Le petit homme d’Arkhangelsk

L’histoire touchante d’un bouquiniste, doux et discret marié à une femme jeune et pétillante. Et qui disparaît du jour au lendemain, le laissant seul et bien démuni.

Le petit homme d’Arkhangelsk de Georges Simenon

Et suite à un petit mensonge d’agrément social, les événements vont fatalement s’enchaîner.

La bien triste histoire d’une plutôt triste vie

Le 87e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il eut le tort de mentir. Il en eut l'intuition au moment où il ouvrait la bouche pour répondre à Fernand Le Bouc et c'est par timidité, en somme, par manque de sang-froid, qu'il ne changea pas les mots qui lui venaient aux lèvres.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lorsqu'on demande à Jonas Milk, le petit bouquiniste et philatéliste du Vieux-Marché, où est passée sa jeune et jolie femme Gina, il répond évasivement qu'elle est allée à Bourges. Mais à mesure que les jours passent, cette réponse apparaît de plus en plus insuffisante ; et bientôt les ragots, les soupçons, l'hostilité de toute la ville se concentrent autour du petit homme d'Arkhangelsk, Russe naturalisé français, mais finalement resté aux yeux de tous l'étranger... Jonas est innocent, pourtant. Mais il faut croire qu'il appartient à un monde où les innocents sont faits pour devenir des victimes... Le créateur de Maigret, disparu en 1989, nous conte ici à petites touches, en observateur attentif des mœurs provinciales et de la nature humaine, un drame de la solitude. Sans lyrisme ni pathétique, il nous fait partager sa compassion. On se dit en refermant le livre que l'on a dû aussi, sans le savoir, côtoyer des Jonas Milk.

L’outlaw

Un polar plutôt basique, avec un pauvre type, lâche, manipulé, incohérent. Et une bande de voleurs sanguinaires. Et la police qui attend patiemment que tout cela de décante. Il ne manque que Jules.

Outlaw de Georges Simenon

Guère passionnant

Le 43e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ils arrivèrent rue Saint-Antoine juste comme la séance finissait au cinéma Saint-Paul. La rue était déserte de la Bastille à l'Hôtel de Ville et, même plus loin, c'était une profonde tranchée vide jusqu'à la place de la Concorde, avec de rares passants minus-cules qui agitaient leurs jambes sur les trottoirs et parfois se risquaient à traverser de biais la chaussée.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Stan est coincé. Il a froid, faim, n'a plus un sou et ne sait pas où dormir. La porte de ses amis reste close. Sa compagne le quitte et retourne vers d'autres hommes en mesure de la protéger. Lui est trop mou, trop indécis pour s'en sortir dans un monde qui, si vous êtes hors du coup, ne fera rien pour vous aider. La police surveille et verrouille tout. Stan, d'origine polonaise, sous le coup d'un arrêté d'expulsion, erre dans Paris jusqu'à ce qu'un inspecteur lui propose d'infiltrer contre argent une bande de criminels endurcis. Des hommes et une femme qui n'hésitent pas à torturer et tuer pour récupérer des bas de laine. Maladroit, mauvais menteur, fragile et pris dans la nasse d'un quotidien sordide, Stan va participer à son tour à des agressions planifiées d'une rare violence. Ses complices, très vite, impitoyables, lui demanderont de faire ses preuves...

Les derniers jours de l’apesanteur

Avec beaucoup d’humour (il n’y d’ailleurs pas besoin de forcer le trait tant ces années sont ─ rétrospectivement ─ drôles), Caro nous raconte l’année du bac dans les années 80 vue par Daniel.

Les derniers jours de l’apesanteur de Fabrice Caro
Et tout y passe : la musique, les copains, la caf, les ragots, les fêtes, les études et bien sûr les fantasmes et les filles vues par ce qu’il serait de bon ton de nommer « un looser magnifique ».

Un portrait tendre et amusé sur des années compliquées

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Une photo de Michel Sardou ornait la couverture du Télé 7 Jours, accompagnée de la légende « Sardou au tournant de sa vie, 23 ans d'amour, de colères et de passion, il fait le point ». Je la regardais vaguement en buvant mon chocolat au lait. Mon frère à côté faisait un bruit monstre en mâchant ses corn flakes, absorbé par l'illustration figurant sur le paquet.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'année du Bac, la meilleure période de notre vie en même temps que la pire.
« Je m'étais façonné un faux moi intégralement taillé pour lui plaire. Elle avait adoré Le cercle des poètes disparus ? C'est dingue, c'était mon film culte. Elle aimait Sting et surtout son dernier album en date... Nothing Like the Sun ? Je vénérais cet album, de manière inconditionnelle. Elle admirait le chanteur pour son implication dans la défense de la forêt amazonienne aux côtés du chef Raoni ? J'étais à deux doigts de venir au lycée le lendemain avec un plateau de terre cuite coincé dans la lèvre inférieure... »

Jonglant avec l'euphorie et la fébrilité de nos dix-huit ans, Fabrice Caro livre la chronique drolatique d'une année de terminale à la fin des années 80.

La hchouma

Alors que le livre commence avec l’émancipation d’une jeune marocaine – issue d’une richissime famille – à Paris, le récit sombre rapidement dans une histoire bien plus glauque.

La hchouma de Dounia Hadni
Une jeune femme sous l’emprise d’un homme, certes bien consentante et pourtant en souffrance, dans une relation destructrice.

Conte moderne des injonctions contradictoires qui ne mènent qu’à la destruction de la personnalité ou banale histoire d’une jeune femme ayant perdu tous repères et incapable de se retrouver ?

La voix de Sylia qui décrit, avec une fascinante froideur clinique, sa propre désintégration

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
« Tu vois, ma petite Sylia, rien ne pourra jamais nous arriver, parce que les chiens de la ferme que tu aperçois sur le toit, ils seront toujours là, à leur poste, suspendus pour veiller sur nous. »


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Sois polie sois jolie, ne ris pas trop fort juste un peu, tiens-toi bien, ne bois pas trop mais un peu quand même, cache-toi pour manger c'est ramadan. Démaquille-toi pour avoir l'air pâle, attends montre ? Mais tu ressembles à rien, maquille-toi. Fais voir tes belles jambes baisse les stores, fais comme si tu étais pieuse comme si tu aimais faire l'amour. Comme si tu n'étais pas toi. »

Écartelée entre des dictats contradictoires visant à faire d'elle « une bonne Marocaine » et « une vraie Parisienne », une jeune femme se débat et lutte pour sa liberté. Un premier roman coup de poing.

L’homme qui lisait des livres

Lorsqu’on parle de guerre, on voit des politiques qui montrent leurs gros bras, les traînées vertes des missiles chirurgicaux la nuit, des bâtiments éventrés, des militaires aux treillis de camouflage…

Mais qui montre les enfants qui jouent ? La vie des habitants d’un territoire qu’une guerre a pris en otages ? Toutes ces victimes innocentes aux vies déplacées, ruinées, amputées, annihilées.

Le lendemain matin, de grosses gouttes tombent sur la ville, étirant les ombres des ruines comme des spectres. Elles s'écrasent sans pudeur sur les tôles rouillées et résonnent comme des prières avortées. Les nuages s'accumulent, sombres et gonflés de rancune. Quel est le crime de Gaza ? Ici, la pluie ne purifie pas. Elle souille davantage. Elle noie les ruelles dans une boue épaisse, impitoyable, et efface les pas, dissout les traces des vivants et des morts. Elle s'insinue dans les fissures des murs et des cœurs, glaçant la maigre chaleur qui s'y accroche. Chaque larme tombée du ciel semble porter le poids d'une tristesse trop lourde pour ce monde.
L’homme qui lisait des livres de Rachid Benzine
Merci Rachid Benzine, merci de remettre l’humanité au centre de ce petit livre.

Ils ne voulaient que vivre sur la terre où ils sont nés. Ils ont été dépouillés, parqués, humiliés, affamés, frappés, tués

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Journée ordinaire. Hier, deux frappes ont tué quatre gamins dont le seul crime avait été de jouer au foot sur la plage. Tu te réveilles dans la chambre où tu t'es installé la veille. L'hôtel concentre une partie de la presse internationale. Tu aurais préféré loger chez l'habitant. Mais ton agence t'a convaincu de privilégier la sécurité. Peu de quartiers sont vraiment épargnés. Des familles entières disparaissent parce qu'elles habitent, sans le savoir ou en toute conscience, à proximité d'un bureau clandestin. Les frappes chirurgicales relèvent souvent de l'erreur médicale.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Entre les ruines fumantes de Gaza et les pages jaunies des livres, un vieil homme attend. Il attend quoi ? Peut-être que quelqu'un s'arrête enfin pour écouter. Car les livres qu'il tient entre ses mains ne sont pas que des objets - ils sont les fragments d'une vie, les éclats d'une mémoire, les cicatrices d'un peuple. Quand un jeune photographe français pointe son objectif vers ce vieillard entouré de livres, il ignore qu'il s'apprête à traverser le miroir. « N'y a-t-il pas derrière tout regard une histoire ? Celle d'une vie. Celle de tout un peuple, parfois », murmure le libraire. Commence alors l'odyssée palestinienne d'un homme qui a choisi les mots comme refuge, résistance et patrie.

De l'exode à la prison, des engagements à la désillusion politique, du théâtre aux amours, des enfants qu'on voit grandir et vivre, aux drames qui vous arrachent ceux que vous aimez, sa voix nous guide à travers les labyrinthes de l'Histoire et de l'intime. Dans un monde où les bombes tentent d'avoir le dernier mot, il nous rappelle que les livres sont notre plus grande chance de survie - non pour fuir le réel, mais pour l'habiter pleinement. Comme si, au milieu du chaos, un homme qui lit était la plus radicale des révolutions.

Linge sale, amour et céréales

Des strips d’une page, parfois un peu plus, sur les plaisirs de la drague, du couple, de la famille, des enfants et des vieux ! Et c’est bien décalé, absurde, coquin, désabusé… ou tristement réaliste (les plus drôles !)

Linge sale, amour et céréales de Pozla
Un gros bol de rigolade à goûter de bon cœur avant que les gamins ne se réveillentUn album avec des vélos et des playmobils

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Moi, Rémi, 10 ans et demi, je jure devant moi-même que je ferai mieux que mon père, ce traître.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Joyeuse et réconfortante, conflictuelle, aliénante ou merveilleuse... La famille : un environnement semé d’embûches ! Pozla, par le biais d'une galerie de personnages hauts en couleurs, ouvre de petites fenêtres sur ce monde relationnel complexe sans jamais oublier la question du couple. Il parle sans tabou de fidélité, de regret, de sexualité, de séparation, de transmission et de doute...

Autant de sujets existentiels croqués avec un humour absurde, cru, doux-amer ou grinçant, saupoudré de tendresse et de poésie.

D’or et d’oreillers

En tout premier, ce qui émerveille, ce sont les dessins, la mise en page et les couleurs, magnifique !

D’or et d’oreillers de Mayalen Goust, d’après le roman de Flore Vesco
L’histoire ensuite, sympa, un peu féministe et lutte des classe. Et pourtant, l’histoire semble bien classique et patriarcale : un richissime jeune homme qui cherche une épouse et qui, pour ce faire, fait passer une test aux candidates une nuit dans son château sur dix matelas.

Qu’est-ce que ça cache ? Et qui donc s’y cache ?

Une vraie merveille

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ma fille, approchez, je voudrais vous conter une histoire. Voyons... par où commencer ? Oui, bien sûr, par un beau jeune homme, riche, noble, valeureux, qui voulait prendre femme. Pour choisir son épouse, il avait imaginé que les prétendantes passeraient la nuit dans un lit fort haut fait d'un empilement de dix matelas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lord Handerson, un riche héritier, a conçu un test pour choisir au mieux sa future épouse. Chaque candidate est invitée à passer une nuit à Blenkinsop Castle, seule, dans une chambre au centre de laquelle se trouve un lit d'une hauteur invraisemblable. Pour l'heure, les prétendantes, toutes filles de bonne famille, ont été renvoyées chez elles au petit matin, sans aucune explication. Mais voici que Lord Handerson propose à Sadima de passer l'épreuve. Robuste et vaillante, simple femme de chambre, Sadima n'a pourtant rien d'une princesse. Et pour cause, l'histoire que va vivre cette dernière, si elle s'apparente bien à de l'amour, est loin d'être un conte de fées...

Les universalistes

Après un Assemblage impressionnant, mes attentes étaient fortes pour le deuxième livre de Natasha Brown. D’où, possiblement mon appréciation en demi-teinte face à ce livre qui ne démérite pourtant pas.

Au travers d’un fait divers touchant un groupuscule autonome, les universalistes, cette histoire explore le wokisme et la discrimination positive qui empoisonnerait les entreprises et défavoriserait toute une partie de la population avec un racisme antiblanc.

Les universalistes de Natasha Brown, traduction de Marguerite Capelle
Et si le sujet me titillait pas mal, il m’a manqué d’un peu de développement ou de profondeur.

Peut-être aurais-je préféré une vision plus caricaturale ? Même si finalement, c’est indéniablement la force de ce livre que d’inviter à la réflexion

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
On ne dirait pas, mais c'est sacrément lourd, un lingot d'or. Quatre cents onces, soit environ douze kilos et demi d'or pur moulé en une espèce de barre - à mi-chemin entre la brique étroite et la pyramide.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans une ferme isolée du Yorkshire, un homme est brutalement assommé à l’aide d’un lingot. Que faisait le principal suspect de cette attaque au milieu d’un groupe de squatteurs ? Qui est le propriétaire de cette demeure et de cette arme en or massif ? Hannah, une jeune journaliste, a mené l’enquête et interrogé tous les protagonistes pour nous livrer le récit précis des événements : un banquier cynique, une polémiste iconoclaste et un groupuscule anarchiste dont les chemins n’auraient jamais dû se croiser.
Mais lorsque se termine l’article d’Hannah, publié par un célèbre magazine, la caméra change soudain d’épaule et nous rencontrons les acteurs de ce drame devenu viral. Au centre de cette galaxie de personnages se trouve Lenny, chroniqueuse et autrice de deux livres viscéralement « anti-woke ». Grande gueule, maligne, drôle – et délicieusement détestable –, elle aussi connaît le pouvoir d’un récit efficace. Hannah avait besoin de l’histoire du lingot pour lancer sa carrière de journaliste, Lenny avait besoin de visibilité pour accroître sa surface médiatique. Mais à jouer avec les lecteurs, c’est toute la société qu’on risque de mettre à feu…
Les Universalistes explore le pouvoir du langage et questionne notre vigilance face à l’information. La plume de Natasha Brown est d’une férocité jouissive et nous rappelle que derrière une plaisanterie ou une métaphore bien sentie, se cachent parfois des discours dangereusement populistes. Un roman aussi addictif que brillant.

Kabuki

L’histoire d’une quête d’identité qui va de la compréhension à l’affirmation en passant par de multiples étapes telles que l’acceptation. Un parcours aux nombreuses difficultés sous des regards pas toujours bienveillants (à commencer par le sien). Une histoire comme un théâtre Kabuki qui laisse tomber les masques.

Kabuki de Tiago Minamisawa, illustrations de Guilherme Petreca
Les dessins sont splendides dans un constant mélange entre onirisme et réalité et qui soutiennent un message fort.

A noter, le très beau dossier qui complète la bd et parle du projet, du drame transphobe qui l’inspira, du film et des traditions théâtrales au Japon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Aïe !
Oh, Bonjour !
Qui es-tu ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À la suite d’une expérience traumatisante, Kabuki décide de porter un masque et de renoncer à jamais à son identité. Et si se fondre parmi les Hommes lui permettait de trouver sa place ?

Errant sans but et sans âme, Kabuki se perd dans les opiacés et le désespoir jusqu’à sa rencontre avec Alma, sorte d’alter ego bienveillant. Celle-ci lui apportera son soutien et lui apprendra à se nourrir du monde afin de répondre aux questions l’habitant depuis toujours.

S’inspirant d’une histoire vraie et prenant place dans le décor du théâtre traditionnel japonais, Kabuki raconte, avec poésie, les obstacles et les combats que rencontre une femme née dans le mauvais corps.

Aimer

Les romances, non merci, me dis-je habituellement. Et pourtant, de temps à autres, je les retrouve dans mes mains avec plus ou moins de bonheur. Et cette fois-ci, c’est un carton complet ! Une vraie merveille bien au-delà d’une bluette nunuche. Une histoire de vies aux ramifications élaborées et aux personnages complexes.

Il faisait de moins en moins l'amour avec Adèle. Elle aurait pu s'en émouvoir. En théorie, un corps pressant le sien, un souffle chaud, ce remue-ménage charnel, tout cela était divertissant, mais le charme se dissipait très vite à l'idée du désordre que cela imposerait à sa soirée. La simplicité d'un verre de vin solitaire en supervisant les devoirs des enfants lui semblait plus douce, plus indulgente.
Aimer de Sarah Chiche
Un roman qui commence bien sombrement, dans la violence, la manipulation et les abus. Des enfants qui deviendront adultes et puis, forcément, vieux…

Deux parcours de vie qui se croisent et s’éloignent, la vie avec des joies, des enfants, la maladie… La vie, donc

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Comme Alexis, Margaux avait neuf ans. Ils étaient dans la même classe, mais ne s'étaient jamais adressé la parole. D'ailleurs, personne ne parlait à Margaux, sauf l'institutrice de cette école où elle était arrivée trois jours après la rentrée scolaire. Margaux ne cherchait pas davantage la compagnie des autres.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Suisse, 1984. Margaux, neuf ans, se jette dans les eaux glacées du lac Léman. Pétrifié, Alexis, son camarade de classe, assiste à son sauvetage. Entre les deux enfants naît alors une complicité vibrante. Mais bientôt, Margaux disparaît mystérieusement. Quarante ans plus tard, tous deux se retrouvent par hasard. Lui, ancien consultant, a tout quitté, rongé par la culpabilité du scandale lié au Duroxil, un opioïde qui a ravagé l'Amérique. Elle, après une enfance dramatique, est devenue écrivain, célibataire et heureuse de l'être, mais ses romans sont peuplés de fantômes. Entre eux, l'amour est intact, aussi brûlant qu'au premier jour. Mais aimer à cinquante ans, est-ce encore possible, quand un père se meurt, quand les enfants grandissent loin, quand le monde lui-même semble s'effondrer ?

De l'enfance à l'âge mûr, de la Suisse de la fin du siècle dernier à la France des années 2020, en passant par les États-Unis où s'annonce déjà le retour de Donald Trump, Aimer dessine une fresque éblouissante sur ces instants où tout peut encore basculer. Un souffle de vie inouï traverse ce roman lumineux, sur la grâce des secondes chances.