Une fille bien

L’histoire de retrouvailles avec une amie d’enfance qui débute un peu moyen, qui termine vaguement confusément et qui offre tout de même des bons moments. Une cinquantaine de mots clé pourraient être ajoutés à cette comédie un peu chick-lit qui, à trop vouloir embrasser, passe légèrement à côté de tout et ne termine rien.

Une fille bien de Valérie Toranian
Une fille bien de Valérie Toranian

Restent quelques bonnes pages sur les confusions. Celles de la mémoire, politiques, de la presse, de la vision occidentale du voile et de l’islam ou de l’homosexualité.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pourquoi sa vie avait-elle basculé en si peu de temps ?

Quand Louise Castillo lui restitue le journal intime qu'elle avait oublié chez elle trente ans plus tôt, un malaise gagne la narratrice : des pages entières sont raturées, qui semblent évoquer un événement grave, lié à une relation avec un homme plus âgé. Pourquoi ne se souvient-elle de rien ?

Alors que Sibel, sa vieille tante fantasque dont le passé arménien est marqué par la tragédie, pense qu'elle est le jouet d'une malédiction familiale, ses amies lui intiment d'affronter son histoire forcément traumatique et ses fils s'inquiètent de sa nervosité grandissante. Quant à elle, elle redoute de s'enfermer dans le rôle de la victime.

Valérie Toranian dresse, sous la forme d'une enquête psychologique, le portrait d'une fille bien résolue à résister à toute forme de conformisme. Elle nous livre une véritable comédie dramatique mettant en scène, entre cocasserie et gravité, nos obsessions contemporaines

C’est aujourd’hui que je vous aime

C’est très chou et on y croit. C’est le premier amour, pur et inaccessible, unique, bouleversant, obsessionnel. Le fantasme absolu, idéal. A remplir des pages de son nom et de je t’aime.

C'est aujourd'hui que je vous aime de François Morel
C’est aujourd’hui que je vous aime de François Morel

C’est aussi la période de la grande confusion, des hormones, du désir, de la faim qui dévore, de l’aveuglement et de la perte de contrôle.

Et, ma foi, c’est assez bien raconté ! A conseiller à tous les cœurs d’artichaut nostalgiques de l’époque bénie des premiers émois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
On n'est pas sérieux quand on a douze ans. On tombe amoureux. Furieusement amoureux. Isabelle Samain, Isabelle Samain, Isabelle Samain. Son nom est un refrain, sa beauté, une chanson d'amour. On la guette, on se pâme, on fantasme, on la désire. Qui ça, on ? Ici, pas de nous (trop banal), encore moins de je (trop pédant). Le confident de C'est aujourd'hui que je vous aime, par pudeur, par plaisir, se nomme « les hommes », alias tous les garçons, alias François Morel.

Malicieux et tendre comme à son habitude, l'artiste raconte les amours débutantes, balbutiantes et gauches, désespérées et hilarantes. Il raconte les premiers émois (de véritables tortures), les illusions perdues (et retrouvées), les désordres (amoureux) et le corps qui bouillonne (tout feu tout flamme).

À personne, les hommes ne laisseront dire que l'adolescence est le plus bel âge de la vie. Oui, mais voilà, la vie va les surprendre...

Les loyautés

Des ados qui partent en vrille, des parents qui merdent ou n’y comprennent pas grand chose, des peurs et des démissions, un entourage absent ou maladroit… le chaos s’installe, grossi, qui pourra arrêter la descente annoncée ?

Les loyautés de Delphine de Vigan
Les loyautés de Delphine de Vigan

Et l’écœurement devant ce cri que personne n’arrive à lancer devant une situation où chacun projette ses propres peurs et fêlures.

Et ce titre magnifique, ces loyautés qui reviennent tout au long du livre. Loyal oui, à qui, à quoi ?

Une grosse bousculade.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Chacun de nous abrite-t-il quelque chose d'innommable susceptible de se révéler un jour, comme une encre sale, antipathique, se révélerait sous la chaleur de la flamme ? Chacun de nous dissimule-t-il en lui-même ce démon silencieux capable de mener, pendant des années, une existence de dupe ? »

La forteresse impossible

Un jeune geek et deux copains et… Vanna White en Une de Playboy! Mais comment faire pour obtenir un exemplaire quand on a quatorze ans et qu’on habite un coin un peu paumé? Et si Mary, la fille du kiosquier, une geekette elle aussi pouvait les aider?

La forteresse impossible de Jason Rekulak
La forteresse impossible de Jason Rekulak

C’est drôle et ça sent l’adolescence, les années quatre-vingt, le Commodore 64, la montée des hormones et les premiers boutons avec une couv… plutôt réussie !

Et ça, c’est Vanna, et c’est cadeau

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À Wetbridge, l'Aisselle du New Jersey, Billy et ses amis Alf et Clark coulent des jours heureux. Ils passent leurs soirées ensemble à regarder la télé en buvant des litres de milk- shake, se lancent dans d'interminables parties de Monopoly ou des débats existentiels (de Springsteen ou Billy Joel, qui l'emporterait dans une bagarre ?). Tout ça quand ils ne jouent pas au jeu de strip poker développé par Billy sur son ordinateur.

Mais voilà qu'un jour de mai 1987, Vanna White, la sublimissime animatrice de La Roue de la fortune, fait la une de Playboy. Dès lors, tout va changer. Pour les trois garçons désespérément inexpérimentés en matière de femmes, se procurer la revue devient une priorité. Or, dans l'Amérique puritaine de Reagan, quel commerçant se risquerait à vendre un magazine érotique à des gamins de quatorze ans ? Alors que les amis mettent au point un plan pour le voler, ils rencontrent Mary, la fille du seul - et irascible - kiosquier de la ville. Passionnée comme Billy d'informatique, elle sympathise avec ce dernier et lui propose de l'aider à développer son propre jeu vidéo. De leur côté, Alf et Clark se disent qu'ils pourraient tirer profit de cette complicité pour parvenir à leurs fins...

Lettre d'amour aux années 1980, aux geeks, et à tous les « inadaptés » de la terre, La Forteresse impossible explore les eaux troubles de l'adolescence, le frisson des premières fois.

Nostalgique et bourré d'humour, ce premier roman est en cours de publication dans une quinzaine de pays

Véronique ta mère

Voilà bien un livre autant dérangeant que tendrement délicat tout en étant diablement drôle. Un cocktail contrasté qui montre une tante accompagner son neveu dans une toxicomanie dure sans y voir malice. Mais une tante fantasque, solaire et magnifique au charisme hypnotique.

Véronique ta mère de Philippe Gindre
Véronique ta mère de Philippe Gindre

Après un Demain ça vient qui m’avait laissé un souvenir sec et punk, Philippe nous emmène dans des volutes plus apaisées, pleines d’autodérision, de nostalgie et quand même… d’une sévère lucidité.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les saints préceptes selon Véronique : « fumer beaucoup, déconsidérer toute forme d'autorité, vénérer le rock'n'roll, aller aussi souvent que possible à la rivière et fumer encore plus ». Un étonnant mode d'emploi que le narrateur n'aura de cesse de mettre en pratique. Avec un sens singulier de la narration, un humour rock et une inventivité stylistique remarquable, ce roman dessine le portrait ambigu d'un improbable maître zen. Un très étonnant roman d'apprentissage centré sur la relation d'un garçon allumé avec sa tante incendiaire

Venise n’est pas en Italie

C’est plus vraiment ma tasse de thé, mais j’aurais adoré lire ce livre plus jeune. Des punchlines bien senties, un humour plein d’autodérision et de sensibilité. Une famille décalée, avec ses petits soucis… et des plus gros.

Venise n'est pas en Italie de Ivan Calbérac
Venise n’est pas en Italie de Ivan Calbérac

Mais bon, un peu snobinard, je n’ai pas osé aimer ce livre pour ce qu’il est, un moment très sympa, tendre et léger comme les premiers émois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Émile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l'invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l'accompagner...

C'est l'histoire d'une famille inclassable, l'histoire d'un premier amour, miraculeux et fragile, d'un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.

Un roman dans la lignée de La Vie devant soi, du film Little Miss Sunshine, où l'humour se mêle à l'émotion

Arrête avec tes mensonges

C’est écrit avec le sang et la viande, c’est beau et douloureux comme des regrets trop gros pour le coeur, comme des démons d’un bonheur perdu, comme les cicatrices des joies passées.

Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson
Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson

L’histoire d’une passion de jeunesse, de deux corps qui se sont aimés et qui jamais ne se sont retrouvés. La vie qui broie les sentiments et les passions à la moulinette des interdits, des culpabilités ou de l’absurde impossible.

C’est homo et c’est universel.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Un jour, je peux dire quand exactement, je connais la date, avec précision, un jour je me trouve dans le hall d'un hôtel, dans une ville de province, un hall qui fait office de bar également, je suis assis dans un fauteuil, je discute avec une journaliste, entre nous une table basse, ronde, la journaliste m'interroge au sujet de mon roman, "Se résoudre aux adieux", qui vient de sortir, elle me pose des questions sur la séparation, sur écrire des lettres, sur l'exil qui répare ou non, je réponds, je sais les réponses à ces questions-là, je réponds sans faire attention presque, les mots viennent facilement, machinalement, si bien que mon regard se promène sur les gens qui traversent le hall, les allées et venues, les arrivées et les départs, j'invente des vies à ces gens qui s'en vont, qui s'en viennent, je tâche d'imaginer d'où ils arrivent, où ils partent, j'ai toujours aimé faire ça, inventer [...]


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier.
Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Mais un amour, quand même.

Un amour immense et tenu secret.

Qui a fini par me rattraper

Coeur-Naufrage

Deux jeunes en été, un enfant que Lyla décide d’accoucher sous X sur une méprise et…

Coeur-Naufrage de Delphine Bertholon
Coeur-Naufrage de Delphine Bertholon

… et dix-sept ans plus tard, Joris la retrouve ! Et vient le temps de la prise de conscience, des regrets, des envies et de la fin du déni.

Un roman en deux époques et à deux voix, doux et vivant, au plus proche de l’épiderme et soutenu par une écriture pleine de sentiments.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À bientôt trente-quatre ans, Lyla est tenaillée par le sentiment de passer à côté de l'existence. Elle enchaîne les fiascos amoureux, accumule les névroses et attend, sans trop savoir quoi. Jusqu'au jour où un étrange message la ramène dix-sept ans en arrière. Cet été-là, sur la côte landaise, tout allait basculer...

Ric-Rac

Un ado de campagne vivant dans un bled de vieux en compagnie de son père, un veuf inconsolable marionnettiste (celui qui fabrique, pas celui qui anime), raconte sa vie, sa famille et l’arrivée d’une maison SM dans le voisinage. Ça part dans tous les sens, c’est hilarant, juste et touchant.

Ric-Rac de Arnaud Le Guilcher
Ric-Rac de Arnaud Le Guilcher

Et en plus, la découverte de l’amour en la personne de Bessie, la fille des voisins. Mais bon, pas l’amour tendre et romantique évanescent qui emporte, plutôt celui qui fait mal comme un coup de pied dans le ventre et qui plie en deux.

Trop chou !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
S'appeler Jeanyf et courir. Courir après ses quatorze ans. Courir après son avenir. Courir après le fantôme d'Yvette, sa mère. Courir après Pierryf, son père, un doux dingue qui ne se remet pas de la mort de sa femme. Courir après les tisanes de Jackyf, son oncle herboriste et rebouteux. Courir après les visions de Soubirou, son cousin illuminé. Courir après les nouveaux voisins du gîte rural sadomaso. Cours, Jeanyf ! Cours !

Hope

Sans avoir lu la première partie, Bianca, j’ai mis du temps à comprendre et entrer dans une histoire où tout se mélange… Comme dans sa tête.
Une arrivée à New-York, dans toute la rude violence froide d’une ville anonyme.

Hope de Loulou Robert
Hope de Loulou Robert

Mauvaises rencontres et sales plans trash pour la belle Bianca, mannequin anorexique et ses fantômes.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Dans le ferry, je regarde Brooklyn rétrécir. Je me tourne vers Manhattan. Il est neuf heures, c'est le jour de la rentrée scolaire. Je ferme les yeux, le soleil réchauffe ma peau. Les nuages s'écartent pour laisser place au grand bleu. Il faut arrêter de regarder en arrière. Les souvenirs filent des torticolis et rendent malheureux. L'avenir est un trou noir. Il se dresse devant moi. Crève, Bianca. Rêve, Bianca. Cours, Bianca, tu vas rater ta rentrée. Le bateau arrive à quai. Je suis la dernière à le quitter. Je me perds dans la foule. Welcome to New York. »

Bianca vient de quitter la France en laissant derrière elle son mal de vivre. De New York, elle absorbe sans retenue l'énergie frénétique, se laisse entraîner par un tourbillon de rencontres, découvre l'univers du mannequinat, sa violence et sa solitude. Aux prises avec la complexité d'une ville aussi bouillonnante que ses émotions, Bianca doit apprivoiser ses fantômes et apprendre à slalomer parmi les vivants.

Dans cette fresque en perpétuel mouvement, on retrouve l'héroïne du premier roman de Loulou Robert, Bianca, paru en 2016. Avec son écriture sauvage et son sens inné de la narration, l'auteure poursuit ici son exploration du récit initiatique