La jument perdue

Voilà un roman dur bien atypique que cette jument perdue. Plutôt un western avec des chevaux, des revolvers et des Stetson.

Une émotion vague pénétrait Curly John. Des images passaient toujours devant ses yeux, souvent informes, comme quand on cherche en vain le sommeil, parfois des lignes, des points lumineux, parfois un visage, un objet, un paysage tout blanc et des silhouettes d'enfants se lançant des boules de neige, un train qui s'arrêtait quelque part, un tout petit train, pas de gare, sans doute leur arrivée à Sunburn ?
Et Andy, toujours Andy, avec sa peau mate, son regard aigu...
Bon Dieu! Comment lui, Curly John, avait-il pu se tromper à ce point? On se croit un homme, puis un vieil homme. On s'imagine volontiers qu'on a tout appris. On s'enfonce bêtement dans l'amertume et on est tout prêt à blasphémer Dieu et la vie parce que, simplement, on est passé à côté des gens sans les comprendre.
La jument perdue de Georges Simenon
Une histoire de vieille rancune entre deux amis qu’une découverte vient complètement remettre en question.

Un roman dur qui surprend aussi par son message plutôt positif avec un droit à l’erreur et des sentiments généreux.

Oui, vraiment atypique. Hélas un peu longuet, presque mièvre et sans beaucoup de suspense

Le 62e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il ne s'était pas réveillé de mauvaise humeur. Pas d'humeur enjouée, évidemment, ni particulièrement de bonne humeur. Il savait qu'on était mardi, puisque c'était le jour d'aller à Tucson. Il y verrait Mrs Clum, qu'il appelait Peggy, et c'était déjà une satisfaction dussent-ils passer leur temps à se chamailler tous les deux. C'était une autre satisfaction, le mardi, de ne pas se raser et de ne pas s'occuper des bêtes dès la pointe du jour.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pour Curly John, son associé Andy était devenu "l'innommable", depuis ce jour de 1909 où il avait tenté de l'assassiner afin de posséder à lui seul le ranch de la Jument-Perdue, et les riches gisements de son sol. Mais voilà que, trente-huit ans plus tard, une lettre à demi effacée, découverte dans une malle ayant appartenu à un géologue, ébranle ses certitudes en désignant un autre coupable par une initiale. Et l'homme vieillissant va vouloir faire toute la lumière sur cet épisode qui a bouleversé sa vie... Georges Simenon nous entraîne ici loin de son univers habituel, vers l'Amérique brutale des pionniers et des aventuriers.

Antoine et Julie

Un roman dur affligeant, plein de fatalisme. Aucun espoir pour les alcooliques, et tant pis pour ceux qui les aiment.

Il vivait un peu à la façon d'un poisson rouge dans un bocal, et son regard devenait celui d'un poisson rouge. Il tournait en rond, lui aussi, s'appliquait à faire chaque jour les mêmes gestes, sans passion, sans y croire, parce que, paraît-il, c'est la vie. Quand l'effet d'un verre était passé, c'était l'heure d'un autre, qui le remettait automatiquement dans l'état voulu.
Peut-être était-ce la réponse à une au moins de ses questions, la raison pour laquelle tant de gens ne se suicident pas un moment vient, si on sait s'y prendre, où ce n'est plus nécessaire.
Julie était là. Il était marié à Julie. Elle était devenue son témoin, un témoin muet, qui le regardait vivre en évitant d'intervenir.
Antoine et Julie de Georges Simenon
Antoine, prestidigitateur alcoolique et Julie, malade du cœur dans un couple usé. Elle encore amoureuse et lui prisonnier de ses propres barreaux.

Un roman qui peine à démarrer mais qui installe à coup de cognacs et de marcs un climat glauque et oppressant aux verres pleins de culpabilité

Le 77e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le déclic, cette fois-ci, se produisit quand, sans raison particulière, sans y attacher autrement d'importance, il intercala le numéro de la montre magique entre les anneaux du fakir et le dé voyageur. II ne l'avait pas inscrit au programme, mais il avait l'habitude, même pour une soirée peu importante comme celle-ci, de préparer quelques tours de supplément, de façon à pouvoir effectuer des changements selon les réactions du public.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Antoine et Julie se sont mariés aux alentours de la quarantaine. Leurs premières années de mariage n'ont pas été sans nuages : la mère de Julie n'aimait guère son gendre dont elle méprisait la profession de prestidigitateur et qu'elle accusait d'avoir épousé Julie pour son argent. La belle-mère morte, les époux vivraient heureux, n'était le penchant d'Antoine pour la boisson. De temps à autre, sa représentation terminée, il s'attarde seul dans de petits cafés. Une nuit, en rentrant, Antoine trouve le médecin au chevet de sa femme...

Le chant de la femme parfaite

Le dessin est certes très classique, mais bien maitrisé. Sans grande fantaisie, cette bd est visuellement plutôt réussie.

Le chant de la femme parfaite de Makyo, illustrations de Bruno Cannucciari
Pour le scénario, ma foi, c’est assez semblable, une histoire un peu fantastique, un peu sf et un peu romantique. Assez chou sans être mièvre.

Une histoire de traumas et de résilience, de maladie et de guérison

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Afghanistan
Yaaaaaaan !
Amène-toi !....
Viens voir !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un ancien cryptologue de l'armée déconsidéré après une erreur ayant coûté la vie à des soldats en Afghanistan continue seul ses recherches scientifiques sur le spectre électromagnétique. Lorsque sa femme le quitte, une période difficile débute pour lui, entre crises et hallucinations. Jusqu'au jour où il rencontre une femme, sosie de son ex-compagne, possédant un pouvoir de guérison...

Au bout du rouleau

Il ne se passe pas grand chose ici, juste l’inéluctable et lamentable fin d’un jeune homme, un peu voyou, joueur, jaloux et violent… Après être allé trop loin.

Il connaissait la place du soleil dans cette pièce à toutes les heures de la journée.
Il aurait bien aimé vivre, pourtant, vivre n'importe comment. Garçon de café, par exemple, comme Raphaël. C'est un rêve qu'il avait fait souvent. Ranger la terrasse, le matin, après avoir descendu à la manivelle le vélum à rayures rouges. Allumer le percolateur. Passer les miroirs au blanc d'Espagne. Pourquoi cela lui semblait-il si plage de las miroir au blanc d'Espagne ? Et de passer le torchon, d'un geste de prestidigitateur, sur le marbre des tables ?
Et d'être aimable avec les clients, tout en n'en pensant pas moins d'eux...
Cela ne durerait pas. Voilà le malheur. Quoi qu'il fasse, cela ne durerait pas, et il recommencerait parce qu'il serait repris par ses fantômes. Cela débuterait sourdement, par de petites humiliations, par des regards en dessous, puis, un beau jour...
A quoi bon penser à tout cela, puisque c'était fini ?
Au bout du rouleau de Georges Simenon
En fuite en compagnie d’une jeune femme il ne saisira aucune occasion de s’en sortir, ne voyant là que rabaissement. Il mérite la peine qui le grandira et il boira le calice jusqu’à la lie.

Une sombre peinture des rapports humains avec bonne dose d’autoflagellation… souffrir et faire souffrir

Le 58e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
- Tu ne crois pas que tu bois un peu trop ?
Était-ce « trop » qu'elle avait dit ? Peut-être que non. Peut-être qu'elle s'était contentée de dire « beaucoup », parce que c'était une femme qui avait appris comment on parle aux hommes, à certains hommes en tout cas, et justement aux hommes dans le genre de Viau. Elle ne le disait pas sèchement, sur un ton de reproche, ou de mépris, comme les épouses qui ne savent pas s'y prendre. Elle ne le disait pas non plus avec des lèvres pâles qui frémissent, comme d'autres épouses ou maîtresses qui ont peur d'être battues.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elle, entraîneuse dans une boîte de nuit, n'était pas faite pour cela : c'était une femme qui savait se taire comme personne. Lui, un flambeur, trichait aux cartes et n'était pas né pour cela non plus. Rapprochés par hasard, leurs destins resteront unis une semaine. Au bout du rouleau, il faut jouer franc et parler franc. Pour eux, il est déjà trop tard…

Les innocents

Dernier des romans durs de Simenon, les innocents est paru en 1972. Et c’est un très bon Simenon ! Alors, certes, la fin s’annonce aussi évidement que le camion du début. Pas vraiment de suspense ici. Mais comme souvent dans ses livres, c’est par sa connaissance de l’âme humaine et son talent à la décrire que Simenon impressionne.

D'évoquer ainsi ses souvenirs du passé ne l'empêchait pas de rester attentif, malgré lui, à ce ce qui se passait autour de lui. Il aurait voulu que la vie soit finie, que la terre cesse de tourner parce que Annette était morte, mais il avait, en arrivant dans l'atelier de la rue de Sévigné, un coup d'œil vers la baie vitrée qui découvrait un ciel qui, depuis quelques jours, restait d'un même bleu pastel, avec le rose des poteries de cheminées qui tranchait sur le gris des toits.
Il saluait chacun d'un mot gentil et ils devaient être persuadés qu'il allait mieux.
Il réalisait maintenant, à son établi, le bijou qu'il dessinait quand le brigadier était venu lui annoncer son malheur. Et il le faisait avec amour, comme s'il le dédiait à Annette.
Pour lui, elle restait vivante et parfois, quand il était boulevard Beaumarchais, il était sur le point de lui adresser la parole.
Les innocents de Georges Simenon
Un homme perd sa femme brutalement, shootée par un camion. Son monde s’écroule.

Et ce n’est pas fini

Le 117e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Même la giboulée de mars qui tombait depuis une heure était savoureuse, car elle donnait à l'atelier une couleur plus intime. On retrouvait les toits de Paris que la pluie laquait d'un noir bleuâtre et le ciel était d'un gris qui gardait une certaine luminosité.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis seize ans, Georges Célerin est associé à son ami Brassier dans une entreprise de bijouterie : le premier dessine les bijoux et dirige l'atelier, le second s'occupe des commandes et de la vente. Célerin vit en parfaite harmonie avec sa femme Annette, leurs deux enfants et ses collaborateurs. Un accident stupide va changer la destinée de cet homme heureux : Annette, qui travaille comme assistante sociale dans le quartier de la Bastille, se fait écraser par un camion en traversant la rue Washington, dans un quartier où, apparemment, elle n'avait rien à faire.

Après ce coup terrible, Célerin n'est plus le même homme. Sur les traces de la morte, il cherche à savoir ce qui s'est passé.

La crevette

Hé oui, la nature est facétieuse et parfois… et elle répartit bien inégalement les beautés et les défauts…

La crevette de Zidrou, dessins de Paul Salomone
Une bande dessinée aux aquarelles magnifiques et fort suggestives de Salomone pour une histoire d’amour bien particulière qui commence fort mal.

Pour la petite histoire, ne connaissant pas les Gilles de Binche, j’ai eu, dans un premier temps, un petit peu de peine à comprendre… Merci Wikipedia. Et à postériori… c’est très drôle !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Si ça se trouve, c'était la première fois ?
Ben justement : la première fois, ça fait plus mal...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ah, si les mannequins du magasin pouvaient parler... Leurs yeux de plastique en ont vu défiler, des employés. Ils en connaissent tous les petits secrets... sauf un ! Un secret minuscule qui se niche chez Séraphin, l'acariâtre patron des lieux. Un secret qu`Aline, la nouvelle dactylo, va découvrir par inadvertance. Et qui pourrait faire du magasin Divine une bien triste comédie, s`il venait à être révélé...

La mort d’Auguste

Personne ne s’entend vraiment bien, ni mal non plus d’ailleurs. Ils ont été enfants ensemble, ils sont restés frères et… Maintenant que le père est mort ? Les petits sous, les biens, et sous le matelas, et le petit coffre, la banque, le restaurant… ? Ça fait combien tout ça ?

 - Celui qui me déçoit, c'est Ferdinand... Je ne m'attendais pas à ce qu'il se mette de son côté...
Antoine ne répondit pas. Son frère ne s'était pas mis carrément du côté de Nicole. Il était plutôt resté neutre. C'était à cause de sa femme. Si Véronique n'avait rien dit, c'est qu'elle savait l'attitude que prendrait son mari.
 - Bonne nuit, soupira-t-il.
 - Bonne nuit, Antoine...
Il restait un vide, dans le lit, entre eux deux. Aujourd'hui, il y avait des vides partout.
 - Tu crois qu'Antoine sait où ton père a placé son argent?
Ferdinand ne répondit pas tout de suite. Tassé sur le siège, à côté de sa femme qui les conduisait à la porte d'Orléans, il était maussade, mal à l'aise. Ce qui venait de se passer l'affectait et il prévoyait d'autres difficultés dans l'avenir.
 - Mon père n'a jamais parlé de ces choses-là... murmura-t-il enfin.
La mort d’Auguste de Georges Simenon
Surpris par le décès du père, mort sans laisser de testament, trois frères se retrouvent (accompagnés de leurs femmes à qui Simenon fait tenir des rôles caricaturaux et guère flatteurs)… à se partager le magot autour d’un corps encore tiède.

La mort d’Auguste, l’occasion d’une photographie de la cupidité familiale

Le 107e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
De la caisse où elle était assise, sereine et vaguement souriante, Fernande avait vu entrer le couple et elle avait compris tout de suite qu'ils venaient pour la première fois. Ils étaient très jeunes tous les deux, vêtus de neuf des pieds à la tête comme de nouveaux mariés qu'ils étaient sans doute, et, la porte franchie, ils s'étaient efforcés de cacher leur surprise et leur hésitation.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
A l'enseigne de « Chez l'Auvergnat », rue de la Grande-Truanderie, dans le quartier des Halles, on trouve un bistrot réputé. La modestie du décor contraste avec la clientèle aisée et mondaine qui s'y presse chaque soir. Le vieil Auguste, son propriétaire et fondateur, vient de mourir subitement. Réunis à l'occasion du deuil, ses trois fils cherchent en vain un testament, des papiers, l'argent que leur père avait accumulé, en comptant chaque sou, depuis l'âge de douze ans.

La fortune reste introuvable et les regards se font lourds, le climat pesant, les paroles dures. Auguste n'a laissé qu'une clé, celle d'un coffre bancaire du quartier. Il faut attendre, puisque la banque n'ouvre que lundi.

Tsunami

Tsunami raconte une touchante histoire, celle d’un jeune homme à la recherche de sa sœur disparue en Indonésie, quelque temps après le grand tsunami de 2004.

Tsunami de Stéphane Piatzszek et dessins de Jean-Denis Pendanx
Une quête dans un cadre idyllique qui flirte avec le fantastique et les fantômes des disparus.C’est tendre et beau, parfois drôle, d’autres fois triste. Une quête pleine d’émotions aux aquarelles magnifiques

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je ne sentais pas la puanteur des motos déglinguées qui envahissaient le centre-ville.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment retrouver sa grande soeur... quand elle a disparu il y a dix ans ?
quand elle a disparu en Indonésie, juste après le tsunami ?
quand elle a disparu alors qu'elle soignait des populations meurtries et affamées ?

Comment retrouver sa grande soeur...
quand on n'a jamais mis un pied hors de l'hexagone ?
quand on tombe par mégarde amoureux d'une adorable Papoue en cavale ?
quand ladite jeune femme connaît le vaudou et les morts qui marchent ?

Comment retrouver sa grande soeur
quand on découvre qu'elle vit loin, très loin, tout au bout d'une île... tout au bout du monde et peut-être plus loin encore ?

L’île aux femmes

Chez Zanzim, la machine à fantasmes fonctionne fort !

Lu après Grand petit homme dont la lecture de certaines pages était malaisante en pleine affaire Mazan (aujourd’hui, je me questionne encore sans trop y voir malice), ici les fantasmes sont plutôt bon enfant et nul besoin de chercher trop loin. C’est drôle, enlevé et plein de dérision pour les délires donjuanesques de ce héros malheureux.

L’île aux femmes de Zanzim
L’histoire d’un homme à femmes sur l’île des femmes de ses (presque) rêves les plus fous.

Un auteur au dessin naïf très maîtrisé et aux personnages baroques torturés… Sympa

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
KEUF ! KEUF !
Pincez-moi ! Je rêve !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lorsqu'un Don Juan se retrouve prisonnier sur une île remplie de femmes...

Céleste Bompard est un « Coq en l’air », un as de la voltige. Ses prouesses lui valent un large succès auprès de la gent féminine. Il aligne les conquêtes. Engagé alors que la Grande Guerre éclate, il est chargé de transporter les lettres que les soldats du front écrivent à leurs femmes. Mais lors d’une mission, Céleste est victime d’un tir ennemi et son biplan se crashe sur une île mystérieuse. Obligé de survivre dans cet endroit visiblement désert, il trompe son ennui en lisant les lettres que les poilus destinent à leurs femmes. Un jour, en parcourant les lieux, il découvre un jardin d’Éden entièrement peuplé de femmes ! De véritables amazones, aussi belles que redoutables, qui ne tardent pas à le capturer pour remplacer leur « reproducteur » actuel. Alors qu'il avait l'habitude de mener la danse avec les femmes, voilà que Céleste est devenu leur esclave !

Zanzim revient dans la collection 1000 Feuilles et en solo avec un nouvel album truculent à souhait et féministe. Son trait sobre et élégant restitue à merveille les courbes des créatures de rêve qui peuplent son Île aux femmes !

L’enterrement de Monsieur Bouvet

Voilà un roman dur vraiment très Maigret avec Quai des Orfèvres, mort et enquête, concierges, et même Lucas qui apparaît. Une enquête autour d’une mort naturelle toutefois. Ici, c’est l’identité du mort qui semble mystérieuse.

L'homme était banal, pourtant, mais d'une banalité louche. Si quelqu'un avait crié au voleur, dans n'importe quel endroit public, c'est vers lui que les regards se seraient tournés.
Et on l'imaginait encore mieux guettant les petites filles à la sortie des écoles.
Peut-être cela tenait-il à sa peau très blanche sur laquelle tranchaient d'épais sourcils noirs, à ses yeux globuleux, un peu fixes, à ses lèvres trop rouges qui avaient l'air peintes ?
L’enterrement de Monsieur Bouvet de Georges Simenon
Un petit roman parisien pas trop dur aux rebondissement multiples mais avec guère de suspense ou de mystère, les éléments s’ajoutant simplement les uns aux autres. On a vu Georges plus inspiré durant sa période étasunienne

Le 68e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'arroseuse passa, avec le crissement de son balai tournant qui remuait l'eau sur l'asphalte, et c'était comme si on avait peint en sombre la moitié de la chaussée. Un gros chien jaune était monté sur une toute petite chienne blanche qui restait immobile.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un tranquille petit-bourgeois, M. Bouvet, est mort sur les quais de la Seine, tandis qu'il feuilletait un livre à l'étalage d'un bouquiniste. Rien de suspect dans cette fin, mais, comme on ne lui connaît pas de famille, on publie tout de même sa photo dans la presse. Cette publication va provoquer une cascade de révélations successives, qui plongeront l'inspecteur Beaupère, chargé du dossier, dans une perplexité croissante. Comment s'appelait réellement M. Bouvet ? Et qui était-il ? Un aventurier américain, un truand parisien lié des décennies plus tôt aux milieux anarchistes ? Ou quelqu'un d'autre encore ?