Céleste

Voilà un coffret bien sympathique, poétique et magnifique !

Céleste, vol. 1 : Bien sûr, monsieur Proust de Chloé Cruchaudet

Les dessins sont plein de grâce, les aquarelles aériennes, les noirs profonds, les mises en pages créatives et variées, pleines de folie.

Céleste, vol. 2 : Il est temps, monsieur Proust de Chloé Cruchaudet

L’histoire ? celle de la servante-secrétaire-bonne-gouvernante de Marcel Proust qui fut bien maltraitée, puis révoltée et enfin affirmée et affairée auprès du « génie créatif littéraire« .

Deux inséparables albums magnifiques pour me décider – une fois de plus – à me plonger dans la Recherche

Celeste : Bien sûr, Monsieur Proust, première partie
Celeste : Il est temps, Monsieur Proust, seconde partie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Celeste : Bien sûr, Monsieur Proust, première partie
Paris, 1956.
Rue des Cannettes.
... Trois mois...
... Oh ?! Tu m'écoutes ?
Hein ?
Je disais : les polonais n'ont pas payé depuis trois mois.

Celeste : Il est temps, Monsieur Proust, seconde partie
Pas encore...
Voilààà...
Même avec l'âge...
... Je continue à déceler la note parfaite...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Portrait de Céleste Albaret (1891-1984), gouvernante de Marcel Proust et parfois secrétaire à laquelle il dicte son oeuvre.
Le premier volume met en lumière la particularité de leur lien et la construction d'un monument de la littérature ainsi que les multiples facettes et aspérités de l'écrivain.
Le second met en lumière la particularité de leur lien et comment il se resserre au fil du temps et des épreuves, entre désir de gloire pour l'un et d'ascension sociale pour l'autre. Avec un dossier documentaire.

L’Africain du Groenland

Le génial récit de voyage de Tété-Michel qui, dans les années 60, fugua à 16 ans du Togo pour le Groenland. Un voyage de près de 10 ans fait de rencontres, d’amitiés et de découvertes !

Tout en parlant, Jakobina nous sert le café puis apporte de la graisse de renne. Chacun coupe un morceau de cette graisse et le met dans son café chaud, sucré ou non, et arrosé d'akvavit. J'imite les autres. La graisse fond en partie et forme à la surface de petits cercles huileux. Le café bu, il reste au fond des tasses un bout de graisse que l'on prend avec sa cuillère pour le manger accompagné d'un morceau de sucre.
 - Comment le trouves-tu ? me demande Knud.
 - Mais c'est très bon !
L’Africain du Groenland de Tété-Michel Kpomassie

Un livre plein d’émerveillement et de surprises face aux coutumes, mœurs, habitudes alimentaires, paysages, températures rencontrées… mais aussi sur la lente perte d’identité groenlandaise face à l’acculturation danoise. Comme un livre d’anthropologue fasciné par ses rencontres, accueilli comme un prince invraisemblable dans ces glaciales contrées inhospitalières

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le cocotier et le serpent
- Il n'est pas encore réveillé, l'autre ? demanda l'oncle, avec mépris.
Il parlait à voix basse, faisant visiblement un effort pour ne pas hausser le ton, soit pour retenir sa colère, soit pour ne pas déranger, dans leur sommeil, ceux qui étaient couchés dans les cases avoisinantes.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Quand j'ai débarqué, tous croyaient avoir vu le diable. J'étais le premier Africain qu'ils voyaient de leur vie. »

Né en 1941 dans une famille traditionnelle togolaise, Tété-Michel Kpomassie est destiné à 16 ans à servir le culte du python après avoir réchappé à un accident causé par ce serpent. Effrayé par cette perspective, il est saisi d'une fulgurance singulière à la lecture d'un livre sur le Groenland. Il se découvre, lui, l'homme de la forêt tropicale, de profondes affinités avec ces hommes du Grand Nord.

Passionné par cette région et par le mode de vie de ses habitants, il fuit son village et entame une odyssée improbable qui le conduira huit ans plus tard au Groenland. Froid, neige, obscurité ou soleil de minuit, rien ne le décourage. Accueilli par les Inuits, Tété-Michel Kpomassie découvre une société traditionnelle, vivant de la pêche et de la chasse, mais aussi une société fragilisée, dépendante et de plus en plus individualiste, conséquences de la colonisation danoise.

Les cahiers d’Esther, tome 8 : Histoires de mes 17 ans

Esther continue de grandir et, ma foi… commence à me lasser un peu.

Les cahiers d’Esther, tome 8 : Histoires de mes 17 ans de Riad Sattouf

Certes, à 17 ans, il y a forcément un peu moins de fraîcheur et d’innocence qu’à 10, mais les ficelles m’ont semblé usée, les clichés éculés, le déroulement prévisible, les cases et les planches déjà trop vues. Avec quand-même quelques pleines pages très réussies !

Et que dire de cette auto-promo posée là ?

Non, pas sûr que je me laisserais tenter par le dernier opus

Les tomes précédents

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je m'appelle Esther et j'ai 16 ans. J'habite toujours à Paris, dans le 17e arrondissement avec ma pure famille d'exception et je songe à arrêter mes études.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans ce huitième tome des Cahiers d'Esther, de Riad Sattouf, Esther est en première ! C'est bientôt le bac de français – AKA la condamnation à mort –, et Esther se pose des questions sur son avenir : pourquoi pas arrêter ses études en fait mdr ? Pour devenir libraire ? Vivre au milieu des livres ? Mais ça paie moins qu'Instagrameuse il paraît, c'est chaud... En attendant, elle prépare le BAFA, mais tout ne se passe pas comme prévu non plus...

Toujours accompagnée de son amie d'enfance, Cassandre, sa queen, d'Eva qui organise des grosses teufs sans le dire à ses darons ; et de Léa, en couple avec un dealer (mais " sensible " dans le fond en fait), elle survit au lycée Royal.

C'est alors que Poutine, le dictateur chauve, attaque l'Ukraine, et c'est la guerre. Et si ça nous arrivait ici en France aussi ?

Pilules bleues

Il était un temps où les pilules bleues n’étaient pas encore synonyme de bandaison ou de choix dans la matrice mais plutôt d’une maladie grave et inguérissable, le HIV et les trithérapies.

Pilules bleues de Frederik Peeters

Dans cette bande dessinée autobiographique, Frederik Peeters parle de son couple, son amour, sa famille recomposée… sa vie avec Cati et son fils, les deux séropositifs.

Une bouillonnante histoire d’amour avec toujours, cette maladie entre les deux. Et les préservatifs, et la peur… Et l’amour !

C’est beau, drôle, inquiet, ça déborde d’émotions incontrôlables sans tomber dans le mélo. Une ode à la vie !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
... Discerner ...
... Discipline ...
... Emm.. Discobole ...
... Disconvenir ...
Ah !, Voilà !.. Discordant !..


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
A travers une histoire simple et des thèmes universels (l'amour, la mort), Frederik Peeters nous parle de sa rencontre et de son histoire avec Cati, de ce maudit virus qui va bouleverser la donne, et de toutes les émotions les plus contradictoires qu'il va devoir apprendre à gérer : compassion, pitié, ou amour pur et inaltérable? Pilules bleues nous propose, sans pathos ni sensationnalisme, de regarder sous un jour rarement (jamais ?) abordé, le quotidien de la maladie, tout en nous balançant quelques vérités surprenantes et bien senties sur le sujet. Malgré la gravité du thème, Pilules bleues se présente comme une oeuvre remplie de fraîcheur et d'humour.

Proust, roman familial

Laure Murat est issue d’une grande famille de France. Noblesse, ascendance prestigieuse, châteaux et domaines, aristocratie… un monde où paraître est primordial, les codes omniprésents et intangibles et où la forme l’emporte sur le fond. Une famille que Proust, fréquentait et dont nombre de représentants servirent de modèles pour les personnages de ses romans.

À ces doutes s'ajoutait un piège incontournable propre à l'aristocratie, surtout lorsque l'on en sort : dès qu'on en parle, on a l'air de se vanter. Comme si les titres nobiliaires et les noms à particule diffusaient, à peine prononcés dans l'air ambiant, l'arrogance et la vanité de toute une classe. Mais je n'ai rien à revendiquer, ni d'ailleurs à renier, d'un état civil où les hasards de la naissance m'ont jetée. Et je n'éprouve ni fierté, ni honte devant mon arbre généalogique, pour la simple raison que je ne crois, dans une existence à l'évidence socialement déterminée, ni à la loi du sang, ni à la fatalité d'un héritage envisagé comme un destin. Mon destin, on me l'a assez répété, était de me marier et d'avoir des enfants. Je n'ai pas d'enfants, je ne suis pas mariée, je vis avec une femme, je suis professeure d'université aux États-Unis, je vote à gauche et je suis féministe. Pour le milieu d'où je viens, c'est excéder de beaucoup le délit de cumul des mandats.
Proust, roman familial de Laure Murat

Laure Murat est également ouvertement homosexuelle et cela lui valut le bannissement familial.
La sublimation inverse
Limité au surgissement de noms familiers dans le cadre d'un roman, le trouble de ma lecture serait resté anecdotique. Mais le plus sidérant, c'était que toutes les scènes lues où l'aristocratie entrait en jeu étaient infiniment plus vivantes que les scènes vécues dont j'avais été le témoin, comme si Proust, à l'image du Dr Frankenstein, élaborait sous mes yeux le mode d'emploi des créatures que nous étions. Il mettait en mots et en paragraphes intelligibles ce qui se mouvait sous mes yeux depuis que j'étais née.
Ce fut un choc. Car, pour la première fois, la forme proustienne donnait du sens à la vacuité de la forme aristocratique. Le texte suppléait le vide, le roman prenait en charge le néant et la futilité d'un monde qui croyait posséder la clé de son royaume; la littérature apportait consistance, densité et épaisseur là où ne régnaient qu'une pantomime sans enjeu et une suite de scènes chic dépourvues de chair et d'intérêt.

Dans cet impressionnant essai biographique, elle parle d’elle, de sa famille et de Proust. Et ce petit journaliste du bout de la table sert ici de révélateur. A l’instar d’un bain photographique qui dévoile les ombres et la lumière, la recherche éclaire les propos de Laure Murat sur ce monde vide.

Un livre émouvant, drôle, accessible et érudit, éloquent et engagé. Le livre marquant de 2023 !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le diable se cache dans les détails
Il m'a fallu des années pour comprendre une chose très simple. Elle m'a sauté aux yeux lorsqu'un soir, regardant un épisode de Downton Abbey, j'ai découvert la scène où le maître d'hôtel sort un mètre devant la table dressée pour le dîner afin de mesurer la distance entre la fourchette et le couteau et de s'assurer que l'écart entre les couverts est le même pour chaque convive.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d'À la recherche du temps perdu, persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. À la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrière-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman.

J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la Recherche. Et là, ma vie a changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. Il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles.

Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps.

Je ne sais rien faire d’autre que vivre

Il est des livres qu’on ne lirait jamais.

Couverture trop moche, typo pourrie, genre détesté (qu’importe les raisons)… Mais parfois, ceux-ci nous tombent dans les mains, on y jette un œil condescendant, lointain, dédaigneux. Et, surprise, quelques mots nous accrochent. Et phrases après phrases, nous voilà piégés et les préjugés volent.

et puis si je ne vis plus
comment pourrais-je aimer plus fort
comment pourrais-je aimer encore
à en faire se décoller les tapisseries
Je ne sais rien faire d’autre que vivre de Lou Sarabadzic

En l’occurrence, la poésie ne me parle pas. Et ouvrir ce livre à la mise en page si caractéristique m’a immédiatement repoussé.
Mais voilà, le texte était là, brillant, lumineux, solaire.

Lou parle de sa peur. Mais aussi, par effet de miroir, de son amour de la vie

Et c’est magnifique

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est comme ça depuis le début
j'apprends des choses
dans des livres ou dans des gens
je m'essaye aux trajectoires
aux stratégies réfléchies
je goûte des plats nouveaux
des fois même, j'en fais
en laissant une tache d'huile sur la page de droite
[...]


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Car enfin si je devais mourir pouvez-vous m'expliquer à quoi aurait servi

la pleine lune

les escaliers

Que ferais-je à ma place ?

Au travers de questions souvent anodines, Charlie Delwart se demande et si ? Et qu’ai-je fait, qu’aurais-je pu faire autrement ? Est-ce (où était-ce) le bon choix, quel est le sens de tout ça ? Et la mort, ça arrive quand ?

Je dois répondre à une interview. Est-ce que je sais à l'avance ce que je vais dire ?
 - Évidemment
 - Aucune idée, et ça me stresse à chaque fois
 - La vie, c'est surtout de l'improvisation
 - Non et c'est le but de parler : savoir ce qu'on pense
Que ferais-je à ma place ? de Charly Delwart

Souvent drôle mais parfois répétitif, l’exercice est amusant mais tend à surfer sur la blague en restant en surface

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Tous les jours, des faits ou des événements nous interrogent, parce qu'ils nous percutent directement ou nous interpellent par empathie avec la personne concernée que ferais-je à sa place ? - ou par autocentrage - que ferais-je si ça m'arrivait ? Même si au fond la principale question qui se pose globalement à nous est: que ferais-je à ma place ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
On se demande souvent ce que l'on ferait à la place de l'autre. Mais à cette question, il est impossible de répondre tant chacun a sa façon de vivre et de penser. Pour Charly Delwart, la question qui se pose plutôt serait : « Que ferais-je à ma place ? »

De situations anodines - répondre à un SMS, aller aux urgences, lire la presse - surgissent des questions fondamentales : ne communiquerai-je à terme plus qu'en émojis ? Que suis-je prêt à faire pour ma survie ? Serai-je un jour un lanceur d'alerte ? Et pour chacune, plusieurs réponses s'offrent à nous. Charly Delwart a capturé soixante-dix questions et, avec beaucoup d'esprit et d'humour, il les déplie pour former le questionnaire à choix multiple de son existence avec, en filigrane, une question qui nous relie tous : comment mener la seule existence qu'on a ?

Déréglée : journal d’une ménopause

Vous approchez de la cinquantaine et vous êtes une femme : ne lisez pas forcément ce roman graphique, ça risquerait de vous faire peur. Quoique, c’est tellement drôle ! Tout compte fait : lisez-le, c’est trop bien foutu.

Vous approchez de la cinquantaine et vous êtes un homme (ou si vous n’êtes pas personnellement concerné-e par la ménopause) : lisez le absolument ! En plus de passer un bon moment, vous apprendrez quelque chose et vous changerez probablement votre regard !

Déréglée : journal d’une ménopause de Francine Oomen

Après une première partie consacrée à la ménopause et aux dérèglement physiques, mentaux, sociaux, humains… qu’elle peut induire (oui, Francine parle d’elle et de son cas précis, difficile d’en tirer des généralités), la seconde partie est beaucoup plus introspective (et encore plus touchante)

Un vrai bijou de bande dessinée à la créativité assez folle !

J’ai adoré !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le titre... Euh... Hum... Quelque chose avec le mot ménopause ? Ménopause : le guide de survie ? Non ! Comment j'ai survécu à la ménopause ? Comment j'ai vécu la ménopause ? Non plus, ça ne va pas ! Euh... Déréglée, journal d'une ménopause ?
Yes ! Je l'ai ! Yes !

Merde... Encore une bouffée de chaleur !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un roman graphique bourré d'humour, dans lequel Francine Oomen décrit sa traversée personnelle de la ménopause et la crise existentielle qui l'accompagne.
À 52 ans, Francine ne comprend pas ce qui lui arrive : cerveau en compote, bouffées de chaleur, sautes d'humeur, syndrome de la page blanche... Elle ne se reconnaît plus. Jusqu'à ce qu'elle identifie la source de ces bouleversements : la ménopause bien sûr !
Avec fraîcheur, sincérité et humour, l'autrice nous entraîne dans sa traversée personnelle de cette période si redoutée, dont les symptômes envahissants la plongent dans une crise existentielle et la poussent dans une introspection aussi douloureuse que salutaire.
Et si le secret, pour se libérer des injonctions de la société et des traumatismes du passé, c'était de ralentir ? Et si, pour surfer la grande vague de la ménopause, il fallait d'abord accepter de s'y jeter ?

J’irai pas en enfer

C’est la vie d’un enfant. C’est triste parfois (sa maman est morte) et c’est drôle aussi, souvent.

J'ai une hostie collée au palais. Je n'ose pas bouger la langue, je n'ose pas remuer les mâchoires, parce que si je mords dedans, il paraît que ça va saigner. Je ne peux pas me servir de mon doigt pour la décoller, c'est interdit, c'est un péché mortel.
Qu'est-ce qu'il faut faire? Attendre que Jésus fonde ou se décolle. Mais si Jésus ne fond pas et ne se décolle pas ? Je ne vais plus pouvoir respirer, je vais étouffer, je vais mourir.
Je suis sûr d'aller au paradis, avec Jésus dans le bec. Quand j'arriverai là-haut, il suffira que j'ouvre la bouche, on me laissera tout de suite entrer.
J’irai pas en enfer de Jean-Louis Fournier

Par petites touches de deux ou trois pages, Jean-Louis raconte son enfance, la magie divine, la vie du village, l’école, les voisins et la famille… parfois aussi des bêtises.

C’est plein d’un délicieux humour enfantin plein de candeur, c’est parfois un peu long aussi

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je vous dis un Notre Père et dix Je vous salue Marie et vous la faites rentrer.
D'accord?
Je récite mon Notre Père, mes dix Je vous salue Marie et j'attends.
Elle ne rentre pas.
J'augmente la mise. Deux dizaines de chapelet. Je récite mes deux dizaines. Rien. Elle ne rentre pas.
Je suis en sueur. Je me retourne dans mon lit. J'ai peur.
J'augmente encore la mise. Cinq dizaines. C'est long, cinq dizaines, ça fait cinquante Je vous salue Marie. Je les récite. Elle ne rentre pas.
Maman, je veux pas que tu sois morte.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il a mis la Sainte Vierge dans les W.-C. de l'institution Saint-Joseph.
Il regarde les dames toutes nues dans les livres.
Et, surtout, il a fait à Dieu une promesse qu'il va certainement ne pas tenir.
Le petit Jean-Louis a toutes les bonnes raisons pour aller cuire dans les marmites de l'enfer. Pourtant, quelquefois, il va au ciel. Quand Alfred Cortot lui joue Chopin, quand Luis Mariano lui chante La Belle de Cadix...
Après ses démêlés avec un père alcoolique (Il a jamais tué personne, mon papa), ses démêlés avec le Père éternel

À demain

La vie est fragile et il arrive qu’elle bascule, que l’on cède, qu’on ne puisse plus, que tout semble trop lourd…

Elsa part pour une cure de jeune de vingt et un jours. Ce livre est son journal.

Jeudi 28 juillet 16 h 53
Je suis prête.
C'est la transition qui est importante. Un jeûne, tout le monde peut le faire. Savoir revenir, tenir. Il est là, le challenge. Encore un.
J'ai l'impression de passer ma vie à sauter des obstacles.
À demain de Elsa Wolinski

Elle y parle de la douleur du deuil de ses parents, de l’attentat et du cancer de sa mère. Elle parle aussi de ses troubles alimentaires obsessionnels. Et finalement, un peu aussi de drogue et de ses anciens conjoints toxiques. Une façon de tenter un gros nettoyage alimentaire et cérébral.

C’est tout simple, très sincère et touchant. Difficile d’être la fille de… Difficile d’être soi.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Maryse cherche son sac. Elle est en retard.
Georges dessine. Il est à son bureau. L'appartement du boulevard Saint-Germain est pensé pour que chacun ait son intimité. Adélaïde, l'aide ménagère qui les supporte depuis plus de vingt ans, s'affaire dans la cuisine.
Les pigeons de Georges viennent d'arriver sur le balcon. Il leur parle. Le couple roucoule à la fenêtre de Wolinski.
Georges se replonge sur sa feuille blanche. Il est fatigué. C'est l'heure de sa sieste. Sa tête est lourde.
Il n'aurait pas dû manger autant, se dit-il. Ses yeux se ferment et il commence à somnoler.
Et pa-ta-tras.
Tout est blanc. Il ne voit plus rien.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La cure dure trois semaines. J'ai vingt et un jours. Vingt et un jours pour écrire ce livre, vingt et un jours pour aller mieux, vingt et un jours pour comprendre.
Vingt et un jours de bouillon pour laisser le vide m'accaparer, pour me lover dans le rien, retrouver quelqu'un que j'ai perdu sur le chemin.
Je pars faire une sorte de reset sans sauvegarde complète. Je suis accro aux médocs, accro au sucre, accro au mal-être. Heureusement que j'ai de l'humour, sinon tout cela pourrait paraître triste ou pathétique.
J'ai décidé d'arrêter de faire semblant. »

Elsa Wolinski se retrouve, se libère, se raconte dans un récit à la fois tendre, sincère et humain