Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Si vous regardez la Grande Librairie, lisez le Monde, Libé ou écoutez France Inter, vous n’avez possiblement jamais entendu parler de Françoise Bourdin.
Par contre, si vous travaillez au service de prêt adultes d’une bibliothèque, il est impossible que vous n’ayez nombre de vos lectrices qui auront eu un pincement au coeur à Noël en apprenant son décès
Si on commence par ce qui est très bon dans cette bande dessinée, on peut parler du dessin, de la créativité du contexte, du développement, du scénario, des points de vue politiques, sociaux et économiques, de la construction des métaphores et… Oui ! Il y a vraiment plein de trucs géniaux dans Shangri-La
Mais si certaines planches sont magnifiques, d’autres m’ont laissé froid et fatalement, au fil de la lecture, je me suis éloigné.
Reste un space opera graphique impressionnant au service d’une critique sociale très contemporaine de nos compulsions acheteuses abruties par un pouvoir économique omnipotent. Portrait d’une société lobotomisée qui court à sa perte en croyant à un paradis promis lui permettant d’oublier les oeillères qu’elle s’est mise elle-même.
Un album au flashback éblouissant
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'espace infini. L'Homme et Tianzhu Enterprises.
« Le coup de sang » est le nom du dérèglement climatique brutal et généralisé qui s’est abattu sur la Terre.
Une terre post-apocalyptique robotisée et trans-espèces où les ressources (eau et nourriture) sont devenues quasi introuvables et où les rares survivants tentent de trouver refuge dans quelques eldorados.
Un chaos planétaire qui semble causé par la terre elle-même. Théâtre d’une humanité individualiste luttant pour sa survie.
Une trilogie mer-terre-air étouffante aux sombres (et splendides) dessins, une narration déroutante à l’imaginaire débridé qui m’a bien souvent laissé hésitant
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La couleur de l'air
Droit devant, nouvelle masse nuageuse, bien dense, bien pleine...
Julia et Roem
Ca tangue sous les roues.
Animal'z
Je confirme. Le sel de l'eau de mer brûle tout sur son passage.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans ce monde dont on ne sait trop s'il est l'émanation d'une histoire parallèle ou simplement le récit de notre futur, le dérèglement climatique s'est brutalement généralisé. La catastrophe porte un nom : le Coup de Sang. Sur la planète dévastée, martyrisée, l'eau potable est soudain devenue un trésor, et la survie individuelle l'obsession de chacun. Désormais, les transports sont rares et dangereux, les communications aléatoires. Seuls quelques Eldorados très isolés, refuges protégés par leur situation géographique particulière, ont réussi à préserver un semblant d'ordre social
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le mort et ses deux femmes
Cela commença par une sensation de vacances. Quand Maigret descendit du train, la moitié de la gare d'Antibes était baignée d'un soleil si lumineux qu'on n'y voyait les gens s'agiter que comme des ombres. Des ombres portant chapeau de paille, pantalon blanc, raquette de tennis. L'air bourdonnait. Il y avait des palmiers, des cactus en bordure du quai, un pan de mer bleue au-delà de la lampisterie.
Et tout de suite quelqu'un se précipita.
« Le commissaire Maigret, je pense ? Je vous reconnais grâce à une photo qui a paru dans les journaux... Inspecteur Boutigues... »
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) William Brown a été assassiné à coups de couteau à Antibes, en revenant d'une de ses « neuvaines », beuveries au cours desquelles il lui arrivait de disparaître plusieurs jours. Arrivé sur les lieux, Maigret entreprend de retracer son itinéraire. Il commence par faire la connaissance des « deux femmes » de Brown : sa maîtresse, Gina, et la mère de celle-ci.
Lupano fait des bandes dessinées politiques drôles. Le loup en slip ou Les vieux fourneaux font rigoler avec des messages à faire passer !
Maharadchat est de la même veine et cause avec humour de misère humaine et de grosses saloperies, de la bouffe industrielle. Pire encore, celle pour les chats.
Une visite militante au pays de l’industrialisation de la nourriture, du cynisme et de l’argent qui pue. Un monde dans des mains sans scrupules
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Jacques Berdemol est dans le même état que l'usine d'aliments pour chat qu'il dirige : guetté par l'obsolescence et la baisse des performances. Il doit se réinventer ! Un nouveau départ qui passe par la liquidation de la société MAHARADCHAT qu'il a désormais en horreur. Mais l'arrivée de l'envoûtante Jessica au poste de secrétaire intérimaire redéfinit les modalités de cette fermeture annoncée...
Maigret se met tout seul dans de beaux draps. Blessé d’un coup de feu après avoir sauté du train pour suivre un homme qui vient de faire la même chose. Celle-là, il l’a bien cherchée !
Et là, coincé dans un lit d’hôtel à Bergerac non loin de Bordeaux, il fait venir Madame Maigret et se pique de résoudre cette énigme.
Une course dans un lit après un assassin qui se révélera être déjà mort deux fois. Et ce n’est que le début du fil de l’écheveau à démêler. De là à trouver que cette enquête est un peu tirée par le cheveux, il n’y a qu’un poil
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le voyageur qui ne peut pas dormir
Hasard sur toute la ligne ! La veille, Maigret ne savait pas qu'il allait entreprendre un voyage.
C'était pourtant la saison où Paris commençait à lui peser : un mois de mars épicé d'un avant-goût de printemps, avec un soleil clair, pointu, déjà tiède. Mme Maigret était en Alsace pour une quinzaine de jours, auprès de sa sœur qui attendait un bébé.
Or, le mardi matin, le commissaire recevait une lettre d'un collègue de la Police judiciaire qui avait pris sa retraite deux ans plus tôt et qui s'était installé en Dordogne.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans l'express de nuit Paris-Bordeaux, Maigret est dérangé à cause d'un voyageur bruyant. Aux abords d'une gare, le passager saute du train. Le commissaire décide de le suivre et reçoit une balle de revolver dans l'épaule
Un Faux Graphiste continue, les romans-photos ont la cote délicieusement rétro et se prêtent magnifiquement à la parodie.
Il y a vraiment des réussites délirantes et stupéfiantes et… zut, quelques faux plats âprement négociés.
Bienvenue à la fête à l’absurde !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Des romans-photos humoristiques détournant des images sur lesquelles apparaissent les acteurs célèbres du genre dans les années 1970 et 1980 : Giuseppe Cosi, Luigi Trentadue, Gianna Rossi ainsi que le couple formé par Alessandro Di Maggio et Sara Ricotta
Un Maigret classique ! Vous n’en avez jamais lu ? Celui-ci est une bonne pioche pour comprendre le système Maigret. Laisser venir les choses, flâner à gauche et à droite, laisser l’image se former, les fils se tisser…
Un livre où Maigret fume sa pipe, boit quelques fines, cause avec des concierges et des serveurs et envoie ses collaborateurs à la pêche aux infos…
À la limite, il ne manquait qu’une nuit au Quai des Orfèvres avec quelques sandwichs pour que « le bingo des Maigret » ne coche toutes les cases
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Au lieu de grogner en cherchant l'appareil à tâtons dans l'obscurité comme il en avait l'habitude quand le téléphone sonnait au milieu de la nuit, Maigret poussa un soupir de soulagement.
Déjà il ne se souvenait plus nettement du rêve auquel il était arraché, mais il savait que c'était un rêve désagréable: il tentait d'expliquer à quel- qu'un d'important, dont il ne voyait pas le visage et qui était très mécontent de lui, que ce n'était pas sa faute, qu'il fallait montrer de la patience à son égard, quelques jours de patience seulement, parce qu'il avait perdu l'habitude et qu'il se sentait mou, mal dans sa peau. Qu'on lui fasse confiance et ce ne serait pas long. Surtout, qu'on ne le regarde pas d'un air réprobateur ou ironique...
- Allô...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) René Josselin, riche industriel à la retraite, est assassiné chez lui, avec son propre revolver, pendant que sa femme et sa fille sont au théâtre. Il passait la soirée avec son gendre, médecin, qui l'avait quitté, appelé par un malade.
Il n'y a eu ni effraction, ni vol. La veuve est presque sans réaction. La concierge, les voisins, les successeurs de l'industriel sont mis hors de cause.
Maigret mène un des interrogatoires les plus pénibles de sa carrière ; Madame Josselin est forcée de mentir et gêne Maigret, qui finit par avoir de la sympathie pour la famille. On ne trouvera pas le meurtrier, mais...
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La maison des objets qui bougent
Il était sept heures et demie. Dans le bureau du chef, avec un soupir d'aise et de fatigue à la fois, un soupir de gros homme à la fin d'une chaude journée de juillet, Maigret avait machinalement tiré sa montre de son gousset. Puis il avait tendu la main, ramassé ses dossiers sur le bureau d'acajou. La porte matelassée s'était refermée derrière lui et il avait traversé l'antichambre. Personne sur les fauteuils rouges. Le vieux garçon de bureau était dans sa cage vitrée. Le couloir de la Police Judiciaire était vide, une longue perspective à la fois grise et ensoleillée.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) II était sept heures et demie. Dans le bureau du chef, avec un soupir d’aise et de fatigue à la fois, un soupir de gros homme à la fin d’une chaude journée de juillet, Maigret avait machinalement tiré sa montre de son gousset. Puis il avait tendu la main, ramassé ses dossiers sur le bureau d’acajou. La porte matelassée s’était refermée derrière lui et il avait traversé l’antichambre. Personne sur les fauteuils rouges. Le vieux garçon de bureau était dans sa cage vitrée. Le couloir de la Police judiciaire était vide, une longue perspective à la fois grise et ensoleillée