Simili Love

Il faut lire Antoine Jaquier ! C’est important. Tout d’abord parce qu’il écrit bien, et c’est pas désagréable. Ensuite parce qu’il écrit avec ses tripes, avec la viande et des idées ! C’est rude, souvent trash, merdique, angoissant, violent (parfois très ! (Avec les chiens m’avait franchement dérangé)), inspiré, et souvent avec une vision très noire de l’avenir (mais franchement, vous y croyez encore aux lendemains radieux ?).

Avoir quelque chose à dire dans un livre change beaucoup de choses. Le style pour le style n'est pas défendable lorsque la maison brûle, mais j'ai peut-être tort. À l'image de l'orchestre du Titanic qui aurait joué jusqu'au bout, mourir avec élégance serait peut-être, aussi dans notre cas, la meilleure option. Un peu de poésie avant la Grande Nuit.
Simili Love de Antoine Jaquier

Un livre en plusieurs parties sur notre abrutissement généralisé et la fin de la société suite à la Grande Lumière (la mise en libre accès de toutes la informations personnelles par Foogle) et la prise en main de l’avenir de la planète par l’intelligence artificielle.

Le rêve serait d'enfermer mon texte dans une bouteille qui remonterait le fil du temps jusqu'à avant qu'il ne soit trop tard. Prévenir mes ancêtres. Le point de bascule est difficile à situer. Jésus Christ? Les débuts du capitalisme? L'industrialisation? La fin de l'étalon-or? Internet? Le tout numérique?
De toute manière, personne n'aurait envie d'y croire.
« Il est notre sauveur ! » s'exalteraient les premiers. « Vous n'arrêterez pas le progrès! » diraient les grands bourgeois. « Vous ne comprenez rien à l'économie! » scanderaient les libéraux. « Nous allons rapprocher les hommes », se convaincraient les geeks.

Un livre lumineux, sombre et magnifique ! Un livre qui gratte là où ça démange

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Pas que j'avais manqué d'amour, non, on ne pouvait pas dire ça. Sans doute même un privilégié. Le fils chéri de maman. L'adolescent que les filles se disputaient. De solides amitiés forgées à la vingtaine. Des copines et une épouse formidables. Pas de quoi me plaindre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
2040. Dans un monde socialement fracturé, Foogle décrète la Grande lumière et rend publiques les données personnelles. Une épidémie mortelle prolifère, les pauvres sont chassés des centres, les autres s'isolent et vivent avec des androïdes facilitateurs de vie.

Déprimé et solitaire, un écrivain tombe fou amoureux de son androïde et rompt avec son statut protégé...

Épidémie - Surveillance - Transparence : Bienvenue en 2040...

Mortelle transparence

Ecrire un livre grand public sur la transparence des informations à l’heure numérique relève de la gageure. Les enjeux sont financièrement, politiquement, socialement, économiquement, individuellement, sociétalement (j’en passe) sont tellement vastes, importants, imbriqués et complexes qu’ils en deviennent abstraits tout en restant primordiaux.

Mortelle transparence de Denis Olivennes et Mathias Chichportich
Mortelle transparence de Denis Olivennes et Mathias Chichportich

Alors, à qui s’adresse ce livre qui tente de faire le tour de la question ? À toute personne un peu curieuse qui en ressortira fatalement dubitative. La vitesse des évolutions rend obsolètes les positions aussi rapidement que les spaghettis passent d’al dente à une bouillasse infâme.

Alors, autruche ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La transparence devient totale. Nos déplacements, nos achats, nos goûts, nos maladies, nos échanges, nos conversations : rien n'y échappe. Au bureau, des entreprises expérimentent des dispositifs enregistrant les conversations de leurs employés.

Une opération « suspecte » sur votre compte ? Votre banquier a l'obligation de vous dénoncer à une cellule anti-fraude. Vous souhaitez en parler à votre avocat ? Un juge d'instruction l'a peut-être placé sur écoute. Pour un entretien d'embauche, une visite approfondie des réseaux sociaux - ah les photos sur Facebook ! - est devenu un préalable.

Bientôt notre ADN sera séquencé de manière à ce que nos maladies soient prévisibles : les médecins s'en félicitent, les assureurs se frottent les mains.

Quand, au diktat de la transparence, s'ajoutent les effets pervers du progrès technique, c'est toute notre vie qui bascule.

Peut-on encore inverser le cours des choses ? Sommes-nous condamnés à l'autodestruction de cette société de libertés que nous avons mis tant de siècles à constituer ?

Big Data : le nouveau visage de Big Brother ?

Denis Olivennes et Mathias Chichportich analysent cette marche forcée et inconsciente vers une société soumise aux injonctions souvent absurdes d'une prétendue modernité