Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Si on continue à suivre la vie du petit Riad, 6 ans, désormais installé en Syrie et qu’il est toujours aussi chou… Ce qui l’entoure le semble de moins en moins.
L’arabe du futur, tome 2 de Riad Sattouf
Un pays très pauvre, des méthodes d’enseignement disons… brutales et doctrinaires et une famille aux règles morales patriarcales, islamiques et archaïques.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ce livre raconte l'histoire vraie d'un écolier blond dans la Syrie d'Hafez Al-Assad
C’est chou comme tout, cette histoire. Celle, autobiographique du petit Riad, 2 ans, qui évoque ses premiers souvenirs.
L’arabe du futur, tome 1 de Riad Sattouf
Et ça commence de façon bien mouvementée avec le départ de la petite famille à la suite du papa qui part enseigner en Libye, plein de convictions panarabiques
Puis, retour un peu déçu en France pour repartir en Syrie, à Homs, berceau de la famille paternelle, à nouveau plein d’espoirs… qui seront aussi rapidement douchés
Et re-retour en France.
C’est doux, faussement naïf, ça sent l’émerveillement et les peurs enfantines, le choc des cultures et les désillusions
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ce livre raconte l'histoire vraie d'un enfant blond et de sa famille dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d'Hafez Al-Assad
Après le bouleversant Bojangles, Olivier Bourdeaut m’avait un peu déçu avec son bien terne Pactum Salis. Mais quelle puissance retrouvée !
Avec Florida on entre dans le monde du corps avec les concours de mini miss où des parents projettent toutes leurs délirantes espérances dans le corps de leurs filles. Pour s’en sortir (s’en sortira-t-elle ?) Elizabeth va tout saboter, à commencer par elle même.
Un livre bodybuildé sur les délires d’une mère, la démission d’un père et la révolte d’une enfant manipulée
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Ne trouvez-vous pas cocasse que dans un pays de gagnants, ma malédiction soit d'avoir un jour gagné? Pas n'importe quel jour, celui de mes sept ans. Ma mère me disait que j'étais très belle et que je n'étais pas trop bête. L'ordre des compliments est important, la forme aussi. J'étais très belle, une affirmation. Je n'étais pas trop bête, une négation.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Ma mère s'emmerdait, elle m'a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée. »
Je suis passé à côté de cette histoire de Koïs dans les bassins des parcs de Paris…
Grand Platinum de Anthony Van den Bossche
Avec un frère phobique du bruit, des jardiniers, une boite de comm’, un collègue dysfonctionnel et un amant…
Possiblement, n’ai-je pas vraiment compris
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Louise a fondé une petite agence de communication. Elle est jeune et démarre une brillante carrière, malgré les aléas du métier, liés en particulier à son fantasque et principal client, un célèbre designer, Stan. Elle doit aussi jongler avec les fantasmes déconcertants de son amant, Vincent. Mais elle a autre chose en tête : des carpes. De splendides carpes japonaises, des Koï. Celles que son père, récemment décédé, avait réunies au cours de sa vie en une improbable collection dispersée dans plusieurs plans d'eau de Paris. Avec son frère, elle doit ainsi assumer un étrange et précieux héritage
Eugène s’est retrouvé confiné au chalet avec femme et enfant et nous livre ici son journal du confinement.
Le mammouth et le virus de Eugène
Il joue avec son fils, goûte aux joies de Zoom, s’offusque de l’oreiller de paresse du président-vigneron, tente de poursuivre un traitement médical, se balade, s’amuse et philosophe…
Des joies simples, pour un petit livre un peu simple aussi… zut. Tout ça ne manquait pourtant pas d’humour, de dérision, de poésie et d’émerveillements
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Durant le confinement, mon épouse, notre garçon de trois ans et demi et moi nous nous sommes réfugiés dans un chalet. Là-haut, j'ai chassé le mammouth au salon ; j'ai couru sur les sentiers de montagne avec mon fils en criant que nous étions des lynx ; j'ai acheté dix millions de barils de pétrole au moment où il valait -37 dollars (j'ai donc gagné 370 millions de dollars). J'ai fait en sorte que la peur n'envahisse pas l'imaginaire de mon garçon. Peine perdue : le virus défie l'imagination. Il était là bien avant les hommes et sera encore là après...
Le mammouth et le virus est mon journal de confinement. Autodérision, ironie et tendresse sont des armes de destruction massive contre la déprime. Alors, armons-nous !
Je me suis fait cueillir comme un bleu par ce livre. Chronologie d’une journée clé ! Le départ de la maison du dernier enfant.
Le dernier enfant de Philippe Besson
Une mère désemparée à la tristesse infinie qui tente de faire bonne figure.
C’est tout petit et c’est immense !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Elle le détaille tandis qu'il va prendre sa place : les cheveux en broussaille, le visage encore ensommeillé, il porte juste un caleçon et un tee-shirt informe, marche pieds nus sur le carrelage. Pas à son avantage et pourtant d'une beauté qui continue de l'époustoufler, de la gonfler d'orgueil. Et aussitôt, elle songe, alors qu'elle s'était juré de se l'interdire, qu'elle s'était répété non il ne faut pas y songer, surtout pas, oui voici qu'elle songe, au risque de la souffrance, au risque de ne pas pouvoir réprimer un sanglot : c'est la dernière fois que mon fils apparaît ainsi, c'est le dernier matin. »
Un roman tout en nuances, sobre et déchirant, sur le vacillement d'une mère le jour où son dernier enfant quitte la maison. Au fil des heures, chaque petite chose du quotidien se transforme en vertige face à l'horizon inconnu qui s'ouvre devant elle
Une femme écartelée entre deux hommes, une histoire de parfums et d’odeurs à la sensualité omniprésente.
Fleur de peau de Anne Calife
Une histoire de prison, de jardins, d’enfants, de culottes et de désirs. Une femme bouleversée par le début d’une passion qui marque la fin d’un amour.
Mais toutes ces suaves puissances aromatiques enivrantes ont fini par m’écœurer un peu…
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Comme mère de Paul et des jumeaux, elle est parfaite.
Comme épouse, comblée.
Comme soignante, irréprochable.
Mais un matin d'hiver, alors qu'elle travaille à l'infirmerie de la pénitentiaire, une senteur masculine puissante et familière vient couvrir les exhalaisons médicinales. Derrière elle se tient le captif Ivan R. Il la bouleverse. Emportée par un tourbillon aromatique et charnel, elle va s'abandonner au vertige d'un amour fou et accepter de livrer son existence à une passion toute olfactive.
Lascif et voluptueux récit de la sensualité au féminin, Fleur de peau est un roman d'une poésie renversante où l'érotisme consumé le dispute à une délicate pudeur
Un père coincé avec sa femme et ses deux enfants. Un procrastinateur angoissé presque heureux reçoit un bon pour un dépistage du cancer colorectal.
Broadway de Fabrice Caro
C’est drôle, humain, anecdotique et un peu absurde. Un peu long aussi
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Une femme et deux enfants, un emploi, une maison dans un lotissement où s'organisent des barbecues sympas comme tout et des amis qui vous emmènent faire du paddle à Biarritz... Axel pourrait être heureux, mais fait le constat, à quarante-six ans, que rien ne ressemble jamais à ce qu'on avait espéré. Quand il reçoit un courrier suspect de l'Assurance maladie, le désenchantement tourne à l'angoisse. Et s'il était temps pour lui de tout quitter ? De vivre enfin dans une comédie musicale de Broadway ?
Après Le discours, Fabrice Caro confirme son talent unique de prince de l'humour absurde et mélancolique
Le soir de réveillon, toutes ses femmes sont là, mais Vittorio ne vient pas. Les femmes de de Caterina Bonvicini
Le livre, donnant la voix à chacune, dresse des portraits teintés de jalousies et de rancœurs, de regrets et d’incompréhensions.
Une construction sympa et bien menée qui, hélas tend à s’épuiser rapidement…
… pour un rebondissement final bienvenu mais qui m’a semblé un peu bricolé
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Milan. Le soir de Noël. La mère, la soeur, la femme, l'ex-femme, l'amante et les deux filles de Vittorio attendent en vain cet écrivain à la carrière déclinante. Une enquête pour disparition est ouverte. Au fil des mois, un nouvel équilibre vient régir les rapports entre ces femmes. Chacune des protagonistes narre son histoire avec l'absent
Malgré un départ un peu confus, oscillant entre les personnages et la narratrice, je me suis rapidement retrouvé sous le charme absolu de ce récit de famille qui débute en pleine guerre d’Espagne, suivie de l’exil pour aboutir dans un bar-tabac-café-restaurant-hôtel-épicerie de Marseillette. Une histoire soigneusement consignée dans une commode que l’auteure reçoit en héritage au décès de sa grand-mère, l’Abuela.
La commode aux tiroirs de couleurs de Olivia Ruiz
Un presque premier roman fortement inspiré de son histoire familiale, époustouflant d’émotions et de sentiments. Des vies de femmes, porteuses de mémoire
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l'intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d'une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours.
La commode aux tiroirs de couleurs signe l'entrée en littérature d'Olivia Ruiz, conteuse hors pair, qui entremêle tragédies familiales et tourments de l'Histoire pour nous offrir une fresque romanesque flamboyante sur l'exil