Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Tsunami raconte une touchante histoire, celle d’un jeune homme à la recherche de sa sœur disparue en Indonésie, quelque temps après le grand tsunami de 2004.Tsunami de Stéphane Piatzszek et dessins de Jean-Denis PendanxUne quête dans un cadre idyllique qui flirte avec le fantastique et les fantômes des disparus.C’est tendre et beau, parfois drôle, d’autres fois triste. Une quête pleine d’émotions aux aquarelles magnifiques
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je ne sentais pas la puanteur des motos déglinguées qui envahissaient le centre-ville.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Comment retrouver sa grande soeur... quand elle a disparu il y a dix ans ?
quand elle a disparu en Indonésie, juste après le tsunami ?
quand elle a disparu alors qu'elle soignait des populations meurtries et affamées ?
Comment retrouver sa grande soeur...
quand on n'a jamais mis un pied hors de l'hexagone ?
quand on tombe par mégarde amoureux d'une adorable Papoue en cavale ?
quand ladite jeune femme connaît le vaudou et les morts qui marchent ?
Comment retrouver sa grande soeur
quand on découvre qu'elle vit loin, très loin, tout au bout d'une île... tout au bout du monde et peut-être plus loin encore ?
À la fin de cette lecture, j’ai vraiment regretté de ne pas savoir lire le suédois afin de pouvoir comparer la géniale traduction (de Catherine Renaud) à son original. Car il est de plus en plus rare de lire un texte avec une telle débauche de passé simple et de telles constructions de chapitres qui donnent à ce livre son style tellement baroque – voir gothique.Strega de Johanne Lykke HolmUne histoire de jeunes filles envoyées dans un hôtel pour qu’elles y apprennent à devenir de bonnes épouses. Un hôtel vide, où rien ne se passe… vraiment pas grand-chose.Jusqu’à ce que l’une d’entre-elle disparaisse. Et même là…
Un livre impressionnant de style, hypnotique et envoûtant dans lequel tout semble rester figé hors du temps
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je me contemplai dans le miroir. J'y reconnus une femme jeune, mais déchue. Je me penchai pour presser ma bouche contre le miroir. La buée se diffusa sur le verre comme de la vapeur dans une pièce où quelqu'un avait dormi aussi profondément qu'un mort. Derrière moi, la pièce se reflétait. Sur le lit se trouvaient des épingles à cheveux, des somnifères et des culottes en coton. Sur le drap, il y avait des taches de lait et de sang. Je pensai : si quelqu'un prenait une photo de ce lit, toute personne sensée se dirait qu'il s'agit de la reconstitution du meurtre d'une petite fille ou d'un enlèvement particulièrement brutal. Je savais que la vie d'une femme pouvait se transformer à tout moment en scène de crime. Je n'avais pas encore compris que je vivais déjà dans cette scène de crime, que la scène de crime n'était pas le lit mais mon corps, que le crime avait déjà eu lieu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Strega est un village dans la montagne que borde un lac noir. Neuf femmes de dix-neuf ans empruntent le téléphérique qui rejoint l’Hôtel Olympic. Filles de mères travailleuses et de pères invisibles, elles ont été envoyées là par leurs parents pour apprendre à devenir des femmes au foyer, en se formant au service de clients qui ne viennent jamais. Le temps s’étire, une sororité résistante s’installe comme un rêve dans le luxe des salles vides. Liqueurs et cigarettes accompagnent l’indolence de ces jeunes rebelles qui vivent dans la lumière brillante du grand parc de l’hôtel. Puis l’une d’elle disparaît. Elle a été assassinée, toutes le pressentent, car depuis l’enfance, elles le savent, la vie d’une femme peut se transformer à tout moment en scène de crime.
Dans un style exceptionnel, d’un onirisme sensuel à mi-chemin entre l’univers de Zelda Fitzgerald et le cinéma de Sofia Coppola, Strega raconte l’histoire, empreinte de lait et de sang, de neuf femmes aux prises avec un maléfice insaisissable.
Voilà une critique bien difficile à rédiger tant ce chef-d’oeuvre m’a semblé inabouti. Oui, c’est un chef-d’oeuvre, nul doute. C’est beau, prenant, envoûtant et questionnant. Je suis resté sous le charme de ce livre aux nombreux tiroirs (enfin, aux nombreuses étagères de bibliothèques).La cité aux murs incertains de Haruki MurakamiComme l’auteur s’en explique dans la postface, ce livre est une extension d’une nouvelle du même titre de 1980. Elle servit de matière pour La fin des temps paru en 1985 (que je m’en vais m’empresser de relire et qui – dans mes souvenirs – me semble avoir tant de points communs). Insatisfait, Murarami s’est remis au travail en 2020 et ce livre en est une reprise complète.
Mais pourtant, à la fin de cette lecture, il me semble qu’encore, de grands pans restent inexplorés, de nombreuses portes ouvertes restent béantes et les incessantes répétitions m’ont beaucoup troublé. Choix délibérés de l’auteur ou travail inachevé ?
Une histoire fantastique, d’amour impossible, de disparition et de questionnement sur la propre vie de nos inconscients
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) C'est toi qui m'as parlé de la Cité.
Ce soir d'été, respirant les effluves de l'herbe tendre, nous avons marché vers l'amont de la rivière. Nous avons traversé une succession de gradins formant de petites cascades, et nous nous sommes arrêtés de temps en temps pour observer des poissons argentés, filiformes, qui nageaient dans les nappes d'eau. Nous étions tous deux pieds nus depuis un bon moment. L'eau claire lavait et rafraîchissait nos chevilles, le sable fin de la rivière nous enveloppait les pieds, comme un nuage doux dans un rêve. J'avais dix-sept ans, toi, un an de moins.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Tu dis : « La Cité est entourée de hauts murs et il est très difficile d'y pénétrer. Mais encore plus difficile d'en sortir.
- Comment pourrais-je y entrer, alors ?
- Il suffit que tu le désires. »
La jeune fille a parlé de la Cité à son amoureux. Elle lui a dit qu'il ne pourrait s'y rendre que s'il voulait connaître son vrai moi.
Et puis la jeune fille a disparu.
Alors l'amoureux est parti à sa recherche dans la Cité. Comme tous les habitants, il a perdu son ombre. Il est devenu liseur de rêves dans une bibliothèque.
Il n'a pas trouvé la jeune fille. Mais il n'a jamais cessé de la chercher...
Avec son nouveau roman si attendu, le Maître nous livre une oeuvre empreinte d'une poésie sublime, une histoire d'amour mélancolique entre deux êtres en quête d'absolu, une ode aux livres et à leurs gardiens, une parabole puissante sur l'étrangeté de notre époque.
En 1926, la mère de Agatha Christie meurt et son mari infidèle lui annonce son intention de divorcer. Elle disparaît alors durant une dizaine de jours. Disparition qu’elle n’expliquera jamais.
Agatha Christie, le chapitre disparu de Brigitte Kernel
Brigitte Kernel s’empare de cette rocambolesque histoire et comble les vides de cette affaire dont toute l’Angleterre parla.
C’est drôle, pétillant et léger (un peu beaucoup, même), comme une enquête menée par la protagoniste de son propre rapt
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) The End.
Voilà, le livre est fini.
J'y ai posé le point final vers quinze heures.
Le titre : Une autobiographie. Il n'y a pas plus simple.
Juste au-dessus, en lettres capitales, mon nom, Agatha Christie.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Hiver 1926. Agatha Christie disparaît. L'Angleterre retient son souffle. Pourquoi et comment la reine du crime s'est-elle volatilisée dans la nature ? Qu'a-t-elle fait pendant onze jours ? Cette histoire vraie demeure comme une zone d'ombre dans la vie de la plus célèbre des romancières anglaises et personne encore n'est parvenue à élucider cette énigme.
Dans ce roman passionnant, Brigitte Kernel se glisse dans la peau d'Agatha Christie pour revenir sur cet épisode mystérieux, reconstituer l'étrange disparition, déterrer une sombre affaire de vengeance et même découvrir une histoire d'amour.
L’histoire d’un drame familial sur une île à côté de la Sicile.
Avec trois (quatre) sœurs criantes de vérité. Et toutes et tous, pères, mères, voisins, mafieux, cantonnier… des personnages incarnés, justes, peintures hyperréalistes.
La Sicile n’est pas oubliée et joue son rôle indolent, à la chaleur étouffante et ne bougeant qu’au rythme lent des combinaziones.
Et le drame ! Dernier personnage. Écrasant de culpabilité et qui ramifie dans chaque chapitre son sale venin.
Fille en colère sur un banc de pierre de Véronique Ovaldé
Sans oublier l’écriture et la narratrice ! Légère, sautillante et joueuse, presque malicieuse. Contre-pied salutaire à cette histoire glauque et qui donne toute la vie et la puissance à cette fille en colère
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Quand elle voulut passer par la fenêtre, elle entendit la petite l'appeler. Pourtant elle croyait savoir se faire aussi discrète qu'un chat. Elle fut effrayée puis agacée puis (S'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît, emmène-moi, chuchota la petite) résignée. Elle posa un doigt autoritaire sur ses lèvres même si ce n'était pas nécessaire. Il ne fallait pas réveiller les autres, la petite le savait aussi bien qu'elle. Les autres ameuteraient les parents. C'étaient de vraies poules caquetantes et froussardes. Et si elle n'emmenait pas la petite, il y avait le risque, qu'elle n'était pas prête à courir, que celle-ci se mît à hurler - ou plus vraisemblablement qu'elle se postât à la fenêtre à l'attendre toute la nuit en chantonnant de plus en plus fort et en finissant par alerter la maisonnée. Merci bien.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer.
Elle se le répéta bien un million de fois toutes les années qui suivirent. Elle eut d'ailleurs une hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux autres sœurs qui gesticulaient dans leur sommeil, pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de sa rage, puisqu'il y a un plaisir dans l'abdication, cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité, on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le droit de se taire, on nous enferme, alors que les autres là-bas au loin s'amusent et se goinfrent, qu'est-ce que j'ai fait dans mes vies antérieures pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse. Peut-être aussi que le jeu n'en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n'est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. Le jeu n'est désirable que parce qu'il est le jeu. »
Véronique Ovaldé, à travers l'histoire d'une famille frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au plus près les relations que nous entretenons les uns avec les autres et les incessants accommodements qu'il nous faut déployer pour vivre nos vies.
Au moment de recevoir son prix Nobel, un écrivain disparaît. Son attachée de presse, Marie, mène l’enquête au domicile de l’auteur à Saint-Malo. Et tout s’emmêle…
Le dernier des écrivains de Gwenaële Robert
Si les références nombreuses à Maigret parsèment cette plaisante enquête, nulle trace ici de la bonhomme écriture de Simenon.
Une parfaite lecture pour l’été sur un transat en bord de mer bretonne
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) 7 décembre
Il pleuvait. Elle regardait les gouttes d'eau s'écraser sur la vitre, puis s'étirer et suivre sur le carreau des chemins incertains ralentissements suivis de brusques accélérations -, loupes ductiles et fugitives où s'enflaient la campagne, les vaches, l'ardoise des toits.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Qu'est-il arrivé à Pierre Le Guellec, nouveau lauréat du prix Nobel de littérature ? Déposé à l'aéroport de Rennes le matin du 8 décembre, il n'est jamais arrivé à Stockholm pour recevoir sa récompense. Enlèvement d'un écrivain devenu soudainement riche et célèbre ? Règlement de comptes entre les derniers terre-neuvas dont il est le descendant ? Disparition volontaire ? Inquiétante ? Définitive ? Marie Rivalain, son attachée de presse, est troublée. Contrainte de rester à Saint-Malo jusqu'au retour hypothétique du romancier, elle découvre la part d'ombre d'un homme qu'elle pensait pourtant bien connaître. Dans un hôtel particulier chargé d'histoire et sur les plages ventées de la cité de granit, Marie part à la recherche de celui que beaucoup considèrent comme « le dernier des écrivains ». Mais chaque nouvel indice ne fait qu'épaissir son mystère.
Dans la lignée des romans de Georges Simenon, Gwenaële Robert signe une intrigue captivante au cœur de la cité corsaire dont les remparts abritent de lourds secrets.
Très amusé par sa Patate chaude, c’est avec joie que je suis tombé sur le livre précédent de Marie Beer. Et quelle surprise, quelle claque ! Je me suis fait prestidigiter en toute beauté !
Sagama de Marie Beer
On suit ici le docteur Wilson, sa femme et sa patiente Sagama. Une histoire que l’on découvre au travers du journal du docteur harcelé tant par son épouse délaissée que par Sagama, suicidaire, abusée par son beau père, fragile, dépendante, instable, fugueuse, manipulatrice et qui dialogue avec des anges… Folle ?
Et ?
Et ce livre m’a retourné la tête !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Samedi 19 juillet 2014
J'ai offert ce jour à mon épouse un joli carnet auquel confier ses tourments. C'était une manière, peut-être malhabile, d'excuser ma suractivité professionnelle des derniers mois, vécue par elle comme un délaissement. Il m'arrive de conseiller à mes patients de coucher leurs maux par écrit avec des résultats très positifs. Un adolescent affronte ainsi un parent tyrannique sans risque de conflit.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Entouré d'une épouse un peu trop parfaite et d'un cercle social désespérément conformiste, le docteur Wilson, un psychiatre quinquagénaire, se réfugie dans l'écriture de son journal. Il y retrace la psychose de Sagama, une jeune patiente dont la disparition l'inquiète et dont la personnalité le fascine malgré lui... Un texte subtil, intense et drôle qui, au fil des pages, bouscule les représentations conventionnelles de la folie.
En refermant ce livre, je l’ai trouvé un peu vide… avec pas mal de remplissage…
Un soir d’été de Philippe Besson
Après réflexion, c’est justement ce qu’il exprime. Le vide de la disparition, du manque. Un ami disparu un soir de fête alors que tout était simple et insouciant. En vacances sur l’Île de Ré, avec une bande copain à jouir de l’amitié, des flirts, de la légèreté des 18 ans.
… un peu vide quand même
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ce matin, au détour d'une rue, dans la ville où j'habite désormais, j'ai cru reconnaître son visage et sa démarche.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Nous étions six - cinq garçons et une fille - insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l'un d'entre nous disparaisse ? »
S'inspirant d'une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l'île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.
Très belle bande dessinée aux graphismes naïfs et enfantins mis en valeurs par des aquarelles qui rendent ces images du bayou et de la Louisiane très vivantes. Swamp : un été dans le bayou par Johann G. Louis
Au travers d’une rencontre d’enfants, Louis raconte la pauvreté, les inégalité, le racisme, la ségrégation, le Ku Klux Klan, les « disparitions », les marais et les hypocrisies religieuses. Mais aussi – et surtout – tous leur contraires, à commencer par l’amitié ou l’humanisme
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Blackwater blues done called me to pack m things and go...
'Cause my house fell down and I can't lie there no more
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Louisiane, fin des années 1930.
En ce début d'été, il ne se passe jamais rien à Sunny Point, petite ville perdue au fin fond du bayou. Si bien que lorsque le bus arrive en ville, c'est toujours la promesse d'un bon divertissement ! Quand deux jeunes amis, Otis et Red, assistent à l'arrivée de Shelley, une petite fille pleine de secrets, ils sont loin de se douter qu'ils vont vivre un été inoubliable et fondateur.
Mais en enquêtant sur le meurtre d'un homme noir par d'inquiétants hommes à capuche, Otis et Red s'éveillent à la réalité de la ségrégation raciale.
Un grand récit romanesque qui fleure bon la littérature américaine (Mark Twain, Harper Lee, Truman Capote) signé Johann G. Louis (La Petite Dernière)
Acrobate dans une troupe, Lubin se cogne la tête et depuis… il disparait un jour sur deux. Jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’une autre personne prend possession de son corps ces jours-là. Un autre lui, plus travailleur, investi professionnellement et aussi, bien plus propre… même s’il mange un peu n’importe comment et qu’il est bien moins sportif.
Ces jours qui disparaissent de Timothé Le Boucher
Mais alors… qui est-il ? Qui est le vrai ? Lui ou son autre lui ? Comment s’accrocher à sa vie ? Lutter pour elle ? Qui est légitime ? Peut-on partager une vie ? Et ses amours ?
Une bande-dessinée qui m’a bien scotché, me laissant plein d’empathie pour celui qui s’est fait faucher sa vie un jour sur deux… pour le moment ! Et dans cette BD qui fait la part belle au looser, difficile de ne pas espérer jusqu’au bout.
Un album porté par un scénario brillant et un dessin très frais à la ligne claire. Une grosse réussite !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Lubin... Ta tête ?
Ça va, je sens presque plus rien...
J'ai juste perdu un paquet de neurones.
Encore faudrait-il qu'il y en ait eu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Que feriez-vous si d'un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu'un jour sur deux ? C'est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui, sans qu'il n'en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu'un jour entier vient de s'écouler. Il découvre alors que pendant ses absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n'a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son « autre », par caméra interposée. Mais petit à petit, l'alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s'évaporant progressivement dans le temps. Qui sait combien de jours lui reste-t-il à vivre avant de disparaître totalement ?
Au-delà d'un récit fantastique vraiment prenant, Ces jours qui disparaissent pose des questions fortes sur l'identité, la dualité de l'être et le rapport entre le corps et l'esprit.