Dîner à Montréal

Une rencontre, des années plus tard, un rendez-vous dans un restaurant. L’occasion de solder les passifs, les regrets, les nostalgies, les non-dits, les envies, les inassouvis et les bonheurs

Dîner à Montréal de Philippe Besson

Un livre d’une sensibilité hors du commun, d’une honnêteté de chaque mot

J’en reste le coeur éclaté

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je vous ai parlé de Paul Darrigrand.
Je vous ai parlé de ce jeune homme aux yeux noirs, qui venait jadis me retrouver dans ma chambre d'étudiant à Bordeaux ; c'était en 1989. Je vous ai parlé de notre amour clandestin, vécu dans le plus bel âge, tandis que je valsais dangereusement avec la mort; amour inabouti, finalement renvoyé au néant, à la fin d'un été.
Je vous ai avoué également que j'avais fini revoir Paul. Longtemps après.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ils se sont aimés, à l'âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu'ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd'hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ?

Le temps d'un dîner de retrouvailles - à quatre - chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l'espérance et les fantômes du désir.

À leurs risques et périls

Petit éloge du désir

Si tu cherches un livre érotique, passe !

Petit éloge du désir de Belinda Cannone

Mais si tu as l’âme mélancolique, joueuse et poétique, ouvre ce petit éloge. Et laisse-toi porter par ces chapitres comme des pensées, émues de l’autre, de soi et du partage érotique.

Un livre qui s’ouvre sur une passion, qui monte et qui vit comme elle…

… et c’est beau comme un voyage

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Un jour que tu devais rejoindre un amant désiré (tu te trouvais sur une île), pour passer quarante-huit heures avec lui, le temps a été si mauvais qu'aucun bateau ne partait. Tu peux mobiliser des ressources insoupçonnées lorsque ton désir est menacé par les circonstances : tu as réussi aussitôt à trouver un petit avion privé pour franchir la mer qui vous séparait. Le pilote amateur, enchanté d'avoir une raison de voler, ne t'a réclamé que le prix de l'essence. Ce souvenir te ravit toujours : tu te reconnais bien dans cette extrême et soudaine efficacité qui te permet de trouver un avion pour ton désir. »

So sad today

Un must d’angoisses, d’hallucinations, de fantasmes, de désespoir et d’humour.

So Sad Today de Melissa Broder
So Sad Today de Melissa Broder

Un livre avec des drogues, du sexe, de l’alcool, des médicaments et… des désintoxications accompagnées de thérapeutes, gourous, religieux, chamans, psy, médecins, amants et angoisses.

C’est super drôle, monstre touchant, bancal et plein de sincérité. Melissa Broder écrit sans tabou sur des sujets absolument intimes et généralement honteusement cachés.

J’adore !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je ne suis pas un être humain qui veut s'élever jusqu'à un état spirituel. Je suis un être spirituel expérimentant la condition humaine. »

Melissa Broder, grande dépressive devant l'Éternel, comble son appétit et son manque existentiels par tous les moyens possibles : drogues, alcool, sexe plus ou moins raté, histoires d'amour plus ou moins romantiques... Elle a longtemps cherché une place dans le monde et la trouver n'a pas été une mince affaire : sa quête l'a conduite dans un centre de yoga tantrique, dans des chambres d'hôtel avec des hommes qu'elle a fantasmés, dans des boutiques New Age à la recherche des bons grigris pour conjurer son mal. Mais tout cela n'est rien comparé à sa plus grande angoisse : comment supporter l'attente d'un texto qui ne vient pas ?

Melissa Broder écrit à la mitraillette, avec un humour ravageur et une franchise peu commune. Mais qu'on ne s'y trompe pas : en racontant tout ce qu'on préfère ordinairement taire de soi, elle trouve un moyen de nous parler de nous

La Vénus à la fourrure

Comme un tourbillon, une chute dans un délire sadomasochiste où le encore pire succède au pire jusqu’à…

La vénus à la fourrure de Leopold von Sacher-Masoch
La vénus à la fourrure de Leopold von Sacher-Masoch

Un livre à la noirceur gothique impressionnant de maîtrise et de construction.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il vénérait une Vénus de jardin, sage idole de pierre : Wanda von Dunajew va lui donner le goût des femmes de chair.

De la déesse de l'amour, Wanda possède la rousse splendeur, le caractère, la frivolité. Mais Séverin, gentilhomme des Carpates, a d'autres rêves encore. Plus que son amant, il désire être son esclave. Humiliations, violences, tortures de la jalousie : extase... D'un trait de plume sur un contrat, tous les abaissements lui sont promis. Jusqu'au tout dernier...

Ce chef-d’œuvre de Sacher-Masoch - dont le nom a donné naissance au terme « masochisme » - a inspiré le grand film de Roman Polanski, La Vénus à la fourrure

De l’infidélité

Cocu ! Le mot est décortiqué sous toutes ses formes. La victime, le coupable, le complice. C’est tout le monde et c’est lui, l’autre et moi (non, pas moi).

À quel moment commence l'infidélité ? Je préfère mille fois que l'homme que j'aime couche avec une femme et ne s'en soucie plus, plutôt que d'être obsédé par l'idée d'une femme qu'il ne touchera jamais. C'est dans le fantasme d'un autre corps que réside le germe de l'infidélité. Car c'est un duel perdu. Alors qu'un homme qui a trompé sa femme revient le plus souvent à la maison, un homme qui rêve d'une autre n'est jamais vraiment là.
De l’infidélité de Amanda Sthers

Comme un dictionnaire de la tromperie, le livre pêche peut-être parfois par quelques entrées un peu pales. Mais quels beaux mots. L’infidélité personnelle et universelle, intime et sociale, religieuse ou virtuelle, historique et aujourd’hui.

… Et suivez son conseil, faites comme Amanda Sthers, n’avouez jamais !

Avouer
« N'avoue jamais, jamais, jamais ! » Les paroles de la fameuse chanson de Guy Mardel devraient s'appliquer à tous ceux qui trompent leur conjoint.
Le mot d'ordre de la confrérie des infidèles est : « Tu nies en bloc. »
Mais il arrive que les remords soient trop grands...
Pire, j'ai entendu quelqu'un m'expliquer qu'il était amoureux de sa maîtresse et qu'il avait un besoin fou de le partager avec sa plus grande complice, sa meilleure amie : sa femme.
Je pense que la « faute avouée est à moitié pardonnée » ne s'applique pas dans ce cas précis. On avoue souvent par égoïsme d'ailleurs, pour soulager sa conscience ou comme un dernier électrochoc pour tenter de sauver son couple. Pour partager la responsabilité et faire comprendre à notre partenaire que, si on est allé voir ailleurs, c'est sans doute parce qu'il avait démissionné en partie de notre histoire. Pour soulager sa conscience et presque partager la culpabilité. La seule chose à avouer, c'est son innocence.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il est étonnant de vouloir parler d'infidélité. Surtout pour une femme. Les clichés ont la peau dure et évidemment l'infidélité est un territoire masculin. Cet abécédaire n'en est en aucun cas l'éloge ; plutôt le questionnement.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La notion de fidélité est apparue avec la sédentarité, ainsi pouvait-on être sûr de transmettre son morceau de terre à sa descendance. Il y a donc eu un long moment d'humanité volage. Étions-nous déjà jaloux ? Passionnés ? Avons-nous inventé l'amour et ses dérives ? Le désir est-il dissociable de l'amour ? À l'heure des réseaux sociaux et de la course à l'éternelle jeunesse, peut-on aimer la même personne toute sa vie ?

Il existe mille façons d'être fidèle à soi-même. Me poser des questions sur l'infidélité en définissant les mots qui l'accompagnent, en revisitant les grands textes de la littérature et les figures qui l'ont illustrée, était une façon de me demander si j'avais encore le droit d'être une incorrigible romantique... »
A.S.

Venise n’est pas en Italie

C’est plus vraiment ma tasse de thé, mais j’aurais adoré lire ce livre plus jeune. Des punchlines bien senties, un humour plein d’autodérision et de sensibilité. Une famille décalée, avec ses petits soucis… et des plus gros.

Venise n'est pas en Italie de Ivan Calbérac
Venise n’est pas en Italie de Ivan Calbérac

Mais bon, un peu snobinard, je n’ai pas osé aimer ce livre pour ce qu’il est, un moment très sympa, tendre et léger comme les premiers émois.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Émile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l'invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l'accompagner...

C'est l'histoire d'une famille inclassable, l'histoire d'un premier amour, miraculeux et fragile, d'un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.

Un roman dans la lignée de La Vie devant soi, du film Little Miss Sunshine, où l'humour se mêle à l'émotion

Bianca

Dès le début c’est à la fleur de la peau, et pas épaisse la couenne, c’est même directement à la viande que ce livre parle. Une dépression, anorexie… et internement en HP, hôpital psychiatrique.

Bianca de Loulou Robert
Bianca de Loulou Robert

Et là, c’est le lent travail d’un retour à la vie et au soleil, avec ses hoquets, rechutes, espoirs, folies, envols, amours et sentiments. C’est dur et tendre.

Et la suite, c’est ici, et c’est toujours aussi sensible.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je m'appelle Bianca. C'est ma mère qui a choisi ce prénom. C'est son côté « Américaine » même si l'Amérique, elle connaît pas. Il y a un mois jour pour jour, assise dans mon salon en compagnie de Teddy, le chat de la maison, je regardais la télévision. Teddy dormait, les lignes de ses lèvres supérieure et inférieure me souriaient. Il avait l'air bien. Je me suis dit que si je fermais les yeux et laissais tout aller, je sourirais peut-être comme lui. Les lignes bleues qui sillonnent mes poignets ont été inondées de rouge, du rouge sur le sol, sur mes vêtements. Au moins, ce n'était plus tout noir. Au moins il y avait de la couleur. »

Martin Eden

Certain de ses rêves, porté par sa propre confiance, aveuglé par son amour et brûlant de sa force et de sa jeunesse, Martin Eden arrivera.

Martin Eden de Jack London
Martin Eden de Jack London

Où ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Martin Eden, le plus autobiographique des romans de Jack London, est le récit d'un écrivain né dans les bas-fonds, homme de rien basculé dans la bourgeoisie qui croit tenir sa revanche sur la vie... C'est aussi la rencontre d'un homme et d'une femme ; l'occasion enfin de découvrir le vrai visage de Jack London, une personnalité rare à la source de notre modernité. Son oeuvre, dont Martin Eden est le point d'orgue, a fasciné des millions de lecteurs

Ciao Amore

Fantasme de princesse fofolle magnifiquement belle et capricieuse. Choisir le premier homme qui lui adressera la parole. Et, comme par une chance invraisemblable, il est beau, lui aussi. Et elle est nue. Et elle écoute de la musique. Et elle chantonne. Et elle caprice. Et lui, reste fort et inaccessible, mais la carapace craquelle…

Ciao Amore de Helena Noguerra
Ciao Amore de Helena Noguerra

Et ce n’est pas toujours facile. Bouarf. Et purée, Cléophée !?! (pardon à toutes les Cléophée)

Bon… Encore un livre pas pour moi 🙁

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Le premier qui m'interpelle je l'aimerai pour toujours, et il devra m'aimer en retour, sinon je le tue. »

Cette histoire commence par un pari, celui que s'est lancé Cléophée, vingt-huit ans. Son défi lui fera croiser le mystérieux Ferdinand... Cédera-t-il à son charme vénéneux ? Iront-ils jusqu'au bout de la folie ? Où les emmènera ce duel au soleil ?

Entre Paris, Nice et l'Italie, une fugue cinématographique et passionnée comme une chanson d'été.

Quand elle n'écrit pas des romans, Helena Noguerra chante et joue la comédie

Le royaume des femmes : voyage au cœur du matriarcat

Comme anthropologue, Ricardo Coler ne doit pas valoir grand chose. Pas plus que pour son écriture (ou celle de son traducteur, je ne sais). Mais la culture des Mosuo est tellement différente de la notre, leur mœurs si diamétralement éloignées des nôtres que ce reportage reste fascinant.

Le royaume des femmes de Ricardo Coler
Le royaume des femmes de Ricardo Coler

Alors, certes, chez les Mosuo (comme ailleurs?) ce sont les femmes qui bossent, et peut-être plus encore. Mais leur organisation sociale centrée autour des femmes qui ont le pouvoir (et le taf, donc) est riche d’enseignements pour un monde occidental qui persiste à reproduire des schémas machistes et patriarcaux.

Un livre pour ouvrir la pensée et découvrir d’autres fonctionnements possibles.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les Mosuo sont l'une des dernières sociétés matriarcales au monde. En 2006, le journaliste argentin Ricardo Coler a séjourné parmi eux pendant plusieurs mois. Il souhaitait voir de ses propres yeux le fonctionnement d'une communauté dans laquelle les femmes ont le pouvoir, où l'homme et la femme ne vivent jamais en couple. Une société dans laquelle les enfants ne savent pas ce qu'est un père. Une société aux antipodes de la nôtre et qui, pourtant, semble fonctionner parfaitement.

Un témoignage captivant qui bouscule les idées préconçues sur le féminin et le masculin