Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
C’est la mode, il faut passer par là… Encore une auto-bio-romancée ! Ça commence à faire ! Passé ça… voilà un joli livre. Petit, trop petit peut-être.
La tendresse du crawl de Colombe Schneck
L’histoire d’une passion amoureuse. Mais comme la nage, celle-ci impose une grande synchronisation de tous les membres. Et là…
Avec des belles pages, d’autres drôles et généralement fort bien soutenues par de très intimes sentiments.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) À 50 ans, j'ai découvert que j'avais un corps, et que l'amour heureux est possible.
Une femme raconte son histoire d'amour douce et douloureuse avec Gabriel, un homme qui l'assure de la sincérité de son amour mais dont le comportement incertain laisse planer un doute sur la solidité de leur relation
Une rencontre, des années plus tard, un rendez-vous dans un restaurant. L’occasion de solder les passifs, les regrets, les nostalgies, les non-dits, les envies, les inassouvis et les bonheurs
Dîner à Montréal de Philippe Besson
Un livre d’une sensibilité hors du commun, d’une honnêteté de chaque mot
J’en reste le coeur éclaté
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je vous ai parlé de Paul Darrigrand.
Je vous ai parlé de ce jeune homme aux yeux noirs, qui venait jadis me retrouver dans ma chambre d'étudiant à Bordeaux ; c'était en 1989. Je vous ai parlé de notre amour clandestin, vécu dans le plus bel âge, tandis que je valsais dangereusement avec la mort; amour inabouti, finalement renvoyé au néant, à la fin d'un été.
Je vous ai avoué également que j'avais fini revoir Paul. Longtemps après.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ils se sont aimés, à l'âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu'ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd'hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ?
Le temps d'un dîner de retrouvailles - à quatre - chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l'espérance et les fantômes du désir.
Parfois, on passe à côté d’un livre, on arrive pas à y entrer. On voit bien qu’il y a quelque chose, mais la porte résiste.
Amour dans une petite ville de Anyi Wang
Un petit échec donc, que cette histoire de jeune danseuse et jeune danseur. Je ne comprenais pas ce que je lisais et après avoir insisté, repris, continué jusqu’au bout… Je n’en ai rien retenu.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Dans une petite ville de Chine, à l'époque de la Révolution culturelle, un garçon et une fille vivent une passion physique intense et bouleversante.
Tous deux danseurs dans la même compagnie, ils luttent avec violence contre l'irrésistible attirance qui les lie l'un à l'autre en défiant tous les interdits. Les corps qui dansent, qui se battent, qui s'aiment avec une fureur désespérée ou une joie radieuse, leurs odeurs, la sueur, la mélopée des porteurs d'eau près du fleuve où ils se rencontrent en secret, l'ardeur du soleil et le refuge de la nuit : dans une langue envoûtante, lancinante, d'une brûlante sensualité, ces pages racontent l'irruption du désir et des corps à une époque où ils étaient bannis.
Les deux adolescents combattent en vain cette flamme qui jaillit du plus profond de leur être et qui incarne la force même de la vie.
Ce roman, paru en 1986 en Chine, fit scandale par la franchise avec laquelle était abordée la sexualité. C'est un texte d'une grande violence, curieusement détaché aussi, sans autre morale que celle des corps, de la puissante palpitation du désir qui ne connaît ni mot d'ordre, ni loi, ni tabou
Mais si tu as l’âme mélancolique, joueuse et poétique, ouvre ce petit éloge. Et laisse-toi porter par ces chapitres comme des pensées, émues de l’autre, de soi et du partage érotique.
Un livre qui s’ouvre sur une passion, qui monte et qui vit comme elle…
… et c’est beau comme un voyage
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Un jour que tu devais rejoindre un amant désiré (tu te trouvais sur une île), pour passer quarante-huit heures avec lui, le temps a été si mauvais qu'aucun bateau ne partait. Tu peux mobiliser des ressources insoupçonnées lorsque ton désir est menacé par les circonstances : tu as réussi aussitôt à trouver un petit avion privé pour franchir la mer qui vous séparait. Le pilote amateur, enchanté d'avoir une raison de voler, ne t'a réclamé que le prix de l'essence. Ce souvenir te ravit toujours : tu te reconnais bien dans cette extrême et soudaine efficacité qui te permet de trouver un avion pour ton désir. »
C’est tout court, et pourtant tout y est. La descente inexorable au enfers de l’obsession, de l’irrésistible désir.
Le Diable de Léon Tolstoï
Et qui est le diable ? Est-ce elle ou est-il en moi ?
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Irténiev, propriétaire terrien, est un homme sérieux, qui gère son domaine avec efficacité et rigueur. Marié à la douce et fragile Lise, romantique amoureuse qui l'idéalise, Irténiev fait de son mieux pour être à la hauteur. C'est sans compter sur Stépanida, une belle paysanne impudique, au regard de braise, au corps vigoureux et à la peau laiteuse, qui met tous ses sens en émoi...
Peut-on résister aux tentations de la chair ? Tolstoï nous dresse un tableau diabolique de la sensualité
Tout devait y être pour un livre magnifique ! Une passion absolue, un artiste excentrique, la pauvreté, le succès, les problèmes, la gloire, l’argent, la mort… Tout y était !
Un été surréel de Maxence Fermine
Et pourtant… au milieu des citations au narcissisme hilarant et la grandiloquence délirante, les mots doux, tendres et mesurés de Maxence Fermine font bien pâle figure.
Et cette couverture, misère. Non !
Zut, c’est joli, mais un peu gâché quand même
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Cadaqués, été 1929. Salvador Dalí, génie en devenir, reçoit chez lui la fine fleur des surréalistes. Parmi eux, Paul Éluard et sa femme, Gala. Or « Dalí est hypnotisé par cette lumineuse déesse qu'il élève à mille pieds au-dessus du sol ».
D'un regard, leurs destins seront scellés à jamais. Lui deviendra un peintre extraordinaire et elle, sa muse éternelle
Un petit récit plus pornographique suranné qu’érotique et qui vaut surtout par l’aura de son auteur rarement catalogué dans les bouquins de cul.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Gamiani, le seul érotique romantique, marque d'une empreinte profonde tous ses lecteurs. C'est l'ouvrage clandestin qui a été le plus souvent réédité depuis le siècle dernier.
Malheureusement, de réédition en réédition, le vrai texte disparaissait de plus en plus derrière des versions «corrigées», dues à des lecteurs inattentifs ou prétentieux, qui jugeaient bon de donner leur version «puisque le texte n'était pas de Musset.»
Aujourd'hui, grâce au professeur Simon Jeune (éditeur du Musset de la Pléiade), nous savons sans pouvoir en douter que le texte est bien de Musset, et nous disposons d'une version authentique, enrichie de quelques notes explicatives. C'est celle-ci que nous vous présentons, suivie de l'étude de Simon Jeune qui en restitue la paternité à son auteur.
Voici donc, pour la première fois depuis sa publication (à tirage très limité), le vrai texte d'Alfred de Musset
Le choix assumé de la romance fait cette biographie un livre très touchant. Pour autant, il faut accepter ce choix d’écriture plutôt osé tant les occasions de trahir semblent se présenter au fil de ce récit très intimiste.
Barbara, roman de Julie Bonnie
Reste un livre fort sur une passion, sur l’inceste et sur une chanteuse hors du commun.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Je décide de m'appeler Barbara Brodi. Grany, ma chère Grany s'appelait Brodsky. Je suis sa lignée, l'héritière de sa Moldavie. Je me plais dans ce nouveau nom, vierge de la petite Monique que l'on n'écoute pas. Barbara Brodi, ma nouvelle vie. Lorsque je l'annonce à Claude, il me dit, «Alors, Barbara, que nous chantes-tu ce soir ? » et je lui réponds, diva, « Ce soir, je chante pour toi, le répertoire de Barbara. » Nous éclatons de rire. »
J. B.
Julie Bonnie raconte Monique, enfant juive fuyant le nazisme, fille victime d'inceste, adolescente détestant son corps, pianiste empêchée. Sous ses yeux sensibles de chanteuse-écrivain, une jeune femme perdue décide de poursuivre son rêve, se transforme, s'invente. De l'enfant cachée pendant la guerre à la création de la chanson Nantes, comment Barbara est-elle devenue Barbara ?
Alice, splendide jeune femme tombe encore une fois amoureuse d’un homme marié. Un beau chirurgien esthétique. Mais quittera-t-il sa femme ?
Maladie d’amour de Sophie Rheims
Fin des clichés ! Car elle monte gentiment cette histoire, régulièrement, crescendo en tentant d’embrouiller les pistes dans une sorte de thriller psychologique.
Mais bon, ça reste gentillet et le style à l’avenant.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Alice est une jolie jeune femme. Actrice, elle rêve de jouer Claudel, mais on ne lui propose que des rôles de potiche dans des pièces de boulevard. Sa vie amoureuse n'est guère plus brillante, faite d'aventures qui se terminent toujours mal. Elle raconte tout à Camille, sa confidente qui, de son côté, mène la vie calme et rangée d'une mère au foyer.
Au moment où Alice décide enfin de renoncer à la passion, elle s'éprend d'un homme marié, le Dr Costes, qui aurait eu un coup de foudre pour elle. Camille suit cette nouvelle histoire d'amour à la manière d'un feuilleton dont elle serait l'unique spectatrice, même si d'étranges contradictions apparaissent dans les confidences de son amie.
Pour protéger Alice, Camille tente d'en savoir plus sur cet homme insaisissable. Cette démarche la fait progressivement basculer : elle se met à douter de tout, au risque de se perdre.
Dans ce quinzième roman, Nathalie Rheims explore, utilisant l'art du suspens, l'infime frontière qui sépare l'amour fou de la folie
C’est écrit avec le sang et la viande, c’est beau et douloureux comme des regrets trop gros pour le coeur, comme des démons d’un bonheur perdu, comme les cicatrices des joies passées.
Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson
L’histoire d’une passion de jeunesse, de deux corps qui se sont aimés et qui jamais ne se sont retrouvés. La vie qui broie les sentiments et les passions à la moulinette des interdits, des culpabilités ou de l’absurde impossible.
C’est homo et c’est universel.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Un jour, je peux dire quand exactement, je connais la date, avec précision, un jour je me trouve dans le hall d'un hôtel, dans une ville de province, un hall qui fait office de bar également, je suis assis dans un fauteuil, je discute avec une journaliste, entre nous une table basse, ronde, la journaliste m'interroge au sujet de mon roman, "Se résoudre aux adieux", qui vient de sortir, elle me pose des questions sur la séparation, sur écrire des lettres, sur l'exil qui répare ou non, je réponds, je sais les réponses à ces questions-là, je réponds sans faire attention presque, les mots viennent facilement, machinalement, si bien que mon regard se promène sur les gens qui traversent le hall, les allées et venues, les arrivées et les départs, j'invente des vies à ces gens qui s'en vont, qui s'en viennent, je tâche d'imaginer d'où ils arrivent, où ils partent, j'ai toujours aimé faire ça, inventer [...]
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier.
Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Mais un amour, quand même.