La fin des coquillettes : un récit de pâtes et d’épées

Un peu à la manière des trois p’tits chat – peaux de paille – asson – mnembulle – tin – tamarre – athon – ton Jules – Cesar – ricot – cotier – rse à trois… Klaire raconte des histoires drôles pas toujours rigolotes (ou le contraire ?).

N'ayant absolument pas les moyens d'acquérir les droits de reproduction de l'œuvre en question, nous vous proposons à la place d'admirer cette très belle boîte à outils complète incluant 7 clés à fourche et 3 tournevis plats à tête fraisée, garantie 5 ans.
La fin des coquillettes : un récit de pâtes et d’épées de Klaire fait Grr

Et parsemant ses anecdotes de féminisme, de ridicule et d’une pincée de Chirac… elle cause de trucs et d’autres tous aussi invraisemblables.

C'est quand même épatant que quoi que je creuse - et croyez-moi, je me pensais à l'abri avec les recettes de crêpes -, je tombe sur un os. Et par « un os », je veux dire « une vacherie faites aux femmes ». Et par vacherie, je veux dire que je maîtrise super l'art de la litote.
Ce n'est pas que je fais exprès, c'est que de toute évidence le moindre événement festif, la moindre assiette de pasta, et la moindre Marco Polerie cachent un petit diable en carton-pâte, qui saute de sa boîte à ressort pour nous bondir sa misogynie en pleine face.
Et oui… il y a bien une petite coquillette 😉

Pour les praticiens du small talk devant la machine à café et les amateurs de culture G inutile, ce livre est exactement ce qu’il vous faut ! Pour tous les autres : ben oui, ce livre est aussi pour vous !

Un bon moment avec Klaire qui ne semble pas aussi énervée qu’«on» pourrait le penser

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Des bols de coquillettes et du virilisme guerrier
Des coquillettes, me dis-je.
J'ai vraiment réussi à foirer des coquillettes.
Les pâtes mollassouilles me regardent depuis leur bol, et sans mentir je peux sentir leur mépris trop cuit me rouler les yeux au ciel. Sûr qu'elles me regarderaient de haut si elles pouvaient, mais au vu de la config, c'est moi qui les regarde par au-dessus en pensant voilà bien une preuve de la supériorité de l'humaine sur la coquillette.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce livre n'est pas ministre de l'Intérieur. C'est déjà une grande qualité.

La fin des coquillettes est un récit d'aventures, à condition que vous considériez vous aussi que découvrir le lien entre les coquillettes, Jacques Chirac et le sabotage d'un parc d'attractions foireux des années 90 est une aventure.

Que voyager de la table basse de son salon-cuisine-bureau- entrée jusqu'aux moeurs baleinières du XIXe siècle grâce à un PDF téléchargé pas du tout illégalement est une aventure (moi, je trouve que oui).

Bref, La fin des coquillettes est une odyssée au pays de la culture inutile, une ode aux trucs moyennement incroyables, où vous apprendrez pas mal de choses.

Même à rater vos coquillettes.

Striatum : comment notre cerveau peut sauver la planète

Sébastien Bohler a, semble-t-il, une idée fixe : notre cerveau pourrait nous sauver de l’inexorable ! Candide ? Sûrement, tant la tâche semble insurmontable. Et pourtant, par où commencer, si ce n’est par nous même ? Tous ensemble ! Et d’abord… Avons-nous le choix ?

Cela ressemble à un paradoxe. Mais ce n'en est pas un. C'est en réalité parfaitement logique du point de vue de l'évolution des espèces. Le malheur pousse à croître. Le bonheur n'est pas rentable. La croissance est consubstantielle de l'insatisfaction. Et elle produit encore plus de malheur.
Striatum : comment notre cerveau peut sauver la planète de Sébastien Bohler

Et comme pour ses précédents ouvrages, il part de la base, de notre cerveau et de son incorrigible appétence, son inextinguible avidité. Mais aussi, dans cet ouvrage, des outils qu’il possède aussi pour se refréner…

Le biologiste Marten Scheffer, de l'université de Wageningen, aux Pays-Bas, et ses collègues Ingrid van de Leemput, Els Weinans et Johan Bollen, ont récemment analysé le contenu de plusieurs millions de livres publiés en Anglais et en Espagnol entre 1850 et 2019. Ils ont constaté que, sur ce corpus très étendu ainsi que dans les colonnes de journaux tel le New York Times, à partir de 1975, le pronom « je » devient de plus en plus fréquent, alors que dans le même temps l'emploi du « nous » commence à se raréfier. De même les termes relatifs à l'émotion prennent le dessus, et ceux qui se
rapportent au domaine de la raison se mettent à reculer. Ainsi, les mots « sentiment », « plaisir », « indignation », progressent, tandis que ceux relatifs à la raison (« preuve », « rationnel », « démonstration ») voient leur fréquence décliner.

Alors, ne serions nous que des enfants incapables de ne pas croquer ce marshmallow ?

Et comme d’hab, c’est documenté, simplement vulgarisé mais précisément sourcé, tip-top et… plein d’espoir…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ça y est. Nous y sommes. Face au mur. En quelques années, tout s'est accéléré. Ce que nous prenions pour un mouvement lent de dégradation et de réchauffement est devenu un processus brutal, extrêmement rapide. Le climat se modifie en profondeur, l'air devient irrespirable dans de nombreuses régions du monde, et l'eau se fait rare. Des migrations de grande ampleur se préparent, laissant planer la menace de conflits multiples de par le monde.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comment sauver notre planète quand on voit les records de température battus année après année, la raréfaction de l'eau et l'inéluctable réchauffement qui s'amplifie ? Sommes- nous irrémédiablement perdus ?

La solution est dans notre cerveau. Au cœur de nos neurones, un organe appelé « striatum » nous pousse à consommer toujours plus, condamnant ainsi nos efforts de sobriété.
C'est à lui que nous devons nous attaquer.
La solution : lui opposer une autre zone plus évoluée et plus puissante de notre cerveau.
Son nom : cortex préfrontal.

Avec cet allié, nous pouvons soulever des montagnes

L’Africain du Groenland

Le génial récit de voyage de Tété-Michel qui, dans les années 60, fugua à 16 ans du Togo pour le Groenland. Un voyage de près de 10 ans fait de rencontres, d’amitiés et de découvertes !

Tout en parlant, Jakobina nous sert le café puis apporte de la graisse de renne. Chacun coupe un morceau de cette graisse et le met dans son café chaud, sucré ou non, et arrosé d'akvavit. J'imite les autres. La graisse fond en partie et forme à la surface de petits cercles huileux. Le café bu, il reste au fond des tasses un bout de graisse que l'on prend avec sa cuillère pour le manger accompagné d'un morceau de sucre.
 - Comment le trouves-tu ? me demande Knud.
 - Mais c'est très bon !
L’Africain du Groenland de Tété-Michel Kpomassie

Un livre plein d’émerveillement et de surprises face aux coutumes, mœurs, habitudes alimentaires, paysages, températures rencontrées… mais aussi sur la lente perte d’identité groenlandaise face à l’acculturation danoise. Comme un livre d’anthropologue fasciné par ses rencontres, accueilli comme un prince invraisemblable dans ces glaciales contrées inhospitalières

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le cocotier et le serpent
- Il n'est pas encore réveillé, l'autre ? demanda l'oncle, avec mépris.
Il parlait à voix basse, faisant visiblement un effort pour ne pas hausser le ton, soit pour retenir sa colère, soit pour ne pas déranger, dans leur sommeil, ceux qui étaient couchés dans les cases avoisinantes.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Quand j'ai débarqué, tous croyaient avoir vu le diable. J'étais le premier Africain qu'ils voyaient de leur vie. »

Né en 1941 dans une famille traditionnelle togolaise, Tété-Michel Kpomassie est destiné à 16 ans à servir le culte du python après avoir réchappé à un accident causé par ce serpent. Effrayé par cette perspective, il est saisi d'une fulgurance singulière à la lecture d'un livre sur le Groenland. Il se découvre, lui, l'homme de la forêt tropicale, de profondes affinités avec ces hommes du Grand Nord.

Passionné par cette région et par le mode de vie de ses habitants, il fuit son village et entame une odyssée improbable qui le conduira huit ans plus tard au Groenland. Froid, neige, obscurité ou soleil de minuit, rien ne le décourage. Accueilli par les Inuits, Tété-Michel Kpomassie découvre une société traditionnelle, vivant de la pêche et de la chasse, mais aussi une société fragilisée, dépendante et de plus en plus individualiste, conséquences de la colonisation danoise.

La ride

Deux copains aux cheveux longs (les auteurs), décident sur un coup de tête d’enfourcher leur vélos pour quitter Paris le temps d’une semaine et descendre en Bourgogne.

La ride de Simon Boileau, dessins de Florent Pierre

Un road trip à la recherche du grand air, des petites boulangeries, des paysages avec des fleurs, des collines (les cols aussi !) et des ruraux un peu brutasses et hospitaliers.
Mais aussi… une fuite de la grande ville, du stress permanant, de l’enfumage continuel, de la sur-circulation et du bruit des moteurs.

Un bol d’air aux dessins qui collent parfaitement aux thématiques : la route, la zénitude, l’effort, l’amitié et les paysages qui se déroulent devant les vélos à coups de pédales

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Continuez tout droit pendant 800 m.
La distance restante est de 6.3 Km.
Votre allure actuelle est de 26 Km/h.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ride [« raïde »] nom féminin, dérivé de l'anglais
1. Virée à vélo
Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris le temps d'une ride à travers la France.
2. Équipée sauvage, échappée belle, aventure en roue libre
En amitié comme en vélo, il y a des hauts et des bas. Et entre les deux, il y a la ride.

Pour changer d'air, Simon et Florent quittent Paris et entreprennent un voyage à vélo de Paris à la Bourgogne en cinq jours.

Quand on eut mangé le dernier chien

Impressionnant !

J’ai ouvert ce livre sans trop savoir de quoi il en retournerait, faisant entièrement confiance à l’autrice du terrible Syndrome du varan. Et c’est probablement la meilleure façon d’entamer un livre. Et quel choc !

Alors, si vous ne l’avez pas encore lu, fermez cette fenêtre, ne lisez pas plus loin et foncez chez votre libraire !

Il s'éveilla sur la glace. Il pleurait d'épuisement, de peur, de rage. D'impuissance. Il monta la tente à genoux, lentement, par étapes. Il ne pouvait pas faire plus. Puis il mangea. Une vilaine pensée lui vrombissait dans l'esprit, sourde, bourdonnante. Il pourrait manger ses réserves ici, toutes, faire brûler le Primus jusqu'à la corde, donner quelques jours de joie à son corps, puis s'éteindre sans violence. Encore une fois, il se demanda ce que cette terre lui donnait. Il tremblait encore. Il se voyait, mort, pendu à jamais au bout de cette corde.
Quand on eut mangé le dernier chien de Justine Niogret

Un livre glaçant et bouleversant ! Sans aucune fioriture ni effet de style, Justine Niogret raconte l’expédition en Antarctique de trois hommes, dix-sept chiens et deux traîneaux (au départ…)

Le demi-traîneau de Mawson

L’histoire de Douglas Mawson, Belgrave Edward Sutton Ninnis, Xavier Mertz et 17 chiens groenlandais

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Hors de la tente, un des chiens se mit à hurler. On ne pouvait guère entendre son cri, mais on le ressentait, dans la chair: une vibration organique, vivante, au milieu des rugissements de vent si durs qu'ils en devenaient minéraux.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il n'existait pas de mots pour en parler, puisque les mots étaient une façon de communiquer entre les Hommes et que le Sud était par essence totalement inhumain. Il s'agissait d'une vie étrangère, une vie de glaces, de minéraux et de vents.
C'était un voyage au bout duquel il n'y avait rien. On ne pouvait se risquer dans cet espace que pour un court instant et on savait que l'on marchait non pas dans la mort, car la mort est une action, un fait, mais plus exactement dans un endroit où il était impossible de vivre.

Trois hommes partent en expédition en traîneaux pour cartographier le pôle Sud. Ils sont plongés dans un paysage spectaculaire et hostile, usés par le froid et la faim. Un récit inspiré par l'expédition Aurora dirigée par l'Australien Douglas Mawson en 1911.

Chroniques birmanes

Ces chroniques birmanes sont le carnet de voyage de Guy Delisle qui a suivi sa femme en mission pour M.S.F en Birmanie durant une année.

Chroniques birmanes de Guy Delisle

L’occasion de présenter dans son style bien personnel les différentes facettes de ce qu’il a vu. Les expats, bien sûr… avec fêtes, piscines et alcool. Mais aussi la dictature et la parano qui en découle, la chaleur et l’humidité, le paludisme, les magasins et les classes sociales, les moines et la religion, les O.N.G, l’armée et les fonctionnaires, les déplacements et… tout le reste…

Une somme impressionnante, un peu lassante parfois, mais drôle et pleine d’autodérision

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Guatemala
Dring !
Clac !
Bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'auteur a suivi sa compagne pendant quatorze mois en Birmanie alors qu'elle y collaborait avec Médecins sans Frontières. Il raconte son expérience du pays et comment il a fini par apprivoiser son environnement. Il présente aussi la réalité politique, sanitaire et sociale de ce pays dominé par un groupe de militaires soutenu par de puissants groupes industriels

101 façons de lire tout le temps

Vous cherchez un petit cadeau pour une lectrice acharnée, pour un dévoreur de livres, pour une petite fille qui aime les bandes dessinées ou un petit garçon qui lit tous les soirs une petite histoire ? Ne cherchez pas plus loin !

101 façons de lire tout le temps de Timothée de Fombelle et dessins de Benjamin Chaud

Voilà un petit trésor de poésie, une ode à la lecture de 1 à 101 ans (et bien plus si entente !)

Vous vous retrouverez à chaque page un chaque clin d’oeil qui vous fera sourire. Vous lisez dehors, au café, au lit, avec un chat ou dans votre baignoire ? Oui, pour toutes et tous, cet album est là pour vous rappeler au plaisir de lire

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La poule mouillée, Le tournesol, La contorsionniste, Le somnambule, L'absente...

Ce catalogue unique en son genre recense 101 façons de lire tout le temps parmi les 36 000 couramment observées dans la nature. Chaque façon de lire tout le temps a été collectée et nommée par l'explorateur Fombelle, puis représentée avec la plus grande précision par le professeur Chaud. Pour les savants et les curieux

Décoder l’art contemporain

Séparé en sept grands chapitres :

Comment en est-on arrivé là ; Quelles sont les règles du jeu ; Pourquoi créer à partir de rien ; Que fait un artiste de ses journées ; Pourquoi raconter des histoires ; Faut-il encore fabriquer l’oeuvre ; L’art peut-il construire un monde meilleur.

ce petit livre regorge d’œuvres, d’artistes et d’illustrations très parlantes.
Malheureusement, son titre m’a semblé trompeur.

Car s’il présente bien différents courants de l’art contemporain, je n’y ai pas vraiment trouvé de clés de décryptages (si ce n’est peut-être tout à la fin du livre sur une double page) permettant de mieux comprendre une oeuvre devant laquelle je me retrouverais perplexe.

Do women have to be naked to get into the Met. Museum?
Less than 5% of the artists in the Modern Art sections are women, but 85% of the nudes are female
Statistics from the Metropolitan Museum of Art, New York City, 1989
GUERRILLA GIRLS CONSCIENCE OF THE ART WORLD
Les Guerrilla Girls sont un groupe d'artistes militantes qui restent anonymes et qui font campagne pour l'égalité des sexes et des races. Elles se décrivent comme des « vengeuses masquées féministes dans la droite ligne des bienfaiteurs anonymes comme Robin des Bois, Wonder Woman et Batman ». Portant des masques de gorilles, adoptant pour pseudonymes les noms de célèbres femmes artistes, ces « agentes secrètes » recourent à l'humour satirique et aux statistiques pour susciter le changement. Elles emploient souvent une stratégie d'humiliation pour inciter à agir galeries d'art, collections et autres institutions culturelles.
Décoder l’art contemporain de Natalie Rudd

Voilà donc plutôt un livre qui présente un panorama très actuel du monde de l’art contemporain (forcément lacunaire), diversifié et très accessible. Par contre, pour sortir de la sidération face à une oeuvre incongrue, Découvrir & comprendre l’art contemporain d’Alain Bourdie m’avait semblé plus pédagogique.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
En mettant les pieds dans une galerie d'art contemporain, avez-vous déjà eu envie d'en ressortir aussitôt ? Quand votre chemin croise une œuvre contemporaine, restez- vous perplexe ? Les légendes dites « explicatives » vous laissent-elles abasourdi ? Aimeriez-vous être plus à l'aise devant l'art contemporain ? Si vous avez répondu « oui » à une seule de ces questions, ce livre est fait pour vous.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Le monde de l'art contemporain peut paraître extrêmement déconcertant : d'énormes sommes d'argent, une liste infinie d'artistes à l'échelle mondiale et une gamme illimitée de formes et d'approches. Comment s'y retrouver dans tout cela ?

Ce guide vous y aide en abordant certaines des grandes questions qui animent le monde de l'art : Comment en est-on arrivé là ? Quelles sont les règles du jeu ? Que font les artistes toute la journée ? Où trouvent-ils leur inspiration ? Quelles sont les histoires qu'ils racontent et comment ces histoires reflètent-elles notre société contemporaine ?

À travers une contextualisation des importants héritages du XXe siècle qui ont influencé la pratique récente et des analyses d’œuvres issues du monde entier, cet ouvrage vous emmènera dans l'esprit des artistes : un outil parfait pour apprendre à s'amuser avec l'art contemporain

100 mots à connaître d’urgence pour rehausser un discours ou une conversation

C’est le genre de petit livre qui traine sur un coin de table, que l’on feuillette d’une main, le regard distrait et qui risque de nous happer pour une bonne heure à en tourner les pages.

Zoïle
« D'où ma surprise devant l'affreux portrait que faisait de moi un Zoïle. »
André Maurois, Mémoires, 1967.
Fort heureusement les ZOÏLES sont rares... Qui était Zoïle donnant ainsi son nom à tout CRITIQUE envieux et injuste et s'acharnant sur une œuvre ou un auteur? Né vers 400 av. J.-C., cet écrivain grec fut un grammairien et surtout le critique rédigeant neuf livres de remarques acides sur celui que les Grecs considéraient comme le prince des poètes, Homère. Dès l'Antiquité, avoir ainsi déprécié l'idole le fit honnir, et quiconque se montrait DÉTRACTEUR inique et violent d'une sommité faisant référence fut traité par antonomase - un nom propre élu nom commun - de Zoïle. À ce critique malveillant et jaloux on a pu opposer au cours de l'Antiquité un autre critique, ARISTARQUE, grammairien grec d'Alexandrie du IIIe siècle av. J.-C. éditeur et commentateur d'Homère. Il sut se montrer certes sévère mais éclairé, minutieux et bienveillant. Par antonomase, il devint également synonyme de critique, mais en principe en bonne part, même si plaisamment le mot fut parfois utilisé ironiquement. Un Zoïle est haineux, un Aristarque exigeant. L'un détruit, l'autre peut faire progresser.
100 mots à connaître d’urgence pour rehausser un discours ou une conversation de Jean Pruvost

Rien d’extraordinaire, juste quelques mots bien choisis, qu’on connait déjà, oubliés ou que l’on découvre, agrémentés d’une citation, d’une définition et de quelques synonymes, antonymes ou concepts approchants. C’est érudit tout en restant léger, l’occasion de se cultiver avec le sourire

Sympa 🙂

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
« La culture, c'est connaître cent mots de plus que les autres. »
Frédéric Dard, Les Pensées de San Antonio, 1996.

« Qu'on voie, en ce que j'emprunte, si j'ai su choisir de quoi rehausser mon propos », nous confie Montaigne, cité par Littré en son Dictionnaire de la langue française, achevé en 1872.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
100 mots - en fait plus de 500 grâce à l'index pour échapper à la platitude, voilà qui ne se refuse pas pour donner à nos conversations et nos discours davantage de force, de séduction et de panache. En étant plus précis : ainsi en est-il de pléthorique, népotisme, sibyllin, concussion, sophisme, chaque mot étant raconté avec son étymologie et son histoire, assorties de citations. En étant plus élégant, plus émouvant : avoir de l'entregent, remercier l'amphitryon, agir avec célérité sont mieux dits qu'avoir du piston, dire merci, et faire vite. En étant plaisant : évoquer l'académie de quelque callipyge, homme ou femme, est certes coquin, mais en rien vulgaire, surtout si on est abstème...En faisant appel à une culture sans cuistrerie : le rocher de Sisyphe, le tonneau des Danaïdes, la boîte de Pandore, jouer les Cassandre, se montrer jacobin ou girondin, l'oecuménisme, l'équanimité ne sont pas des mots prétentieux, mais des concepts forts. Enfin, partager avec ses interlocuteurs les origines et les charmes d'un mot utile n'est jamais perdant !

Petit éloge de la médiocrité

Vingt brillantes chroniques sur la médiocrité… Ou plutôt, si j’ose, un regard dans le miroir de la médiocrité. Pourquoi médiocre (qui voulait initialement dire moyen) est il devenu mauvais ? Pourquoi devrions-nous nous croire supérieurs à cette moyenne ? Quel est ce culte de la performance que notre société nous impose, nous fait miroiter ? Faut-il être mieux pour être heureux ?

Faut-il pendre les coachs en développement personnel?
La question est posée. La réponse aussi : non. Parce que si on commence à pendre les gens qui gagnent leur vie en racontant des conneries, il est possible que je ne termine pas la semaine.
Cependant, nous sommes en droit de nous interroger sur ces personnes qui fleurissent, poussent, envahissent les réseaux sociaux et les bibliothèques de vos proches, en vous garantissant la sérénité, l'amour, l'argent, le sexe... Autant de promesses qui feraient passer n'importe quelle campagne électorale pour une ligue de vertu et d'honnêteté intellectuelle.
Petit éloge de la médiocrité par Guillaume Meurice

Et qui nous y pousse ? L’économie, Instagram, notre miroir, une naturelle ambition, Dieu, nos chef-fe-s, le sport, les coachs, nos complexes, le capitalisme (oui, c’est bien du Guillaume Meurisse)…

Le médiocre passé à la moulinette, c’est hilarant, questionnant et brillant (oui, zut, c’est mieux que médiocre. Déso, Guillaume, c’est loupé!).

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je suis médiocre
Mail reçu le 13 avril 2019, à 9 h 53:
Bonjour, je vous écoute à la radio et parfois je lis vos écrits et je dois dire que je trouve cela systématiquement raté. Vous êtes nul. Nul, nul, nul. Vous êtes même pire que nul. Vous êtes médiocre. C'est ça ce que vous êtes: médiocre.
Philippe

Plaisir du matin. Poésie contemporaine. Haïku des temps modernes. Mais surtout intense perplexité face à une personne qui consacre quelques moments de sa vie à chercher mon adresse électronique, rédiger son texte, le relire, peut-être avec précaution, corrigeant çà et là une faute d'orthographe, avant de me l'envoyer.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Médiocre : de qualité moyenne, qui tient le milieu entre le grand et le petit. La normalité, version péjorative, avec un arrière-goût de nullité.

Pour Guillaume Meurice, ardent défenseur du 10/20, du « peut mieux faire », du « bof bof », la médiocrité est non seulement un mode de vie, mais aussi un formidable facteur d'émancipation. Elle autorise l'action sans la pression du résultat, pour le simple plaisir de se mettre en mouvement, pour la beauté du geste. Il faut la revendiquer en tant que résistance politique, car elle porte en elle le refus de la hiérarchie, de la compétition et du catéchisme capitaliste.

À la fois manifeste en faveur de la contre-performance et anti-manuel de développement personnel, ce Petit éloge nous invite à accepter avec sérénité notre médiocrité. Décomplexant !