Idéal

Idéal est déroutant à plus d’un titre. La narration est lente avec de longues planches sans textes, le dessin est très épuré et les lignes tracées au couteau. Et pourtant, au fil des pages, les émotions apparaissent, les sentiments, les intentions se font plus claires et les aplats prennent du volume.

Idéal de Baptiste Chaubard et Thomas Hayman
Bienvenue dans une enclave protégée de la modernité dans un Japon futuriste où l’IA et les androïdes sont omniprésents.L’histoire d’un couple qui s’étiole et que rien ne semble pouvoir sauver… Rien, vraiment ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tu te rappelles ce conte... ?
Celui dont tu m'avais parlé lorsque nous étions allés voir les estampes au palais d'Osu ?
Tu sais, l'histoire de ce vieux roi qui se fait duper par « l'esprit aux mille visages ».


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les androïdes ont envahi la vie quotidienne, dans le monde entier, partout, sauf sur l’île japonaise très conservatrice de Kino qui résiste à la modernité et aux nouvelles technologies, pour reproduire un Japon de la fin du XXe siècle, gardé sous cloche de verre. Dans cette enclave idéale d’un monde disparu, Hélène et Edo, mari et femme, vivent heureux depuis de nombreuses années. Mais s’il est figé à Kino, le temps commence, pour le couple, à leur jouer des tours. Pianiste de renom, Hélène voit en effet sa place au sein de l’orchestre philharmonique mise en péril depuis l’arrivée d’une musicienne plus jeune et plus talentueuse qu’elle. De son côté, Edo sent que son désir pour sa femme s’étiole peu à peu. Alors, Hélène décide d’introduire dans leur maison un robot, clone parfait d’elle quand elle était jeune, et programmé pour satisfaire les désirs de ses propriétaires.

Mais quand on transgresse les lois, qu’elles soient celles des hommes, de l’amour ou du temps, le prix à payer peut s’avérer élevé…

Simili Love

Il faut lire Antoine Jaquier ! C’est important. Tout d’abord parce qu’il écrit bien, et c’est pas désagréable. Ensuite parce qu’il écrit avec ses tripes, avec la viande et des idées ! C’est rude, souvent trash, merdique, angoissant, violent (parfois très ! (Avec les chiens m’avait franchement dérangé)), inspiré, et souvent avec une vision très noire de l’avenir (mais franchement, vous y croyez encore aux lendemains radieux ?).

Avoir quelque chose à dire dans un livre change beaucoup de choses. Le style pour le style n'est pas défendable lorsque la maison brûle, mais j'ai peut-être tort. À l'image de l'orchestre du Titanic qui aurait joué jusqu'au bout, mourir avec élégance serait peut-être, aussi dans notre cas, la meilleure option. Un peu de poésie avant la Grande Nuit.
Simili Love de Antoine Jaquier

Un livre en plusieurs parties sur notre abrutissement généralisé et la fin de la société suite à la Grande Lumière (la mise en libre accès de toutes la informations personnelles par Foogle) et la prise en main de l’avenir de la planète par l’intelligence artificielle.

Le rêve serait d'enfermer mon texte dans une bouteille qui remonterait le fil du temps jusqu'à avant qu'il ne soit trop tard. Prévenir mes ancêtres. Le point de bascule est difficile à situer. Jésus Christ? Les débuts du capitalisme? L'industrialisation? La fin de l'étalon-or? Internet? Le tout numérique?
De toute manière, personne n'aurait envie d'y croire.
« Il est notre sauveur ! » s'exalteraient les premiers. « Vous n'arrêterez pas le progrès! » diraient les grands bourgeois. « Vous ne comprenez rien à l'économie! » scanderaient les libéraux. « Nous allons rapprocher les hommes », se convaincraient les geeks.

Un livre lumineux, sombre et magnifique ! Un livre qui gratte là où ça démange

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Pas que j'avais manqué d'amour, non, on ne pouvait pas dire ça. Sans doute même un privilégié. Le fils chéri de maman. L'adolescent que les filles se disputaient. De solides amitiés forgées à la vingtaine. Des copines et une épouse formidables. Pas de quoi me plaindre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
2040. Dans un monde socialement fracturé, Foogle décrète la Grande lumière et rend publiques les données personnelles. Une épidémie mortelle prolifère, les pauvres sont chassés des centres, les autres s'isolent et vivent avec des androïdes facilitateurs de vie.

Déprimé et solitaire, un écrivain tombe fou amoureux de son androïde et rompt avec son statut protégé...

Épidémie - Surveillance - Transparence : Bienvenue en 2040...