Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
D’abord, j’ai lu ça et je me suis dit, pourquoi pas ?
Douglas Kennedy qui parle de La fenêtre panoramique de Richard Yates
Et après, je suis tombé sur ça
Ces livres qui nous font du bien de Christilla Pelle Douël
Et je l’ai refermé. Pas fini.
Quand même ! Rien à dire de plus. Voilà un livre bien mal nommé.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Lectrice passionnée et passionnante, Christilla Pellé-Douël nous invite à découvrir ces livres qui nous font du bien : Ceux qui éloignent les bêtes féroces dans la jungle de notre esprit ; Ceux qui allument un feu de joie dans le sous-bois de notre inconscient ; Ceux qui nous rendent libres ; Ceux qui nous rendent forts ; Ceux qui nous font pétiller ; Et ceux qui nous rendent amoureux... Avec les conseils de lecture de Douglas Kennedy, Lionel Duroy, Jean-Pierre Winter, Alix de Saint-André, Jean-Claude Carrière, Boris Cyrulnik, Jean-Louis Servan-Schreiber, Isabelle Sorente et Axel Kahn
Parfait pour se questionner ou se réunir pour tenter de chercher des solutions, ce petit essai ne m’a pourtant pas emmené très loin avec lui. Un livre pourtant érudit et plein de bonnes intentions capable de mettre en évidences nos erreurs et nos manquements, mais sans pour autant proposer des solutions. Si ce n’est peut-être l’éducation et la discussion comme armes contre l’obscurantisme.
Où allons-nous, mes amis ? de Marek Halter
Oui, d’accord. L’intelligence contre la bêtise, soit ! Super, même. Mais…
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Mes amis, il ya urgence. Nous marchons et ignorons où mènent nos pas. Même l'horizon, que certains tentent de nous dessiner, se dissout dans le brouillard. Nous sommes comme ce voyageur du Transsibérien qui, jour après jour, se lamente sur son siège. « Personne ne peut m'aider, personne. - Mais pourquoi ? - Parce que, depuis une semaine déjà, je roule dans un train qui ne va pas dans la bonne direction ! » Depuis une semaine ? Pour nous, depuis bien plus longtemps. Avons-nous essayé de tirer la sonnette d'alarme ? De changer de train ? De direction ? Mais pour aller où ? Vieille question. Quo Vadis. Domine ? « Où vas-Tu, Seigneur ? » Où allons-nous, mes amis ? Où voulons-nous aller ? »
Dans un monde dominé par la peur et menacé par les guerres de religion, Marek Halter tente inlassablement de restaurer le dialogue entre juifs, musulmans et chrétiens. D'une voix puissante, il lance avec ce texte un nouvel appel à la réconciliation et à la paix
Un recueil de chroniques parues dans la Croix. Des textes courts exprimant – entre autres – la déconvenue devant la facilité politique, les raccourcis populistes et la sensation de glisser dans les passions tristes de Spinoza que sont la jalousie, le ressentiment et, surtout, la peur.
Il se passe quelque chose de Jérôme Ferrari
Un appel à ne pas céder à la bêtise, au racisme, à l’antisémitisme ou à toutes sortes d’exclusions. Une incitation à la réflexion.
C’est frais, mais un peut court. Mais c’est frais et bienvenu !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, nous vivons dans une ambiance détestable que la classe politique, par cynisme ou par simple bêtise, a contribué à rendre plus détestable encore en favorisant ce que Spinoza appelle les passions tristes - la jalousie, le ressentiment et, surtout, la peur. Le pouvoir de ces passions est terrifiant. On ne peut évidemment pas y faire efficacement obstacle en publiant des articles dans les journaux. Mais il est des moments, en dehors de toute considération d'efficacité, où se taire, quand on a le privilège de pouvoir s'exprimer, devient une faute. »
J.F.
Comme anthropologue, Ricardo Coler ne doit pas valoir grand chose. Pas plus que pour son écriture (ou celle de son traducteur, je ne sais). Mais la culture des Mosuo est tellement différente de la notre, leur mœurs si diamétralement éloignées des nôtres que ce reportage reste fascinant.
Le royaume des femmes de Ricardo Coler
Alors, certes, chez les Mosuo (comme ailleurs?) ce sont les femmes qui bossent, et peut-être plus encore. Mais leur organisation sociale centrée autour des femmes qui ont le pouvoir (et le taf, donc) est riche d’enseignements pour un monde occidental qui persiste à reproduire des schémas machistes et patriarcaux.
Un livre pour ouvrir la pensée et découvrir d’autres fonctionnements possibles.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Les Mosuo sont l'une des dernières sociétés matriarcales au monde. En 2006, le journaliste argentin Ricardo Coler a séjourné parmi eux pendant plusieurs mois. Il souhaitait voir de ses propres yeux le fonctionnement d'une communauté dans laquelle les femmes ont le pouvoir, où l'homme et la femme ne vivent jamais en couple. Une société dans laquelle les enfants ne savent pas ce qu'est un père. Une société aux antipodes de la nôtre et qui, pourtant, semble fonctionner parfaitement.
Un témoignage captivant qui bouscule les idées préconçues sur le féminin et le masculin
Fabrique à stéréotypes sexistes, rétrogrades, simplistes, systématiquement hétéros, machistes, réacs et réducteurs, le mommy porn de masse est une industrie formatée et enfermée dans des modèles ou l’homme riche est dominant et la jeune femme est belle et ingénue et où tous les deux cachent une blessure intime (mais pas trop grave). Camille Emmanuelle démonte les secrets de fabrication de cette machine trop bien pensante sans style ni saveur où la femme rougissante confie sa jouissance à l’homme inaccessible.
Lettre à celle qui lit mes romances érotiques et qui devrait arrêter tout de suite de Camille Emmanuelle
Une repentance en forme de plaidoyer pour une indispensable qualitative diversité.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « L'homme est blanc, dominant riche, musclé, performant sexuellement et pénétrant. La femme est blanche aussi, pauvre, pénétrée, elle attend qu'un homme la comble sexuellement (et si possible la comble aussi de cadeaux). »
Les romances érotiques se suivent et se ressemblent : la femme et l'homme répondent à des stéréotypes étriqués, leurs interactions sont autant simplistes que convenues et le désir féminin doit se cantonner à quelques clichés hyper réducteurs.
Quant aux maisons d'édition friandes de ce genre littéraire, qui séduit de plus en plus de lectrices, elles empruntent à la production industrielle ses méthodes et ses cadences. Saviez-vous que chaque personnage doit avoir une blessure secrète ? Qu'il y a des tapis en poils de bête sur lesquels il ne fait pas bon faire l'amour ? Que six jours peuvent suffire à écrire une romance ? Ou encore que chaque personnage a une « fiche » consignée sur un tableau Excel ? ...
Camille Emmanuelle, qui a écrit sous pseudo une douzaine de romances érotiques, nous ouvre les portes de ce genre littéraire qui, à force de favoriser une sexualité normalisée, devient un obstacle à une réelle libération sexuelle de la femme. Avec la verve qui la caractérise, elle dénonce l'éternelle comédie qu'on veut, encore, faire jouer à l'homme et à la femme
Un livre porteur de valeurs humanistes, mais fatalement un peu daté après l’essoufflement. Il était pourtant beau d’y croire.
Occupy de Noam Chomsky
Et forcément un peu ridicule après l’arrivée de Donald à la tête des Etats-Unis.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Voilà maintenant trente ans que les politiques mises en oeuvre consistent à monopoliser les richesses au profit d'un secteur infime de la population, une fraction si petite qu'elle n'apparaît même pas dans le recensement. Cette concentration des richesses entraîne forcément une corruption du pouvoir politique qui se répercute sur la législation. Un cercle vicieux qui génère colère, ressentiment et frustrations et creuse la fracture sociale. Occupy est l'une des plus importantes réactions populaires face à cette crise
Pour une fois que je comprends quelque chose à un livre de Stephen Hawking, je me dis que je ne devrais pas faire la fine bouche. Mais justement, cela parait trop facile et à force de simplifier, il me semble qu’il ne reste plus que quelques étincelles perdues au fond de l’univers.
Auxquelles, je n’ai d’ailleurs finalement pas vraiment tout compris, si ce n’est que les trous noirs n’ont pas de poils.
Dernières nouvelles des trous noirs de Stephen Hawking
I know you think you understand what you thought I said but I’m not sure you realize that what you heard is not what I meant
Alan Greenspan
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Ce sont les objets les plus mystérieux de notre cosmos, des monstres si denses qu'ils engloutissent à jamais tout ce qui passe à leur portée, même la lumière. Du moins le croyait-on, jusqu'à ce que Stephen Hawking montre que les trous noirs s'évaporaient en émettant des particules dans l'espace...
Pourquoi ne sont-ils pas si noirs ? Que deviennent les astres qui ont le malheur de s'en approcher de trop près ? Se pourrait-il que les trous noirs soient la porte d'entrée vers d'autres univers ?
C'est bien ce que suggère le grand physicien, qui nous livre ici le fruit d'une vie de recherche et les dernières et stupéfiantes nouvelles de ces entités
Un bouquin pour remettre les grands noms, les mythes et les croyances dans le bon ordre et au bon endroit. Intelligent sans être érudit, drôle sans être méchant.
Petit (mal)traité d’histoire des religions de François Conod
Un survol des religions par un athée agnostique. Si, si !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Pour comprendre l'art, la littérature, la musique, il est nécessaire d'avoir quelques connaissances en matière de religion. Ce livre comble une lacune, car il traite d'une façon souvent sarcastique et irrévérencieuse, mais toujours avec respect, de la plupart des principales religions pratiquées sur cette planète, avec l'accent sur celles qui ont essaimé en Occident : christianisme, judaïsme, islam...
Nul prosélytisme ici. Il s'agit de culture et d'histoire. Celle du XXIe siècle montre, hélas ! que l'incompréhension crée des ravages. Puisse ce traité contribuer à une meilleure entente entre les différentes obédiences
10 commandements revendicatifs portés par une voix engagée qui brandit fièrement l’étendard d’une culotte libre, décomplexée, imaginative, sensuelle et non formatée!
Au lit citoyens ! : le manifeste contre la société de la mal-baise de Julia Palombe
En plus c’est drôle et plein de bon-sens!
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Réconcilier l'humain, le plaisir et la société est une urgence. L'orgasme est notre meilleure arme de construction massive pour un monde meilleur : l'amour est déclaré ! Je plaide pour un destin heureux : en avant, aime ! Le sexe, c'est beau, c'est chaud, c'est drôle, et même, c'est libérateur... faisons l'amour sans clichés. vivons, jouissons, réinventons-nous sans relâche...
Sous la forme des dix commandements, Julia palombe pousse un cri contre le sexe 2.0 qui tend à devenir notre standard amoureux. Un manifeste pour explorer les infinis plaisirs de l'amour dans une sexualité débarrassée de toute cette mal-baise marchande faite d'orgasmes précommandés, prémâchés, dénués de désir.
Aymeric Caron a pris le parti de nous faire réfléchir. Vu l’état de la politique aujourd’hui, je ne sais pas si c’est la bonne voie qu’il a choisi pour faire changer les choses.
Antispéciste : réconcilier l’humain, l’animal, la nature de Aymeric Caron
Oscillant entre bon sens, jusqu’au boutisme, philosophie, éthique et dénonciation ce livre parle principalement de respect.
Respect !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Certains en possèdent déjà : les animaux de compagnie, les espèces protégées et les animaux d'élevage. Mais les droits que nous leur avons consentis sont minimaux et incohérents. Nous traitons différemment les chiens, que nous considérons comme des membres de la famille, et les cochons, réduits au rang d'objets produits en masse et abattus dans d'indignes conditions. Pourtant cochons et chiens présentent une sensibilité et une intelligence similaires.
Comment en sommes-nous venus à les classer dans des catégories si différentes ? C'est que nous sommes spécistes. Le terme, peu connu en France, fera bientôt partie de notre vocabulaire. A l'instar du racisme et du sexisme, dont il poursuit la logique. Le spécisme consiste à traiter différemment, et sans la moindre raison valable, deux espèces qui présentent les mêmes caractéristiques. Tout comme nous avons longtemps dénié aux femmes les mêmes droits que les hommes.
L'affirmation de l'antispécisme sera celle de l'animalisme, un mouvement philosophique qui promeut la nécessité d'accorder des droits à tous les animaux, en raison de leur capacité à souffrir. Loin d'être anecdotique, l'animalisme incarne le mouvement idéologique le plus révolutionnaire ; pour la première fois depuis 2000 ans, il entend sortir nos systèmes de pensée occidentaux de leur logique anthropocentriste et reconnaître que nous, qui sommes des animaux, avons des obligations morales à l'égard de nos cousins.
Surtout, l'animalisme s'inscrit dans une logique d'écologie politique, éloignée de celle incarnée dans les élections. Non plus une écologie superficielle, qui se soucie seulement de préserver les écosystèmes, les ressources et quelques espèces en péril, mais une écologie profonde, qui repense complètement la place de l'homme dans le monde. Pour que ce dernier ne vive plus en parasite, mais en symbiose avec toutes les formes de vivant.
Cela oblige à une refonte de nos institutions et à briser la vision à court-terme du temps politique. Cela nous oblige aussi à une réforme intellectuelle qui remette en question la notion de " profit ". Le capitalisme, le socialisme, le communisme, le néo-libéralisme sont aujourd'hui discrédités, si ce n'est dépassés