Les imparfaits

Ils sont vieux désormais, et elle est morte.

Les imparfaits de Sandrine Yazbeck

Un livre sous la forme de trois monologues qui s’entrecroisent au sein d’un triangle amoureux. Un livre d’egos trop forts, d’oublis de soi, d’incompréhensions, d’espoirs déçus, de culpabilités et de regrets. Les loupés de la vie.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Londres 2013. Gamal, ancien grand reporter de guerre et prix Pulitzer, n'a plus eu de nouvelles de sa femme depuis cinq ans. Aussi, quand il découvre qu'Howard, son meilleur ami, se rend en secret à Positano dont elle est originaire, tout se met à vaciller.

Entre mensonge et trahison, amour, amitié et rivalité, le puzzle d'un trio apparemment parfait s'ouvre sur leurs failles et leurs secrets. À la fois intimiste et ouvert aux grands enjeux du monde, Les Imparfaits entrelace avec une grâce et une subtilité rares les émotions, les relations, les leurres que nous entretenons autant avec ceux que nous croyons connaître qu'avec nous-mêmes

Jour de courage

Un jeune élève profite d’une conférence à l’école sur les autodafés pour aborder le traitement des homosexuels par le nazisme et ainsi, de manière détournée, faire son coming-out.

Jour de courage de Brigitte Giraud

Un récit ou l’histoire se mêle au concret, comme une allégorie de la difficulté d’être soi, revendiqué devant le groupe.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lors d'un exposé en cours d'histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, retrace l'incroyable parcours de Magnus Hirschfeld, ce médecin juif-allemand qui lutta pour l'égalité hommes-femmes et les droits des homosexuels dès le début du XXe siècle. Homosexuel, c'est précisément le mot que n'arrive pas à prononcer Livio : ni devant son amie Camille, dont il voit bien qu'elle est amoureuse de lui, ni devant ses parents. Magnus Hirschfeld pourrait-il parler pour lui ? Sous le regard interdit des élèves de sa classe, Livio accomplit alors ce qui ressemble à un coming out.

Deux histoires se mêlent et se répondent pour raconter ce qu'est le courage, celui d'un jeune homme prêt à se livrer, quitte à prendre feu, et celui d'un médecin qui résiste jusqu'à ce que sa bibliothèque de recherche soit brûlée vive. À un siècle de distance, est-il possible que Magnus Hirschfeld et Livio se heurtent à la même condamnation ?

Ça raconte Sarah

Une passion, folle, qui emporte tout, qui crie, embrasse, mors, déchire, attend, baise, hurle, aime et aime encore plus que c’en est plus possible

Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard

Puis une deuxième partie ahurie d’avoir tant aimé

Deux femmes qui se rencontrent dans une tornade de passion

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Ça raconte Sarah, sa beauté mystérieuse, son nez cassant de doux rapace, ses yeux comme des cailloux, verts, mais non, pas verts, ses yeux d'une couleur insolite, ses yeux de serpent aux paupières tombantes. Ça raconte Sarah la fougue, Sarah la passion, Sarah le soufre, ça raconte le moment précis où l'allumette craque, le moment précis où le bout de bois devient feu, où l'étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, un basculement d'une seconde à peine. Ça raconte Sarah, de symbole : S.

Le sort tomba sur le plus jeune

Un livre sur les puants, les grosses merdes, les pédophiles, les abuseurs, les pères incestueux… Tous ces hommes qui, forts de leurs muscles, fric, statut ou pouvoir en profitent pour avilir, salir, déchirer et assassiner l’enfance et l’innocence pour leurs visqueuses jouissances.

Le sort tomba sur le plus jeune de Sophie Blandinières

C’est rude, pas toujours facile à lire, les phrases peuvent être aussi tortueuses que les hommes qu’elles décrivent, les consolations sont rares et les victimes trop souvent isolées dans leur douleur.

Un témoignage, un roman, un reportage ou une enquête, finalement, qu’importe…

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« Je suis là pour nager, pour couler, pour sortir de l'eau casquée et en colère. Je suis venue empêcher que des enfants soient inhumés avec les faits sans clairons. On leur doit bien une oraison funèbre. Je suis venue porter plainte. Je suis venue réveiller les petits cadavres, leur prêter ma voix de stentor, faire une chaîne avec eux et nous allonger sur les places, sur les routes, nous suspendre aux nuages, nous jeter avec la pluie, menacer enfin, troubler l'ordre public en étant simples et laids, pitoyables et repoussants, prêts à horrifier. »

C'est une histoire d'enfants, dont elle fut, qui ne grandiront jamais comme les autres, prisonniers à perpétuité de ces années où ils ont été les jouets de prédateurs, pédophiles ou parents incestueux. Pour les raconter tous, Sophie Blandinières livre un roman aussi brûlant qu'une déposition collective

Les inéquitables

En commençant ce Djian, j’ai craint un « encore même livre coké et désabusé de losers à la dérive », sorte de pâle imitation de Bret Easton Ellis dans ses mauvais jours… Et pourtant, très bonne surprise !

Les inéquitables de Philippe Djian

Djian prend son temps dans ce petit roman noir pour installer la déprime et ose la surprise et rebat (au sens propre et figuré) les protagonistes dans une peinture noire digne d’un Soulages dépressif.

Et s’il manque des éléments que l’auteur a dû probablement sacrifier au bénéfice du rythme, c’est tant mieux. Glauque et incisif

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Diana se remet progressivement de la mort de son mari Patrick survenue il y a tout juste un an. Marc, le frère de Patrick, vit chez elle pour veiller sur sa santé et sa sécurité. Mais la découverte fortuite par Marc de trois paquets de drogue échoués sur la plage vient soudain bousculer ce lent retour à la vie. Décidé à revendre la marchandise, Marc s'adresse au frère aîné de Diana, avec qui elle entretient de très mauvaises relations. Et les ennuis s'enchaînent aussitôt.

Les couples se trahissent, les amitiés se défont, l'amour flirte avec le meurtre, et, au milieu de ce vaste dérèglement, naissent bientôt de nouveaux sentiments. On retrouvera dans ce roman les thèmes chers à Philippe Djian et son écriture intransigeante et vive - ne laissant aucun temps mort et créant toujours la surprise

Le sel de tes yeux

Pas du tout croché sur cette histoire. Pourtant, le thème est fort. Une sorte de monologue imaginaire d’une écrivaine fascinée par une jeune fille qu’elle a aperçu courir. Comme des lettre à l’attention d’une jeune fille qui commence à assumer son homosexualité dans une famille qui ne veut pas en entendre parler.

Le sel de tes yeux de Fanny Chiarello

Mais voilà, impossible de me laisser aller avec cette histoire en « tu » que j’ai trouvé bien plate… zut.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sarah aime les filles. Dans cette petite ville du bassin minier du nord de la France, l'homosexualité n'est pas bien vue. Lorsque sa mère découvre, planqué sous le matelas de l'adolescente, un roman ayant pour sujet une relation amoureuse entre deux filles, elle entre dans une rage folle.

Mais que se passera-t-il lorsque Sarah, au cours d'une soirée, se retrouvera face à l'autrice du roman ?

Le Sel de tes yeux est l'histoire de cette rencontre en partie imaginaire entre une écrivaine et son personnage.

En partie seulement. Car Sarah existe vraiment. Fanny Chiarello l'a croisée un jour, alors que la lycéenne passait en courant.

Elle l'a photographiée, sans pouvoir lui parler. Alors elle a écrit ce livre dans lequel elle s'adresse à la jeune fille en lui prêtant une famille, des amis, une amoureuse. Une « lettre à une inconnue », brûlante comme le sel des larmes que l'on n'a pas versées

Sous tes baisers

Un roman à plusieurs voix, plusieurs moments et époques qui s’entremêlent et qui rendent la lecture un peu surprenante au début mais qui finissent par créer un tableau d’une grande finesse aux multiples facettes.

Sous tes baisers de Anne Goscinny

Une histoire qui commence par le deuil. Mais très vite arrive une nouvelle passion… et les exigences et trahisons qui viennent avec !

Un livre servi par une écriture très sensible, souvent drôle et pleine d’émotions

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Gabriel,
Je suis née sous tes baisers et je suis morte sous tes coups.
Je croyais rencontrer l'amour et j'ai trouvé la folie.
Tu m'as prise à un autre et tu m'as abandonnée pour une autre.
Je n'avais d'autre choix que de tuer pour renaître.
Mathilde. »

Un roman de feu et de glace, un drame cruel sur cet homme qui ne savait pas aimer

Quatre idiots en Syrie

Quatre français à moitié connus se retrouvent invités pour un festival du cheval en Syrie, quatre idiots utiles à la propagande du régime. Personne ne semble dupe, mais comment se tirer de ce guêpier. Christophe Donner décide d’en relater le parcours au plus près de ce qu’il a vu et de l’absurdité de la situation.

Quatre idiots en Syrie de Christophe Donner

Et c’est malheureusement très drôle ! À condition d’apprécier l’humour lucide et désabusé… Car comment rire de tout cela en plein milieu d’une guerre qui a déjà fait des centaine de milliers de victimes, et bien plus encore de blessés et déportés ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
À Beyrouth, une fois passé la douane, on sera « pris en charge» par Adnan Azzam qui nous emmènera à Damas en voiture, les liaisons aériennes entre Paris et Damas ayant été supprimées à cause de la guerre.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En juillet 1920, le général Gouraud entre à Damas à la tête de ses troupes. Il vient de mater dans le sang la révolte des nationalistes syriens. Le nom de Gouraud est désormais maudit.

Un siècle plus tard, répondant à l'invitation des organisateurs du Festival du cheval, l'écrivain Jean-Louis Gouraud se rend à Damas en compagnie de trois de ses amis français, dont Christophe Donner.

Les quatre visiteurs se sentent privilégiés de pouvoir découvrir ce pays ravagé par huit années de guerre civile, mais très vite, une ombre plane sur cette virée quelque peu macabre. Car de haras en mausolées, et de meetings en talk-shows télévisuels, on les promène dans une étrange mystification : Jean-Louis Gouraud serait le petit-fils du général honni venu s'excuser devant le tombeau de Saladin pour tout le mal que son ancêtre a fait à la Syrie. Problème : le général Gouraud n'a jamais eu d'enfant.

Ainsi, le Festival du cheval était le « village Potemkine » dans lequel les quatre Français étaient supposés tenir le rôle d'idiots utiles au régime de Bachar el-Assad. De ce traquenard, chacun va devoir se tirer à sa manière. Pour Christophe Donner, c'est en écrivant ce livre

Ne pas laisser le temps à la nuit

Un livre qu’on ne peut plus poser une fois ouvert. Un voyage haletant de Hong-Kong à Bruxelles, de Tromsø à Tokyo et jusqu’en Antarctique. Un voyage qui ressemble autant à une traque qu’à une quête.

Ne pas laisser le temps à la nuit de Sonia Molinari

Un récit cinématographique à la frontière entre Lucy et Jason Bourne qui provoquera bien des nuits blanches.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Maiko se réveille dans une clinique de Bruxelles, une mystérieuse cicatrice au bas du dos et un souvenir lancinant dans sa mémoire en vrac : celui d'une adolescence heureuse à Hong Kong, brisée le jour où son père, microbiologiste de génie, a été porté disparu.

La jeune femme entreprend de se reconstruire et se jette à corps perdu sur les traces de son père. Même s'il lui faut arpenter les quatre coins du monde en hôtesse de l'air, talonnée par d'inquiétants poursuivants.

Dans ce récit d'une quête autant que d'une fuite en avant, Sonia Molinari saisit avec talent atmosphères et personnages, qu'elle observe et transcrit avec l'intuition d'une conteuse. C'est sans hésiter que l'on s'embarque à la suite de son héroïne rebelle et fragile

Chaque jour appartient au voleur

Après quinze ans d’absence, le narrateur revient au pays, à Lagos au Nigeria et se retrouve confronté à la corruption et la violence généralisée.

Chaque jour appartient au voleur de Teju Cole

Un récit empreint de tristesse et de colère devant un pays dépouillé de ses richesses et se débattant dans la misère où les pauvres rackettent les pauvres pendant que le pétrole s’exporte.

Un livre témoignage auquel je n’ai malheureusement pas accroché.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
New-Yorkais depuis quinze ans, le narrateur rentre pour trois semaines dans sa ville natale, Lagos. En vingt-sept chapitres, il rend compte de ce séjour au cours duquel il retrouve sa famille, ses amis, son premier amour, renoue avec son passé et l'univers étourdissant de la mégapole nigériane aux quinze millions d'habitants.

Des périples suicidaires en danfos, ces minibus jaunes décrépis et bondés qui fusent dans les rues, à la meilleure manière de doser un pot-de-vin ou de flouer les gamins de la zone, Chaque jour appartient au voleur est tout à la fois récit de voyage, reportage intime et ode à « cette cité aux mille Shéhérazade ». Une écriture précise et mélancolique, magnifiée par des photographies de Teju Cole