Avec beaucoup d’humour (il n’y d’ailleurs pas besoin de forcer le trait tant ces années sont ─ rétrospectivement ─ drôles), Caro nous raconte l’année du bac dans les années 80 vue par Daniel.
Un portrait tendre et amusé sur des années compliquées
Une photo de Michel Sardou ornait la couverture du Télé 7 Jours, accompagnée de la légende « Sardou au tournant de sa vie, 23 ans d'amour, de colères et de passion, il fait le point ». Je la regardais vaguement en buvant mon chocolat au lait. Mon frère à côté faisait un bruit monstre en mâchant ses corn flakes, absorbé par l'illustration figurant sur le paquet.
L'année du Bac, la meilleure période de notre vie en même temps que la pire.
« Je m'étais façonné un faux moi intégralement taillé pour lui plaire. Elle avait adoré Le cercle des poètes disparus ? C'est dingue, c'était mon film culte. Elle aimait Sting et surtout son dernier album en date... Nothing Like the Sun ? Je vénérais cet album, de manière inconditionnelle. Elle admirait le chanteur pour son implication dans la défense de la forêt amazonienne aux côtés du chef Raoni ? J'étais à deux doigts de venir au lycée le lendemain avec un plateau de terre cuite coincé dans la lèvre inférieure... »
Jonglant avec l'euphorie et la fébrilité de nos dix-huit ans, Fabrice Caro livre la chronique drolatique d'une année de terminale à la fin des années 80.





![G [Guillaume Meurice] : Moi, je trouve ça hyper intéressant à quel point les gens qui se considèrent comme des dominants, des « mâles alpha », sont en fait d'énormes trouillards. Ils passent leur temps à dire : « On veut nous empêcher de dire ça ! Oh là là, regardez, la société va changer, ils veulent marier les homosexuels, il va tomber des pluies de grenouilles. » Dans leur tête, ils se voient comme des Vikings. Mais on dirait plutôt des petits chatons terrifiés.
Ça, ça me régale.
C'est dingue de voir à quel point certains mecs - beaucoup de mecs - ont peur du féminisme. On parle d'égalité de droits. Comment tu peux avoir peur de ça ?
Moi, en cas de guerre de civilisations, j'irai me protéger auprès d'une meuf qui a de l'endométriose, qui sait comment gérer la douleur, plutôt qu'auprès d'un mec qui a peur parce qu'il y a un point médian dans un tract.
S [Swann Périssé] : Je le vois aussi dans les réactions de gens qui sont accusés de viols, dans le cadre du #MeToo Stand-up. Ils ont fait des stories et tout, en disant: « Ça se fait pas, c'est pas bien ce qu'on dit sur moi, je vais me suicider, on me regarde mal. » Les gens sont vraiment concentrés sur leur image, leur ego... Pendant ce temps-là, t'as la police qui interviewe toutes les petites meufs que t'as violées, qui fait son petit dossier de preuves. Et toi, t'es là à faire des stories « Je suis malheureux ». Bon courage pour ce qui est à venir !](https://i0.wp.com/www.noid.ch/wp-content/uploads/2025/07/bouffons.jpg?resize=660%2C556&ssl=1)






