent ! Et, accompagné de l’abbé Noiret il se questionne sur l’odeur des saints tout en étant inexorablement attiré par les effluves de Maria Elena.

Dégoûtation et invective! Le désir de Dieu ressemble au désir.
Hélas, je le crains aujourd'hui, cette ressemblance est un piège, j'en ai pris acte avec le temps. Le désir de Dieu mène à la vie, le désir des corps, comme les corps, à la destruction et au tombeau, boîte sans âme pour morts sans âme.

Guidé par son flair, Dieu et son désir, Jules-Henri tisse une fable à la morale incertaine et aux arguments dont la mauvaise foi ne trompent que lui… pour son plaisir

Mlle Johannot avait dénoué ses cheveux pour mourir, on la retrouva les épaules disloquées, le corps jaune et mou, les yeux exorbités, troubles, dans le visage déjà rongé. L'image courut longtemps dans le bourg et la montagne alentour, de l'affreuse punition du péché, cette belle jeune fille coupable, enceinte, qui pourrissait à une corde.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je m'appelle Jules-Henri Mangin, je suis né près de Bourg-en-Bresse il y a un peu plus de soixante ans. J'ai occupé une place importante à la tête d'une fabrique de serrurerie. Aujourd'hui je suis en retraite depuis quatre ans. Je revois sans cesse des choses de ma vie. Et tout ce que je raconte est vrai.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Les essences d'espèces rares et d'espèces communes, je les aurai cherchées dans le sexe des filles, et les autres traces, signatures, preuves, sentiers de l'odeur dans l'autre odeur, urines évaporées ou tièdes, lieux louches, lits à sueurs et autres restes de haltes amoureuses, de passages solitaires, de brûlure, d'écume, de jubilation stupéfaite.»

Ainsi parle Jules-Henri Mangin, se remémorant sa vie entière à traquer les odeurs de femmes, et surtout un certain été de 1960. Un été jurassien, sec, enflammé, jaune. Cet orphelin tranquille servait la messe et aidait à la mise en scène d'une pièce de Roger Vailland. Entre le garçon qu'obsèdent les odeurs du vice et le libertin au regard froid, se noue une amitié faite d'initiation progressive au plaisir. On joue, on fouette, on sépare les corps qui transpirent. Le petit amateur de théâtre ne sera plus jamais le même. Jusqu'au scandale qui éclabousse le bourg. Des années plus tard, Jules-Henri retrouve l'une des complices de cette comédie qui a mal tourné, l'espagnole et brune Maria Elena. Tout recommence, dans l'attrait du péché

Par la forêt

Une joggeuse disparue dans la forêt voilà trois ans. La mère qui y campe depuis et une flic qui ne réussi pas à lâcher l’affaire.

Par la forêt de Anthony Pastor, dessin de Jean-Christophe Chauzy

Autour de ce scénario assez prometteur et quelques personnages secondaires, l’histoire ne réussit toutefois pas à s’envoler.

Et si les magnifiques dessins de forêt m’ont emballé, les personnages m’ont laissé froid pour un résultat final peu convaincant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dans la forêt
Je cours
Je cours
Sur les sentiers
Je me perds
Les feuilles mortes
Sous mes pieds
Craquent


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Là où l'asphalte s'arrête, là où les sentiers s'effacent, là où les joggeuses se perdent…
C’est au cœur de la forêt que vont s'entrecroiser les trajectoires d’une mère dont la fille unique a disparu et celles d’une jeune policière qui ne veut pas se résoudre à clore l’enquête.
Dans ce roman graphique hypnotique, Jean-Christophe Chauzy et Antony Pastor explorent les lisières de notre société : les marginaux qui choisissent la rupture et les citoyens des banlieues pavillonnaires qui finissent par se dissoudre à force d'anonymat. Un magnifique portrait d’un monde qui déshumanise à force de consumérisme et de conformisme

Ivre avec les escargots

Ce petit livre indique «nouvelles» et pourtant c’est bien plus que ça ! «Brèves» aurait peut-être mieux convenu. Car ces brèves d’école, de fugues, d’attirances, de découvertes, de filles et de garçons forment un tout cohérent, une histoire. Celle d’une adolescente qui devient femme.

IV
Maman tricote et papa fume la pipe
À l'école, on nous apprit que «Maman tricote et papa fume la pipe». Une vérité qui semblait aussi immuable que le soleil qui brille ou l'attraction terrestre. Ne sachant rien des papas je ne m'étonnais pas, qu'ils aient une pipe ou pas, ce n'était pas mon affaire. Mais ma mère ne tricotait pas, elle devait être l'exception qui confirme la règle. Je demandai autour de moi : oui, ça tricotait pas mal du côté maternel.
1968, bientôt, les mamans iraient brûler leurs soutiens-gorges et les papas déboussolés mettraient du cannabis dans leur pipe. Nous n'étions qu'en avril, alors papa fumait peinard et maman tricotait,
Ivre avec les escargots de Valérie Poirier

Ca se passe à la T’Chaux dans les années 70 et c’est drôle, fin et délicat, plein de dérision et d’amour pour cette jeune fille qui découvre la vie. Autobiographie, autofiction ou pures inventions ? Qu’importe, c’est tout à fait réussi et ça goûte très vrai.

Un régal !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
On voulait souffrir, puisque l’amour était – toutes les chansons le disaient – un voyage entre paradis et enfer. En attendant de commencer à vivre, on esquissait les chorégraphies entrevues au Grand Échiquier : œillades, tête penchée, lèvres gourmandes, on mimait avec ravissement cette féminité convenue. Laborieusement fatales, on s’évadait doucement de l’enfance

Dolores

Salut Jean-Louis,

Tes chansons, tes textes et tes musiques m’ont accompagné bien souvent, en boucle, encore et encore

Jean-Louis Murat

Merci pour les magnifiques Dolores, Mustango, Venus ou Cheyenne Autumn. Merci aussi pour Bird on a poire qui chante l’été et l’amour

Survivante

Journal d’une rupture et de la fin du monde dans le jura. Douches froides, conserves et coupe de bois au programme.

Quel est le con qui a tiré la prise universelle?
Je mets cette phrase au masculin, sciemment, car de mon point de vue, partial mais scientifiquement étayé, le faiseur d'apocalypse ne peut être qu'un homme. D'ailleurs, il s'appelle Patrick, ou Bob, ou Jacques. Et quand Patrick/Bob/Jacques fait planter à la fois Internet et l'électricité, il ne dit pas oups ou merde, et encore moins désolé!, il dit un truc du genre: «Mais qui m'a flanqué un système pareil !? »
Survivante de Julie Guinand

C’est tendre et doux, tout Doubs dans un récit plein d’autodérision. Mais d’ailleurs, de qui se moquer d’autre que soi-même quand on est seule au monde ?

Vraiment seule ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
jour 1
La lumière s'éteint d'un coup. Sans grésillement ni aucune sorte d'hésitation, le salon passe du jaune au noir. Je pose mon livre, puis étends le bras. Par réflexe plus que par optimisme, j'appuie sur le bouton de la lampe de chevet, clic-clic-clic. Rien. L'ampoule semble déjà froide sous la pulpe de mes doigts.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
J'ai parfois imaginé des scénarios de fin du monde, en me demandant comment je réagirais, quelles forces nouvelles je me découvrirais, à quelles actions mon instinct de survie me pousserait. Je m'attendais à beaucoup de choses : l'état de choc et l'hébétude qui s'ensuit, le froid, le silence, la peur, le manque. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça : j'ai dans le ventre les mêmes papillons que lors de mon premier coup de foudre amoureux.

Dans ce roman, un journal de fin du monde sur les bords du Doubs, Julie Guinand transpose en toute sobriété le thème universel de la reconstruction de soi après une rupture, avec une belle inventivité et un humour salvateur