Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Alors que dans mon souvenir (forcément inexact) son essai Comment parler des livres qu’on a pas lu ? parlait de la (non)lecture en général, ce livre traite plutôt des grands mythomanes voyageurs, autrement appelés les voyageurs casaniers. Et c’est vraiment drôle et instructif !
Comment parler des lieux où l’on n’a pas été ? de Pierre Bayard
Le livre commence peut-être par le plus célèbre d’entre-eux, celui dont je n’aurais jamais douté : Marco-Polo ! qui n’a possiblement jamais été plus loin que Constantinople !
Les gros mythos de Marco Polo
Suivent ensuite des journalistes sportifs, écrivains, ou anthropologues… Magnifique et édifiant, cocasse et consternant.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Les inconvénients des voyages ont été suffisamment étudiés pour que je ne m'attarde pas sur ce sujet. Démuni face aux animaux sauvages, aux intempéries et aux maladies, le corps humain n'est à l'évidence nullement fait pour quitter son habitat traditionnel et moins encore pour se déplacer dans des terres éloignées de celles où Dieu l'a fait vivre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'étude des différentes manières de ne pas voyager, des situations délicates où l'on se retrouve quand il faut parler de lieux où l'on n'a pas été et des moyens à mettre en oeuvre pour se sortir d'affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d'avoir un échange passionnant à propos d'un endroit où l'on n'a jamais mis les pieds, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu'un qui est également resté chez lui
Après une première partie plutôt autobiographique, Michel Bussi entre dans le vif du sujet : que fait il ? Principalement une sous-branche des polars, les romans à twist. Qu’est-ce, comment ça fonctionne, à quoi faut-il être attentif ? Un petit manuel riche d’exemples tirés de ses propres livres et permettant d’en comprendre les mécanismes.
Pour l’anecdote, alors qu’il parle de la liberté qu’il laisse aux personnages de ses romans, il nous explique qu’en cas de dilemme entre un effet spectaculaire ou une justification cohérente, il préfère l’effet (quitte à ramer acrobatiquement par la suite pour rattraper les choses).
A ce sujet (attention spoil), il cite justement un point des Nymphéas noirs qui m’avait quelque peu chagriné. Et là, cher Michel, je ne suis pas vraiment d’accord avec vous !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) J'ai toujours vécu en Normandie. Né à Louviers, J'ai passe les dix premières années de ma vie au Manoir-sur-Seine, un village en bord de fleuve entouré de champs... et d'usines. Le bibliobus, qui passait dans la commune, a été ma première ouverture sur le monde des livres.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « J'ai accumulé depuis quarante ans un nombre considérable d'histoires, d'embryons de récits, de points de départ intrigants... Tout un stock d'envies que j'ai développées pour mon seul plaisir, persuadé qu'elles ne deviendraient jamais des livres publiés. À ma plus grande surprise, année après année, ces histoires rêvées, ces personnages fantasmés, ces aventures qui me hantent depuis des décennies prennent vie. Ce stock de récits dormant dans ma mémoire est loin, très loin, d'être épuisé. »
Un peu dubitatif face à ce que j’avais hâtivement classé en « valorisation économique de fonds de tiroirs », j’ai abordé ce carnet de croquis à reculons.
À l’heure où les dieux dorment encore de Cosey
Et pourtant ! Au bout de quelques pages de ce voyage avec Cosey, des Alpes suisses au Japon en passant par les montagnes tibétaines (et bien d’autres topographies, rencontres et pays), on se met à comprendre et à partager cette quête de soi.
Pas d’histoire ici, mais des aquarelles, des portraits et des paysages sublimes, des textes courts et des pensées… un voyage avec l’auteur qui se termine en couleurs
« À l’heure où les dieux dorment encore… »
sont les premiers mots de Savitri, long poème épique composé par Sri Aurobindo dans lequel la belle Savitri parvient à duper Yama, dieu de la mort afin de sauver son époux.
L’auteur de BD, lui, est contraint la plupart du temps à dessiner d’imagination ou, en partant de quelques documents à réaliser une reconstitution + ou – plausible… Avec le risque, toujours, de tomber dans les inévitables clichés, stéréotypes et tics graphiques. Le dessin d’observation est probablement la meilleure ruse pour échapper à l’emprise du dieu tyran, roi des idées toutes faites, qui squatte notre boîte crânienne, et apercevoir un moment ce qui se présente à nos yeux, tel, quel. Ce qui consiste à oublier tout ce qu’on sait.
Exercice ardu, avec de nombreux échecs, mais qui apporte parfois une vraie part de joie. En voici quelques échantillons. Cosey
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) "À l'heure où les dieux dorment encore..."
sont les premiers mots de Savitri, long poème épique composé par Sri Aurobindo dans lequel la belle Savitri parvient à duper Yama, dieu de la mort afin de sauver son époux.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Entre carnet de route et journal intime, l'artiste présente ses dessins réalisés au cours de nombreux voyages et sur lesquels il s'appuie comme autant d'outils de travail, de repérages et d'aide-mémoire pour ses albums. Le dessinateur se dévoile et partage ses pensées, avec en toile de fond une réflexion sur le dessin, la couleur, la musique, la représentation du réel et des vies intérieures
Ce troisième livre de Sébastien Bohler continue dans dans la même ligne et est peut-être le plus intéressant (non, ils le sont tous ! Mais c’est peut-être le plus déculpabilisant et, paradoxalement, le plus alarmiste), en tout cas le premier qui vise un coupable plus global que les précédents, Le bug humain et Où est le sens ?
Human Psycho : comment l’humanité est devenue l’espèce la plus dangereuse de la planète de Sébastien Bohler
Et si l’humanité se dirigeait à sa fin (emportant avec elle nombre de victimes) non pas à cause des humains qui la compose, mais de son intelligence de groupe déficiente. Et si l’humanité était un psychopathe à enfermer, à museler.
La démonstration est brillante ! Il est temps de menotter le monstre !
Pourtant, peut-on innocenter l’individu ? N’est-ce pas trop facile de nous disculper ? Nous, les collabos responsables à l’insu de leur plein gré mais pas coupables ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le bout du voyage
Nous, humains, avons parcouru un long voyage. Au fil de dizaines de milliers de générations, nous avons tracé notre route sur Terre. Nous avons prospéré, nous sommes multipliés, avons fondé des civilisations. Persuadés qu'après nous viendraient d'autres humains. Des enfants qui transmettraient le flambeau de la vie et exploreraient d'autres horizons.
Nous nous croyions éternels.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Et si le propre de l'Homme n'était pas le rire, le langage ou l'aspiration à l'éternité, mais son pouvoir de destruction ? Dérèglement climatique, hausse des températures, montée des eaux, pandémies... nous allons droit à la catastrophe.
Le responsable de cette catastrophe est l'humanité elle- même. À force de grandir et de recouvrir toute la surface de la Terre, elle se comporte comme un cerveau géant et surpuissant, doté d'une infinité de connexions.
C'est ce cerveau qui prélève des ressources sur la Terre, produit des millions de SUV et de smartphones, fait travailler les humains sans relâche et recrache des milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère. Mais à quoi pense cet organe ? A-t-il des désirs ? Des émotions ? Quels sont ses plans ?
Dans Human Psycho, Sébastien Bohler adopte une démarche clinique pour analyser le cerveau global qu'est devenue l'humanité, comme un psy le ferait avec son patient.
Le constat qu'il livre est glaçant : ce cerveau possède les traits caractéristiques d'un psychopathe. Il coche toutes les cases du profil psychologique d'un serial killer qui massacre sa victime - la planète.
Alors, peut-on le soigner ? Tel est le questionnement ultime de cet ouvrage, qui nous emmène sur une crête étroite entre néant et espoir
Ciel donc, ce petit bouquin d’apparence anodine ne serait-il pas justement l’exemple de ce qu’il dénonce ?
Petite philosophie des arguments fallacieux de Luc De Brabandere
Après une première partie plutôt rigoureuse dans laquelle l’auteur liste différentes embrouilles et sophismes suivie d’outils permettant de les détecter, voilà qu’il s’en prend à l’Internet.
Mais là, hélas, la même rigueur n’est plus de mise et les prémisses ne sont plus aussi clairement établies, les faits semblent se mélanger aux opinions pour philosopher sans trop se tracasser de sourcer ou de citer
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) L'art de raisonner est une discipline essentielle, à la fois bien ancienne, mais aussi particulièrement actuelle depuis que l'informatique a envahi une grande partie des activités humaines.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un livre rempart pour se protéger des idées toxiques !
Un argument fallacieux, autrement appelé « sophisme » dans la tradition aristotélicienne, est un argument truqué volontairement pour induire l'autre en erreur. Il donne l'apparence d'un raisonnement correct, il a un côté éblouissant, mais l'argumentation y est falsifiée, viciée ou piégée.
Fake news, novlangue politique et managériale... les arguments fallacieux reviennent aujourd'hui en force car avec Internet, les sophistes disposent d'une arme de persuasion massive.
Dans ce nouvel opus, Luc de Brabandere perce leurs mystères, pour nous permettre de les déjouer. Face à eux, il oppose la pensée critique qui s'avère indispensable lorsque l'on est confronté aux fourberies argumentaires des professionnels du débat ou de la négociation
Interrogé lors d’une interview dont j’ai perdu la trace mais qui m’avait donné envie de trouver ce petit bouquin, le Professeur Rollin révélait ceux qui – pour lui – étaient des marqueurs de la bêtise. Il en avait trouvé cinq : l’inconséquence, l’auto-définition, le suivisme langagier, l’absence d’empathie et l’absence de doute.
Suis-je bête ! L’héroïque Professeur Rollin foudroie la bêtise avec ruse et modestie de François Rollin
On en retrouve quelque-uns dans ce petit essai sur la bêtise qu’il ne faut pas confondre avec la méchanceté (même si l’un n’exclura pas l’autre)
Avec des dessins rigolos de Daniel Gossens
Un livre un petit peu léger, quoiqu’en dise Alexandre Astier qui en signe la préface.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Oser le défaitisme
Le combat visant à éradiquer la bêtise de la surface de la Terre est un combat ambitieux qui vaut incontestablement la peine d'être mené. Mais il débute par un paradoxe pour parvenir à éradiquer totalement la bêtise, il faut impérativement avoir abandonné tout espoir d'y parvenir. Croire que la disparition totale et définitive de la bêtise relève du « possible » est une énorme bêtise, et on ne peut pas imaginer gagner un combat en démarrant les opérations par une énorme bêtise.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Le combat visant à éradiquer la bêtise est ambitieux et vaut la peine d'être mené. Mais pour faire disparaître la bêtise, il faut avoir abandonné tout espoir d'y parvenir.
La bêtise humaine est arrivée sur Terre avec le premier homme, et elle n'en partira qu'avec le dernier.
Le combattant avisé doit donc s'armer d'une solide dose de défaitisme.
Avec humour, sérieux et désespoir, le Pr Rollin donne ici sa leçon la plus magistrale: comment accepter de ne pas triompher de la bêtise, mais tenter tout de même de la vaincre. Diagnostics pratiques et solutions sans appel sont proposés
En intercalant trois récits (le voyage qu’il fait en Afrique alors qu’il écrit ce livre, Le coeur des ténèbres de Joseph Conrad et l’histoire des colonisations et du racisme institutionnalisé) Sven Lindqvist éclaire l’histoire moderne de façon terrifiante.
Exterminez toutes ces brutes ! Un voyage à la source des génocides de Sven Lindqvist
La partie historique est glaçante, elle raconte comment l’Europe s’est appropriée toutes les richesses du monde en spoliant, massacrant, torturant, délocalisant, trompant… (j’arrête ici car tout à été commis).
Une histoire des crimes de l’humanité, de la loi du plus fort (des navires, canons et fusils) et de l’aveuglement volontaire, des justifications odieuses, des complicités des états, du clergé et de scientifiques.
Un livre parfois difficilement soutenable qui pourtant ne fait que démontrer comment toutes les richesses occidentales se sont bâties sur un génocide planétaire.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Vous en savez déjà suffisamment. Moi aussi. Ce ne sont pas les informations qui nous font défaut. Ce qui nous manque, c'est le courage de comprendre ce que nous savons et d'en tirer les conséquences.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Il existe dans une vie une poignée de livres inoubliables. Celui-ci en est un.
Sven Lindqvist est suédois et traverse le Sahara jusqu'au Niger. Dans de petits hôtels du désert, battus par les sables, il a emporté sa documentation sur la constitution des grands Empires en Afrique : l'Empire britannique, le Congo belge, l'Empire français, les colonies allemandes.
Et alors ? C'est tout. Pourtant aucun lecteur ne peut sortir indemne de ces pages.
D'une plume sèche et envoûtante, Lindqvist entremêle le récit de son voyage et l'évocation de l'Histoire. Il nous raconte la diffusion des théories raciales, le darwinisme dévoyé qui sous-tend la conquête coloniale et l'ivresse d'un rêve fou et monstrueux : éradiquer des populations entières pour faire renaître un homme nouveau.
Le livre remonte ainsi à la source des génocides du XXe siècle. Au fil des pages, la traversée de Lindqvist devient un voyage initiatique et vertigineux dans notre héritage européen
Tout est dans le titre de cette plaidoirie de Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo lors du procès des attentats de 2015.
Le droit d’emmerder Dieu de Richard Malka
Une plaidoirie intégralement retranscrite sur la non négociabilité de la liberté d’expression, sur les responsabilités politiques, médiatiques et religieuses. Une langue magnifique, des arguments brillamment mis en place dans un déroulé implacable. Un contre pied ferme contre toute tentative de retourner les responsabilités des attentats. Le droit au blasphème est partie entière des libertés.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) J'écris mes plaidoiries. Celle-ci plus qu'aucune autre. Le moment venu, il faut s'adapter, improviser selon les circonstances de l'audience, l'heure, l'écoute ; oublier certains passages, en développer d'autres selon l'inspiration de l'instant. Les conditions dans lesquelles j'ai prononcé ces mots devant la cour d'assises spéciale de Paris resteront pour moi inoubliables.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) «C'est à nous, et à nous seuls, qu'il revient de réfléchir, d'analyser et de prendre des risques pour rester libres. Libres de nous engager et d'être ce que nous voulons. C'est à nous, et à personne d'autre, qu'il revient de trouver les mots, de les prononcer, de les écrire avec force, pour couvrir le son des couteaux sous nos gorges.
À nous de rire, de dessiner, d'aimer, de jouir de nos libertés, de vivre la tête haute, face à des fanatiques qui voudraient nous imposer leur monde de névroses et de frustration - en coproduction avec des universitaires gavés de communautarisme anglo-saxon et des intellectuels qui sont les héritiers de ceux qui ont soutenu parmi les pires dictateurs du XXe siècle, de Staline à Pol Pot.»
Ainsi plaide Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, lors du procès des attentats de janvier 2015. Procès intellectuel, procès historique, au cours duquel l'auteur retrace, avec puissance, le cheminement souterrain et idéologique du Mal. Chaque mot pèse. Chaque mot frappe. Ou apporte la douceur, évoquant les noms des disparus, des amis, leurs plumes, leurs pinceaux, leur distance ironique et tendre. Bien plus qu'une plaidoirie, un éloge de la vie libre, joyeuse et éclairée
Pour le Robert, une anthologie est un recueil de morceaux choisis. En ce sens, c’en est une excellente !
Troubles fêtes de Régis Loisel et Rose Le Guirec
Sans aucune possibilité d’exhaustivité, ce recueil réussi tout de même à proposer nombre de facettes de la bande dessinée de genre, parcourant les plus grand courants, styles, auteurs, époques et titres mythiques, passant du porno au suggestif, du drôle au cracra tout en embrassant un large panel de fantasmes et de perversions.
Comtesse de Aude Picault
Certes, les esprits chagrins pourraient regretter, par exemple, que tel auteur ou autrice ne s’y trouve pas (où se trouvent tous les auteurs de Fluide Glacial ?), le choix d’un titre plutôt qu’un autre (pourquoi Blanche épiphanie et pas Pauvre Paulette ?) ou que les mangas soient sous représentés. Pour autant, il s’agit là d’un choix qui m’a semblé plutôt représentatif. De plus, des extraits de plusieurs pages ainsi qu’un bref explicatif permettent de contextualiser chaque BD et comprendre leur sélection.
Erma Jaguar de Alex Varenne
Avec une classification soft, chic, trash, rigolo et autobio Vincent Bernière trouve moyen de convoquer ici nombre des plus emblématiques.
Iron Devil de Frank Thorne
Avec, dans le détail
John Willie / Gwendoline, la princesse perdue
Harvey Kurtzman et Will Elder / Little Annie Fanny
Paul Cuvelier et Jean Van Hamme / Epoxy
Jacques Lob et Georges Pichard / Blanche Épiphanie
Jean-Claude Forest / Barbarella
Guido Crepax / Emmanuelle
G. Lévis / Liz & Beth
Milo Manara / Le déclic
Martin Veyron / L’amour propre
Paul Gillon / La survivante
Philippe Bertrand / Linda aime l’art
Magnus / Les 110 pilules
Paolo Serpieri / Druuna
Alex Varenne / Erma Jaguar
Leone Frollo / Mona Street
Alan Moore et Melinda Gebbie / Filles perdues
Giovanna Casotto / Giovanna! Si!
Jordi Bernet et Carlos Trillo / Bang bang
Tom of Finland / Kake
Tanino Liberatore / Portrait de la bête en rock star!
Howard Chaykin / Black Kiss
Régis Loisel et Rose Le Guirec / Troubles fêtes
Matthias Schultheiss / Sois vicieux
Frank Thorne / Iron Devil
Gilbert Hernandez / Birdland
Roberto Baldazzini / Chiara Rosenberg
Erich von Götha / Twenty
Sibylline / Premières fois Tijuana Bibles
Raoul Buzzelli et Pippo Franco / Sam Bot
Wallace Wood / Blanche-Fesses et les sept mains
Jan Bucquoy / La vie sexuelle de Tintin
Jean-Marc Reiser / Phantasmes
Haruka Inui / Ogenki Clinic
Massimo Mattioli / Squeak the Mouse
Dany / Vous n’avez pas honte ?
Arthur de Pins / Péchés mignons
Aude Picault / Comtesse
Georges Wolinski / J’étais un sale phallocrate
Robert Crumb / Mes problèmes avec les femmes
Joe Matt / Le pauvre type
Frédéric Boilet / L’épinard de Yukiko
Aurélia Aurita / Fraise et chocolat
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Apparue aux États-Unis dans les années 1920, la bande dessinée érotique a précédé la révolution sexuelle, connu de spectaculaires développements dans les années 1980, avant de ressusciter dans les années 2000.
À travers plus de quarante extraits commentés et analysés, cette anthologie rassemble les meilleures bandes dessinées du genre : Gwendoline, Barbarella, Emmanuelle, Druuna, Mona Street, le Déclic... et les plus grands auteurs : Manara, Crepax, Reiser, Magnus, Liberatore, Crumb, Wolinski, Serpieri...
Une promenade coquine à travers un siècle de fantasmes en bulles
Un texte très fort de Jeanne Broucq qui décortique le viol qu’elle a subi et le traitement de ce crime par la police et la justice australienne. Elle y explique la position de leur système judiciaire met en lumière les différences avec la justice européenne en dévoilant ainsi des pistes pour améliorer la prise en charge des victimes.
Zéro virgule neuf pour cent : plaidoyer pour ne plus jamais la fermer de Jeanne Broucq
Mais c’est également un témoignage très intime sur le vécu d’une victime et les différentes phases qu’elle a traversé.
Un récit fort, dur et combatif tout en restant d’une grande sensibilité et soutenu par une belle écriture. Un livre qui prend au coeur et qu’on ne peut lâcher avant la dernière page.
Et relisez le titre ! Moins de un pourcent des violeurs sont condamnés en France. Comment une société peut-elle tolérer une telle impunité ?
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) J'ai trente et un ans, je suis française et j'habite à Sydney. Je me suis fait violer le 30 mars 2018. Je suis allée chez les flics. Le mec a été arrêté. J'ai décidé de le poursuivre en justice. Il a été reconnu coupable de viol par un jury de douze personnes le 14 juin 2019, et condamné à trois années de prison (dont dix-huit mois de peine de sûreté) le 1er août de la même année.
J'ai décidé de raconter ce que j'ai vécu pour différentes raisons.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Zéro virgule neuf pour cent, c'est le nombre de viols et de tentatives de viol, qui, en France, débouche sur une condamnation aux assises. La nuit du 30 mars 2018, alors qu'elle habite en Australie, Jeanne en est victime. Sidérée, mais résolue, elle se rend immédiatement au commissariat et porte plainte. Elle est écoutée, crue, prise en charge. Il y aura des poursuites. Une justice.
«Ce procès, je le mène pour moi. Mais aussi pour les femmes et la société en général. Parce que les mecs qui baisent des nanas pendant qu'elles dorment, ça commence à bien faire.»