Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Les livres de Justine Niogret laissent rarement indifférent. Le champ lexical est souvent rude, violent, il suinte et peut laisser les doigts qui en parcourent les pages gras et puants. Mais quelles aventures. Quelles claques !Calamity Jane, un homme comme les autres de Justine NiogretDe l’autre côté du miroir, Calamity se retrouve face à sa vie, qu’en a-t-elle fait ? Quels gâchis, quelles peurs, quels regrets ?
Et quels mensonges également ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Elle était lovée dans la boue chaude, sous les ventres des chevaux. La matière était tendre, à la douceur de cuir usé, ce cuir qui ne crisse plus sous les doigts, mais se creuse, souple. Elle se tordait là, serpent de chair trop pâle, dans ses robes noires et son chemisier autrefois blanc. Ses cheveux sortaient de son chignon maigre, mèches salies, pleines de nœuds. Elles rampaient avec elle comme autant de vers longs.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Calamity Jane. Légende de l’Ouest, mythe viril, silhouette dressée entre whisky et poudre. Mais qu’y a-t-il derrière le masque ? Une survivante. Ici, pas d’héroïne, pas de gloire. Seulement une femme à nu.
C’est un western crépusculaire. Un requiem pour les légendes. Une main tendue vers celles qu’on n’a jamais écoutées.
Que faisons nous ? Quelle est cette folie qui continue à nous pousser à courir encore et encore et plus vite encore vers cette fin que nous savons, à chaque pas, plus proche encore ?Stardust : poussière d’étoiles de Hannah ArnesenUn livre magnifique sur le déni ahurissant de l’humanité du XX et XXIe siècle.
Nous sommes les industriels de notre destruction !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je pense à toi, je pense que j'ai vécu une vie entière sans me soucier d'apprendre à te connaître.
Je veux apprendre à te connaître.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Voici trois lettres, trois lettres poignantes adressées à trois destinataires : une à la Terre, une à celui ou celle en train de lire ce livre, et la dernière, à un possible enfant à naître.
Trois lettres qui racontent les merveilles de notre planète, la douleur de sa fin éventuelle, l'espoir insensé qu'il ne serait pas trop tard.
D'une beauté étourdissante et porté par une émotion palpable à chaque page, Stardust, Poussière d'étoiles nous embarque dans un voyage révolutionnaire, qui dépasse les frontières entre art et science, poésie et philosophie.
Une plongée dans le passé, le présent et le futur de la planète.
Un livre pour la Terre, pour nous, et pour toutes celles et ceux qui viendront après.
« La Terre pourrait-elle se réveiller un jour et être devenue une autre ? Envolées, barrières de corail et forêts ; envolées, neige et moussons. Les mers ont une fin, les icebergs aussi. Même les déserts et les grandes dunes de sable du Sahara, qui se fondent à l'horizon avec le ciel. Le Soleil va s'éteindre. Tout ce que nous possédons, on nous l'a prêté, c'est tout. »
Pauvre folle d’aimer, d’espoir et d’impossible. Folle et enfermée dans un déni passionnel.
Pauvre folle de Chloé Delaume
Avec une écriture sublime (qui m’a réveillé d’anciens souvenirs de Kundera), Chloé Delaume dévoile les tourments de Clotilde, emportée dans les tourbillons d’un impossible amour.
C’est vertigineux, souvent drôle, subtile et écrasant.
Pauvre pauvre folle
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) La fin du monde n'a pas du tout la forme prévue. Derrière la vitre embuée, Clotilde observe la neige couvrir avril ; le train qui l'emporte traverse autant de forêts mortes que de prés empoissés par des ruisseaux boueux. Elle regarde le décor se déliter lentement, l'époque s'appelle Trop tard, chacun est au courant, alors elle se demande comment font toutes ces bouches pour prononcer encore sérieusement le mot Avenir.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans toutes les histoires d'amour se rejouent les blessures de l'enfance : on guérit ou on creuse ses plaies. Pour comprendre la nature de sa relation avec Guillaume, Clotilde Mélisse observe les souvenirs qu'elle sort de sa tête, le temps d'un voyage en train direction Heidelberg. Tandis que par la fenêtre défilent des paysages de fin du monde, Clotilde revient sur les événements saillants de son existence.
La découverte de la poésie dans la bibliothèque maternelle, le féminicide parental, l'adolescence et ses pulsions suicidaires, le diagnostic posé sur sa bipolarité. Sa rencontre, dix ans plus tôt, avec Guillaume, leur lien épistolaire qui tenait de l'addiction, l'implosion de leur idylle au contact du réel. Car Guillaume est revenu, et depuis dix-sept mois Clotilde perd la raison. Elle qui s'épanouissait au creux de son célibat voit son coeur et son âme ravagés par la résurgence de cet amour impossible.
La décennie passée ne change en rien la donne : Guillaume est toujours gay, et qui plus est en couple. Aussi Clotilde espère, au gré des arrêts de gare, trouver une solution d'ici le terminus
Stupéfiant ! Après un début qui m’a laissé abasourdi et avoir revu plusieurs fois la même case pour être sûr d’avoir bien compris, je me suis retrouvé dans la même sidération que Fabienne.
Je vais rester de Lewis Trondheim et Hubert Chevillard
Et c’est tout le génie de cet album que de nous plonger immédiatement dans le sujet, de nous permettre cette identification surréaliste à cet événement invraisemblable
C’est à Palavas, au bord de mer, Fabienne et Roland qui désirent un enfant vont passer une semaine de vacances bien organisée et…
Une magnifique bande dessinée, un chef d’oeuvre de sensibilité, un scénario millimétré avec un dessin poétique au cordeau !
Splendide !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Non, dans les papiers ils disent bien : "Pas d'accès à la location avant 14h".
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Fabienne et Roland débarquent à Palavas pour passer la semaine. Roland a tout payé, tout organisé et scrupuleusement consigné chaque étape du séjour dans un carnet.
Ils s'apprêtent à déposer leurs bagages à l'appartement.
Soudain, elle se retrouve seule.
Stupeur, déni...
Contre toute attente, elle décide de rester
Un livre comme un combat de boxe avec les poings attachés dans le dos. Un livre qui fait mal partout, comme un râle qui vient du fond de la mine. La mine du Nord, du charbon et des corons, des coups de grisou. Celle qui mange les hommes et recrache de la suie.
Le jour d’avant de Sorj Chalandon
Une dette vrillée au corps, aux tripes : « Venge-nous de la mine »
L’histoire d’un homme seul à porter la mort de son frère, une vie à trainer une dette.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J'allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J'allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n'avaient jamais payé pour leurs crimes
Une structure emmêlée pour inviter le lecteur à tirer les ficelles d’un retour à la mémoire. Le retour sur un viol. Un viol nié pour choisir la vie.
Qu’il emporte mon secret de Sylvie Le Bihan
Les coupables peuvent-ils s’échapper sans que jamais leurs crimes soient jugés ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je ne peux pas t'expliquer pourquoi, pas maintenant, mais sois patient, je te raconterai dès que j'aurai trouvé les mots. J'ai besoin de respirer, encore un peu, un autre air que celui, étouffant, de l'été 1984, celui que j'avais refoulé et que j'ai retrouvé dans une salle de la prison de Nantes, il y a trois semaines. »
Deux nuits ont bouleversé la vie d'Hélène à trente ans d'intervalle. La troisième, à la veille d'un procès, sera-t-elle enfin celle de la vérité ?
Alternant le présent et le passé, Sylvie Le Bihan construit un roman à tiroirs où le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la fin