Les mots qui fâchent : contre le maccarthysme intellectuel

Incessamment, de nouveaux mots se glissent dans notre langue et bien souvent ceux-ci sont détournés, repris, traduits, malaxés et retournés… Des concepts clairs deviennent obscurs et ce qui semblait lipide vire rapidement à l’incompréhensible et tout prête à la controverse. Tout le monde s’y met, politiques, médias, gauche, droite, populistes, militants et intellectuels et nul ne s’y retrouve plus.

Les mots qui fâchent : contre le maccarthysme intellectuel – Islam de Juliette Galonnier

Petit dictionnaire (la liste des termes est dans les mots clés) pour ne plus s’y perdre, cet essai tente de débroussailler cette jungle en faisant appel à nombre de chercheuses et chercheurs pour des mots qui fâchent la France (Car oui, c’est culturel ! Et cette liste ne serait évidement pas la même en Angleterre ou en Allemagne).

Les mots qui fâchent : contre le maccarthysme intellectuel – Néoféminisme de Martine Storti

Essentiellement centré autour des racismes et des exclusions avec quelques (trop rares) incursions dans les genres et les sexualités, voilà un excellent petit guide pour ne plus s’y perdre. Avec un petit bémol toutefois pour certains auteurs qui ne peuvent s’empêcher de faire des mots ou ceux dont les partis-pris militants écrasent le sujet.

Un petit livre qui m’a rappelé Génération offensée de Caroline Fourest, bien moins léger que Les mots immigrés, moins international que ceux qu’on trouve dans Le dico des mots extraordinaires, moins poétique que le magnifique Il nous faudrait des mots nouveaux et que Jean Roscoff aurait évidement du lire dans Le voyant d’Étampe

Avec les participations de Nicolas Bancel, Rachid Benzine, Magali Bessone, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Ahmed Boubeker, Philippe Corcuff, Claire Cosquer, Juliette Galonnier, Sophie Guérard De Latour, François Héran, Philippe Huneman, Monique Jeudy-Baluni, Memphis Krickeberg, Nicolas Lebourg, Éléonore Lépinard, Françoise Lorcerie, Philippe Marlière, Nonna Mayer, Sarah Mazouz, Laure Murat, Alain Policar, Myriam Revault D’Allonnes, Jacob Rogozinski, Haoues Seniguer, Patrick Simon, Martine Storti, Julien Talpin, Michel Wieviorka, Valentine Zuber

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il est temps de mettre un coup d'arrêt à la dégradation des échanges intellectuels et aux controverses toxiques pour la démocratie qui touchent désormais l'université et le monde de la recherche en France.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
D'antisémitisme à wokisme en passant par identité et laïcité, une liste de mots sujets à controverse selon certains camps politiques dans les milieux intellectuel et universitaire français. Les contributeurs dénoncent le climat délétère qui règnerait dans le monde de la recherche où, selon eux, diatribes et invectives ont remplacé débats et échanges au nom de ce qu'ils nomment bien-pensance

Le voyant d’Étampes

Un boomer au pays du wokisme des réseaux sociaux, au milieu des haters, fachos, ultras, blessés et des trolls anonymes !

Le voyant d’Étampes de Abel Quentin

Une crucifixion (ne pas parler de lynchage) du bien maladroit Jean Roscoff – historien à la retraite, divorcé et alcoolique tentant de renaître tel un Phénix grâce à une biographie d’un poète noir américain (africain-américain, donc). Une histoire qui pourrait faire penser à La tache de Philip Roth s’il l’avait écrite à l’époque de Twitter.

La dégringolade d’un ancien militant gauchiste ex-touche-pas-à-mon-pote un peu radoteur enchaînant les bourdes dans un univers dont il ne maîtrise plus les codes.

Une cabale très instructive et bien foutue permettant de mieux saisir les nouveaux ressorts des polémiques et la non communicabilité des différents points de vue. Qui crie le plus fort ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«J'allais conjurer le sort, le mauvais oeil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d'Etampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J'allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux.»

Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l'écriture d'un livre pour se remettre en selle : Le voyant d'Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l'Essonne, au début des années 60.
A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ?

Abel Quentin raconte la chute d'un antihéros roman tique et cynique, à l'ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d'une génération